dimanche 22 novembre 2020

Prévenir et anticiper la famine de l'été 2021 en Afrique (Sahel, Corne de l'Afrique).


Par Noura Mebtouche.

Alors que plusieurs journaux français ont donné l'alerte dès le mois de juillet 2020 sur la potentialité d'une famine au Sahel et que d'autres alertes ont été données dès cet automne sur la même chose sur la corne de l'Afrique (Ethiopie, Erythrée, Soudan, Yemen), il serait logique que la communauté internationale et les Etats anticipent dès aujourd'hui sur les solutions à mettre en place. Il faudrait installer d'immenses greniers à blé dans des endroits stratégiques en nombre suffisant pour pallier au manque en les remplissant de céréales qui se conservent. Ces greniers à blé devraient être financées par les Etats et la sécurité de leur installation gérée par les casques bleus encadrés par des armées capable de passer à l'offensive en cas d'attaques de milice. On sait que les ONG traditionnellement apparentées à cette mission ne peuvent pas aujourd'hui pénétrer ces territoires afin d'aider les populations et procéder aux installations adéquates en la présence de nombreuses milices à l'Est et de djihadistes à l'Ouest.

Laisser la famine s'installer et augmenter encore le nombre de morts dans ces parties du continent africain ne ferait d'ailleurs qu'aggraver les situations de non droit et de violence déjà présentes, anéantissant ainsi tous les efforts déjà réalisé dans ce domaine. La formule des greniers à blé est simple et beaucoup moins onéreuse que les conséquences d'un laisser faire. C'est une méthode traditionnelle et ancestrale en Afrique, dans l'Antiquité, de par les conditions climatiques, (sécheresse et manque d'eau, elle était pratiquée et fonctionnait très bien. Par ailleurs, les pays occidentaux ont suffisamment de céréales pour alimenter les besoins sans inconvénients majeurs. Cette méthode ne heurte pas les pratiques traditionnelles en Afrique, elle est compatible avec elles, ce qui permet d'éviter les méfaits liés à une aide alimentaire intervenant au dernier moment en urgence. Dans ce cadre là, des rencontres au sommet devraient s'organiser. La présence de forces armées nombreuses présente dans ce contexte de bienveillance pourrait par ailleurs se révéler être une amorce de règlement des problèmes liés aux milices afin de doubler la première mission de cette deuxième objectif depuis longtemps neutralisé par un certain manque d'initiative de la communauté internationale alors que milices et jihadistes nous menacent tous.