samedi 28 mars 2020

Des propositions pour l'après coronavirus.


L'Ankh : un symbole historique qui signifie Vie.
Par Noura Mebtouche.

La crise du coronavirus qui sévit actuellement remet en cause notre système de mondialisation économique. La mondialisation par les multinationales est sans conteste en cause dans cette affaire. Cette mondialisation est la cause de la mondialisation de la maladie à grande échelle, avec un virus que l'on ne sait pas guérir. On se demande également à quel point, ce virus ne viendrait pas des abus causés à notre environnement, la Terre se vengerait ainsi des dégâts causés et ne ferait pas de quartier en matière de mortalité. Cela sonne comme un avertissement non pas divin mais proprement écologique. Sur terre, il y a de la place pour tout le monde mais pas en continuant à polluer et en privilégiant la loi du profit. Il faut s'attendre si on ne veut pas avoir affaire à des représailles encore plus graves à d'autres crises sanitaires ou écologiques majeures (car ici il s'agit bien d'une crise écologique : nous faisons partie de l'environnement et là c'est nous humains qui sommes touchés tout comme les forêts par les incendies ou les océans par les pollutions). Alors, avant de nous voir accablés par un phénomène similaire aux douze plaies d'Egypte, nous devons absolument remonter le niveau de notre conscience collective et réorganiser notre système économique.
La crise du coronavirus est révélatrice des désordres politiques, financiers et sanitaires qui ont sévi sur la planète pendant ces dernières décennies. Nous devons désormais faire face à de nouvelles urgences particulièrement cruciales. Elles consistent à remettre en question le fonctionnement de notre système économique tout entier.
La commission économique du parti communiste français propose dès la fin de la vague d’épidémie et du confinement des solutions drastiques qui permettront de remettre notre économie à plat et de repartir sur de nouvelles bases.
-Une loi de finances rectificative permettant de débloquer 4 milliards de crédit nouveaux pour le système de santé publique et des mesures de soutien à l’ensemble des services publics.
La mise en place d’instance démocratiques de suivi de la mise en oeuvre des toutes les nouvelles dispositions économiques s’appuyant notamment sur les CESER.
-Un soutien au pouvoir d’achat des ménages. 
-Une mobilisation des trésoreries abondantes des grands groupes pour faciliter le crédit interentreprises en faveur des salaires et de l’activité des PME.
-Une mise en place de crédits bancaires de trésorerie à taux réduits financés par la BCE sous condition stricte de maintien de l’emploi et de la rémunération des salariés concernés dans les secteurs concernés par la rupture des chaines d’activité (automobile, aéronautique).
-Un plan de mobilisation des grands groupes pharmaceutiques pour faire face à l’urgence de l’épidémie et pour consolider durablement la filière.
-La mise en place d’un dispositif exceptionnel de crédits de trésorerie bonifiés pour les PME-TPE ces crédits seront entièrement refinancés à 0%, voire moins par la BCE.
-Des avances longues à taux zéro pou le maintien de salaires à 100% incluant les salaires au delà du SMIC, avec un abondement supplémentaire de l’Etat, des trésoreries des grands groupes et d’un fond européen (financé par la BCE).
-Il ne faut surtout pas recommencer les errements des krachs précédents, la fourniture en urgence de liquidités par la BCE au système bancaire doit être assortie de critères précis : pas de refinancement des crédits alimentant la spéculation et les opérations financières, accès à un taux de refinancement à taux négatif réservé aux crédits favorables à la sécurisation de l’emploi et de la formation.
-Suivi du contrôle du crédit et de la mise en oeuvre de ces dispositions sous l’égide des conseils régionaux et du CESER.
-retrait immédiat du projet de réforme des retraites qui fragilisera l’ensemble de l’économie.
Au niveau européen :
-Abandon définitif du pacte de stabilité budgétaire. Ouverture à une négociation pour un nouveau traité remplaçant le TSCG (traité sur la coordination, la stabilité et la gouvernance) et pour la définition d’un nouveau statut et d’un nouveau mandat de la BCE.
Mise en place d’un fonds de développement économique , social, écologique européen financé par la BCE. Cette nouvelle institution financerait des investissements démocratiquement élaborés, décidés et suivis et contrôlés dans chaque Etat membre de l’UE et visant à développer les services publics dans tous les services, à commencer par la santé et à répondre à l’urgence écologique.
-Création d’’un pôle public européen du médicament (recherche et production).


Voici ce que l’on peut répondre à ces propositions qui émanent d’une instance riche en idées intéressantes sur le plan économique.
-L’idée de déplacer la gouvernance économique au sein des régions avec comme instance de gouvernance principale les CESER se référant au CESE au niveau national est excellente c’est ce que nous devrions faire depuis longtemps. En effet, comme nous le disons depuis longtemps dans les articles de ce blog : seule une perspective territoriale peut aider notre économie ) être plus riche, plus équitable, à reposer sur des emplis pérennes et des richesses créant un effet bulle de neige parce que d’abord permettant d’assurer l’autosuffisance du plus petit échelon au plus grand c’est à dire privilégiant le territoire national, ce qui n’exclut pas les exportations, au lieu de privilégier des importations des multinationales qui n’apportent pas de richesses aux territoires ni aux ménages et d’alimenter la guerre que se portent les grandes entreprises. Cela va avec le concept d’économie territoriale tel que défini par l’école d’économie territoriale de Grenoble (Courlet et Pecqueur notamment) et bien d’autres économistes qui ce sont rendu compte que l’on ne pouvait pas gouverner l’économie uniquement par le haut.

-L’idée de remettre en question notre système économique , monétaire et financier est bonne. La rigueur budgétaire n’est pas une bonne chose, raisonner uniquement avec l’euro non plus. On peut s’attendre à une remise en cause des taux de change mondiaux et à une remise à plat à ce niveau là. L’emploi des DTS au niveau mondial pour aider les pays qui ont été les plus gravement touchés sur le plan financier s’impose. Le FMI va devoir être monopolisé de manière très importante. Autant en profiter pour s’habituer à l’idée d’avoir une gouvernance monétaire mondiale avec un moyen de paiement mondial, reposant sur une réserve mondiale, et pourquoi pas remettre en question notre euro, en faisant en sorte que les pays les moins développés de l’Union européenne se regroupent au sein d’un groupe des non alignés ayant leurs propres taux de change et leur propre système de réserve de valeur : le bancor, une monnaie internationale gérée par une caisse de réglement spécifique et une nouvelle banque centrale la BCNA (banque centrale des nouveaux alignés).

-Cela n’empêcherait pas l’Union européenne de constituer à exister mais avec une partie nord avec l’Euro et une partie sud composée de pays à taux de change flottant leurs propres banques centrales indépendantes, se référant à une BCNA et s’alignant entre elles. Par exemple, l’idée d’un fonds écologique européen proposé par la commission économique du PCF était déjà préconisé avant la crise du coronavirus. 
Depuis sa nomination à la tête de la commission européenne Ursula Von der Leyen, a mis en place un projet de Green Deal, avec des objectifs à long terme sur la production de carbone mais aussi les autres pollutions, avec un fond spécifique (qui représenterait 25 %du budget annuel de l’UE, un respect des accords de Paris par les accords de libre-échange. L’objectif est de créer un mouvement systémique (comme avec les échanges financiers) en sens inverse (ceux ci sont positifs) afin de faire de l’écologie le levier de la croissance. à l’heure où le Figaro du 11 décembre, parle de la difficulté de certains pays de l’Est à mettre en place ces mesures, on ne peut que se dire que l’entrée dans le nouvel alignement avec ses règles notamment ses droits économiques et sociaux ainsi que sa charte  de l’entreprise éthique, pourraient aller de pair avec ces mesures de « Pacte Vert » qui concernent toute l’Union. Du moins le groupe des nouveaux alignés n’irait-il pas contre, sachant que le fait pour des pays comme la Pologne, la Hongrie, la République tchèque qui utilisent beaucoup le charbon la processus du nouvel alignement pourrait les aider à faire leur transition dans la sérénité, les autres Etats aussi.
 Pour l’instant ce n’est encore qu’un projet et les enjeux liés au financement sont déterminés mais pas toujours résolus, la problématique liée aux pays européens les plus pauvres est cruciale, il suffirait d’entrer dans un cercle vertueux de croissance verte, et pour cela (c’est là que les institutions européennes sont souvent maladroites avec leur financements importants), de mettre en place d’abord dans ces pays les moins riches un socle vert commençant par le local, le plus petit échelon.  D’ailleurs cette perspective territorialisante n’est pas seulement le propre des plus pauvres , elle incombe à tous, c’est un terme avec les pratiques qui vont avec dans l’air du temps et dans ce sens on a un outil majeur et fondamental qui permet d’opérer la jonction entre l’économie nationale et un résultat national : la petite ou moyenne entreprise.  Frederic Boccara parle à ce sujet dans le financement des TPE/PME de « véritables écosystèmes vertueux ». (p27). (Les cahiers du CESE).
Parler à ce sujet des réseaux leaders nous amène vers la considération suivante : la PAC.
Il faut sans conteste continuer la PAC en aidant les Etats européens à viser d’abord l’autosuffisance alimentaire et l’emploi grâce au modèle de la petite et moyenne entreprise.


Par Noura Mebtouche.

jeudi 19 mars 2020

Des solutions pour la Lybie.

 

Drapeau Lybien : Etoile et croissant.

La situation en Lybie est de plus en plus inextricable, la composante islamique, très récente dans l'histoire, fait des problématiques déjà compliquées un véritable labyrinthe.
Nous qui en occident, avons crée de manière durable et dans un temps très ancien nos Etats-Nations, et éteint les vieilles querelles de tribu gauloise, qui parfois encore se font entendre, nous avons du mal à comprendre comment fonctionnent ces pays à composante tribale très forte. C'est pourquoi nous nous heurtons, avec nos instruments de diplomatie issus des grandes organisations, à des obstacles infranchissables, le sol même de la Lybie avec ses intérêts en sourdine se dérobant sous nos pieds. Ghassan Salamé a donc eu raison de mettre fin récemment (mars 2020), à ses fonctions d'envoyé spécial en Lybie, comme il a raison d'appeler à une nouvelle constitution et à de nouvelles élections après une conférence nationale. Nous devrions privilégier à ce terme celui de "conférence des tribus".
Enfin, si l'ONU a son mot à dire, c'est aussi une bonne idée de faire fonctionner comme deuxième parrain, le nouveau processus démocratique que je décris ci-dessous : l'Union africaine.

Voici donc un résumé de la 
Conférence de Patrick Haimzadeh sur la situation en Lybie.

Novembre 2015.
IEHDN. Les rencontres de Cybèle, Villa méditerranée.
Marseille.
24 novembre . 19h00.
Animation : François Burgat. 
Conférenciers : Omeyya Seddik, analyste au Center for Humanitarian Dialogue.
Patrick Haimzadeh, ancien diplomate français en Lybie.
Avec mes propres réflexions.
En rose et en vert : mes commentaires personnels (Noura).
La seule solution pour dépasser le stade de la Asabiya et donc de reconstruire un Etat sur d’autres bases que la dictature poussée par l ‘occident est de faire ce que disait Kadhafi sans son livre vert, celui connaissait très bien son pays et avait compris que le premier socle vers une gouvernance pacifique et la voie de la prospérité passait d’abord par elle comme premier socle. Il faut donc organiser des comités populaires consultatifs allant du plus petit au plus grand, du plus petit échelon local (mon frère d'abord puis mon cousin et mon voisin puis l'étranger un vieux proverbe qui permet de bien comprendre l'état d'esprit africain) pour remonter au pouvoir centralisé. Si les Lybiens ne veulent pas de Tripoli pour capitale, pourquoi ne pas accepter Benghazi. On pourrait dans un premier temps faire jouer le processus démocratique ci-dessus démontré à travers deux capitales. Cela permettrait d'évaluer un programme commun, premier pas vers des discussions entre groupes, puis faire voter les tribus en faveur du choix pour une capitale ou pour l'autre.

Un conseil : le médiateur de l’Onu doit toujours rester au centre.
Lorsque la rue prend le pouvoir, à cela, on pourrait rétorquer que la rue n’a pas vraiment pris le pouvoir parce que contrairement à la Tunisie et à l’Egypte où sont survenues des révolutions d’envergure, les occidentaux n’ont pas laissé au peuple le temps de s’approprier le pouvoir en intervenant de manière trop virulente à cause de la victoire de Kadhafi. 
En 1969, Khadhafi prend le pouvoir. Ce dernier suit son credo révolutionnaire et met fin à la bourgeoisie contrôlée par les britanniques. 
La Lybie baigne alors dans le monde du pétrole et est bercée par le Nassérisme.
Le conseil du commandement révolutionnaire devient en 1978 un autocratisme et un pouvoir personnel.
A partir de 2011 commencent les troubles révolutionnaires, il y a un déséquilibre : la redistribution et l’achat des fidélités ne sert plus à la structure de la société car les libyens s’estiment lésés et victimes d’injustice.
La Cyrénnaïque et certaines villes notamment. Benghazi, foyer de révolutions. Cela joue un effet domino. 
Grace à la chaîne Al Jazirah, les libyens communiquent. Une certaine cécité du pouvoir empêchait ce dernier de voir que le pouvoir se craquelait.
Le processus insurrectionnel ne durera pas longtemps, après quelques jours de révolte, la guerre civile prend le pas.
Car les villes lybiennes ont beaucoup de personnalité et ne sont pas d’accord entre elles.
Il y a une défection militaire : à l’est, 
certaines tribus sont activées par le régime et se sont solidarisées avec Kadhafi. 
Il y’a une infinité de petites guerres civiles.
L’issue révolutionnaire aboutit à la fin du régime en octobre 2011. Aidé par l’occident.
Des coalitions se sont formées. Le grandes Katibas de l’Est ont vu beaucoup des leurs, opposants au régime, se connaitre en prison, une nouvelle solidarité en a émergé. 
Ces derniers sont allés en Tunisie puis sont retourné dans le Djébel Nefoussa à l’ouest, d’autres ont monté des cellules pour aller vers l’insurrection.
La majorité sont islamistes.
A noter que dans cette région de Lybie, la montée en puissance du fondamentalisme de nature violente suit lui aussi les anciens réseaux d’échange de l’Antiquité en liant par exemple l’Afghanistan à la ville de Syrte via la prise de cette ville par les jihadistes sur le chemin Lybien.
On assiste à un phénomène de bipolarisation du clan insurrectionnel. 
Les choses ont été faites, sous la pression occidentale, à l’envers : c’est l’Etat qui a crée la Nation alors que ce devrait être le contraire.
Aujourd’hui, après huit mois de guerre il n’y a plus d’Etat.
Le partage se fait de la manière suivante : les acteurs principaux sont des pôles politico-militaires, tout fonctionne par ville.

1er pôle politico-militaire : Misratah.
Ainsi, la ville de Misratah de 500000 habitants est la troisième ville en Lybie. C’est une exception dans le paysage lybien. 
Elle a une composante historico-ethnique particulière avec des enfants des Coulicouli, des administrateurs de l’Emir Ottoman ramenés de Bosnie, d’Albanie, ils n’ont pas la même matrice que les autres libyens.
D’autres revendiquent des origines venues d’Egypte, des tribus arabes, ils ont conquis l’Afrique du Nord et apporté un mode de fonctionnement tribal plus belligérant que celui du Maghreb au sein duquel, l’appartenance à l’Afrique tempère davantage la guerre (razzias) entre tribus. (tradition pacifiste, tentatives de confédérations unissant les tribus pour prendre les grandes décisions dans toute l’Afrique, bassin d’ émergence de la démocratie).

Pour en revenir à Misrata, Il y avait dans le passé un économie de cette ville, elle est tournée vers la mer. C’est une sorte d’ilôt entouré de tribus diverses qui lui sont hostiles. C’est la ville qui ressemble le plus à une ville méditerraneéenne cosmopolite, tournée vers l’Europe autant que vers l’Afrique, sur le mode Alexandrie.
C’est aussi la ville qui combattu le plus longtemps en réaction contre le pouvoir. Formée de plusieurs Kahtibah, qui fondent sa capacité militaire elle est celle qui a été le plus victime de la guerre civile.
 
 
Deuxième pôle politico-militaire : Zinta vers Djebel Nefoussa. 
Présence de beaucoup d’Amazighes (Yefren). C’est une des principales forces militaires de l’issue révolutionnaire lybienne. 
Elle est très tribale. Et est située dans la montagne majoritairement amazighe alors que les Zinta sont arabophones. Les entités tribales qui y vivent sont très fermées. 70 % de la population peut prendre les armes en cas de besoin. En même temps il y a des dissensions entre les tribus à tradition belligérante ce qui est aussi une cause des schismes.
 
Troisième pôle politico militaire. Benghazi. 
Cette ville donne sur la mer. Trois protagonistes : l’armée qui dépend du gouvernement de Tabruk et est dirigée par le général Altar, le conseil de la Shourah (consultation en doit islamique), et les révolutionnaires de Bengazhi qui regroupe la plupart des entités principalement isamistes. 
Al Saf Chaiah est une organisation terroriste affiliée à Al Quaïda qui n’est pas seulement islamiste mais en adopte les signes et les codes culturels. 
L’Etat islamique est combattu par les deux autres factions y compris par Al Sahriah pourtant islamistes eux aussi. 
 
-Quatrième pôle politico militaire. Ama divisée en deux. 
D’une part Djebel Nefoussa située à l’est dans la Cyrénnaïque et la ville de Zoar, paradoxalement située à l’ouest. 
Près de la mer à côté de la Tunisie. On distingue l’ethnie des Ama de la mer et celle de la montagne.
Ces derniers revendiquent leur spécificité culturelle, linguistique, leur autonomie, beaucoup viennent de Djerba.
Il y a une problématique qui se fonde sur la distinction entre le peuple Ama et le monde arabe.
La question de la compatibilité entre les valeurs des Ama et la tribu arabe traditionnelle se pose. 
A chaque fois, la mixité et l’unité sont décourages. (exemple en Algérie). Il y a eu une volonté de créer des Nations après l’indépendance tout en divisant pour mieux régner). Zarriya serait une banlieue de Benghazi, (vieille histoire tribale) . Pourtant, Zarriya est située très à l’ouest et Benghazi à l’est.
Ce qui explique que lors de l’insurrection de Benghazi, Zarriya se soulève aussi.
 
Il y a également une ethnie située au Tchad et en Lybie située à Kouffra Mourzouk Sebha qui se bat en ce moment contre les touaregs.
Les compagnies pétrolières se servent d’eux pour semer des troubles. Toutes les compagnies pétrolières sont présentes en Lybie, tous les narcotraficants aussi
On a donc affaire à une Lybie qui est divisée.
A la fin de la période Kadhafi, il y avait deux centres politico-militaires , deux amis au sein du même état major. 
Avec un adjoint d’un côté (contre Kadhafi donc révolutionnaire et une adjoint de l’autre (non révolutionnaire et pro Kadhafi). 
L’équilibre et la dynamique des forces se modifie jusqu’en mai 2014. Le système est à bout course il y a des événements violents à Benghazi.
 
Une deuxième guerre civile survient : un système bipolaire chacun devant prendre position dans un camp. Quelques rares personnes se disent neutres , reprise des affrontements avec intervention militaire extérieure au profit d’un camp les émiliens (Egypte, Emirat, Arabie Saoudite).
A l’ouest, une coalition soutenue par la Turquie qui a un consulat général à Misrata et au Soudan (ces derniers sont en accord avec certaines milices de l’Ouest).
Des opportunismes, des alliances de circonstance. On fait valoir de grandes idéologies mais souvent les motivations des uns et des autres sont très locales voire microlocales.
Pendant longtemps le conflit Lybien a un caractère de binôme voire multimodal. Il existe d’autres clivages que politiques : 
-Islam et politique.
-Révolutionnaires et non révolutionnaires n’ayant pas participé à la chute de Kadhafi.
Des alliances bizarres avec à l’Ouest :  l’Aube de la Lybie . Il y des islamistes et des non islamistes . Les islamistes sont soit proches des Frères musulmans soit proches du groupe islamiste «combattant lybien». 
Misrata s’est alliée à eux pour rompre son raisonnement. 
Deux gouvernements :
-Celui de Tobrouk.
-Celui de Syrte, une ville favorable à l’EI en Lybie, qui permet à ces derniers de s’infiltrer en Afrique. 
Dirna est la seule ville où les membres de l’EI sont chassés de la ville par ses habitants ou les autres jihadistes.
 
La guerre contre l’Ei est une vraie guère, armée de Tripoli et armée de Tobrouk.
 Syrte reste le bastion du jihadisme le dernier à avoir défendu Kadhafi. 
On en a fait une ville martyre, la réaction a été le rapprochement de l’EI.
Syrte a ressenti la même chose que l’Allemagne après le Traité de Versailles.
Chaque ville avait ses brigades révolutionnaires elles servaient à contrôler et protéger la ville. 
Syrte était la seul ville à ne pas avoir le droit de prendre les armes. C’est une ville qu’il fallait humilier.
L’Appel à des jeunes pour faire la police à Syrte venus de Misrata et de Berg a été fait. Il faut se placer dans le contexte du pays : là bas la radicalité n’est pas le Maoïsme ni l’anarchie mais le jihadisme. 
Les jeunes ont voulu montrer leur radicalité leurs représentants sont envoyés à Syrte.
Le tribalisme est détesté par les jihadistes puisque ce dernier représente par ses modalité d’organisation, la démocrate et la paix lorsque ces principes ne sont pas bafoués par des querelles.
 Des jeune de Syrte rejoignent ces brigades. Il faut passer du statut de l’humilié occupé, à un statut de combattant légitime c’est valorisant.
Aujourd’hui, il y a une foyer islamiste à la fois formé d’anciens prokadhafi et de révolutionnaires.
 Daesh est censé être combattu par les deux gouvernements mais aucun n’a intérêt à la défaite totale. 
Il y a eu une grande offensive contre Daesh, Aftar a bombardé Misratah car cette ville lui prenait sa légitimité de combattant de l’EI, même chose de l’autre côté.
Misratah et Benghazi sont deux villes qui s’opposent. Deux gouvernements, deux armées chacun se prenant comme leader de l’EI, comme légitime dans l’anti-EI et comme légitime dans la lutte contre le tribalisme. 

Message de l’ancien ambassadeur de France en Lybie : la Lybie d’aujourd’hui est une Lybie de chaos rarement atteint dans le monde (d’autres pays sont divisés en deux). 
Atomisé alors que il s’agit d’une société d’essence tribale.
La division marque tout le territoire, le pouvoir est à la rue. Il y a atomisation des régions, des villes, des quartiers.
C'est le pouvoir des masses qui prime. La mouvance islamiste à vocation  internationale qui s'appuie sur des tribus marquées par les liens familiaux et de violence se caractérise par le fait qu’elle exporte en Lybie, pays africain, son mode de positionnement par rapport au pouvoir reposant sur la violence entre tribus qui vient du Moyen-Orient alors qu’en Afrique, la tradition est à la gestion par la Paix et la démocratie. C'est ce qui avait inspiré chez Kadhafi, la Jamaryya dans son livre vert, celle des comités populaires censés s'administrer librement en local. 
Cela est d’autant plus paradoxal que l’Islam a été crée au Moyen-Orient pour arriver justement à ce mode de gestion pacifique alors que les Tribus se déchiraient, dirigées par des chefs peu enclins à laisser parler leurs membres et donc ne respectant le règlement de fonctionnement de la Tribu.
C’est la Asabyya (solidarité mécanique que la rencontre entre tribus rend organique en parallèle (confédéralisme), celle décrite par Ibn Khaldoun, celle de l’Afrique du Nord qui doit régner mais celle ci au Moyen- Orient est murée par la violence transposée dans des pouvoirs nationaux coercitifs et totalitaires afin de lutter de manière superficiel à la tendance à l’éclatement dû aux tribus. Mieux vaudrait évoquer une tolérance par rapport au système tribal qui est aussi, il faut le reconnaitre, une composante de l’islam, même si celui ci se veut fédérateur (Médine était bien une Tribu). 
La France en guerre en Lybie : deux cibles utilisées par Da-Esh : les jeunes et les migrants (vecteur redoutable pour l’Europe auquel on doit la présence de Daesh en Lybie). Jusqu’ou Daesh va t’il instrumentaliser la scission Lybienne (situation binaire) pour récupérer la jeunesse qu’il enflamme .
Réponse de François Burgat : le meilleur ennemi de Daesh, c’est Daesh. 
Ces derniers cherchent à s’adresser au Subsahara, au Sahel pour recruter des Touregs par exemple au Nord du Mali.
Il y a une stratégie de contournement la question de la jeunesse est très bien soulevée.
Katba = milice.
Il y a une culture de la mort dans le monde sunnite. Pas un jeune n’ apas sur son portable une photo de martyr, la mort de Kadhafi signifie la mort du vieux, c’est la révolte des jeunes contre les parents et les chefs de tribu (nouveau mai 68).
Dans toutes les villes de province, les élites locales se sont reformées. Le conseil civil le maire n’a jamais eu de pouvoir vis à vis de l’extérieur. Le conseil local est une coquille vide.
Carte importante à se procurer : la guerre des deux Lybies : le Monde, 6 février 2015.
Tout va trop vite, en voiture, cela s’oppose au modèle de sagesse traditionnel celui de Omeyya Seddik, qui est pacifique.
Quand il y a un conflit, à l’inverse, les gens prennent leur voiture et traversent le pays et font des médiations puis mangent le plat national, si le problème est traité trop vite, de manière superficielle à chaque fois le conflit reprend, et on recommence. Comment pourrait on arriver à une solution pacifique ? 
Il faudrait un fort consensus, par exemple l’objectif pourrait être économique; le pays est riche. 
Les acteurs authentiques sont ceux qui ont un enracinement social. Il faut aller vers une solution politique qui impose des cessez le feu locaux. C’est la condition objective d’une solution politique.
Aujourd’hui il y’a de fortes critiques émanant de Bernardo Léone (ONU° La position de l’Onu est en effet criticable mais on doit à tout prix continuer vers la solution politique.
Le seul point d’ancrage restant d’être contre Daesh, c’est la seule logique commune qui existe en ce moment.

Ethnie-dynastie des Ibadites : on en trouve au Mzab, en Lybie, à Djerba mais aussi au Sultanat d’Oman.
Les mozabites sont berbères, ce sont les seuls Ibadites à l’être.
On trouve aussi d’autres ethnies ou groupes à essence religieuse (ne pas confondre mais parfois cela se confond) : les Zaïdistes et les Tebou-Talad au sud de la Lybie.
 
Conclusion : L’islam, que ce soit en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient, est de la poussière d’étoiles versée sur des guerres intestines entre clans et tribus qui datent de Mathusalem (préislamiques) et intergénérationnelles;. c’est la trace de ces luttes qu’il faut retrouver pour les guérir et retourner au ciel.
Le vrai problème n’est pas l’islam mais l’existence de ces dissensions entre tribus à travers les siècles et de ce qu’il en reste (des conflits non réglés).
Médine est une tentative trop jeune, puis dévoyée de maintenir un ordre social dans le respect de chaque Tribu.
Le Coran est d’abord un code juridique . Dans l’esprit initial et non pas dévoyé (par la violence et la prise de pouvoir illégitime qui est l’apanage du système tribal tel que vécu au Moyen-Orient). Dans l’islam il n’y a pas de meurtres.
 Ka Ba corps et âme réconciliation : LE (Judaïsme, ailes, préfigure l'islam). KaBBah (la pierre noire), Kabbale.
"Quand la poussière d’étoile se remettra à briller, c'est à dire lorsqu'elle générera de la paix et de la non violence, la pierre deviendra transparente (texture faite pour passer du noir absolu au blanc, venue de l’espace)". (Vieille légende).
Syrie : Jam’iyya : association confessionnelle, Asabiyya d’Ibn Khaldoun : le corps, la société mécanique de Durkheim elle est tribale et donc pas seulement domestique et familiale , elle est aussi politique et d’ailleurs son mode de gestion repose dessus, or, la guerre et la violence ne sont pas des projets politiques ni des moyens permettant d’aboutir à des projets politiques nobles.
La solidarité organique que prône l’EI n’est pas compatible avec pas davantage que les Etats Nations d’après les indépendances.
La Asabiyya existe avant la Nation, c’est l’esprit de corps mais aussi le groupe lui même concret, vivant pas seulement théorique, dans l’action Politique, la Praxis, 
«Rien ne pénètre à l’intérieur du saint des saint», le corps social, l’identité de chacun qui cimente les tribus disparates va t’il se faire jour ?
C’est sur ce dernier qu’il faut se fonder contrairement à chez nous où l’on conçoit d’abord des droits individuels (bien ancrés dans les esprits, c’est toujours en vigueur et au Moyen Orient, c’est le droit de la Tribu qui prime avant celui des individus ou alors il légitimise dans des codes existant depuis des millénaires, l’usage de la violence au nom de la sauvegarde de la Tribu». 
Vouloir faire primer dans les constitutions les droits individuels, est une utopie, un ethnocentrisme destructeur, ce qu’il faut c’est d’abord, dans les constitutions faire primer l’existence des « Nations » ou « Tribus » ou « peuples » en dehors du religieux comme dans la Constitution russe où on rappelle d’abord l’existence de chaque peuple pour ensuite évoquer les droits individuels communs à tous ». Car, ne l’oublions pas, les Etats arabophones sont signataires des grandes chartes du droit international, c’est donc par ce détour là que les Etats peuvent arriver à les faire respecter.
On ne peut pas faire autrement que de passer à des modes d’organisation fléaux ou confédéraux ou du moins à faire exister ces dernier en transversal en même temps que les Etats nationaux. 
Il faut  si dans l’histoire de la Lybie laquelle convient le mieux (rapport au passé : quel rôle de l’état centralisateur?))…Même chose pour Syrie ???
Voir les différences…
-Deux choses sont nouvelles et donc superficiellement acquises 
-la notion de droits de l’homme 1789.1948.
-La notion de Da’Wa état nationaliste.

Passé.
Droit de la Tribu. 



Présent. 
Droit des individus H et F 




Futur. 
Droit de la nation celui d’un Etat à construire. 
 
 
 
Syrie-Lybie. 
L’un ne va pas sans l’autre et le respect de la chronologie.
 
 Intervenants : 
pathamz@hotmail.com/
zonegrise@gmail.com (sud Tunisien) association pour la Paix.
 
 
 Frontières Lybiennes : Tunisie-Algérie-Niger-Tchad-Soudan-Egypte.




Extrait de "Le Monde.fr", dépêche AFP.
Les chefs des deux Parlements libyens rivaux se sont rencontrés, mardi 15 décembre à Malte, deux jours avant la signature d’un accord de sortie de crise sous l’égide des Nations unies (ONU).
La chaîne de télévision libyenne Annabaa a montré Aqila Salah, président du Parlement reconnu par la communauté internationale exilée dans l’est du pays, et Nouri Abou Sahmein, chef de l’Assemblée non reconnue basée à Tripoli, en train de se saluer. Cette rencontre est la première depuis la division politique du pays entre deux gouvernements à l’été 2014.
Des membres des deux entités doivent entériner un accord prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union, lors d’une réunion au Maroc le 17 décembre. Abou Sahmein et Salah ont toutefois prévenu que ceux qui allaient signer ce texte sous l’égide de l’ONU n’étaient pas « mandatés par leurs Parlements » respectifs. Ils le feront à titre de membre et non pas de représentant officiel.
Report de la date pour « raisons logistiques »
L’objectif de ce texte est de tenter de sortir la Lybie du chaos dans lequel ce pays s’est enlisé depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Il devait être initialement signé mercredi 16 décembre, mais comme l’explique un porte-parole de la mission de l’ONU dans le pays, la date a été repoussée pour des « raisons essentiellement logistiques ».
Début octobre, dans la même localité, les délégations des deux autorités rivales avaient déjà approuvé le projet d’accord négocié sous l’égide des Nations unies, mais le document avait finalement été rejeté par leurs Parlements respectifs.
Dans les deux chambres, particulièrement dans celle installée à Tripoli par Fajr Libya (Aube de la Libye), une coalition hétéroclite de milices dont certaines islamistes, les membres sont divisés sur la position à adopter face au texte. Dimanche, des représentants de ces deux instances avaient d’ailleurs lancé un processus alternatif à celui de l’ONU en signant, à Tunis, une « déclaration d’intérêt », prévoyant là aussi d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement d’union.



Mon analyse :
Il y a également la composante amazighe, (5 ou 15 % le parlent).
L’amazighité présente dans tout le Maghreb et même plus bas (car la tradition et la définition se veut avant tout politique et philosophique et n’a aucune base religieuse, linguistique voire même ethnique dans sa forme la plus pure, elle est donc fédératrice). Elle peut donc constituer le filigrane dont la présence et la tradition ancrée dans l’antiquité de ces territoires peut sauver de la division. Elle est aussi présente au Machhrek mais de manière beaucoup moins formalisée . 
Là bas, c’est plutôt le fait religieux qui devrait normalement unifier là encore dans son essence la plus pure (démocratie et règles fondées sur le pacifisme et le respect de la Nature et des hommes entre eux) et non pas dogmatisme religieux et fanatisme. 
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’islam est né et a été centralisé sous Médine, pour apaiser la fureur des Tribus. 
Mais aujourd’hui les dissensions entre elles qui remontent à très loin dans le temps et sont antérieures à l’islamisme subsistent et sont même ravivées par la disparition progressive des Etats autoritaires qui les maintenaient et étouffent les conflits et se doublent de surcroît de querelles de nature religieuse.
Aujourd’hui il y a coexistence de cette organisation, praxis et système de croyance tribal et modes de vie (asabiya : communauté soudée par le lien de sang ou une similitude de destins qui use d’une prédication (Da’Wa religieuse et politique comme d’un tremplin pour accéder au pouvoir total (mulk), dans les pays arabophones ce pouvoir est considéré comme le pouvoir naturel (tabi’i), il s’oppose au pouvoir politique (siyasi), celui des Etats), en croisement avec les identités religieuses (pas que musulmanes) qui elles aussi, sont profondément ancrées et revêtent une vocation identitaire aussi importante que la tribu, notamment pour l’islam. 
Pour garantir leur pérennité économique, les Etats ont été contraints de garantir leur pérennité  en abdiquant de leur autonomie politique en se soumettant à ce pouvoir naturel maintenu par la violence.
Dans des pays comme la Syrie ou l’Irak, contrairement au Liban qui est un Etat jeune dans lequel la tribu n’est pas profondément ancrée dans l’histoire, les différentes familles tribales doivent être présentes et reconnues à égalité dans la Constitution, alors que, au Liban par exemple, ce sont les confessions religieuses qui y figurent. C’est le meilleur moyen d’éviter que l’entente ente elles, gênée par des siècles de querelles sur lesquelles s’est greffée la querelle religieuse (schismes dans l’islam) ne soit tempéré par un pouvoir autoritaire.
Cela demande un effort de réconciliation, sur la base des tribus avant l’islam,  l’insurrection réelle ne pourra se faire que dans l’unité.
Au lieu de procéder à la construction d’une élite nationale, la révolution fonctionne par cooptation d’élites locales, de même que le développement des relations politiques se fait par le transversal. 
On a donc un pouvoir central et autoritaire, centralisateur qui, faute d’avoir crée une cohésion nationale, s’est laissé submerger par des coalitions et des intérêts transversaux.
Ce sont les occidentaux qui ont crée cet état de fait, en fondant la création des nouveaux Etats su les minorités souvent religieuses et confessionnelles. La vraie insurrection , fraternelle, pacifique et émancipatrice devrait donc se faire, maintenant que le pouvoir autoritaire, n’est plus, contre ces puissances grâce à des actions de nature pacifique et cohérente par exemple fondées sur le réseau nouvel alignement (ou non alignement réel).
Ce dernier est formé de liens culturels, humains, économiques, marchands, artistiques et prend sa source sur le bassin méditerannéen. 
Le tout forme une coalition non formalisée ni institutionnalisée qui renoue d’une façon moderne, c’est à dire sans coûts de transactions liés au non respect du droit avec les anciens réseaux traditionnels présents dès l’Antiquité.

Le processus a déjà commencé grâce aux liens incessants entre territoires du pourtour méditerranéen et aux efforts menés par les réseaux associatifs et mouvements sociaux que Pierre Bourdieu décrit Dans Contrefeux (2 ou 1) (ce qui est valable pour l’Europe l’est aussi pour la méditerranée), mais aussi grâce aux initiatives de nature institutionnelle. Noura Mebtouche.

NB. La situation Lybienne en matière de composante ethnique, sociale et tribale est très comparable à celle de La Syrie c'est aussi sur cette base que, tout la famille Assad a pu composer avec les tribus , le processus démocratique devrait se délier.

dimanche 1 mars 2020

Rencontres internationales du PCF des 7 et 8 février 2020. Le bilan.

Les rencontres internationales économiques organisées par le parti communiste français se sont déroulées ces vendredi et samedi 7 et 8 février. 
L’ordre du jour portait principalement sur notre nouveau système économique mondial, particulièrement les multinationales. Derrière ces préoccupations, il a bien sûr été question de la place de l’Europe au sein des nouveaux grands regroupements économiques qui se dessinent aujourd’hui. Notamment entre la Chine et les Etats-Unis.

Plusieurs tables rondes se sont ainsi succédées pendant les deux jours.


En introduction : trois étendues géographiques phares : la Chine, l’Afrique et la Russie :

Martial Ze Belinga : évoque la désobéissance épistémologique au Cameroun dans les années 70 avec un mouvement nationaliste important (UPC, Union des populations du Cameroun, né en 1948, dont le but était d’obtenir l’indépendance). Martial est l’un des co-auteurs de « sortir de la servitude monétaire, pour en finir avec le franc CFA »
C’est la fin, du moins en Afrique subsaharienne, des grandes tendances mises en avant par les médias depuis la fin des années 90, mettant en avant les taux de croissance, les économies africaines sont aujourd’hui dans la situation suivante : 

-Grande stagnation globale des niveaux de vie avec ruissellement vers le haut (les africains ont réussi ce miracle que de faire couler l’eau du bas vers le haut).
-Niveau de l’emploi catastrophique 
-Une stagnation du niveau d’industrialisation 
-Approfondissement de l’extractivisme et prédation des ressources avec mise au travail forcé. (Beaucoup d’africains travaillent pour un coton que les africains ne consomment pas à). Veblen et Jean Tirol parlent de « prix prédateurs ». 
Du point de vue des luttes il faut avoir des entrées théoriques pour s’accrocher à tous les terrains. L’Afrique étant le développement des intérêts des autres, il y a une entrée un peu particulière de l’immiscion du capitalisme dans ce continent. 
Un investissement social assez original s’est levé contre le franc CFA venant de 14 pays africains. Les critiques contre le franc CFA sont très anciennes notamment avec une recrudescence depuis 2015-2017, c’est le pilier de la Françafrique Martial nous parle de colonialités culturelles. On assiste également aux réactions contre l’insupportablité sociale du franc CFA , nous sommes actuellement dans une phase de transition, on est au début de cette transition obtenue par les luttes résistantes et les débats, notamment grâce aux communistes et à l’association Survie). Un phénomène comme l’immigration, la traite des enfants, le fondamentalisme et le jihadisme au Mali. Il y a une étrange correspondance entre les foyers de conflits. et les désordres de l’Afrique subsaharienne ainsi que les endroits où se trouvent les ressources naturelles.
Ma remarque est que il semblerait qu’un travail de sape se fasse sur les intellectuels africains, pour calmer le jeu on autorise l’Eco à grande pompe alors que ce dernier est une autre forme de domination par la monnaie.
Il rend aussi hommage à Samir Amin, décédé récemment à qui un hommage a été rendu les 10 et 12 février à un Colloque de Dakar. 


Certaines personnes ont également témoigné contre la République démocratique du Congo qui est aujourd’hui un état de non droit et où des choses affreuses se passent sans que personne n’intervienne. Il y a eu déjà 12 millions de morts, pas d’état de droit, des femmes et des enfants violés,… 

Alexandre Bouzgaline, de l’ université d’Etat de Moscou : Son constat en direct depuis Moscou ce soir là par conférence virtuelle était que l’économie est concentrée en quelques mains, les multinationales se sont organisées en réseau et tissent leur toile , c’est une concurrence entre araignées, lutter notre la manipulation totalitaire, le marché est devenu un Etat totalitaire, l’argent est devenu un produit purement virtuel il y a encore une exploitation importante des travailleurs (Certains russes touchent 50 euros par mois). La précarisation des salariés est importante beaucoup sont touchés. En même temps, nous avons depuis 50 ans une montée en force des travailleurs du secteur social/. Il n’y a pas la même relation entre le capital et le travail qu’avant. Autre contradiction : privatisation de la propriété intellectuelle. Il faut relever un défi, celui tenant aux entreprises. 



Mme Jung Chine (Ambassade).
« Le PCF est notre partenaire prioritaire. Il y a un paradigme qui est imposé. Des pays nouveaux ont réussi à se positionner dans la division internationale du travail . Tous les problèmes proviennent d’un manque de distribution  équitable des produits sur le plan mondial. La médecine chinoise nous enseigne que là où l’énergie circule, il n’y a pas de douleur, il faut privilégier la coopération et l’intégration. Il y a un système commun multilatéral. Il faut fluidifier la circulation de marchandises (C’est ce que les chinois essayent de faire avec les routes de la soie); il y a une osmose entre civilisations à mettre en avant, on attend l’avènement d‘une mondialisation renouvellée : protectionnisme et munitilatéralisme sont une impasse. ». 
Ma remarque personnelle ici est qu’il faudra à  terme faire coexister le protectionnisme « renaissant » avec la façon de faire des routes de la soie consistant à créer des richesses sur tous les territoires en coopération de manière multilatérale est compatible avec cette façon de voir.

Hédi Sraïeb : Tunisie. Le pays s’enfonce dans une crise multiforme, sans solidarités sociales,  il y a aussi un refus d’une réconciliation nationale honnête, le modèle de développement est dans l’impasse. A court et à long terre, les classes dominantes pratiquent une logique de fuite en avant. La Tunisie a commencé par s’engager dans une voie socialisante et collectiviste après l’indépendance. Il faut réagir en perspectives décennales : il faut un document qui articulera : la croissance de l’appareil productif, l’édification d’un service public et des biens techniques vitaux (NRJ, eau). La Tunisie est un petit pays qui a construit la première sidérurgie de toute l’Afrique. Le libéralisme est allié à un durcissement progressif du régime. Il y’a eu une Insurrection du bassin minier en 2008.
Les classes dirigeantes tunisiennes ont approuvé  le consensus de Washington sur l’OMC avec mise en place de zones franches et désarmement unilatéral. Il   y a un  désengagement continu de l’Etat dans la sphère productive, (la privatisation représente 20 % du PIB), les services publics et biens communs, le tissu manufacturier est désarticulé et atone. Il y a eu croissance de 5% pendant un quart de siècle, créateur d’emploi et de conditions satisfaisantes  Le service public a ouvert la voie à l’industrie agroalimentaire et au tourisme, cela est dû à l’Etat. Sans le dynamisme d ’un service public puissant, on ne sortira pas de l’impasse. Il y a une éducation et un secteur public à deux vitesses. Il faut penser un autre processus de développement. La question cruciale de l’eau dans la préservation des terres agricoles se pose.



Table ronde 1. Les Multinationales.

La première crypto monnaie est né, selon un projet de Facebook, qui  vise le marché des 1,7 milliards d’adultes n’ayant pas de banque, mais possédant un portable ou un accès internet.
Les GAFA ont leur propre stratégie parfois ils s’opposent aux intérêts des américains et visent une stratégie internationale.

Ils visent au monopole, à la rente, et ont mis en avant une forme particulière de capitalisme, ils veulent enfermer les particuliers dans une plate forme

Nous ne sommes pas condamnés a être un pion sur le plan route de la soie ni a un pion des USA, nous avons entre les deux grands groupes de plate forme des possibilités nous aussi de nous en sortir avec des plate-forme proprement européennes.

Il faut aller vers une protection sociale des données personnelles. Les méta données personnelles vont vers une gouvernance collective, des mécanismes de protection sociale doivent être mis en place.
En France, on a un trésor de données collectées par les services publics, il est encore possible de bâtir.
Si nous abandonnons ces données, notamment médicales, aux plate-formes privées comme l’ont fait certaines administrations avec google, les choses vont mal se passer.
Comment transformer les firmes multinationales en des formes plus socialisantes ?


Table ronde 2. Quels instruments monétaires et financiers de coopération internationale ?

1. Frederic Rauch, rédacteur en chef d’Economie et Politique.
Une financiarisation pousse toujours plus loin. On est passés a un national libéralisme vers quoi cela va t’il dégénérer ? Dans un tel contexte, ’élément militaire est important,  la stratégie de D.Trump. fournit a l’ensemble des armées des 11 pays qui viennent derrière. Il faut donc négocier des compromis aux USA sur le plan international.
La Chine est le pays le plus particulièrement visé. Une attaque militaire flagrante pour ceux qui abandonnent les USA. La conception de l’international par D.Trump, quand le multilatéralisme n’est pas conforme aux intérêts des multinationales USA, est particulière, il n’hésite pas à tout bouleverser,  les USA sont le 1er producteur de pétrole et de gaz devant Arabie saoudite (avec les nappes découvertes en Israël, on peut dire que la dépendance énergétique va être désormais de l’autre côté de la balance au moment même ou justement de nouvelles alternatives en matière d’énergie sont en train d’émerger progressivement et de s’imposer).
La conception du multilateralisme dégagée par D.Trump est nouvelle, il n’hésite pas à sanctionner (taxes au importations sur Airbus, produits européens).
Il faut s’attendre à des accords particuliers avec le Royaume-Uni désormais depuis sa sortie de l’UE.
La stratégie par ailleurs consistant à faire régner l’extrême route et le populisme en Europe vient aussi de là :
Accord droite libérale et extreme droite Thuringe en Allemagne.
Trump avait envoye son dernier chef de campagne Steve Bannon pour que ce dernier mette en avant l’extreme droite comme incontournable pour les dernières élections européennes.
Trump dit que l’euro est une monnaie trop faible car cela favorise l’Europe et surtout l’Allemagne dans le commerce international (Vision conservatrice et nationaliste du mondialisme et du libre échange).


2. Yves Dimicoli économiste, 
Celui-ci met en avant le paradoxe de Triffin : si la balance est déficitaire, cela permet aux autres pays de disposer de moyens de paiement mais cela sape la confiance envers en la monnaie du pays. Un système monétaire international ne peut donc pas reposer sur un seul taux de change. 
En 1971, le déficit extérieur des Etats-Unis et du Vietnam font perdre confiance au dollar, les tiers demandent de convertir le dollar en or.
Nixon déclame l’inconvertibilité du dollar en or, c’est la fin de Bretton Woods…Les monnaies se détachent de l’or en 198. Reagan a décidé d’augmenter brutalement les taux sur le dollar pour attirer les capitaux extérieurs et favorise l’ expansion des multinationales des Etats-Unis jusqu’en Chine.
la banque de régiment internationaI, le FMI, les banques de développement asiatiques et autres…USA ont un droit de veto sur FMI.
Les DTS ont été créés en 1969, c’est une quasi monnaie internationale. Toute banque centrale a le droit de compléter ses réserves officielles avec des DTS où dans le panier, le dollar est dominant mais concurrencé par le Yuan et l’Euro.
Les banques non américaines sont tributaires du dollar les banques centrales aussi, elles ne peuvent créer du dollar car il y a fragmentation des chaines de valeur, ouverture à la globalisation financière, explosion de l’usage et du besoin de dollar dans le monde alors même que la majorité des paiements se font en dollars.
Actuellement, on est confrontés à une énorme trappe à liquidité, les banques centrales sont piégées par un amoncellement de dettes en dollars.
 Tout arrêt de leur politique de rachat d’actifs rend le système fou, la maladie du dollar court vers une crise systémique majeure, fondée sur la chute annoncée du dollar, avec un amoncellement énorme de bons du trésor américain (à commencer par la banque de Chine qui en détient beaucoup), si le dollar chutait, on assisterait à une faillite des Etats.

Quand le yuan entre dans le panier des DTS, en 2016, cela correspond pour l’instant juste symboliquement à une avancée considérable dans la conception du futur ordre monétaire international. La Chine aura désormais toute sa place dans le grand concert des monnaies et des taux de change représentatifs de l’économie mondiale, cela augure bien du futur nouvel alignement monétaire. Cela avait déjà commencé  avec l’avénement des BRICS et leur développement bancaire.
Entre un possible nouveau choc systémique et l’adhésion des pays autrefois réfractaires à une adhésion de leur part à un système monétaire international régulé par des institutions mondiales, ces nouvelles données laissent deviner des avancées certaines vers un nouveau système monétaire international défini sur de nouvelles bases.

https://or.fr/actualites/sdr-dts-or-chine-770

Trump mène une contre offensive brutale, il pourrait précipiter une grave crise de liquidités mondiale le dilemme de Triffin revient sous une autre forme, certaines banques centrales convertissent leurs avoirs notamment en dollars en or. 
Il ne faut pas se faire abuser par l’ illusion mortifère d’un euro rivalisant avec les plus grands et convertir une grande partie des réserves en dollar au profit d’une reconstruction des pays avec les BRICS, c’est la meilleure solution.


Dans le cas où on se préparerait à mettre en place la politique de nouvel alignement monétaire expliquée dans ce blog, la solution serait de commencer tout de suite à convertir insensiblement les dollars possédés ainsi que les bons du trésor américain, sans provoquer trop de remous sur les marches financiers et monétaires afin d’éviter d’être acculés et en concertation, par des accords entre pays, notamment les futurs nouveaux alignés.
En tous cas, Yves Dimicoli nous présente une solution intéressante pour une reforme radicale du SMI :
Une monnaie commune mondiale formée des DTS. Il faudrait aussi promouvoir un nouveau crédit sélectif.


3.Pedro Paez Equateur. Membre de la commission Stiglitz sur l’architecture financière internationale.
Nous sommes dans une crise de suraccumulation.
En 1998 de l’opium vient d’Afghanistan sous égide des Etats-Unis, cela explique bien des choses.
Il y a une folie Shakespearienne, un mécanisme de la folie, comme une stratégie consciente. Avec mise en place de la théorie des Jeux. 
il faut opposer la rationalité de l’environnement et de l’institutionnalité, contre le dogme du capital est l’anti-vie.
Il faut proposer un autre projet social et sauver la paix..

Il faut faire de la coopération et saisir les moyens commune d’aider au développement.
Pour lutter contre le dollar il faut une énorme coalition (Yves Dimicoli) et faire reposer le poids du dollar sur un nombre limite de pays qui en ont bien profité. (shadow banking : titrisation non institutionnelle).


Table ronde 4. Quelles luttes communes pour une Europe de coopération dans une autre mondialisation ?

Par Noura Mebtouche.

Celle-ci était présidée par Charlotte Balavoine, du Parlement européen,département international du PCF. Elle évoquait les crises et remous que provoque la recherche par le grand capital de nouveaux débouchés.
Il faut en finir  avec la fausse idée du « il y a pas d’argent, est ce que la providence va intervenir? » le succès de Salvini repose sur l’idée que nous sommes impuissants car il n’y a pas pas d’argent pour tout le monde. Son succès repose sur cette idée qu’il va faire un miracle…

Denis Durand de « Economie et Politique ». nous dit qu’on peut commencer la bataille avant même de changer les retraites, cela peut venir d’un seul gouvernement, la majorité n’existe que pour changer.  Il y a à a fois nécessité d’entente et de coopération européenne pour la paix mais en même temps il est difficile de ne pas céder au paradigme américain et au mythe du sauveur.
L’ Europe est toujours coupée en deux par un mur la question de la paix et de l’impérialisme se pose, tnous faisons la remarque que depuis 1919, le débat n’a pas changé depuis la SDN et son échec relatif.

 Giorgos Koukoumas, membre du Comité central d’Akel (parti progressiste des travailleurs, Grèce ) :
« Au stade de l’Union européenne, il y a des  contradictions trop importantes, un échec dans la prospérité.
Il faut connaitre la diversité du fait culturel français qui n’est pas juste une question de bagout. ».
Giorgos Koukounas demande à ne pas tomber dans les révolutions nationales et esprits de clochers ne pas accepter le repli identitaire et partisan,.

Nous faisons ici la remarque que ce mois-ci, il y a eu une rencontre internationale nationaliste à Rome. Le fait culturel sauve le monde, ainsi en France, pour la laïcité, sa défense n’empêche pas de reconnaitre la diversité du fait culturel français qui n’est pas juste une question de bagarres entre chefs gaulois mais la France s’est aussi faite grâce aux cultures issues du christianisme , du judaïsme, de l’islam sous Charlemagne et après (plusieurs retours de l’histoire). 
Toutes nos révolutions ponctuelles ont été étouffées dans l’oeuf par le capital au service duquel l’Etat s’est toujours aimablement prêté quelque peu oublieux de son identité et de son engagement.

Giorgos Koukounas nous rappelle qu’Il y a eu explosion des travailleurs pauvres, la carte du vote du Brexit au Royaume Uni correspond a la frange de politiques d’austérité, mais la bourgeoisie britannique n’apprécie pas la réglementation européenne.
Michel Barnier pendant les négociations du Brexit n’a eu de cesse de défendre le marche intérieur .

On peut se  demander quelle nouvelle place a l’Europe dans les relations internationales ?

Vincent Boulet. Parti des gauches européennes.
Le constat du PGE en 2016 est que toutes les forces progressistes communistes dans le cadre de la politique de défense ne se retrouvent pas dans le PGE, il faut créer une plateforme. Les politiques qui portent à polémique sont :
La BCE, l’industrie , la question sociale, l’égalité homme/femme, la paix,.
20000 soldats américains ont été envoyés sur le continent américain dans le cadre de la politique Defender 2000, et vont marchant sur la Russie .
Il y a convergence entre le politique et le syndical.
Si il n’y a pas de perspective politique derrière le mouvement syndical, ce dernier s’arrête vite.
Le syndicalisme est aussi un outil international.

Conclusion  de ces rencontres par Frédéric Boccara : vers la nécessaire convergence des luttes.
Quel que soit le régime syndicats et partis politiques et ajoutons les associations  sont toujours des piliers, ils ne sont que la résurgence d’un fait, bien plus grand, et plus étendu immanent dans l’espace et le temps qui est la révolution, ce mouvement a long terme des planètes qui se fait dans l’instant long et qui ne peut exister s’il n’absorbe pas l’humanité entière. Cela nous rappelle le message de Pierre Bourdieu dans Contrefeux, au sujet de l’Europe.