jeudi 30 mai 2019

Union Européenne : La France a besoin d'un plan B.

Union Européenne : La France et le plan B

Par Noura Mebtouche.

Les résultats des élections européennes du 26 mai 2019 ont été édifiants. Les scores réalisés par les différents regroupements politiques montrent bien que la situation politique dans toute l’Europe est la même avec ce regrettable regain d’intérêt pour l’extrême droite.
Nous nous trouvons aujourd’hui dans une situation quelque peu analogue à elle que nous avons déjà vécue en 1933, avec une incrédulité constante, qui n’a pas changé devant cette inéluctable montée des partis populistes, une droite qui a du mal à trouver sa voie et une gauche complètement divisée et détruite. Ceci est aussi le miroir de notre situation politique nationale française. Le constat est clair : il signe l’évidence : celle d’un échec des politiques qui se sont menées autour d l’Euro. Pour sauver l’Europe et tout ce qui a été réalisé de positif autour d’elle, la France a un grand rôle à jouer. 
Si le populisme plus fort désormais devient trop velléitaire, nous allons devoir montrer que nous avons compris les leçons de la deuxième guerre mondiale et prendre les devants afin de quitter l’Euro. 
C’est ce que l’on pourrait définir comme étant un plan B à adopter afin de relancer l’Europe économique et sociale sous un nouveau jour.
Dans ce cadre, la politique de nouvel alignement monétaire que j’ai définie dans mon livre « le nouvel alignement monétaire » pourrait être une bonne idée. 
Nombreux sont les pays du sud ou de l’Europe de l’est qui n’attendent qu’un signal pour créer une nouvelle zone monétaire avec les pays les moins développés afin de pouvoir évoluer au sein d’économies soutenables et viables à long terme, plus humaines aussi.
Sortir de l’Euro, ce serait montrer à Marine le Pen qu’elle n’est pas la seule à avoir cette idée, mais qu’on peut en sortir sans tomber dans une économie de type autarcique où nous serions isolés. 
C’est pourquoi il est nécessaire de le faire avec l’appui des autres pays du Sud qui ne se reconnaissent pas dans l’Europe de l’Euro.
Ce serait aussi un moyen de retrouver notre autonomie fiscale et budgétaire sans tomber dans les ornières malencontreuses des concessions que l’on fait insidieusement pour finir par se retrouver vaincu sans plus savoir exactement qui nous sommes. Or, comme l’explique Marcel Gauchet dans son livre « le Malheur français » (2016,  éditions Stocks, les Essais), la France, forte pourtant d’une histoire riche où elle a toujours joué un rôle fondamental,n’a pas confiance en elle.
Le moment historique de montrer qu’elle est guérie est venu.
Le plan B est ce plan qui est l’autre alternative, celle qui s’oppose à une plongée dans une Europe fasciste à nouveau réveillée.

Pourquoi sortir de la zone euro ? 
La question et aujourd’hui d‘actualité. Il y a d‘abord eu le Grexit, puis la remise en cause de la maintenance du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne. 
Les ouvrages sur la question, au départ rares (Jacques Sapir : « pourquoi sortir de l’Euro ? ») sont désormais de plus en plus nombreux. Cela intervient dans une période où sur le plan politique, la question européenne est plus que jamais d’actualité avec, depuis les nouvelles présidentielles, une question du dogme européen et de sa prégnance dans les politiques publiques revivifié à la fois par des déclarations officielles et par la nécessité de faire lien dans un contexte mouvant et dangereux : celui de la question des réfugiés et celui de la paix dans le monde, dans un contexte de coopération nécessaire sur le plan du renseignement et de la défense. 
Cela fait cependant appel a certaines résurgences issues des nationalismes traditionnels qui ont marqué l’Europe des XIX et XXème siècle, et l’ont déchirée. Donc, méfions nous, pour reprendre un terme de l’auteur Pavloff utilise avec son livre « Matin Brun » : «  les  bruns sont partout aujourd’hui, et n’attendent qu’une chose, c’est de pouvoir semer la discorde et la tempête entre les Nations, contre les excès du capitalisme. Or, nous savons désormais, alors que nous n’avons pas fini de payer les débordements des guerres précédentes, que même si fort heureusement, les mécanismes de la résilience interviendront pour nous guérir, les processus mis en place sont longs et occasionnent de sérieux retards de civilisation , laquelle lenteur finit par nous faire perdre patience et par générer de nouvelles guerres. Les atrocités de 39-45, ont montré que la fausse croyance selon laquelle une bonne guerre pouvait assainir les situations et générer un nouveau recommencement ont tort. Les souffrances et destructions générées par la guerre ou toute autre forme de violence, ne sont pas une bonne chose, d’un mal ne sort pas un bien, le mal multiplie toujours le mal, d’un bien sort toujours un bien, le bien peut remplacer le mal aussi rapidement que le mal peut se propager, telle la peste bubonique, au XVeme siècle.
Il suffit simplement d’avoir la capacité d’élaborer une stratégie a long terme, avec un champ de vision très élargi, donc une prospective à
 grande échelle, tant sur les plans temporels que géographiques.
Notre conception d’une sortie de l’euro n’est pas cette vision de court terme qu’ont les  partisans d’un retour a la préhistoire avec des Etats portant chacun leur drapeau au sommet de leur clocher, c’est une vision humaniste et non totalitaire, une vision constructive qui ne remet pas en cause les acquis de l’Europe, bien au contraire, mais souhaite les préserver, et même continuer l’oeuvre ainsi commencée, au nom d’un projet qui dès 1954, nous a été présenté comme celui d’un projet de Paix. ».
Nous avons donc affaire ici à une situation à double tranchant : d’un côté, l’Europe paraît plus que jamais indispensable et comme le dit Marcel Gauchet dans le fameux livre « le Malheur Francais » : elle est l’inéluctable sens que doivent prendre les relations internationales européennes dans un mouvement de construction et de consolidation des Nations et non pas des Empires (l’autre version qui se dessine sous les auspices d’impérialismes issus de mauvaises interprétations de l’histoire).
 L’enjeu est important : il était à la une des préoccupations aux débuts de la construction européenne (CECA 1954), mais cet enjeu là a été promptement étouffé dès les années 80 par la question de l’intégration économique et monétaire). Il s’agit de mettre sur pied les bases d’une politique de civilisation sur la base de la coopération et de la mutualisation des moyens internationale. (Voir la déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, inspirée par Jean Monnet).
Cet enjeu-là n’est pas encore réglé, même si nous le rappelons-ici, il a été placé au centre des préoccupations depuis plus de cinquante ans. 
Le retour à la Paix passe aujourd’hui par une prise en compte de la réalité des pays membres de l’Europe, par un règlement de la crise et de la situation en Grèce par une prise en compte, au sud, de notre voisinage méditerranéen et africain, a l’est par notre voisinage avec d’autres Etats qui eux aussi prennent des directions particulières en fonction de leur histoire, en matière d’alliances et avec lesquels nous nous devons de nous entendre et non pas se plier (surtout à l’Est, avec la Russie nationaliste).
La crise des réfugiés et la remise en cause des accords de Schengen constitue dans ce cadre un « rappel à l’ordre », qui nous met en alerte et nous rappelle que si nous ne voulons pas basculer dans un monde de barbarie , nous devons d’ores et déjà, notamment avec les pays de l’Est et ceux du Sud, remettre sur pied et imposer cet idée de coopération internationale comme un nouveau paradigme , une nouvelle « Doxa » pas seulement par le biais des discours et des serrements de main, mais également par des mesures concrètes, fidèles à l’image qu’ a voulu se donner l’Europe des débuts, celle d’après la deuxième guerre mondiale, de nature humaniste, concrète, et à long terme…
Mais cela n’empêche en rien, que parallèlement à ce mouvement, les Nations puissent continuer à évoluer sur leur propre territoire, dans un parfait respect de leurs souverainetés respectives. Cette modalité là a son importance. 
Ainsi, sur le plan des économies, mais aussi (et surtout de la défense), il ne s’agit pas de créer une dépendance quelconque envers un groupe d’individus qui décideraient en lieu et place de l’Etat souverain.
Citons-ici Marcel Gauchet (Le Malheur français, p. 229, Folio, mars 2017) : « Le nationalisme est un épiphénomène idéologique propre à l’ère des extrêmes du premier XXème siècle.
 Il est la marque de l’inachèvement des Nations, par leur essence. 
A l’opposé, nous avons affaire aujourd’hui en Europe, en partie grâce à la construction d’une communauté de nations qui a servi d’accélérateur, à des Nations pleinement accomplies, c’est-à-dire totalement dégagées de la formule impériale. Une Nation désimpérialisée est une nation qui a pour principe la reconnaissance de la similarité de sa formule avec celle de ses voisines.
 Une Nation complètement aboutie ne connait que des semblables qui ont donc les même aspirations : la liberté de leurs membres dans la prospérité et la paix. 
Leur tendance est de développer des liens d’interdépendance, nullement de déclencher des conflits. L’intérêt de tous est de mettre le plus possible en commun. Une Nation est la forme politique à l’intérieur de laquelle est possible une société libre, indépendante de l’Etat. Donc en capacité d’avoir des rapports directs avec ses voisines. En ce sens, l’abaissement des frontières -au sens douanier comme au sens politique-est un objectif tout à fait naturel pour des nations accomplies. ».
L’exemple de l’intégration monétaire et de l’Euro-groupe déjà largement critiqué (voir notamment à ce sujet les écrits et discours de certains hommes politiques ou économistes grecs, principales victimes de l’inadéquation entre l’économie sociale de marché gérée par une seule monnaie unique, et celle d’une gestion naturelle et libre par chaque Etat de ses paramètres monétaires, budgétaires et financiers en fonction des ressources mais aussi des caractéristiques de chaque pays, son histoire, son voisinage, (nous pensons ici notamment à Yannis Varoufakis ancien ministre des finances en Grèce, ainsi qu’à Dimitris Konstantopoulos), nous montre que si l’on souhaite qu’une organisation de nature supranationale puisse fonctionner, cela ne peut se faire sans que l’on ait préalablement pris soin de laisser chaque Etat-Nation développer lui-même à sa façon, avec ses particularités ses fonctions régaliennes.
La défense, l’éducation, la santé, l’aménagement du territoire, mais aussi la monnaie en font partie.
Par ailleurs, cette conception des choses qui ne remet pas en cause l’Europe, rappelons-le, a le mérite, au lieu de créer un vaste ensemble fermé ou seulement ouvert aux grands traités d’échange, de permettre l’ouverture sur le monde, c’est-à-dire sur les autres groupes de pays, il est donc facteur de paix. 
Dans ce contexte-là, les relations bilatérales se complètent et ne sont pas remplacées bien au contraire, par d’autres accords de nature politique émanant de l’Union européenne elle-même.
De l’autre sur le plan économique, il y a nécessité de remettre certaines choses en question, notamment le dogme de l ‘Euro à tout prix, tant ses caractéristiques et l’effet néfaste qu’il a pu imposer à certaines économies non adaptées à une intégration avec des pays à configuration économique différente sont négatives.
Cependant, il faut garder l’Union Européenne et ce qu’elle a de positif, notamment les liens culturels, sociaux et économiques.

L’idée d’un refus de la France aux nationalismes et aux régimes durs sans avoir à se raccrocher à tout prix à l’Euro en appliquant un plan B et en ralliant à sa cause tous les pays du sud et de l’Est qui se reconnaissent dans cette idée d’une nouvelle économie internationale en remettant tout à plat (à commencer par nos taux de change), sans guerres, constitue le seul moyen de ne pas s’enliser à nouveau dans une situation où nous pourrions bien perdre nos ailes si nous laissons les choses se faire toutes seules.
 Ce serait également une façon de redéfinir un nouveau paysage politique, avec un projet de Nation commun à tous, celui d’une économie réencastrée, avec des échanges enfin équitables avec le Sud.
La France pourrait ainsi, après maints pourparlers, être à la tête d’une nouvelle Europe du Sud qui serait accolée à celle du Nord davantage menée par l’Allemagne et ralliant avec elle, les pays de « l’Union pour la Méditerrannée ».
 Cela permettrait de pratiquer un nouveau réalignement économique qui tiendrait compte des disparités et des configurations de chaque zone avec chacune son rythme.
Elle pourrait dans ce cadre, être à l’origine des accords de l’ organisation des Etats indépendants et autonomes (OIA), une organisation où prendrait part de manière prépondérante la société civile, formée du monde associatif et des individus citoyens, avant même les Etats. 
Ces derniers pourraient y conclure de nouveaux accords, de paix, de prospérité économique et d’accords concrets mettant en avant l’environnement.
L’essentiel du  blog suivant est consacré aux accords de l’OIA, nous ne reviendrons pas dessus et invitons le lecteur à les consulter http://oia2018.blogspot.com.
Cela pourrait être également pour la France , l’opportunité de changer de Constitution et signer le début d’une nouvelle ère en inaugurant la sixième république. Comment ? En se servant de notre expérience de constituante et en construisant ensemble, une processus visant à moyen terme à mettre en place une nouvelle constitution plus adaptée à notre siècle dont les principaux traits seraient issus de la volonté et des idées de la société civile, car nombreux sont ceux qui ont travaillé au sein des groupes formés par différentes associations comme « pour une constituante » ou encore, les indignés, nuits debout et même les gilets jaunes à des idées nouvelles et des réformes qui permettaient d’être dans une société plus évoluée, plus conforme à nos aspirations, plus égalitaire, plus fraternelle.
 Le Grand Débat qui a eu lieu cette année est une première en France, il ne devrait être que le prélude à de nouvelles tractations, une plus grande écoute des citoyens, sans remettre en cause bien sûr l’autorité de l’Etat ni ses institutions qui reposent sur la représentation nationale.
Par Noura Mebtouche.


dimanche 26 mai 2019

Economies africaines : Le Bénin.

Benin
President : Patrice Talon
Devise : Fraternite, Justice, Travail…
Hymne : L’Aube Nouvelle…
Langue officielle : Francais
Capitale politique : Porto-Novo
Capitale économique : Cotonou
Capitale historique : Abomey
Franc CFA
CEDEAO
11448647 habitants
Voisins : Le Togo a l’Ouest, le Nigeria a l’Est, le Niger au Nord, et le Burkina-Faso.
Langues : Yoruba, Gungbe…

Atouts :
Le positionnement géographique du Bénin et ses dynamiques territoriales actuelles (économiques, politiques, culturelles, démographiques) en font le pays en Afrique de l'ouest qui dispose du plus grand potentiel économique et politique pour les 50 ans à venir (sous réserve de sécurisation du foncier, du développement d'infrastructures de transports routiers, ferroviaires et maritimes et de consolidation de la démocratie).

  • Une proximité culturelle linguistique (yoruba et langues dérivées) et géographique immédiate avec le Nigeria (pays anglophone et le plus peuplé d'Afrique).
  • Une stabilité politique.
  • Un lieu de passage obligé entre ses voisins de l'Ouest (Togo, Ghana, Côte d'Ivoire, Guinée, Sénégal) et les autres pays de l'Afrique sub-saharienne ayant une façade sur la mer via le Nigeria et inversement.
  • Une façade sur l'océan atlantique qui en fait un lieu de transit avec plusieurs villes "Entrepôts" pour desservir les pays de l'Hinterland (Burkina Faso, Niger…).
  • Une alphabétisation soutenue, un vivier de compétences et un dynamisme de l'enseignement supérieur.
  • Une diaspora (Nigeria, Gabon, Côte d'Ivoire, Sénégal, Canada, États-Unis, Russie, Chine, France) de plus en plus active dans le retour.
  • Une large fenêtre sur la mer.
  • Le fleuve Niger et la possibilité d mener des activités économiques concertées autour de ce fleuve mais également des actions de protection du fleuve et de mise en avant de la richesse des écosystèmes. C’est aussi un atout pour le tourisme.
  • Une tradition de production de certaines cultures :  la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). 
  •     Porte stratégique, le Bénin permet l'accès à un marché de 200 millions de consommateurs, majoritairement anglophones et francophones.
  • Ouvert sur le Golfe de Guinée, par le Port Autonome de Cotonou, à l'image de ceux de Douala, Abibjan, Dakar, Accra même si au point de vue technologique ils sont plus en avance, le PAC permet au Bénin d'être la porte maritime de trois pays enclavés de l’hinterland : le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Ces trois pays représentent l’équivalent d’un tiers du marché des exportations du Bénin.
  • Le Bénin est également un pays producteur de coton, activité ayant connu de très grosses difficultés ces dernières années, mais aussi de maïs, de manioc, de sorgho, d'huile de palme et de millet.
  • Le Bénin dispose également d'atouts touristiques, géographiques et culturels, non négligeables quoiqu'encore peu développés : plages et villages lacustres au sud, parcs animaliers au nord, haut-lieu de l'esclavage et berceau du vaudou.
  • 95 % de l'économie béninoise est informelle et les recettes fiscales de l'État sont donc maigres malgré une fiscalité très lourde pour les entreprises formelles de la place. Il y a donc un travail à faire sur la prise en compte et l’institutionnalisation de cette économie informelle


Mais : des points négatifs :
Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du Port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, très diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins.


Géographie et histoire du pays.

Le Bénin  en forme longue la République du Bénin (en yoruba : Orílɛ̀-èdè Olómìnira ilɛ̀ Benin), est un pays d’Afrique Occidentale , qui couvre une superficie  de 112 622 km24 et s'étend sur 670 km, du fleuve Niger au nord à la côte atlantique au sud. Le Bénin comptait 9 983 884 habitants en 2013.  Il a comme voisins le Togo à l'ouest, le Nigéria à l'est, et au nord, le Niger et le Burkina-Faso..
Le Bénin a accédé à l'indépendance complète le 1er août 1960, sous la dénomination de R&publique du Dahomey.  Les pouvoirs furent transmis au président Hubert Maga par le ministre d'État français, Louis Jacquinot. En 1972, l'officier Mathieu Kérékou prend le pouvoir : il adopte en 1974 le marxisme-léninisme comme idéologie officielle du gouvernement et, en 1975, rebaptise le pays République populaire du Bénin. À la fin des années 1980, de graves difficultés économiques conduisent à la fin du régime : le Bénin entame un processus de transition démocratique et, en 1990, adopte une nouvelle constitution. 
Le nom de Bénin est conservé, le pays devenant simplement la République du Bénin Mathieu Kérékou, battu aux élections, abandonne le pouvoir. Il y revient démocratiquement par les urnes en 1996, et ne rétablit pas la dictature ; il gouverne le pays jusqu'en 2006.
La capitale officielle est Porto-Novo, Cotonou étant la capitale économique.
Surnommé un temps le « Quartier Latin de l’Afrique » et l' «enfant malade de l’Afrique»,  Le régime politique du Bénin est de type présidentiel et l'actuel président de la république est Patrice Talon qui a succédé à Boni Yayi lors des élections du 20 mars 2016. La passation de pouvoir entre le président sortant et son successeur, l'homme d'affaires Patrice Talon s'est tenue le 6 avril 2016 au palais de la Marina à Cotonou. Le Bénin fait partie de plusieurs organisations internationales, dont l’organisation internationale de la Francophonie. 
Depuis la fin de la République populaire du Bénin, le Bénin possède une image très forte de pays démocratique dans toute l’Afrique Subsaharienne.
Et selon les experts internationaux cette nation d'Afrique peut être considérée comme la plus stable de par ses institutions constitutionnelle et politique.


De forme étirée entre le fleuve Niger au nord et la plaine côtière dans le sud, le relief de l'ensemble du pays est peu accidenté. Le nord du pays est principalement constitué des savanes et de montagnes semi-arides. Le point culminant est le mot Sagboroa à 658 mètres. Le sud du pays est constitué d'une plaine côtière basse parsemée de marécages, lacs et lagunes comme le lac Nokoué ou la lagune de Porto-Novo.
La majeure partie de la population vit dans les plaines côtières méridionales, où les plus grandes villes du Bénin sont concentrées, notamment Porto Novo et Cotonou.
Le pays étant situé dans une zone intertropicale, son climat est chaud et humide, avec relativement peu de pluie, bien qu'il y ait deux saisons des pluies (d'avril à juillet et de septembre à novembre).
La Cour internationale de Justice des Nations Unies, qui siège à La Haye a défini le 12 juillet 2012, la frontière définitive entre le Bénin et le Niger au sujet des îles dans le lit des fleuves Niger et Mékrou : neuf îles ont été attribuées au Bénin et seize, dont celle de Lété, au Niger.
Le pays est constitué de deux aires géographiques :
  • le nord (aujourd'hui frontalier du Niger et du Burkina-Faso), qui a connu le destin des peuples de la savane ;
  • le sud et le centre du pays qui sont marqués par l'histoire des peuples du golfe de Guinée. On retrouve cette différence dans les qualifications d'« Afrique des greniers » et d'« Afrique des paniers ». La première fait référence aux greniers de maïs ou de mil que l'on trouve dans le domaine des savanes africaines, comme au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. La seconde se situe autour de l'équateur et correspond, en Afrique occidentale, au sud de tous les pays littoraux du Golfe de Guinée. Dans ces derniers, en raison du climat équatorial favorable à l’agriculture, rien ne sert d'entreposer, il suffit juste de « porter ».
Jusqu'au xve siècle, de nombreux peuples de la savane s'installent au nord : Bariba ou Baatombu, Dendi, Djerma, Groussi, Haoussa, Mossi, Paragourma, Peuls ou Fulbe, Somba.

Alors que des populations littorales s'installent au sud et au centre : Goun, Mah, Fon et Aja ou Adja, Ewé, Gen, Ayizo, Mina, Yoruba, Missinhoun,
Les communautés anciennes se structurent sur la base de lignages. Vivant sur des territoires restreints, ces populations n'ont pas besoin d'organisation politique. Quant à leur organisation sociale, elle se base sur le respect des coutumes et des ancêtres morts. L'autorité s'y exerce oralement par le partage de ces traditions. On trouve toujours de telles populations dans le nord-ouest du pays : Berba, Kabiyé ou Tanéka.
Lorsque plusieurs lignées se regroupent, elles se structurent en chefferies. 
Le chef peut être un représentant d'une famille ancienne ou un prêtre. Il s'entoure de dignitaires, chargés chacun d'une activité collective et formant un conseil.
À partir du xve siècle, la structure sociale se complexifie et des royaumes apparaissent. Il s'en est dégagé trois grandes aires culturelles : Bariba au nord, Yoruba et Aja-Ewé au sud.
Le nord du pays a connu plusieurs royaumes bariva (ou baatombu) et notamment le royaume de Nikki. C'est à partir de ce village du nord-est qu'une dynastie, créée au xvie siècle par Sunon Séro, étendit sa domination sur la région. Son empereur, Séro Kpéra, meurt en 1831 en combattant aux côtés des Yorubas d’Oyo (Nigeria) les attaques des Peuls. Le royaume est désorganisé quand les armées coloniales l'envahissent à la fin du xixe siècle. D'autres royaumes Bariba comme celle de Bouê (Gamia), Kika, Kouandé avec les Bagana, Kandi avec les Saka, et Parakou avec les Kobourou, ont été aussi assez célèbres.
Leurs sociétés sont structurées en classes sociales strictes : nobles guerriers, griots, agriculteurs roturiers, artisans et esclaves. Les Bariba se retrouvent autour de la Fête de la Gani, c’est une fête culturelle et identitaire célébrée chaque année dans tout le royaume bariba autour du Sina Boko de Nikki.

L'aire d'influence des Yoruba couvre l'est du pays et se distingue en deux royaumes: le royaume de Shabê-Okpa et le royaume de Kétou. Ces deux royaumes furent créés par deux frères descendants du roi d'ifè Okandi (en même temps que les royaumes d'Owu, Popo, Benin, Ila Orangun et Oyo). À côté de ces deux royaumes, on retrouve une population Yoruba d'émigration plus ancienne: les Idaatsha et les ifè et les isha. On doit ajouter à ce groupe ancien les manigri.
Selon d'anciennes traditions orales et écrites, les Aja-Ewé émigrent à partir du xive siècle de la ville de Tado, située sur les rives du fleuve Mono au Togo. Ils établissent dans le sud deux royaumes : à Sahè ou Savi, et à Davié correspondant à l'actuelle ville d’Allada.
Vers 1620, les héritiers du royaume d'Allada se disputent le trône. De leur scission découle la formation de deux royaumes supplémentaires. Au sud-est, Zozérigbé crée le royaume de Hoogbonu dans la localité d'Ajashe, future Porto-Novo.
 Et au nord, Hwegbaja (1645-1689) institue le royaume du Dahomey, à partir de sa capitale Abomey.
Au xviiie siècle, une série de conquêtes se fait sous l'autorité de douze rois traditionnels, à commencer par Gangnihessou. En 1724, Agadja (1708-1732)roi du Danhomey s'empare du royaume d'Allada. Puis, en 1727, il soumet celui de Savi. En 1741, c'est au tour de Ouidah de tomber sous le joug de son successeur Tegbessou.
Le pays dispose désormais d'une large fenêtre sur la mer. 

Le royaume a pris l'habitude d'échanger, commercialement et politiquement, avec les Portugais et les Néerlandais arrivés à la fin du xve siècle. Le Dahomey devient une entité politique organisée, très originale dans la région. Le royaume en est une puissance dominante.
 Le roi Hwegbaja a même à sa disposition un contingent de femmes amazones, anciennes chasseresses d’éléphants.
C’est une société complexe, raffinée, efficace mais aussi violente et sanglante, notamment lors des funérailles royales qui s'accompagnaient de sacrifices humains.
Dès le xviie siècle, ces royaumes, qui se structurent autour des villes d'Allada, Hoogbonu et Abomey, prospèrent avec le développement du commerce local. Néerlandais, Portugais, Danois, Anglais, et Français installent le long de la «côte des esclaves » des comptoirs commerciaux.
  • 1645 : construction d'un fort anglais à Ouidah
  • 1664 : installation de missionnaires capucins bretons à Ouidah
  • 1704 : construction d'un fort français à Ouidah
  • 1752 : installation des Portugais à Hoogbonu qu'ils rebaptisent Porto-Novo en 1782.
Dans la première moitié du xixe siècle, le roi Guézo du Dahomey développe la culture du palmier à huile et introduit de nouvelles cultures (maïs, tomate, arachide, tabac). Des villages réguliers et propres, et des cultures bien ordonnées couvrent le pays.
Dès 1851, la France signe un traité commercial et d'amitié avec le chef de Porto-Novo. le roi Toffa Ier, vassal du roi Glélé du Dahomey qui régna de 1858 à 1889.
Par les traités de 1868 et de 1878, la région de Cotonou, située entre Ouidah, comptoir portugais, et Porto-Novo, est cédée à la France.
En 1883, le roi de Porto-Novo souhaitant se protéger des visées expansionnistes du Dahomey, signe un traité de protectorat avec la France.
L'un des rois les plus mythiques du royaume du Dahomey, le très noble roi Béhanzin (ayant pour emblème le requin) attaque en 1890 les Français à Cotonou, garde pendant 73 jours des otages français, puis assiège d'autres villages porto-noviens protégés des Français. Il déclare même aux Français de le laisser tranquille, défiant fièrement : « Si vous voulez la guerre, je suis prêt ».
Béhanzin se rend de son propre chef pour arrêter le massacre de son peuple. Il est captif en janvier 1894, puis déporté en Martinique. Les établissements français sont alors regroupés au sein de la colonie du Dahomey.
 Dans le Nord, le royaume bariba de Nikki, qui avait atteint son apogée au XVIIIème siècle avant de se heurter à l'expansionnisme du royaume nigérian d'Ilorin, oppose une vive résistance à la colonisation française.

En 1899, la Colonie du Dahomey intégra l’Afrique occidentale française (AOF) au sein de l’Empire colonial français. Les frontières furent établies d'un commun accord avec le Royuame-Uni (fixé alors au Nigéria) et avec l’Allemagne (présente alors au Togo).
Après la première guerre mondiale, la scolarisation prend beaucoup d'importance, notamment grâce aux missions religieuses, et se développe surtout dans le sud, qui devient un des principaux foyers politiques et intellectuels de l’AOF.
Sont fondés à cette époque de nombreux partis politiques, en même temps que se développe une presse d'opposition au système colonial. Rallié à la France libre, durant la Seconde guerre mondiale, le Dahomey devient en 1958 un État autonome au sein de la Communauté française. Le pays accède à l'indépendance le 1er août 1960 et entre, le mois suivant, aux Nations Unies sous le nom de République du Dahomey.

Depuis l'indépendance, le Bénin a connu une histoire politique mouvementée. Les douze premières années furent marquées par une instabilité chronique, les anciennes élites coloniales, pour la plupart originaires du Sud, se disputèrent le pouvoir.
En 1963, le nord du pays veut sa revanche, tandis que les élites et la nouvelle bourgeoisie semblent peu préoccupées par les nombreux défis du sous-développement. C'est à cette période qu'un certain colonel Christophe Soglo (l'oncle de Nicéphore Soglo) arrive sur la scène politique du pays, en forçant Hubert Maga, premier président de la République du Dahomey indépendant, à démissionner.
En six ans, on enregistra quatre coups d'État et régimes militaires, venant abréger d'éphémères périodes civiles qui voient se succéder Sourou Migan Apithy, Justin Ahomadegbé et Emile Derlin Zinsou au pouvoir.
En 1970, un Conseil présidentiel constitué de trois membres, Maga, Apithy et Ahomadegbé (une présidence tournante à trois) prend le pouvoir et suspend la Constitution. La ronde des présidents n'a pu se faire. En effet, seul Maga a pu passer les deux ans retenus à la tête du Dahomey. À peine Ahomadegbé a-t-il entamé son tour de direction en 1972 que l'armée, sous la direction du capitaine Mathieu Kérékou. décide de reprendre en main le gouvernement, destitue le Conseil présidentiel, et Mathieu Kérékou devient le nouveau chef de l'État dahoméen.
Il est rapidement nommé commandant. Mais les militaires se trouvent désemparés, sans programme et sans idées. Leur pouvoir est vide et c'est dans ce vide que vont s'engouffrer les idées des jeunes militaires et des étudiants qui ont vécu en France la période de mai 68.
En novembre 1974, Mathieu Kérékou impose le marxisme-léninisme comme idéologie officielle de l'État. En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey est symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays prend le nom officiel de République populaire du Bénin.
De vastes programmes de développement économique et social sont mis en place, mais les résultats sont mitigés. Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988.
Dans les années 1980, la situation économique du Bénin est de plus en plus critique. En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10 % sur les salaires, gel des embauches, mises à la retraite d'office. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques déclenche une grève massive des étudiants et des fonctionnaires. Le Bénin, avec l'appui décisif de la France à laquelle le Président Kérékou a décidé de faire confiance, entame une transition démocratique parfaitement réussie conjointement avec le processus de réformes économiques.
Un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle du 24 mars 1991.
Nicéphore Soglo rétablit le vaudou pour se concilier les pouvoirs traditionnels et fait du 10 janvier de chaque année la Journée nationale du vaudou. Cependant les ajustements structurels et la compression des dépenses publiques recommandées par le FMI viennent raviver le mécontentement général de la population. De plus, les trafics clandestins traditionnels s'épanouissent au grand jour (whisky, essence, ciment, voitures…)
Après avoir perdu sa majorité au sein de l'Assemblée législative, le président Nicéphore Soglo, accusé de népotisme par ses adversaires, est battu par Mathieu Kérékou à la présidentielle du 17 mars 1996. C'est un choc pour Nicéphore Soglo qui après avoir crié au complot, envoie ses félicitations à Mathieu Kérékou et s'en va méditer plus de quatre mois, hors d'Afrique, les raisons de ses erreurs fatales.
Démocratiquement, Mathieu Kérékou est de retour sur la scène politique béninoise, après avoir dirigé le pays pendant dix-sept années (de 1972 à 1990) dans le fiasco politique et économique de la désormais ancienne République populaire du Bénin.
Les élections législatives de mars 1999 donnent de justesse la victoire à la Renaissance du Bénin (RB), le mouvement de l'opposition dirigé par Rosine Soglo, épouse de l'ancien président Nicéphore Soglo. Ces élections marquent l'échec du Mouvement Africain pour la Démocratie Et le Progrès (MADEP), le Parti d'un des proches du Président Kérékou, l'homme d'affaires Séfou Fagbohoun.
Cependant, en mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84,06 % des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Ces deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de « mascarade ».
Terni par des soupçons de fraudes électorales et âgé de soixante-sept ans, Mathieu Kérékou entame donc un second mandat consécutif dans des conditions économiques fragiles.
Depuis 2001, le Bénin est plongé dans de graves difficultés économiques, en raison de la situation difficile du Port autonome de Cotonou, du choc pétrolier, de la crise du secteur du coton, de la contrebande très étendue, des effectifs pléthoriques de l'administration ou encore des sérieux problèmes d'approvisionnement en électricité créés par les sécheresses. Le Bénin est dans une période économique difficile que seule l'agriculture, très diversifiée parvient à maintenir compétitif face à ses voisins.
C'est ainsi que lors des élections de mars 2006, les Béninois ont décidé d'exprimer leur « ras-le bol » et que le novice en politique, l'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le docteur Boni Yayi succède à la surprise générale à Mathieu Kérékou avec 75 % des suffrages (notons un taux de participation fort de 76 %).
Mathieu Kérékou qui avait refusé de changer la Constitution n'a pas pu se représenter. Il n'en était pas moins opposé à Boni Yayi, trop novice à son goût.
En effet, à quelques jours des résultats l'ancien président, surnommé le caméléon, a plongé le pays dans le doute, en affirmant publiquement que lors du déroulement de l'élection il y avait eu des dysfonctionnements dans l'organisation, avec des problèmes de listes électorales et de cartes d'électeur.
Malgré cela, la coordination des observateurs internationaux indépendants s'est félicitée au cours d'une conférence de presse à Cotonou, du déroulement du second tour de l'élection présidentielle au Bénin, jugeant qu'il avait été de « très bonne tenue ».
Le 6 avril 2006, le nouveau président de la République du Bénin, 54 ans, est officiellement installé dans ses villas à Cotonou.
Le nouveau président qui prône une « République coopérative et solidaire », a énuméré les quatre priorités de son mandat que sont les ressources humaines, une gouvernance concertée, le développement de l'esprit d'entreprise, la construction de nouvelles infrastructures.
L'ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) est élu président de la République à l'issue du deuxième tour de scrutin le 5 mars 2006, rassemblant 74,51 % des suffrages, contre 25,49 % pour Me Adrien Houngbédji, qui a présenté ses félicitations au nouvel élu.
Candidat indépendant, Boni Yayi a su rallier les ténors de la politique béninoise que sont Albert Tévoédjrè, Émile Derlin Zinsou et une vingtaine de députés à l'Assemblée nationale, avant de bénéficier des consignes de vote de presque tous ses concurrents du premier tour, à l'issue duquel il totalisait un peu plus de 35 %, contre 24 % pour son poursuivant Me Adrien Houngbédji.
Apparemment, les consignes de vote ont été suivies. Toutefois, certains observateurs estiment qu'avec ou sans consignes, le « candidat du changement » serait passé. Aux yeux des électeurs et plus particulièrement des jeunes et des milieux d'affaires, Boni Yayi (économiste) incarne l'espoir d'une reprise économique, l'amoindrissement du chômage, la lutte contre la corruption, la bonne gouvernance.
Le successeur de Mathieu Kérékou a promis un taux de croissance à deux chiffres (environ 5 % actuellement) et le positionnement du Bénin en tête des producteurs du coton ouest-africains à partir de la campagne agricole 2006-2007.
Quoique entouré de toute la classe politique, Boni Yayi se refuse de faire de la politique politicienne. « Nous sommes venus pour produire de la richesse », dit-il, refusant de constituer un « gouvernement de remerciement ». Cependant, des sources bien informées indiquent qu'il a demandé aux partis politiques de lui proposer des cadres pour la formation du gouvernement.
Les élections législatives du 31 mars 2007 donnent la majorité à la Force Cauris pour un Bénin émergent (Fcbe).
Le président Boni Yayi a été réélu pour un second mandat lors des élections présidentielles de mars 2011, c'est pas un secret. Obtenant plus de 55 % des voix, contre 35 % pour son principal concurrent Adrien Houngbédji, Boni Yayi a été élu dès le premier tour. Il s'est engagé, dès sa prise de fonction, à ne pas modifier la constitution dans le but de briguer un troisième mandat et quittera donc ses fonctions en mars 2016, à l'issue des prochaines élections présidentielles.


Source : principalement Wikipedia.

mercredi 22 mai 2019

Rencontres de Cybèle 2019 : préparer le sommet des deux rives pour l'avenir de l'Union méditerranéenne.

 Rencontres de Cybèle 2019 : préparer le sommet des deux rives pour l'avenir de l'Union méditerranéenne.


Le sommet des deux rives qui se tiendra le 24 juin prochain a Marseille est une date importante pour l’avenir de l’union méditerranéenne. C’est volontairement que nous devrions ici le nom de l’union pour la Méditerranée telle qu’elle a été créé en 2007, car les pays qui en font partie, notamment ceux qui font partie du dialogue 5 plus 5.
Rappelons la composition de ce dernier : Le Dialogue 5+5, ou Forum de la Méditerranée occidentale a été lancé en 1990. Dialogue politique informel, il rassemble dix Etats de la région, cinq riverains du nord de la Méditerranée –Espagne, France, Italie, Malte et Portugal – et cinq du Sud – Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie.
Lors de la quinzième rencontre, co-présidée par Carmelo ABELO, ministre maltais des Affaires étrangères et de la Promotion du commerce et Abdelkader MESSAHEL, ministre algérien des Affaires étrangères.
A l’issue de la rencontre, les ministres présents, Nasser KAMEL, Secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée l et Federica MOGHERINI, cheffe de la diplomatie de l’UE, tous deux ayant participé à cette rencontre, s’engagent à « adopter une vision commune pour un avenir durable ». Ils ont affirmé leur volonté de renforcer la coopération dans plusieurs domaines, en l’occurrence le développement durable, les migrations et la lutte contre le terrorisme. L’accent a été mis sur la jeunesse, considérée comme le potentiel le plus important pour « un avenir meilleur » pour la région. En effet, les jeunes de moins de 30 ans représentent 60% de la population euro-méditerranéenne, essentiellement au sein de la rive sud. Au cours des deux jours d’échanges, les ministres ont également débattu les questions de politique régionale, dont la situation en Libye, en Syrie, dans le Sahel mais également le processus de paix au Moyen-Orient. L’interconnexion des problèmes régionaux nécessite une compréhension commune de leur nature et origine.

Lors des rencontres de Cybele organisées par l’association Euromed IHEDN, ce lundi 20 mai 2019, ont été rappelées les grandes lignes de la rencontre 5 plus 5, mettant notamment en valeur l’importance de la société civile et la nécessité pour les institutions officielles et publiques d’intégrer au processus de construction progressive de l’union pour la mediterranne les différentes actions mises en avant par cette dernière.
Dans ses ouvrages Contrefeux 1 et 2 , Pierre Bourdieu mettait de la même façon dans les années 90 en valeur l’importance des mouvant¥cents sociaux issus de la société civile pour construire une Union européenne des cultures et des peuples.
Il en est de même pour la Méditerranée laquelle ne saurait se réduire au simple processus institutionnel mis en avant dans le cadre de l’UPM.
La ville de Marseille doit pour cela jouer un rôle prépondérant et se disputer la maitrise de la gouvernance avec Barcelone, ville accueillant les institutions de l’UPM afin d errer une dynamique nord méditerranéenne susceptible de susciter un mouvement suffisamment fort et ancre territorialement au delà des frontières pour qu’une véritable union concrète pour la Méditerranée prenne naissance.
Cela va aussi dans le sens de l’histoire. Ainsi, par le passe, la ville de Marseille, a été mise en avant dans le cadre d’un contexte méditerranéen et non pas seulement national. 
Comptoir grec, elle oserait une jonction entre les deux continents et état considère comme un comptoir et une ouverture vers l’Afrique et l’Asie.
C’est dans le cadre de contexte la que doit se concevoir le futur rôle de la ville de Marseille au coeur de l’identité méditerranéenne dans un cadre constitutionnel français.
Dans le projet de Constitution que j’ai rédige au nom du mouvement citoyen Respublica Marseille est ainsi identifiée comme la capitale de l’union méditerranéenne fondamental. pour la France, elle draine avec elle les autres villes phares du sud français : Montpellier, Nice…
Elle est ainsi l’un des points clés geostrategiquement parlant de la jonction entre deux Unions indépendantes.
Elle même ville phare, multiplie les initiatives dans sa périphérie sur les territoires avec lesquels elle co-construit :
-Sur le pourtour méditerranéen
-Sur les territoires situes a l’intérieur du territoire européen éloignés du contexte méditerranéen a proprement parler mais néanmoins complémentaires : l’union européenne et l’union meditterraneenne.
Ce sommet dit sommet des deux rives du 24 juin 2019 a venir est donc fondamental, il est situe a Marseille.
Y seront débattues des thématiques importantes comme le changement climatique, la dimension culturelle, la solidarité entre les niveaux, les accords de coopération, la mobilité des jeunes, le lien inter-universitaire, les enjeux en matière de francophonie et d’humanitaire, les domaines portuaires, le tourisme, les liens internet, la formation professionnelle, la stratégie diplomatique, les enjeux sécuritaires, le climat et la société civile.
C’est a ce sommet que vont se poser les bases de la future Union méditerranéenne.
Espérons que des bases de réflexion sur les différentes minorités qui essaiment le pourtour méditerranéen seront aussi évoquées. C’est une problématique que l’on ne peut pas éluder et dont la négligence a conduit a l’échec de la gouvernante débine des Etats , a 
Commencer par ceux édifiés lors des indépendances de 1960, mais aussi, de manière historiquement très marquées en France elle même. Une question qui si elle est bien débattues pourrait aboutir a terme a une reconnaissance des territoires unis par une communauté de langage, de culturel de civilisation, d’esprit, au delà des frontières, des « Pays » gouvernes par des assemblées régionales consultatives et coopératives tels que décrits dans la partie 4 de mon projet de Constitution : « Les Unions » et rappelé dans la partie 5 « la paix dans le monde ».
Pour bien en poser les bases, il faut d’abord en définir les fondements sur la base d’un paradigme culturel linguistique et historique. Ainsi, pour que la future Union méditerranéenne ne soit pas une simple juxtaposition d’actions de promotion des intérêts économiques portes par les Métropoles au nom des promoteurs immobiliers et des multinationales tels que ceux ci les portent, il faut revoir la copie de notre organisation territoriale laquelle menace aujourd’hui de tout déléguer, y compris le fait diplomatique, domaine régalien de l’Etat sous les auspices de la différenciation, nouveau thème concernant l’organisation des collectivités locales débattu en ce moment a l’assemblée nationale.
Notamment, le lien entre villes doit certes épouser le découpage et le regroupement métropolitain puisque l’émergence de grandes cites partout dans le monde est de rigueur mais il doit laisser se faire la juxtaposition avec l’essence même de chaque ville phare, c’est a dire lieu historique socialement construit et développé grâce a l’action conjointe et a égalité de la société civile, des institutions publiques et des entreprises présentes sur chaque territoire a égalité. Par ailleurs, le fondement se doit, pour ne pas répéter les erreurs commises dans le cadre de l’union européenne, être d’abord culturel.
Il faut avant tout renouer avec les liens historiques qui se sont noués au cours de l’histoire.
Notamment la ligne de fracture entre Méditerranée et Moyen-Orient, doit, comme cela a été dit lors de cette rencontre Cybele, être résorbée, c’est aussi, avec son corollaire, la sécurité et l’imbrication naturelle et harmonieuse des territoires entre eux, un enjeu de la nouvelle Union méditerranéenne. La encore, la mise en valeur de « Pays » dotes d’un statut nouveau dans le droit international celui de « supranationalité » pourraient être créés sans remettre en cause la souveraineté de chaque Etat ni celle des institutions des Union, dans une optique principalement consultative. Encore faudrait il que l’organisation des Nations Unies reconnaisse ce statut afin qu’il puisse s’étendre partout dans le monde.
En dehors de problématiques récurrentes, (réfugiés, Sécurité, populisme, révolutions), trois thèmes nouvellement mis en avant sont d’actualité :
L’économie bleue et verte, l’éducation, l’environnement…

Voici les grandes lignes de cette rencontre Cybele qui peut être vue comme une préparation a la rencontre des Deux Rives .
Celle-ci était principalement consacrée au rôle et a la place de la société civile au sein du fait territorial méditerranéen.
Elle se scindait en deux parties :
-L’émancipation du facteur humain.
-Le renforcement du contenu démocratique et l’appropriation citoyenne.


Danielle Schlosser évoquait d’abord la nécessité de s’impliquer dans la vie des gens qui vivent en Méditerranée. En élue, elle évoquait la capacité de l’esprit de Marseille a vaincre, notamment dans le renversement de la tendance a percevoir la Méditerranée comme un foyer de troubles a connotation négative liée aux trois fléaux récurrents : pauvreté, réfugiés, attentats…

Margot Girard, spécialiste de la société civile, évoquait un nécessaire travail de médiateur et de constructeur social. Une solution dans la gestion des jeunes français jihadistes pourrait ainsi passer par la mise en place de chantiers jeunes et d’insertion avec des partenariats avec des pays de l’outre Méditerranée au sein desquels serait mis en action ces chantiers dans un but coopératif.
Le réseau Nouvelle Chance pourrait dans ce cadre jouer un rôle important.


-Isabelle Schaffer docteur en sciences politiques résidant a Berlin, évoquait quant à elle , la nécessaire régression des actions en faveur de l’éducation, regrettant un phénomène récurrent de manque d’emplois et de tendance des pouvoirs publics a inciter les jeunes a créer leur propre emploi ce qui conduit a une raréfaction des droits.Les mouvements sociaux décrits par cette dernière ressemblent beaucoup c’est une réflexion ici de notre part a ceux décrits par Pierre Bourdieu dans Contrefeux 1 et 2 (Raisons d’agir, 1998 et 2001), en ce qui concerne l’Europe. Ils sont amenés a jouer le même rôle pour la Méditerranée.
Sous l’égide de l’office franco-allemand pour la jeunesse (OFAJ) se jouent, a travers l’office Maghreb-Europe , les enjeux de la pédagogie pour la PAIX, le même travail avec le même type d’institution existe dans les Balkans, dans le cadre des échanges ainsi réalisés de nouvelles amitiés naissent.
Dans son agenda 2030, l’union méditerranéenne met en avant l’objectif d’une éducation de qualité pour tous, grâce aux programmes interregionaux.
La mobilité de la jeunesse qui s’ensuit est constructive.

Yasmine Seghirate. Science po Aix, spécialité monde arabe et musulman.
Celle-ci faisait remarquer que travailler dans le développement durable ne faisait pas envie aux jeunes. 
Pourtant les débouchés en la matière sont nombreux et précieux. La majorité des opportunités ne sont pas encore assez considérées , il faudrait dans ce cadre, mobiliser la diaspora. Ainsi, l’intervenante évoquait ce projet d’entreprise agricole inaugurée a Timimoun dans le sud-algérien.
Elle évoquait ainsi la nécessaire coopération entre les deux rives en matière agricole, notamment dans le cadre de l’agriculture durable avec ses inévitables corollaires, le micro-credit et l’inclusion bancaire.
La conjonction des dimensions agricoles et touristiques évoque inévitablement le modèle de la petite entreprise multi-fonctionnelle.
Dans ce cadre, on peut forcement concevoir l’enseignement agricole, ses techniciens et son réseau de coopération internationale (cinquième mission de l’enseignement agricole) peut être en matière de méthodes, de réseaux de relations et de techniques, un outil précieux. La mise en valeur de la diaspora peut se jouer dans ce cadre, ainsi l’intervenante évoque t’elle la présence d’un ingénieur agronome français d’origine algérienne sur le site inaugure.
La mobilité internationale favorise ainsi les parcours. Cependant l’intervenante faisait néanmoins le constat que les projets restaient malgré tout isoles, nécessitant d’être pris en relais par les pouvoirs publics.
L’innovation consiste aussi selon elle a savoir identifier ce qui fonctionne et a apporter l’investissement nécessaire afin d’avoir un impact plus important, cet effort concerne exclusivement les institutions.

C’est donc a la lumière des réflexions des économistes institutionnalisées, les seuls qui soient véritablement éclairés en dehors des ultra libéraux qu’ils se doivent d’accompagner pour un fonctionnement efficient que l’on peut éclairer ce mélange de logiques a caractère développementaliste que l’on veut replacer dans un contexte mondialisée que peut s’expliquer l’importance d’un phénomène a caractère sociologique, complètement informel sur le plan de l’économie pure pour mettre en évidence le phénomène de la diaspora et son rôle en Méditerranée et en Afrique.


-Hajar Hajjami Detroyes, doctorante en droit public à Tanger.
Celle-ci évoque principalement le rôle des plate forme internet en Méditerranée pour developper les échanges.
Elle parle des acculturations qui ont marque le Maghreb, nombreuses, dont le fait démocratique, la révolution en serait le reflet. Internet a largement contribue a acculturer mais dans une perspective positive alors la même que la nature de cet acculturation résulte d’un certain laxisme vis a vis de la chose publique.
Une autre acculturation résiderait dans la présence d’individus venant du Golfe apporteurs d’une culture differente se revendiquant d’une forme exclusive de l’islam.
 L’intervenante rebondissait sur le fait que seule la société civile puisse être apporteuse de civilisation, au delà des effets négatifs de l’acculturation. Elle aussi mettait en avant la faiblesse en nombre des actions effectuées par rapport aux besoins, on s’y serait pris « trop tard », et la Méditerranée est aujourd’hui connotée péjorativement a cause des problématiques liées aux réfugiés et a la sécurité.
Les rencontres récentes de « La Valette » entre ministres ont conduit a des constats sur la nécessaire coopération en matière de recherche et d’innovation, celle-ci s’est malheureusement mise en place trop tard (« on a attendu 20 ans »). On parle de circulation des cerveaux. 
Les solutions préconisées par l’intervenante  sont :
-Un plan commun d’action, d’échange et de coopération.
-Une inscription sur le long terme et dans un contexte global.
-Des propositions concrètes et des moyens de financement simplifies.

Les pays membres en 1984 n’ont pas bien accepté Erasmus.
Le problème est très politique.

Enfin, il faut raisonner dans un contexte Sud/Nord, Nord/Sud, mais également Sud/Sud.
On se doit d’être rapides : on est en retard, les résultats  ne sont pas cohérents, il y a des insuffisances financières...












samedi 4 mai 2019

Economies africaines : Côte d'Ivoire.

Côte d’ Ivoire.





Capitale : Yamoussokro.
Monnaie : Franc CFA.
Présidence : Alassane Ouattara.
Situation géographique : située au dessus du Golfe de Nouvelle-Guinée. 
UEMOA : Union économique et monétaire ouest-africaine.
BCEAO : Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.


Solutions :
-Si le PiB est fourni dans sa plus grande partie par l’industrie, il faut cependant suivre la règle selon laquelle le PIB n’est pas indicateur suffisamment représentatif du niveau de richesses et du développement d’un pays. Mieux vaut alors se fonder sur la mise en valeur du secteur agricole (30% du PIB), l’agriculture de petite exploitation et la production en local, des denrées nécessaires à l’autosuffisance alimentaire. 
-Commencer à anticiper la fin de l’utilisation du pétrole. Constituer une rente pétrolière. Assurer son indépendance énergétique en réservant le pétrole pour l’exportation et en multipliant les initiatives en matière d’énergies renouvelables afin d’alimenter le dynamisme des économies locales.
-La dévaluation a permis notamment de favoriser les cultures locales au détriment des importations. 
Les produits d’exportation se sont en revanche, trouvés durement confrontés à la concurrence et à la surproduction mondiales
-Mettre en place de nouveaux dispositifs démocratiques contre la corruption.


Economie.
L’économie de la Côte d’Ivoire  avec un PIB par habitant qui s'élève à 1 600 USD en 20111 fait partie des économies en voie de développement. L’indice de pauvreté (1) atteint 48,9 % en 2008.
Depuis l'instauration du commerce triangulaire lors des premiers contacts avec les explorateurs, l'économie est dominée par l'exportation de produits dits de rente ; en particulier, le café et le cacao, dont la culture a été introduite au début du XXe siècle, ont fortement contribué au « boum ivoirien » des années 1960-1970 (la Côte d’Ivoire est toujours le premier producteur et exportateur mondial de cacao). 
Si l'économie ivoirienne repose à titre principal sur le secteur agricole que favorise un climat chaud et humide, l'apport de l'industrie au PIB est évalué à 20 % et celui du secteur tertiaire à 50 %. 
La Côte d'Ivoire possède de plus quelques réserves de pétrole non négligeables pour son économie. Elle possède aussi quelques ressources minières mais dont la production reste très mineure. Elle produit en outre de l’électricité, dont une part est revendue aux pays voisins.
Les progrès constatés au cours des quinze premières années de l'indépendance ont fait place à une longue période de récession, favorisée par la chute des cours mondiaux des matières premières agricoles (café-cacao) et aggravée par divers facteurs dont la crise politico-militaire déclenchée en 2002.
La Côte d'Ivoire reste toutefois un poids économique important pour la sous-région ouest-africaine : elle représente 39 % de la masse monétaire et contribue pour près de 32 % au PIB de l’Union économique et monétaire ouest africaine(UEMOA) selon les statistiques 2013 de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
La monnaie du pays est le Franc CFA dont la parité avec l’Euro est fixe (1 euro = 655,957 francs CFA).

Raffinage de pétrole, cacao, café, bois et produits en bois, produits alimentaires, boissons, assemblage de camion et d'autobus, textiles, engrais, matériaux de construction, électricité, construction de bateau et réparation.

Echanges extérieurs.
Types de biens.
Biens exportés :
cacao, café, bois, pétrole, coton, banane, ananas, huile de palme, poisson
Biens importés
combustibles, biens d'équipement, denrées alimentaires


Principaux fournisseurs
Nigeria 29,5 %, France 16,8 %, Chine 6,9 %, Belgique 3,5 % (2007) 4



L’économie de la Côte d’Ivoire est caractérisée à l’origine et durant de nombreux siècles par la recherche de l’autosubsistance. 
Elle est axée sur l’agriculture vivrière et utilise des techniques de cultures itinérantes sur brûlis. 
Toutefois, à partir du xve siècle, elle entre dans une phase mercantiliste au contact de nombreux commerçants Mandés d’origine soudanaise, attirés par la kola produite dans les régions Toura, Dan, Mahou,  Bété, Gouro et Anno (zones forestières des centre-ouest et nord-ouest de l'actuelle Côte-d'Ivoire). 
Ces marchands recherchent également de l’or, dans des régions essentiellement habitées par les peuples Sénoufos (autour de Kong notamment), Djiminis et Lobi (nord et nord-ouest). À la veille de la conquête coloniale, deux systèmes politiques cohabitent sur le territoire de l'actuelle Côte d'Ivoire et influencent fortement l'économie :
  • - Le système étatique d'une part, présent au Nord et à l'Est du pays, notamment dans les royaumes de Bouna, du Kabadougou de Kong et dans les royaumes Akans. Dans ces sociétés à pouvoir centralisé, le mode de production est caractérisé par l’existence d’une classe dirigeante qui exploite la paysannerie et une classe servile. Les échanges économiques échappent peu ou prou à des impératifs de parenté pour s'inscrire dans une logique de profit économique.
  • -Le système des sociétés lignagères d'autre part, pratiqué notamment par les populations lagunaires, Krous et Mandés du Sud. Ces peuples ne sont pas organisés en empires ou en royaumes mais en lignages et classes d'âge, à l'intérieur de communautés tribales ou villageoises. Dans ces sociétés à pouvoir diffus, l'unité économique de base est le lignage, véritable centre de production et de consommation, voué pour l'essentiel à l’autosubsistance.
D'une manière générale, l'économie précoloniale se structure autour de divers espaces relativement homogènes. Ceux du Nord et du Centre du territoire sont reliés par un réseau de routes commerciales comportant de nombreux marchés et diverses cités commerciales, animées par des marchands dioula ou des membres des aristocraties dirigeantes locales. 
Le cabri et l’or y servent de monnaie de transaction. Ceux du Sud et de l'Ouest du pays comportent de multiples villages-marchés et les biens y circulent à travers des réseaux de parenté, d'alliance ou de clientèle plus éloignée. Au sein de ces entités l’on utilise le Sombé (un type de manille) comme monnaie d'échange.
Ces espaces économiques connaissent de profondes mutations au cours du xIxe siècle.

Mutations économiques du xIxe siècle
L’installation des colons sur le territoire ivoirien commence dès la fin des premières expéditions exploratoires menées par Joao de Santarem et Pedro Escobar au cours des années 1470-1471,  les Hollandais à la fin du xvIe siècle, puis les Français et les Anglais au xvIIe siècle.
 À leur contact, l’agriculture locale connaît une réorientation et est désormais pratiquée en vue de la commercialisation de produits tropicaux. Un type particulier d’échanges, la traite négrière, fait même son apparition dans les zones du littoral. L'esclavage est aboli en 1848 dans les colonies françaises et cette mesure formelle a un impact économique indéniable. L'arrêt de la déportation massive d’esclaves entraîne le développement d'une traite intérieure. 
Il favorise en outre, au sein des colonies, l'instauration et la multiplication de rapports de production de type esclavagiste.
 Chez les Dioula et les Malinké, les esclaves sont redirigés vers les vastes domaines agricoles tandis que chez les Akans, ils servent à l'extraction de l’or et au portage. Le commerce des produits naturels remplace alors celui des esclaves et l’agriculture est de nouveau dynamisée. Les échanges commerciaux s'accroissent sous la poussée de la demande aussi bien européenne qu'africaine, entrainant par leur ampleur l'émergence et la consolidation de la fonction de courtier africain, intermédiaire entre Européens et Africains, mais aussi entre populations côtières et celles de l'hinterland.
Pendant cette période, les échanges croissants doublés d'une concurrence de plus en plus rude entre Français et Anglais  amènent les premiers à installer sur le littoral (à Assinie et Grand-Bassam en 1843) des comptoirs permanents. 
Les courtiers africains se retrouvent peu à peu face à l’impérialisme économique français auquel ils tentent de s'opposer, mais ils seront progressivement éliminés.
D'une manière générale, l'économie précoloniale s'ajuste aux nouvelles exigences du xixe siècle dont celles de la colonisation du pays qui porte déjà les germes de la désorganisation de l’agriculture  traditionnelle et de l’émergence de nouveaux partenaires commerciaux. Elle oriente l'économie ivoirienne vers l’exportation de produits agricoles non-transformés et l’ importation de produits européens manufacturés.


Développements récents.
« Miracle économique .
Des débuts de la colonisation jusqu’à la fin des années 1970, la situation économique de la Côte d’Ivoire est florissante.
 Le taux de croissance annuel du PIB est élevé et il dépasse 7 % durant la dernière décennie de la période coloniale (1950-1960). 
La Côte d'Ivoire, dès le début des années 1960 axe sa politique de développement sur l'expansion des exportations de matières premières et la substitution aux importations (1) reposant sur quelques industries. 
Les stratégies mises en œuvre sont alors particulièrement adaptées aux contraintes extérieures et à l'environnement général. Une forte croissance est enregistrée et les changements structurels s’opèrent sans véritables déséquilibres internes ou externes12. Le taux de croissance moyen reste élevé (plus de 6,8 %) pendant les quinze premières années de l'indépendance du pays (1960-1975). Il atteint même 10,2 %, entre 1960 et 1965. 
Plus faible entre 1970 et 1975 (6,8 %), il reste néanmoins supérieur à celui des pays de l’Afrique noire et même des pays occidentaux, respectivement à 4 % et 6 % en moyenne sur la même période.
 L'épargne domestique quant à elle, se stabilise à un niveau relativement élevé, alors que l'endettement extérieur et l'inflation demeurent bas. La Côte d’Ivoire est alors considérée comme la vitrine de l'Afrique occidentale et un modèle réussi de politiques libérales en matière de développement. 
Une telle performance particulière s’explique en partie par la stabilité politique qui distingue alors le pays de la plupart des États africains.
Pour autant, cette économie présente des faiblesses structurelles : forte dépendance extérieure et déséquilibres importants entre ses différents secteurs d’activité. 
Le cacao, qui en est la force (le « miracle économique » des années 1970 a pris appui sur le binôme café-cacao), constitue également son point faible dans la mesure où aucun autre produit ni aucun autre secteur n'influence autant l'économie de la Côte-d'Ivoire. 
Certes, la production de cacao injecte d'importants flux financiers dans le circuit économique, distribue des revenus aux paysans, permet à l'État, par le biais de l’impôt, de disposer de marges de manœuvre importantes, alimente la trésorerie des entreprises, permet aux banques d'obtenir des marges bénéficiaires, à la balance commerciale, d’être excédentaire et aux avoirs extérieurs de s'accroître. 
Mais lorsque les termes de l’échange lui sont défavorables, l'économie ivoirienne vacille. 
La chute des cours des produits agricoles de base survenue à la fin des années 1970 a ainsi provoqué une dépression d'autant plus grave qu'à la faveur du « boom du café et du cacao », la Côte d’Ivoire s’était engagée dans une politique monétaire et fiscale expansionniste appuyée sur les revenus des exportations en forte croissance (principalement ceux gérés par la Caisse de stabilisation). 
L’augmentation de l'endettement extérieur a alors été immédiate autant que la montée de l'inflation. 
Le taux de change réel du pays, reposant sur un taux d'inflation nettement supérieur à celui de ses partenaires, s'est trouvé surévalué ruinant la compétitivité de l’industrie nationale. 
Durant les années 1980, le déficit du secteur public atteint 12 % du PNB et celui du compte d'opérations courantes 17 % du PNB. Confronté à une croissance économique fortement ralentie, le pays s’engage dans un Programme d'ajustement structurel (PAS).

Le premier programme d’ajustement culturel  (1981-1983) : vise à redresser la situation financière extérieure et à créer les conditions d'une reprise de la croissance économique. Il s'agit de réduire le service de la dette extérieure et le déficit du secteur public par une diminution très importante des dépenses publiques. 
Le budget général de fonctionnement de l’État connait alors une réduction de près de 55 % durant les trois années du programme tandis que le budget spécial d'investissement et d'équipement (BSIE) est réduit de 12 %. L’encadrement du crédit est plus sévère et son taux d'accroissement passe de 54 % en 1982 à 7 % en 1983. Par ailleurs, les salaires des fonctionnaires font l’objet d’un blocage et ceux du secteur parapublic, d’un réalignement à la baisse. 
Ce train de mesures entraine une forte baisse du revenu des ménages dont l’épargne  chute de 53 milliards de F.CFA en 1982 à 14,5 milliards en 1983 soit une baisse de 72 %.
 L'investissement baisse de 17 % sur la période et le crédit se ralentit. 

Ce résultat mitigé sert cependant de base au deuxième programme d’ajustement structurel (1984-1985).
Ce second programme vise la réduction du déficit budgétaire et l'augmentation des recettes publiques.
 Il bénéficie de la part du Fonds monétaire international (FMI), d'un accord de confirmation sur une durée d'une année et pour 82 millions de Droits de tirage spéciaux (DTS). Il est accompagné d'un rééchelonnement de la dette extérieure ivoirienne à hauteur de 275 millions de dollars sur une période de neuf ans avec quatre ans de différé. Les mesures mises en œuvre sont encore plus rigoureuses que celles du programme précédant mais permettent de connaître quelques améliorations : Le déficit budgétaire est effectivement réduit en 1984 et, en 1985, le budget peut même dégager un excédent d'environ 31 milliards de F.CFA. Le solde de la balance des paiements dégage des excédents (5,2 % du PIB en 1984 et 4,8 % du PIB en 1985). 
La production industrielle connaît un accroissement de 7 %. L’on assiste dans la même période à un accroissement de la masse monétaire qui n’est toutefois pas le fruit de la politique monétaire mais plutôt celui d'un solde de balance des paiements favorable.
 D’une manière générale, la croissance économique du pays, en termes réels, d'environ 5 % marque une légère reprise. Mais le coût social est élevé avec notamment une augmentation du chômage.

Un troisième programme d'ajustement structurel (1986-1988) est conclu mais sous l’effet conjugué de la chute de ses recettes d'exportation, d’un service de la dette devenu lourd  et en dépit d’un accord pluriannuel de rééchelonnement de la dette jusqu'en 1990, la Côte d'Ivoire se résout à déclarer, en mai 1987, son impossibilité de payer les intérêts des emprunts étrangers. 
Sur le plan strictement interne, une augmentation de la fiscalité en général et plus particulièrement de la TVA en 1987, pousse de très nombreuses activités commerciales vers le secteur informel.
 Globalement, les résultats de ce troisième programme d’ajustement structurel sont jugés mitigés. Ses mesures pèsent très lourdement sur la vie économique, et sociopolitique du pays créant un contexte assez tendu.

Le quatrième programme dit « de stabilisation financière » (1990-1992) voit le jour en 1990 et dirigé par Alassane-Ouattara en tant que premier ministre, économiste, ancien directeur général adjoint pour l'Afrique du Fonds monétaire international et vice-gouverneur de la BCEAO (banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest). 
Cet accord prévu pour une durée de 18 mois vise « le rétablissement des grands équilibres » notamment par des mesures fiscales et budgétaires à même de réduire de manière sensible les besoins de financement de l'État.
 Sa mise en œuvre est cependant minée par la détérioration des termes de l'échange concernant le café et le cacao ainsi que le développement de la corruption. 
Il s’achève en septembre 1992 sur un échec global. Le pays ne dispose plus du plan d’ajustement structurel avec le FMI, a quelque peu amélioré la situation de ses finances publiques et du secteur bancaire, mais n’est plus en mesure de rembourser sa dette et d'assurer ses dépenses de fonctionnement. 
La solution de la dévaluation du franc CFA est alors inéluctable.

Après plus de dix ans d’ajustement interne et budgétaire sans succès, la Côte d’Ivoire fait toujours face à un endettement intérieur et extérieur excessifs.
Le déséquilibre des dépenses publiques demeure. 
Les institutions de Bretton-Woods s’engagent avec l’appui de la France qui soutient la convertibilité du franc CFA par rapport au franc français, à procéder à une dévaluation du franc CFA presque taillée sur mesure pour l'économie ivoirienne qui représente alors 60 % de la masse monétaire des pays de l'UMOA (Union  monétaire ouest africaine).
Le 12 janvier 1994, la dévaluation à hauteur de 100 % du franc CFA intervient et entraine dans son sillage la signature d’un nouveau programme économique et financier dénommé Facilité d’ajustement structurel renforcé (Fasr). 
La dévaluation de la monnaie est destinée à atténuer une surévaluation du taux de change effectif réel depuis 1981. 
Elle permet, grâce notamment aux mesures d’accompagnement adoptées par la communauté financière internationale, un taux de croissance positif de 6 % mais seulement pendant deux années consécutives. 
Ce changement de parité du franc CFA par rapport au franc français s'inscrit dans une stratégie plus globale visant, par une série de réformes structurelles, à recentrer l'action de l'État ivoirien sur des missions de régulation, de contrôle et de sécurisation  pour améliorer les performances du secteur public et favoriser les activités du secteur privé.
Les programmes d’ajustement structurel (facilité d'ajustement structurel renforcé 1994-1996), mis en place dans cette perspective, par les partenaires extérieurs que sont le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, conduisent à l'adoption par le gouvernement de mesures drastiques de restriction budgétaire en vue du redressement économique, sans grand succès. La dévaluation a permis notamment de favoriser les cultures locales au détriment des importations. 
Les produits d’exportation se sont en revanche, trouvés durement confrontés à la concurrence et à la surproduction mondiales. 
La « pluie de milliards ».(le volume exceptionnel des crédits d’accompagnement) a plutôt favorisé la mauvaise gouvernance.

Des problèmes de corruption liés à l’exécution de projets financés par l’Union Européenne ainsi que les arriérés de paiement des dettes contractées auprès des institutions internationales, conduisent, en 1998, celles-ci à rompre leur partenariat avec la Côte d'Ivoire.
 L’impact négatif de cette situation sur l’économie est aggravé par le coup de force militaire de décembre 1999 et l’instabilité politique qui en résulte.
 Le pays sombre dans une nouvelle dépression et le taux de croissance en 2000 est négatif : -2,3 %. La crise politico-militaire qui éclate en 2002 aggrave encore la situation.
Impact de la crise politico-militaire.
La crise politico-militaire déclenchée le 19 septembre 2002 a entraîné un exode massif de près de 1,7 million de personnes, l'abandon des zones de conflit par l'administration publique ainsi que des entreprises privées et la destruction de nombreuses infrastructures économiques. 
Le conflit consacre une division du pays entre un sud contrôlé par l'État et un nord contrôlé par la rébellion ; l'essentiel des ressources étant contrôlé par l'État (café, cacao, pétrole, gaz, bois...), la rébellion disposant pour sa part du contrôle sur le coton et le diamant.
Pendant les six premières années du conflit, la croissance économique devient négative (-0,4 %) largement inférieure à celle des autres pays de l’UEMOA (4,1 %) et de l’Afrique Subsaharienne (4,9 %). 
De nombreuses entreprises tenues par des non nationaux quittent le pays ou réduisent très fortement leurs activités en attendant la fin de la crise.
 De même, les investissements étrangers directs baissent. Ce repli de l'activité économique aggrave le chômage dont le niveau était déjà très élevé avant cette crise , notamment parmi les jeunes. 
Le secteur financier est durement touché avec la fermeture de toutes les agences des banques, au nombre de 19, installées dans la zone contrôlée par la rébellion. Des contre-performances sont notées particulièrement au niveau fiscal et de la transparence en raison, explique la Banque mondiale, « de la chute des revenus, de l’augmentation des dépenses liées à la crise et des difficultés comptables ».
Eu égard à la place prépondérante qu'occupe ce pays dans l'économie régionale (32 % du PIB de l'UEMOA), ces développements économiques affectent négativement la production et le commerce régional, en particulier dans les pays voisins que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger et la Guinée. Ceux-ci continuent de dépendre de son infrastructure de transport pour l'import-export et des fonds transférés par leurs diaspora respectives installées en Côte d'Ivoire.

Agence de banque commerciale fermée par la crise politico-militaire. La façade extérieure sert de lieu de vente de friperie.
Avec un certain gel de la crise intérieure, la Côte-d'Ivoire entreprend son redressement en obtenant en 2004 un taux d’inflation sous contrôle (entre 1,4 % et 4,4 %) et des taux de croissance positifs (+1,6 %) en 2004, +1,8 % en 2005 et +1,2 % en 2006) qui demeurent toutefois en dessous du niveau d'accroissement naturel de la population, estimé à 3,3 %. L’État, pour sa part, ne parvient toujours pas à tenir ses engagements extérieurs bien que le service de la dette représente une proportion de plus en plus faible des exportations (10,7 % en 2000, 5 % en 2003, 3,3 % en 2004 et 1,45 % en 2005) qui connaissent un accroissement significatif (de 37,9 % en 2000 à 47,8 % du PIB en 2005). 
L' Accord politique du 4 mars 2007 conclut entre l’Etat politique et la rébellion, a amorcé une normalisation de la situation politique en créant un climat politique relativement apaisé, permettant une certaine avancée dans le rétablissement des institutions de la république et la réunification du pays. 
Confortée par cette réunification du pays d'une part, la réhabilitation des infrastructures publiques en cours ainsi que le retour progressif de la confiance du secteur privé d'autre part, l'économie ivoirienne enregistre depuis 2007, une légère reprise ; mais la situation reste encore globalement fragile.
D'une manière générale, avec un taux de croissance annuel moyen du PIB de 6,7 % durant les quinze premières années de son indépendance, la Côte d'Ivoire qui était classée comme un pays à croissance rapide (un futur « pays émergent » est, depuis mars 1998, à la recherche du bénéfice de l'initiative pays pauvres très endettés(PPTE).
En 2012, le taux de croissance est de 9,8 %.
L’exploitation forestière a joué, pendant plusieurs décennies, un rôle majeur dans l'économie de la Côte d'Ivoire. 
Elle débute dans le pays au cours des années 1880-1890, à l’initiative de commerçants britanniques en quête d’une nouvelle essence de bois à même de remplacer le Mahogany des Antilles. 
La principale essence commercialisée jusqu'au début des années 1920 est alors l’acajou fortement demandée sur le marché international. De nombreuses essences sont par la suite exploitées aux fins d’exportation, parmi lesquelles le majoré, le silo l’aboudikro, le trama le niangon le samba, le bété, l’assembla, le dibetou, l’ilomba, le bosse, le fromager, l’iroko. 
Près de 70 % de la production de bois est destinée à l’exportation sur les marchés internationaux, le bois de teck étant la principale grume tropicale exportée. En 2004, la vente totale de bois de grume exporté rapporte au pays 267 564 millions de FCFA. Hormis l'exportation, le pays installe progressivement une industrie de bois permettant à ce secteur de se développer en proposant des produits finis ou semis finis à forte valeur ajoutée.
Toutefois, cette exploitation a des conséquences négatives sur le patrimoine forestier et l'environnement. Elle s'effectue dans les forêts du domaine permanent de l’État (parcs nationaux, réserves, forêts classées ou proposées au classement)  dont une partie a été déclassée à cette fin d'une part entre 1929 et 1959 (près de 500 000 ha) et d'autre part dans les trente premières années de l'indépendance du pays (plus d'1 million ha). 
Mais elle touche surtout les forêts du domaine rural constitué par le couvert forestier non compris dans le domaine permanent de l’État. Il en résulte que le massif forestier ivoirien, qui, dans les premières années de l'indépendance longeait le golfe de Guniée sur plus de 500 km et s’étendait sur une profondeur variant entre 120 km et 350 km à l’intérieur du pays, se retrouve en 2008, fortement menacé par une exploitation abusive après avoir joué un rôle majeur dans l'essor économique du pays.
Le rythme de destruction auquel cette activité soumet le couvert forestier du pays est difficile à soutenir à long terme. Le gouvernement ivoirien a, de ce fait, été amené à adopter un programme de reboisement impliquant fortement les exploitants forestiers. Il a également créé la Société de développement des forêts (Sodefor), structure chargée à la fois de la préservation et la gestion d'un patrimoine forestier d'environ 6 000 000 d’hectares, et du reboisement dans les zones appauvries par cette exploitation forestière massive. L'objectif affiché est de contenir le rythme de croissance de l'exploitation forestière à un taux inférieur à celui de la régénération du patrimoine forestier.

Diamant et or
La production de diamant en Côte d’Ivoire commence en 1948 par le gisement de Tortiya étendu sur 188 ha avec une réserve estimée à 830 000 carats. 
L’exploitation de ce gisement est confiée à la Société anonyme de recherches minières en Côte d’Ivoire (Saremci) qui, dès la première année obtient une production de 36 000 carats et voit sa production augmenter régulièrement pour atteindre son point culminant en 1972 avec 260 000 carats. Le déclin consécutif conduit à la fermeture de la mine en 1975 et à celle de l’entreprise en 1976, malgré une ultime tentative de reprise d’activités par la société Watson qui se solde par un échec et conduit à la fermeture en 1977. Malgré tout, le gisement de Tortiya a constitué à son époque la principale ressource minière du pays. À côté de cette expérience qui constitue la plus importante opération de production de diamant en Côte d’Ivoire, et parallèlement à elle, se développent d'autres travaux d’exploitation de gisement dans la région de Séguéla. 
Ceux-ci sont entrepris d’abord par la Compagnie minière du Haut-Sassandra (Sandramine) en 1949 puis repris par la Société diamantifère de la Côte d’Ivoire (Sodiamci) en 1956. Cette autre initiative dont la production annuelle n'est jamais allée au-delà de 25 000 carats prend fin en 1971 avec la fermeture de la Sodiamci.
Bien que l'extraction industrielle du diamant soit arrêtée, une exploitation artisanale se poursuit aujourd'hui à Séguéla et Tortiya, situés dans la zone contrôlée par la rébellion ivoirienne. Ainsi l'ensemble de la production nationale de diamant s'effectue sous le contrôle de la rébellion ivoirienne avec des résultats assez controversés. Jugés maigres, voire dérisoires par certains observateurs, ces résultats sont évalués par l'organisation Global witness au chiffre record de 300 000 carats avec un revenu annuel du trafic lié à cette activité, estimé par le ministre ivoirien des Mines et de l'Énergie à plus de 25 millions de dollars (40 milliards de FCFA).
 En 2008, la Côte d’Ivoire reste cependant le seul pays sous embargo de l'ONU pour l'exportation du diamant en raison de la crise que connaît ce pays.
L’or, extrait au moyen de techniques traditionnelles par les peuples de Côte d’Ivoire dès avant l’accession du pays à l’indépendance, constitue la deuxième ressource minière exploitée d'un sous-sol qui recèle beaucoup d’autres minerais comme le fer, le nickel, le manganèse, la tantalite, la bauxite, le cuivre, le gaz, l’uranium, le cobalt, le tungstène, l’étain, l’iléite et les pierres ornementales. 
Toutefois, un seul gisement, géré par la Société des mines d’Ity (SMI) est en exploitation industrielle. Quatre autres gisements sont en exploitation artisanale par des organisations Coopératives à Issia, Angovia, Angbaoua, et Kokumbo. 
Plusieurs sociétés non nationales détiennent des permis d’exploitation de mines d’or. Malgré la crise que traverse le pays, la production globale d’or connaît une hausse entre 2004 et 2005. 
Le pays reste cependant un producteur assez marginal d'or, sa production annuelle moyenne étant estimée à 1,5 t très loin derrière les 26 t du Ghana ou les 38 t de l’Afrique du Sud.

Pétrole et gaz naturel.

Pétrole, gaz et électricité
Pétrole
Production
50 000 bbl/j
Consommation
25 000 bbl/j
Gaz
Production totale
1,3 milliard de m3 (2004)
Consommation
1,3 milliard de m3 (2004)
Exportations
0 m3 (2004)
Électricité
Production totale
– dont hydraulique
– thermique
5 507 GWh (2006)
40 %
60 %
Consommation
3 202 milliards de kWh (2004)
Exportations
1,1 milliard de kWh (2004)
Consommation d'énergie/capita

Sources : CIA

Avant la découverte, dans les années 1970, de gisements de pétole et gaz exploitables, le pays assurait par des importations la couverture de ses besoins nationaux en produits pétroliers finis. 
Aussi, pour mieux bénéficier des gains de valeur ajoutée liés à la transformation du pétrole brut, l'État ivoirien importa, à partir de 1965, des quantités de plus en plus importantes d’hydrocarbures traités intégralement par la Société ivoirienne de raffinage (SIR) créée en octobre 1962 et ayant une capacité de raffinage de 3 500 000 tonnes par an, soit 70 000 barils par jour. 
Cette nouvelle situation fit baisser, de façon considérable, le taux d’importation de produits finis du pays. Celui-ci s'identifiait, de ce fait, comme un pays tourné vers la raffinerie plutôt que la production du pétrole.
Le pays disposait pourtant de réserves de pétrole brut estimées à 100 millions de barils. 
Le groupe Esso-Shell est à l'origine de la découverte de ce pétrole et de ce gaz exploitables. Dans son sillage, des concessions d’exploitation sont accordées à plusieurs autres grandes compagnies pétrolières par le gouvernement ivoirien. Cependant, à travers la société d’État Petroci (Société nationale d’opérations pétrolières de la Côte d’Ivoire), l’État ivoirien demeure propriétaire des gisements découverts et prend des participations au sein de divers groupes.
En 2005, avec 3,9 millions de tonnes, le sous-secteur de l’hydrocarbure traduit son dynamisme par une hausse générale, la plus importante du secteur industriel. La production de pétrole, grâce au champ « Baobab » du bloc CI40, atteint le niveau de 80 000 barils par jour à fin mars 2006 permettant ainsi de couvrir largement la consommation journalière estimée à 25 000 barils. La production de gaz quant à elle s’établit à 1 742,3 millions de m³. La même année, les exportations de produits pétroliers augmentent de 22,6 % pour se chiffrer à 3 242,1 millions de tonnes.
Au total, en 2008, avec 50 000 barils par jour en moyenne, la Côte d’Ivoire ne peut être considérée comme un producteur stratégique de pétrole en Afrique comparativement à la Guinée Équatoriale (300 000 barils par jour), à l'Angola (1,5 million par jour) ou encore au Nigéria (2,3 millions de barils par jour).


Énergie électrique
Essentiellement hydraulique à l’origine, l’électricité produite par la Côte d’Ivoire est par la suite devenue également thermique.
 Elle est en majeure partie assurée à partir des barrage hydroélectriques d’Ayamé 1, Ayamé 2, Kossou, Taabo, Buyo et Fayé. Alors que le potentiel hydro-électrique total de la Côte d’Ivoire est évalué à 12 400 gWh, l’équipement actuellement disponible ne permet de disposer que de 2 550 gWh (20,56 %). Concourent à la production nationale d’énergie thermique, les centrales de Vridi gaz, la Compagnie ivoirienne de production d’électricité (Ciprel), Azito et d’autres centrales isolées ou autonomes. L’électricité produite par la Côte d’Ivoire en 2005 atteint 5 571,17 gWh, dont 1 397,87 gWh sont exportés vers le Ghana (plus de 50 % des exportations), le Burkina-Faso, le Mali et le Bénin.
La gestion de la production et de la distribution de l’électricité relevait au départ de la structure d'État Énergie électrique de Côte d’Ivoire (EECI). Depuis la privatisation de cette gestion au profit de la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), l’État n’intervient dans le secteur énergie électrique qu’à travers deux structures : la Société de gestion du patrimoine électrique de l’État (SOGEPE) qui gère le patrimoine du secteur et la Société d’opération ivoirienne d’énergie électrique (SOPIE), maître d’oeuvre exclusif du secteur énergie électrique.
Malgré les efforts entrepris par l’Institut de recherche des énergies nouvelles (IREN), l’énergie solaire pour lequel des potentialités importantes ont été relevées, reste encore très peu développée en Côte d’Ivoire.
En février 2010, à la suite d'une mauvaise appréciation des ressources énergétiques, le concessionnaire principal en l'occurrence la CIE, commence à procéder à des délestages au niveau du territoire ivoirien ouvrant une seconde période de crise énergétique en Côte d’Ivoire après celle de 1984.
 Selon Eddy Simon, alors directeur général de l’Énergie au ministère des Mines et de l’Énergie : « Le système électrique national connaît en ce moment une diminution de sa capacité de production d’énergie électrique qui se traduit par des difficultés à satisfaire l’ensemble des besoins en électricité des populations ». Ainsi, un programme de délestage temporaire est mis en place, prenant en compte les priorités suivantes :
– sauvegarder le tissu économique permettant ainsi de préserver les emplois (industries, entreprises) ;
– assurer l’alimentation des stations de pompage et châteaux d’eau de la SODECI;
– assurer l’alimentation des centres hospitaliers.
Mais on constate que cette crise énergétique gangrène l'économie nationale en provoquant l'arrêt des machines dans l'outil de travail industriel, obligeant les entreprises à mettre en place des programmes de chômage structurels et investir davantage dans l'achat de groupes électrogènes. Au niveau régional, cette crise retarde le projet de l’UEMOA d'interconnexion électrique ouest-africain dont le fournisseur essentiel devait être la Côte d'Ivoire grâce à ses « grandes capacités de production ». Ainsi le secteur ivoirien de l’électricité a commencé à importer de l’énergie du Ghana pour environ 25 MW et ceci, en application du contrat d’échanges d’énergie qui existe entre les deux pays. Puis, une centrale thermique de location de70 MW sera installée à Vridi pour accroître la capacité de production.

Orientations 2012
La CIE a présenté un plan en 10 points pour s'engager dans la réhabilitation et le développement de son parc et de son réseau électrique. Parmi les projets :
  • le rétablissement de l'équilibre financier du secteur de l'électricité,
  • la création d'une troisième ligne haute-tension vers le Mali pour renforcer le rôle central de la Côte-d'Ivoire dans le paysage électrique régional,
  • l'augmentation de la puissance des moyens de production de 1390 MW à 2400 MW d'ici 2020.
Infrastructures


Transports
Routes
Routes
82 000 km (2005)
Goudronnées
6 500 km (2005)
Routes en terre
75 500 km (2005)
Voies ferrées
660 km (2005)
Voies navigables
980 km
Ports & aéroports (2005)
Ports maritimes
Aéroports à piste goudronnée
7
Aéroports non goudronnés
29
Sources: Gouvernement ivoirien43
Les infrastructures du pays sont relativement plus développées que celles des autres pays de l’Afrique de l’Ouest malgré une crise qui en a empêché l'entretien régulier ou l'extension.
Dès son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire met l'accent sur le développement et la modernisation des transports, tant en ce qui concerne le déplacement des personnes qu'en ce qui se rapporte au transit des marchandises. D’importantes infrastructures sont donc construites, dans les secteurs du transport routier, du transport ferroviaire, du transport maritime et du transport aérien.
En dépit de la crise ivoirienne, les pays voisins de la Côte d'Ivoire (Burkina-Faso, Mali,  Niger et Guinée) n'ont pas cessé de dépendre fortement de ses installations de transport pour leurs importations et exportations ainsi que pour le transfert de leurs nationaux émigrés en Côte d’Ivoire.


Transport terrestre
Le réseau routier
En 2000, le réseau routier total de la Côte d’Ivoire s’étend sur 85 000 km, dont 75 500 km de routes en terre, 6 500 km de routes bitumées, et 150 km d’autoroutes.
 Il sert au trafic international avec les pays voisins (Ghana, Libéria,Mali,B…Burkina Faso) mais également à la circulation nationale. 
Celle-ci concerne un parc automobile estimé à 600 000 véhicules environ, constitué à 75 % de véhicules d’occasion (de seconde main), en raison de la baisse du pouvoir d’achat depuis le début de la crise économique dans ce pays. 
L'acquisition de véhicules d'occasion reste une alternative moins coûteuse qui a permis de maintenir un rythme global de 20 000 immatriculations chaque année.
Le Groupe Bolloré a annoncé la mise en œuvre à Abidjan des premiers bus électriques d'Afrique.

Le réseau ferroviaire
Le réseau ferroviaire est long de 1 260 km et relie le pays au Burkina Faso et au Niger. Une voie ferrée, longue de 1 156 km, relie Abidjan à Ouagadougou capitale du Burkina Faso.  Construite pendant la période coloniale par la régie Abidjan-Niger (RAN), elle a permis le désenclavement de l'ex-Haute-Volta (Burkina Faso), du Niger et du Mali. Cette ligne de chemin de fer, exploitée par Sitarail, joue un rôle important dans le transport des marchandises (bétail notamment) et des personnes entre la Côte d’Ivoire et les pays limitrophes : 1 million de tonnes de marchandises ont ainsi été convoyées en 2006.
 En 2005, malgré l'impact négatif de la crise ivoirienne sur ce secteur, les recettes rapportées par le transport des marchandises et par celui des personnes, par la RAN, sont évaluées respectivement à 16 309 et 3 837 milliards de francs CFA.

Port d'Abidjan
Inaugurée en 1951, la zone portuaire d'Abidjan s’étend sur 770 hectares et dispose d'équipements modernes servant à l'approvisionnement de l'ensemble des pays enclavés de la région. C’est le premier port thonier d’Afrique. 
Il dispose de trente-trois postes à quai sur environ six kilomètres de quai et peut accueillir soixante navires en opérations commerciales avec ces nombreux postes spécialisés, son terminal à conteneurs, et ses trois portiques lourds à conteneurs. Un projet d’extension du port a été élaboré mais n’a pu démarrer du fait de la crise  ivoirienne. 
Mais, déjà, avec les installations existantes, le port autonome d'Abidjan contribue à 90 % des recettes douanières du pays et à 60 % du revenu de l'État. 65 % des unités industrielles du pays exercent sur le port, représentant un effectif de 50 000 personnes sur le site. 70 % du PIB ivoirien passe également par le port.
Le Plan national de développement 2012-2015 prévoit des investissements importants. En 2012, la société « Bolloré Africa Logistics », premier opérateur logistique en Afrique, a mis en service de nouveaux quais entièrement réhabilités et modernisés et a mis en œuvre une troisième grue mobile. D'ici 2015, la société « Abidjan Terminal » mettra en œuvre six nouveaux portiques de parc et 4 nouveaux portiques de quai. Ces investissements devraient permettre de doubler la capacité du port à 1,5 millions de mouvements de conteneurs équivalents vingt pieds par an.

Port de San-Pedro
Le port autonome de San-Pedro lui, dispose de cinq quais de 1 202 m de long, dont 155 m de quai sud et 581 m de quai ouest avec, à l’arrière, trois magasins-cales de 13 800 m² qui lui permettent d’affirmer sa vocation industrielle.

Transport aérien
La Côte d’Ivoire dispose de trois aéroports internationaux, situés à Abidjan,  Yamoussokro et Bouaké quatorze aéroports régionaux dont les principaux sont ceux de Daloa, Korhogo, Man, Odienné et San-Pédro ainsi que de vingt-sept aérodromes Tous les aéroports sont sous l'autorité générale de l'établissement public, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANAM), à l’exclusion des activités relevant de la compétence de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar  (Asecna).
Depuis le déclenchement de la crise, seules cinq plateformes sont accessibles. Il s’agit d’Abidjan, de San-Pédro de Yamoussoukro, de Daloa et de Tabou. 
L'essentiel de ce trafic est assuré par des entreprises aéronautiques européennes (Air France, Brussel Airlines) et quelques entreprises africaines (South African Airways, Kenya Airways, Air Sénégal International). Les mouvements enregistrés en 2005 par les aéroports de Yamoussoukro, San-Pédro et Tabou se chiffrent respectivement à 46 946, 4 665 et 183. 
La compagnie nationale Air Ivoire développe pour sa part, une politique commerciale axée sur le développement de ses lignes vers les pays de l’Afrique de l'Ouest et vers la France.

Aéroport d'Abidjan
Pour l' Aéroport d'Abidjan dénommé aéroport international Félix-Houphouët-Boigny, les statistiques établies en 2005 indiquent 14 257 mouvements commerciaux (arrivées et départs), 745 180 passagers commerciaux (arrivées, départs et transit) et 12 552 tonnes de fret commercial. L’aéroport d’Abidjan assure 90 pour cent du trafic et réalise plus de 95 pour cent des recettes du secteur. Sa gestion est devenue privée, après la signature d’un contrat avec Aeria, société créée en association avec la Chambre de commerce de Marseille.

Compagnies aériennes
  • Air-France dessert Abidjan depuis 65 ans. En 2012, la compagnie a assuré un vol direct quotidien aller-retour Abidjan-Paris Charles-de-Gaulle avec un Boeing 777.
  • Air Côte d’Ivoire, créée en 2012, est appelée à succéder à l'ancienne compagnie aérienne nationale Air Ivoire. Dès le printemps 2013, elle doit desservir huit aéroports intérieurs de Côte d'Ivoire et 7 ou 9 aéroports de pays africains.

Télécommunications.

Télécommunications et internet
Téléphonie
Indicatif
+ 225
Nombre de lignes fixes (2006)
-soit pour 100 habitants
261 000
1,41
Nombre d'abonnés mobiles (2012)
-soit pour 100 habitants
Taux de progression
17 675 247
87,7
73 %
Internet
Domaine
.ci
Fournisseurs
10
Nombre d'internautes (2006)
300 000
Radio Télécommunications
postes TV (2005)
800 000
postes radio (1997)
2,26 millions
Sources : gouvernement ivoirien, UIT
220px-CI_phone.png

Évolution du nombre de lignes de téléphone fixe (beige), mobile (bleu) et d’utilisateurs d’internet (rouge) : 1998-2007*
Source:UIT - (*):estimation

Les télécommunications couvrent en Côte d’Ivoire les domaines de la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et l’Internet. 
Prolongement à l'échelon national de l'industrie mondiale des télécommunications, elles sont caractérisées par d'importantes innovations technologiques et, nonobstant la crise, un marché local en pleine expansion. Le réseau du téléphone fixe qui compte en 1997, 115 214 lignes passe dès 2003, à 330 000 lignes, soit à peu près trois fois sa taille et, sur la même période le nombre total des abonnés de tous les réseaux, lui, est multiplié par douze. 
L’Internet notamment grâce à la fibre optique, se répand de plus en plus dans tout le pays.
La téléphonie fixe est dominée par Côte d’Ivoire Télécom, société à participation financière de l'État ivoirien dont la gestion est assurée par France Câbles et Radio, filiale de France Télécom.
 Cette entreprise réalise en fin d’exercice 2004, un chiffre d’affaires de 121,4 milliards de francs CFA.
Pourtant, c'est la téléphonie mobile qui se révèle la locomotive du secteur dont le marché est réparti entre quatre opérateurs privés : Orange (groupe France Télécom ), MTN (compagnie sud-africaine), Moov et depuis juillet 2006, Koz.
 À eux seuls, les trois premiers cumulent en 2005, un chiffre d’affaire de 198,9 milliards de francs CFA.

Depuis 2006, les réseaux télécoms du pays offrent des accès à Internet : Cinq opérateurs principaux se répartissent le marché local de l'Internet : Aviso, Globe Access, Comète, Afnet et Africa Online. Le renforcement des réseaux de type Asymetric Digital Subscriber Line (ADSL) a permis de doubler la capacité de connexion et d'assurer une meilleure couverture des villes de l'intérieur du pays50.
Le service postal qui existe en Côte d’Ivoire depuis le XIXème siècle, est en 2008, après plusieurs mutations, animé par une société d'État, la Poste de Côte d’Ivoire. 
La Poste de Côte d’Ivoire assure le transport de messagerie (lettres, cartes, documents) et de marchandises (paquets et colis), ainsi que le transfert d'argent. Elle dispose de 197 bureaux répartis sur l'ensemble du territoire, 56 centres de distribution rurale, deux centres de tri postal, deux centres de colis postaux et un centre philatélique. Parallèlement à la poste des distributeurs privés en croissance rapide proposent de nouvelles formules.


Structure économique
Secteur primaire
Agriculture

440px-GDP_Structure_of_Côte_d_Ivoire-fr.svg.png

Place de l'agriculture
Occupant en 2007, 66 % de la population active et contribuant à hauteur de 70 % aux recettes d'exportation, l’agriculture affirme sa primauté dans l’activité économique de la Côte d’Ivoire.
 Mais cette agriculture est elle-même marquée par la domination du binôme “café-cacao” qui représente 40 % des recettes d’exportation et 20 % du PIB et fait vivre 6 millions d’Ivoiriens, avec 600 000 exploitations en activité. 
Le cacao, dont la Côte d’Ivoire génère 40 % de la production mondiale, est la principale ressource économique du pays.
La Côte d’Ivoire occupe, à l’échelle mondiale, la place de premier producteur de cacao (1,404 million de tonnes, campagne 2003-2004) ; elle est troisième en ce qui concerne la noix de coco; par contre la culture du café a largement périclité (154 000 t, campagne 2003-2004) et le pays n'est plus que 14ème producteur mondial, très loin derrière le Brésil et le Vietnam. Les plantations de cacao et café âgées tendent à ne plus être renouvelées à cause de la pression des maladies et de l'épuisement des sols, et sont graduellement remplacée par l’hévéa. 
Le pays développe parallèlement d’autres filières de productions pour l’exportation telles celles de l’huile de palme (109 162 t), du coton(180 144), du caoutchouc (141 379 t), des bananes  (307 227 t) et des ananas (226 022 t). 
La Côte d'Ivoire produit des graines de palme 1,564 million t., de la canne à sucre 1,430 million de t., des noix de kola 65 216 t, des noix de cajou 167 000 t., des mangues 120 902 t. mangues. 
Les cultures vivrières sont également présentes : banane plantain (1 519 716), maïs (608 032), taro (51 252) et riz (673 006). Auto suffisante pour le manioc et l’igname, la Côte d’Ivoire reste cependant, un importateur net en céréales.

Cacao
La Côte d’Ivoire demeure, avec 40 % de la production, le premier producteur mondial de cacao devant le Ghana. La production nationale atteint 1,335 million de tonnes en 2003-2004, avec une part de 1,060 million de tonnes destinées aux exportations durant la même période. Le prix d’achat du cacao au producteur a chuté de 688 francs CFA en 2002-2003 à 207 francs CFA le kg en 2003-2004, du fait de la baisse des cours mondiaux et de la spéculation pratiquée par les acheteurs-exportateurs. En légère hausse, la proportion de cacao transformée par l’agro-industrie locale représente près de 20 % de la production totale en 2003-2004.

Café
Ces produits phares ont connu des fortunes diverses. Après avoir été classée troisième producteur mondial de café pendant près de trente ans, la Côte d’Ivoire enregistre une baisse de production, passant de 250 000 tonnes en 1990 à 145 000 tonnes en 1994. Même si la production du pays remonte à un niveau proche de celle des trente premières années de son indépendance, celui-ci n'est plus, en 2007, que quatorzième producteur mondial, concurrencé puis devancé plus récemment (entre 2004 et 2007) par le Pérou, le Costa-Rica le Nicaragua et l’Ouganda. 
Le prix moyen d'achat bord champ reste assez faible (355 francs CFA le kg au cours de la campagne 2003-2004) autant que la proportion de café transformée par l’agro-industrie locale qui est passée de 3,6 % en 2001-2002, à 2 % de la production totale en 2003-2004.

Institutions
La libéralisation du secteur a fait naître différentes structures dont la gestion est controversée : le Fonds de régulation et de contrôle café-cacao (FRCC), la Bourse du café et du cacao (BCC), l' Autorité de régulation du café et du cacao (ARCC) et le Fonds de développement et de promotion des producteurs de café et de cacao (FDPCC).

Nouvelles orientations 2012
L'agro-industrie devrait devenir rapidement le fer de lance des exportations autour d'une montée en gamme vers des produits transformés à plus forte valeur ajoutée à partir des productions de cacao, de café, des fruits tropicaux, de coton, d'hévéa et de l'huile de palme. L'exportation des produits transformés est bien plus rentable et le pays devrait en priorité se tourner vers le marché local de sa sous-région économique.

Élevage et pêche.
Dès son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire, qui n'est pas un pays de tradition pastorale, met un accent particulier sur le développement de l’élevage. 
Celui-ci connaît effectivement une augmentation globale, en dépit de quelques baisses enregistrées au niveau de la production. Le cheptel national composé de bovins (1,346 million), de petits ruminants (2,121 millions) (ovins et caprins), de porcins (300 000), ainsi que de volailles (27,290) millions ne peut seul couvrir les besoins de la consommation nationale aussi le pays doit-il recourir à des importations de viande.
La Côte d’Ivoire met également en valeur ses atouts pour le développement de la pêche, notamment sa façade côtière sur le golfe de Guinée. 
Il constitue une flottille,  procède à l’extension des ports de pêche à Abidjan et San-Pédro et il incite aussi au développement de l’aquaculture, par la création de piscines et étangs piscicoles. 
Pour aider à combler le déficit en produits halieutiques, la Côte d’Ivoire conclut des accords de pêches et de coopération avec l’Union européenne et la Guinée-Bissau mais elle importe aussi des produits de pêche auprès du Sénégal et de la Mauritanie.
En 2004 la production totale de la pêche en Côte d’Ivoire est évaluée à 54 397,811 tonnes de produits de pêche dont 19 379 pour la pêche industrielle et 35 018,811 pour la pêche artisanale, traditionnellement pratiquée par les populations vivant sur la côte maritime et autour des lagunes. La production aquacole représente 866,05 tonnes pour la même période, dont 331,35 pour les produits d’origine lagunaire et 534,7 pour ceux d’origine continentale. Le pays doit aussi faire faces à de nombreuses violations de ses eaux territoriales par des bateaux de pêche étrangers. 
Le pays doit importer pour satisfaire ses besoins du thon, des conserves, des maquereaux congelés et d’autres poissons, vivants ou fumés.
 Elles représentent en 2002, 204 757 tonnes.


Secteur secondaire
Industrie
En 1960, la Côte d’Ivoire décide de ne pas se cantonner à l’exploitation et de l’exportation des produits bruts du secteur primaire et de développer aussi le secteur de l’industrie.
 L’industrie représente alors seulement 10 % de la production intérieure brute, pour un chiffre d’affaire global de 13 milliards de francs CFA. Face aux contraintes liées au coût élevé des facteurs de production, à la rareté de main-d’œuvre qualifiée et aux difficultés de financement, la nouvelle politique mise en place par le jeune État est essentiellement axée sur l’adoption d’un code des investissements, en vue d’attirer les investisseurs étrangers. Ainsi en 1976 et 1977,  le chiffre d’affaires global des entreprises industrielles est respectivement de 350 milliards et 459 milliards de francs CFA. L’industrie ivoirienne qui se caractérise par un grand nombre de petites et moyennes entreprises et très peu de grandes entreprises demeure cependant la plus diversifiée de la sous-région ouest-africaine et représente 40 % du potentiel industriel de l’UEMOA malgré les difficultés réelles auxquelles elle est confrontée.

Si en 2000 la plupart des secteurs industriels enregistrent des taux de croissance négatifs, en 2002 et 2003, l’extraction de pétrole et les mines sont en hausse de 78,3 et 74,8 %, puis de 3,5 et 10,7 % en 2004et 2005. Les industries agroalimentaires, après avoir connu des taux de croissance négatifs de 16,5 % en 2002 et 20,2 % en 2003, enregistrent des taux positifs de 1,6 % et 4,6 % en 2004 et 2005. 
Pour des raisons liées à la baisse de la consommation intérieure et aux difficultés de transport pour l’exportation, le secteur industriel connaît à nouveau des difficultés en 2006.
 Les industries chimiques connaissent une hausse de 8,3 et 8,4 % en 2004 et 2005, tandis que les matériaux de construction augmentent de 25,7 et 26 % en 2004 et 2005, malgré la crise qui affecte le pays.
L’industrie agroalimentaire qui regroupe principalement la minoterie,  le décorticage du riz (rizeries), la transformation de café et cacao, la production de sucre, les oléagineux, les conserves de poisson, les boissons et les huiles essentielles subit tout particulièrement l’influence négative de la crise militaro-politique déclenchée en 2002. La part de ce secteur dans le PIB passe en effet de 21 % en 2000 à 12,4 % en 200557. Par ailleurs, avec l’intensification des troubles politiques à la fin 2004, le secteur secondaire a, dans son ensemble, payé un lourd tribut à la crise.
 D’autres branches de l'industrie ont, plus ou moins, mieux supporté la crise. 
Ces industries du textile, des chaussures et du cuir, du bois (transformé) ainsi que les industries plastiques et chimiques, celles des matériaux de construction, de l’eau, et les industries du secteur bâtiments et travaux publics constituent l'essentiel du tissu industriel du pays.

Productions et exportations de 2000 à 2004 (exprimées en millions de francs).

2000
2001
2002
2003
2004

Prod. totale
Exportations
Prod. totale
Exportations
Prod. totale
Exportations
Prod. totale
Exportations
Prod. totale
Exportations
Textile et chaussures en cuir
440 010
206 490
443 743
239 974
407 079
270 572
338 197
-
357 363
-
Bois transformé (scieries)
375 893
146 000
370 832
184 173
348 247
182 166
311 120
160 090
267 564
184 695
Indust. plastique et chimique
472 669
225 968
534 669
239 974
512 553
270 572
546 225
223 743
655 471
259 365
Matériaux de construction
123 797
26 287
118 895
30 948
119 769
28 551
105 214
6 204
136 777
26 755
Bâtiments et travaux publics
588 783
3 835
623 396
2 924
648 272
1 347
458 233
-
532 924
-


Construction et travaux publics
Avec la fin de la période trouble qui a suivi l'élection présidentielle controversée de 2010, l'activité du secteur de la construction et du BTP devrait repartir à la hausse, d'autant plus que de nombreuses réparations doivent être faites, que des investissement industriels (port, routes, réseau électrique, réseau ferré...) sont prévus et que le déficit structurel de logements est évalué 500.000 dans l'ensemble du pays.
Rapidement, le rythme annuel de construction de logements devrait monter à 40.000 dont la moitié à Abidjan. Le promoteur immobilier Sicogi, détenu à 80 % par l’État ivoirien, devra a comme ambition de mobiliser les investisseurs internationaux et la diaspora ivoirienne autour d'ambitieux projets qui comprennent non seulement des programmes de logements, mais des centre d'affaires et des centres commerciaux.

Services (secteur tertiaire)
Entreprises du secteur
Cependant, ce secteur est, de loin, le plus affecté par la crise initiée en 2002. En 2004, il a connu un recul de 0,5 à 1 pour cent, avec une chute de 5 pour cent de l’activité globale des sociétés de service. Il paie non seulement les dégâts directs et indirects de la guerre, mais aussi la politique de fermeture ou de relocalisation de certaines sociétés dans la sous-région. Toutes les branches du secteur ont enregistré des baisses significatives. Ainsi, les ventes de détail ont connu une baisse globale de 0,6 % sur l’année 2004. Cette chute est attribuable à la diminution des revenus des ménages, touchés par la fermeture des usines, les mises au chômage technique et le départ des expatriés. L’indice du commerce de la BCEAO (Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest) est estimé à 1 pour cent sur l’année 2004. 
L’initiative privée comme l’esprit d’entrepreneuriat se sont fortement développés en Côte d’Ivoire.
 À tel enseigne que l’on dénombre à ce jour environ 40 000 entreprises dans ce pays, pour la plupart du secteur tertiaire – y compris les entreprises à employé unique60. L’initiative privée est encouragée et supporté par des organisations spécialisées telles que la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) et la Fédération ivoirienne des petites et moyennes entreprises (FIPME).
Prépondérante dans le secteur tertiaire, l’économie informelle avec ses divers petits métiers est réputée contribuer pour un cinquième au moins, à la création de la richesse nationale. Elle constitue de ce fait l'un des moteurs de l’économie nationale ivoirienne. Ce secteur créateur de richesse, utilise une importante main-d'œuvre et se révèle, en conséquence, distributeur de revenus. Toutefois, malgré son importance en termes d'emplois, le secteur informel ne représente qu'une part relativement faible dans le produit national. Ceci s'explique notamment par l'absence ou le faible niveau de qualification de ses animateurs et le caractère rudimentaire des équipements utilisés qui génèrent une faible productivité.

Secteur financier.
Ce secteur, mis en place au cours des années 1960 pour impulser le développement économique enregistre non seulement la participation financière de l'État, mais également et surtout celle de banques étrangères, notamment françaises. Des banques spécialisées sont créées pour favoriser les investissements, soutenir l'agriculture ou l'acquisition de biens de consommation. La conjoncture économique difficile qui survient à partir des années 1980 entraîne la fermeture de plusieurs d'entre elles. La politique de privatisation adoptée dans les années 1990 réduit alors la participation de l'État dans le secteur bancaire. Récemment dans le cadre d'une nouvelle stratégie la création de nouvelles banques s'appuyant sur l'actionnariat privé a été encouragée.
Les fonds de garantie, les sociétés de crédit, les Coopératives d'épargne et de crédit (Coopec) jouent également, avec les sociétés d'assurance, un rôle important dans l'économie et le système financier ivoiriens. L'ensemble de ces entreprises contribue à réduire le taux de chômage du pays. À l'avènement de la guerre, nombre d'entre avaient ralenti leurs activités de crédits en raison de l'instabilité de la situation, mais elles les reprennent depuis 2008 en se réinstallant progressivement dans les zones qu'elles avaient abandonnées du fait de la crise. 
Malgré sept années de fort ralentissement, le pays dispose toujours d'un des réseaux bancaires les plus développés de l’Afrique de l’Ouest comptant en 2007, 19 établissements financiers dont 17 banques et deux établissements de crédit. Les filiales de grandes banques françaises comme la BNP Paribas, le Crédit-Agricole (Société ivoirienne de banque) et la Société générale (SGBCI) et d'autres établissements (BIAO, BICICI), assurent une assez large couverture du territoire national.

Des banques spécialisées, créées par l'État, cohabitent avec les banques à capitaux privés ou étrangers. Les plus importantes sont la Banque pour le financement de l'agriculture (BFA), la Banque de l'habitat de Côte d’Ivoire (BHCI), la Banque nationale d'investissement (BNI) créée en partie pour reprendre la gestion des dépôts de la Caisse autonome d'amortissement (CAA) et la Banque régionale de solidarité (BRS), un établissement spécialisé créé par la Banque centrale d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour assurer la promotion des petits investisseurs. À celles-ci s'ajoute la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) issue de la restructuration et de la transformation de la Bourse des valeurs d'Abidjan (BVA) menée dans une perspective de renforcement de son rôle de pôle financier de la sous-région. 
Basée à Abidjan, elle est dominée par les entreprises ivoiriennes puis sénégalaises mais joue un rôle régional, puisque des entreprises d'autres pays de l’Afrique de l’Ouest y sont cotées. En 2006, 39 sociétés étaient cotées à la BRVM. La Bourse enregistre une forte croissance des transactions en dépassant le niveau record atteint en 1999 avec 64 milliards de francs CFA de transactions. Sa bonne performance est illustrée, en partie, par la forte hausse des valeurs enregistrée. 
Celle de la Société africaine de plantation d’hévéa (SAPH) est passée de 5 400 francs CFA en décembre 2005 à 12 800 francs CFA en décembre 2006 soit une progression de plus de 137 %.
Les compagnies d'assurances n'ont pas véritablement souffert de la crise.
 En décembre 2006, 35 compagnies d’assurances (dont trois filiales de sociétés françaises) sont dénombrées en Côte d’Ivoire. Le secteur dégage un chiffre d'affaires en hausse de 6,48 % pour un montant de 129,5 milliards de francs CFA. Le marché ivoirien des assurances emploie environ 2 200 personnes et représente un tiers de celui de la Conférence interaméricaine des marchés d’assurance (CIMA) qui regroupe 14 pays africains appartenant tous à la zone franc.

Tourisme
Comme bien des secteurs, le tourisme constitue dès les années 1960 l'un des axes majeurs de la politique de développement économique mise en place par les pouvoirs publics ivoiriens. 
Une réglementation spécifique est fixée au cours des années 1970 et, dans cette logique de promotion, divers organes ou sociétés sont créés : La Société ivoirienne d’expansion touristique et hôtelière (SIETHO) ; Ivory coast tourism agency (ICTA), grossiste local et correspondant de nombreux voyagistes étrangers ; l'Office national de l’artisanat d’art (ONAA) ; l'Office ivoirien du tourisme et de l’hôtellerie (OITH) ; ou encore, Côte d’Ivoire Tourisme. Dans cette même logique, d'importants investissements sont réalisés tant par l'État que par des investisseurs privés pour promouvoir le tourisme. Les investissements de l'État concernent principalement la mise en valeur des atouts touristiques du pays mais aussi la construction d'établissements hôteliers de prestige : L'hôtel Ivoire et l'hôtel du Golf à Abidjan ainsi que l'hôtel Président à Yamoussoukro.
 Ils côtoient d'autres établissements de même rang, édifiés par de grands groupes internationaux : Sofitel, Novotel et Ibis  notamment.
 L'important développement économique de la Côte d’Ivoire jusqu'au milieu des années 1980 en fait une destination orientée beaucoup plus vers les affaires que les loisirs. La forte communauté d'européens qui y vit en permanence à cette époque et la hausse générale du niveau de vie permettent le développement d’infrastuctures de grande qualité, ouvertes à une clientèle haut de gamme et à un tourisme d'affaire.
Naturellement après la crise politico-militaire de ces dernières années, la Côte d’Ivoire est particulièrement touchée dans son industrie touristique perturbée par la scission qu'a connu le pays et par l'affaiblissement de son rôle de carrefour régional. 
L'État ivoirien s'évertue à promouvoir, de nouveau, l'image du pays à travers le tourisme et espère engranger des ressources complémentaires grâce à ce secteur. Il mise sur divers atouts naturels : 520 km de côtes bordant l’océan Atlantique et disposant de grandes étendues de plage ; îles près de la région des lagunes ; plusieurs parcs nationaux qui couvrent une superficie de plus de 1 730 550 ha et abritent des espèces animales rares ou en voie de disparition ; réserves offrant une large variété de faune et flore ; mais aussi, forêts classées. 
Le pays compte également sur ses spécificités culturelles marquées par leur diversité et les nombreuses activités artisanales et artistiques qui constituent un pan important de son patrimoine. Il envisage de s'appuyer sur un tourisme traditionnel et un tourisme culturel orientés vers la découverte des populations ivoiriennes disséminées dans une mosaïque de plus de soixante ethnies. En 2003 déjà, une loi transfère la promotion du tourisme aux collectivités décentralisées dans l'optique de démultiplier les centres d'attraction du secteur.

Rôle de l’État
Secteur parapublic
L’État ivoirien joue un rôle important dans l’économie du pays tant au niveau légal (réformes fiscales et budgétaires, renforcement de la réglementation liée aux marchés publics) que par son implication dans le secteur parapublic et privé où sa présence moins importance que dans les décennies passées reste cependant significative.
Le secteur parapublic, connait depuis le début des années 1990 une évolution notable. Le nombre des sociétés d’Etat et des sociétés à participation financière de l'État, est passé de 200 à 77 en 1996 en conformité avec un vaste programme de privatisation lancé par les pouvoirs publics ivoiriens.
En mars 2006, le pays compte 27 sociétés d’Etat dont 18 nouvelles parmi lesquelles d'anciens établissements publics transformés en sociétés dans un souci d'efficacité sociétés, conserve dans 11 autres une minorité de blocage et concède d'être minoritaire dans 27 entreprises.

Réformes fiscales et budgétaires
Le pays tente d'adapter la fiscalité ivoirienne au contexte de crise. 
Il est confronté à la forte baisse des investissements étrangers directs, à la réduction de manière drastique des activités de nombreuses entreprises ainsi qu'à l'abandon pure et simple du pays par d'autres sociétés dans l’attente de la résolution définitive de la crise. 
Dans ce contexte, des mesures spécifiques d’allègement fiscal et d’assainissement des états financiers des entreprises ont été prises. 
Le taux de la TVA a été réduit, pour les grandes entreprises la retenue de 10 % qui était opérée sur les sommes mises en paiement par le Trésor public a été supprimé et l’impôt public pour plusieurs catégories d’entreprises a été réduit. 
De même une exonération d’impôt sur les bénéfices pendant trois ans pour les entreprises en difficultés…) a été accordé. 
Ces mesures sont complétées par une réforme de la fonction budgétaire rendue nécessaire par diverses faiblesses constatées dans la gestion des finances publiques.
Le cadre législatif et réglementaire des finances publiques s'est révélé particulièrement inadapté tant du fait de la multiplication des procédures dérogatoires, d'une faiblesse considérable dans la centralisation des données et d'instruments de gestion frappés par un véritable retard technologique ce qui nuit à la célérité et à la transparence des opérations. Les mesures correctives en cours dans ce pays ont pour vocation d'assurer l’unité budgétaire par la centralisation de l’ensemble des ressources de l’Etat au Trésor public. 
Elles planifient désormais dans un seul et même compte le budget de l’Etat toutes les opérations financières dispersées entre le budget général de fonctionnement (BGF), le budget spécial d’investissement et d’équipement (BSIE), les budgets annexes (BA) et les comptes hors budget.
Sur le plan opérationnel, cette réforme s’accompagne du Système de gestion intégré des finances publiques (SIGFIP). Il s'agit d'une approche totalement informatisée ayant vocation à améliorer la préparation du budget de l'État, à réduire les délais d’exécution des finances publiques ainsi qu'à renforcer la sécurité de la dépense publique en améliorant la transparence des transactions et la communication directe des différents acteurs. Le SIGFIP devrait permettre, au surplus, de dégager plus facilement tous les états et tous les agrégats en liaison avec le Trésor public qui réalise ses travaux sur un autre logiciel spécifique à la comptabilité Sur cette base de travail, le premier budget unique de l'État ivoirien est adopté en 1999.


Nouveau code des marchés publics.
Le 24 février 2005, la Côte d’Ivoire se dote d’un nouveau code des marchés publics qui s’adapte au nouvel environnement juridique des entreprises régies en particulier par le Traité relatif à l’harmonisation des affaires en Afrique (OHADA), le code de la Conférence interafricaine des marchés d’assurance (CIMA) ainsi que les directives relatives à l’harmonisation des finances publiques au sein de l’UEMOA.
Ce code des marchés publics concerne, en qualité d’autorités contractantes, l’État, les établissements publics nationaux, les collectivités territoriales, les sociétés d’Etat, les Sociétés à participation financière publique majoritaire, les personnes de droit privé bénéficiant du concours financier ou de la garantie de l'État. Il a trait aux marchés de travaux, aux marchés de fournitures ainsi qu’à ceux de prestation de services. Il prévoit l’appel d’offres ouvert sans présélection, l’appel d’offres ouvert à présélection des participants, l’appel d’offres restreint, l’appel d’offres avec concours et le marché de gré à gré.


Relations avec le reste du monde.
Investissement étranger
La Côte d’Ivoire commerce avec tous les pays du monde et accueille en son sein une large mosaïque de cultures et de nationalités. Mais elle offre surtout aux investisseurs l'avantage d'être un pôle économique qui ouvre sur tous les marchés de la sous-région. Ceci lui a permis de conforter son 4e rang au sein des pays africains au sud du Sahara derrière l’Afrique du Sudl, l’Angola et le Nigéria en termes de flux entrants d’ IDE.
 Au 78e rang des pays d’accueil des stocks d’IDE dans le monde, le pays – jusqu’en 2002– ne faisait pas partie des États africains les plus affectés par le recul global des investissements directs , selon la CNUCED. Depuis, la courbe d’investissement fléchit. L’investissement privé a stagné en 2004 par rapport à 2003, et s’est contracté en 2005.
Toutefois, fort des signes de vitalité et d’opportunités de diversification montrés par l’économie ces dernières années, le pays cherche à séduire les investisseurs, en améliorant l’environnement des affaires. L’objectif affiché étant d'attirer le plus d'investissements internationaux possibles, la Côte d’Ivoire procède non seulement à un renforcement du partenariat public-privé, mais encore instaure un code des investissements assez attractif en vue d'assurer la sécurité juridique ainsi que celle des biens et des personnes. Elle entend ainsi diversifier les partenaires, tout en continuant à s’appuyer sur son partenaire traditionnel, la France. Dans un contexte de reconstruction, les besoins s'avèrent énormes, les autorités ivoiriennes se veulent accueillantes et les structures d'accueil telles que le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), la Chambre du commerce et de l'industrie (CCI-CI) et la Chambre du commerce et d'industrie française en Côte d’Ivoire (CCIFCI) font montre de dynamisme.
La diaspora ivoirienne70 est un acteur économique important. Elle est estimée à environ 1 500 000 personnes71 dont 127 000 dans la seule île de France  auxquels s'ajoutent ceux des autres villes françaises, des autres pays d’Europe (Belgique, Suisse, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie...), et ceux d'Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis).  
En temps de crise, son rôle devient essentiel. Elle constitue un véritable soutien pour les familles restées au pays, mais aussi pour l'ensemble de l'activité économique. Dans certains secteurs, elle constitue un pourcentage non négligeable de la clientèle des entreprises. 
C'est le cas plus particulièrement du marché de l'immobilier pour lequel la diaspora ivoirienne représente entre 25 et 40 % des acheteurs.

Influences étrangères
Bien que l'économie du pays repose encore en grande partie sur les investissements français, ceux-ci sont cependant, d'un niveau relativement moyen : 3,5 milliards d'euros.
 Ils ont en fait beaucoup diminué depuis que Sucden (sucres et denrées) a été supplanté par l'américain Philbro dans le contrôle des matières premières de Côte d’Ivoire. Le nombre de Français est ainsi passé de 50 000 à 16 000 des années 1980 aux débuts des années 2000. 
Ainsi, la France n'est plus que le deuxième fournisseur de la Côte d’Ivoire, derrière le Nigéria (respectivement 20 % et 26 % des importations ivoiriennes), et, si elle demeure son premier client, elle n'absorbe plus que 14 % des exportations ivoiriennes.

Positions extérieures
L’économie de la Côte d’Ivoire dépend pour l'essentiel, de ses exportations agricoles qui assurent au pays un solde commercial positif, mais en recul depuis 2002.
 La maîtrise de la production cacaoyère face à la crise a constitué un avantage considérable dans la structure de la balance commerciale.
 En 2005,  les exportations du pays ont affiché une légère reprise par rapport à 2004.
Le cacao, la première culture d'exportation a contribué au tiers des exportations totales du pays. 
Avec le choc pétrolier actuel, les exportations pétrolières ivoiriennes ont progressé. L’année 2004 a notamment vu une augmentation des exportations de pétrole raffiné, consécutive à une reprise de l’activité de raffinage dans le pays. Ces exportations ont progressé de 38 % en volume, et 64 % en valeur. Les exportations de produits pétroliers (dont le pétrole brut) retrouvent ainsi, en volume et en valeur, leur niveau de 2000, en totalisant près de 15 % des exportations du pays, soit 640 357 milliards de francs CFA.
 Les principaux clients des produits raffinés ivoiriens sont le Nigéria et les Etats-Unis.2005 a enregistré une légère baisse des exportations, passant de 43,3 % en 2004 à 41,6 %. 
Toutefois, l’année 2006 a connu une amélioration des exportations.
La Côte d’Ivoire réaffirme ainsi sa capacité industrielle et exportatrice, et sa place dans les approvisionnements énergétiques de la région. 
Les importations ivoiriennes ont augmenté en 2005 par rapport à 2004. 
Les importations d’automobiles ont connu, en valeur, une hausse de 65 % environ.

Cette augmentation est due principalement à l’importation de voitures d’occasion, qui ont représenté les deux tiers des véhicules immatriculés. 
Le pétrole brut (avec 20 % des importations  totales) demeure le premier poste d’importation du pays. L’augmentation en volume de 14 % et la hausse consécutive à la flambée des cours du pétrole sur le marché international ont fait grimper la facture de 76 %. Ces importations ont été couvertes par la production duNigéria.
 Les échanges cumulés avec les pays de l’UE-25 (Union européenne à vingt-cinq) ont atteint 2 275 milliards de francs CFA. 
L’UE-25 représente 42 % des approvisionnements de la Côte d’Ivoire. 
La CEDAO pour sa part, a constitué 25 % des échanges cumulés, soit 1 308 milliards de francs CFA, avec une balance commerciale excédentaire pour la Côte d’Ivoirede 236 milliards de francs CFA. 
La France demeure le premier partenaire commercial du pays. Elle est son deuxième fournisseur, devancée de peu par le Nigéria. 
En 2005, les importations ivoiriennes ont connu une légère hausse, passant de 25,8 % à 29,3 % du PIB. 
Cette tendance devrait se maintenir en 2006.
L’encours de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire a été évalué, fin 2003, à 12,2 milliards de dollars, dont 733 millions au titre des arriérés de paiement accumulés entre 2002 et 2003. La dette multilatérale représentait environ le tiers de cet encours, dont plus de 60 % dus à la Banque mondiale. 
Les deux tiers environ de la dette bilatérale concernaient les membres du Club de Paris, et le solde relevait des banques commerciales regroupées dans le Club de Londres. 
En 2004, la dette extérieure équivalait à environ 80 % du PIB, et le service de la dette à 7,8 % des exportations de biens et services. Encore une fois, la reprise de la coopération financière avec la Côte d’Ivoire reste subordonnée à la normalisation de la situation politique et à l’accord de l’ensemble des bailleurs concernés.

Orientations 2012.
Le nouveau président Alassane Ouattara est un économiste international reconnu. 
Le pays, encouragé par une nouvelle stabilité politique, peut espérer retrouver d'abord la confiance en lui-même pour mener les nombreuses réformes nécessaires puis la confiance des grandes organisations internationales et des autres pays. Parmi les points les plus urgents, la compétitivité de ses activités principales, la création d'un environnement administratif et bancaire propice aux affaires, la réhabilitation et la modernisation des infrastructures (réseau téléphonique, routes et port, énergie).
L'objectif du nouveau gouvernement est de rejoindre le groupe des pays émergents à l'horizon 2020. Le tissu industriel peut rapidement être remis sur pied, mais la priorité est de construire un environnement juridique (tribunaux de commerce...), administratif (guichet unique...) et fiscal (allègement des charges...) propice aux initiatives économiques des entrepreneurs ivoiriens et des investisseurs étrangers, particulièrement sur certains secteurs stratégiques (autoroutes, ports, réseau ferré, réseau téléphonique, réseau électrique, enseignement universitaire et scolaire, dispensaires).
Au niveau des organisations internationales, la Côte-d'Ivoire devrait présenter sa candidature auprès des programmes américains « Africa Growth and Opportunity Act » (AGOA, exénoration de droits de douanes), « Millenium Challenge Corporation » (MCC, aides aux investissements des pays s'engageant sur des réformes économiques et de bonne gouvernance) et européen « Accord de partenariat économique » (APE, échanges commerciaux et investissements).

La démographie ivoirienne connaît une forte croissance démographique comme la quasi-totalité des pays en développement.
 Au cours des derniers recensements effectués en 1975, 1988 et 1998, sa population a été chiffrée respectivement à 6 709 600, 10 815 694 puis 15 366 672 habitants. En 2005, la Côte d’Ivoire compte approximativement 19 800 000 habitants72. En 2008, le taux de croissance de la population est estimé à 1,96 %73, un chiffre relativement faible.
Parallèlement, les démographes tablent sur un taux de croissance de la population active également élevé.


Emploi et chômage
Le nombre d’emplois est estimé en 2000 à 6 006 190. L’évolution de l’emploi est influencée par la croissance économique, (création d'emplois au-dessus d'un taux de croissance de 1,5 %), et par une crise politico-militaire. Cette dernière a considérablement détruit l’outil de production, plaçant bon nombre d'Ivoiriens en âge de travailler en chômage technique. En 2002, le taux de chômage représente 6,2 % de la population active soit 402 274 chômeurs sur une population active de 6 502 1153.
La situation du marché du travail en Côte d’Ivoire est proche de celle des pays de l’Afrique Subsaharienne. 
L’offre largement en deçà de la demande, conduit à un déséquilibre inéluctable et pousse les salaires à la baisse.
Ce sombre tableau s’explique d’une part, par des problèmes structurels et, d’autre part, par une mauvaise conjoncture liée à la crise politique.
 Les structures tant publiques que privées, pourvoyeuses d’emplois salariés, n’étant pas capables d’absorber toutes les demandes, le nombre de sans-emplois (population en quête d’un premier emploi) et de chômeurs générés par la vise économique demeure donc important. 

C’est un des problèmes majeurs de la Côte d’Ivoire mais c'est aussi une question épineuse parce que la population ivoirienne est essentiellement jeune. L'enseignement supérieur ivoirien forme des diplômés qui ne trouvent pas forcément du travail et de nombreuses entreprises ont fermé ou délocalisé leurs activités, notamment dans le domaine de l’industrie touristique, du transit et de la banque depuis déjà presque une décennie.
Au cours de l’année 2000,  il est dénombré 105 000 fonctionnaires après la mise en œuvre des mesures de dégraissage de la fonction publique.

Le but fixé était de réduire le poids des salaires dans le budget de l’Etat. 
Cet effectif qui a très peu varié au cours des dernières années laisse une place plus importante au secteur privé qui emploie quant à lui 498 906 salariés en 2002, contre 556 678 en 1998. 
Pour résoudre le problème de l'emploi des jeunes, plusieurs pistes sont explorées par les pouvoirs publics ivoiriens : la création d'emplois, ou l'exhortation à la création d’entreprise ; l'adaptation du système éducatif aux contraintes du marché de l’emploi, mais également la formation de formateurs capables d’assurer la relève du corps enseignant. Pour les économistes, le problème du chômage reste d’abord structurel et nécessite, en complément des emplois salariés, la diversification des emplois, par la création d’activités indépendantes génératrices de revenus.
Globalement, il a été constaté une forte hausse des petits métiers et des emplois précaires principalement dans le secteur agricole qui, animé par 3 893 893 personnes avec 7,5 % de salariés, comprend 52 % de travailleurs indépendants et 40,2 % de travailleurs familiaux auxquels s'ajoutent 0,3 % d’autres intervenants. Cette population agricole représente 2/3 de la population ivoirienne active, avec 45 % de femmes notamment dans le domaine des maraîchers, pour 55 % d’hommes plus présents dans l’agriculture d’exploitation. 
Le secteur informel connait une croissance très forte tant dans l’agriculture que les services et l'industrie. Il occupe 4 107 595 personnes en 2002, contre 1 698 300 personnes en 1995, soit une augmentation de 142 % en sept ans. 
Cette forte croissance est liée notamment à la saturation du marché du travail salarié. En dépit de ces évolutions, le taux de chômage reste élevé.

Pauvreté et inégalité
L’indice de pauvreté  en Côte d’Ivoire (proportions de personnes en dessous du seuil de développement humain admis) atteint 40,3 % en 2004, mettant le pays au 92e rang de 108 pays en développement. 
La Côte d’Ivoire reste donc un pays à économie sous-développée. 
La pauvreté  s'est fortement aggravée durant la période précédant la crise. 
L’indice de pauvreté est ainsi passé de 32,3 % en 1993 à 36,8 % en 1995.
 En 2003, il s'est situé entre 42 % et 44,2 % contre 38,4 % en 2002. La baisse de l’indice de pauvreté en 2003 et 2004 par rapport à 2002 est probablement lié aux déplacements internes des populations, aux perturbation des systèmes de production et de commercialisation et à la dégradation des infrastructures sociales de base dans certaines régions.
 Les inégalités restent très marquées, et se sont accentuées en 2002. Les 10 % des plus riches cumulaient 36 % du revenu national contre 20 % pour les 50 % les plus pauvres.
La Côte d’Ivoire reste donc, l’un des pays les plus pauvres de la planète et est également une contrée fragile sur le plan social. 
Les dépenses de santé ont représenté 0,9 % du PIB en 2004, 0,8 % en 2005 et 0,4 % en septembre 2006. 
Malgré la fin progressive de la crise, les problèmes et conséquences de celle-ci restent encore visibles. Le taux de couverture en eau potable sur Abidjan est de 82 % et de 75 % sur l’ensemble du territoire national. Le reste de la population consomme l’eau de puits privés, celle distribuée par des vendeurs d’eau informels, ou encore celle des rivières ou autres sources d’eau non hygiéniques.
  1. Selon le mot de Samir Amin, qui se réfère en Afrique à une période qu’il qualifie de pré mercantiliste et qui s’étend des « origines jusqu’au xvIIe siècle ». (Samir Amin, Le Développement inégal, éditions de Minuit, Paris, 1973.) Cette période semble avoir été abrégée en Côte d'Ivoire par les échanges commerciaux avec les Mandés d'origine soudanaise
  2. Les Sombé sont des manilles (sorte de tigettes de fer) que les responsables des factoreries installées près du comptoir du Grand-Bassam ont utilisé comme monnaie d'échange avec les indigènes.
  3. L'accroissement de la masse monétaire est le fruit d'un solde de balance des paiements favorable qui s'explique par une augmentation des exportations de 8,6 % en 1984 et de 11,2 % en 1985
  4. Au mois de mai 1987, la chute des recettes d’exportation de la Côte d’Ivoire issues de la mauvaise vente du cacao et du café atteint 13 milliards de F.CFA
  5. Le service de la dette pour l’année 1987 était de l'ordre de 435,3 milliards
  6. L'État doit améliorer le cadre réglementaire des activités économiques (libéralisation de la production, des prix, des circuits de distribution, réduction de la protection pour favoriser la compétitivité), introduire une plus grande flexibilité du marché du travail et réformer le code d'investissement, restructurer ou privatiser les entreprises, libéraliser les filières agricoles et restructurer le secteur financier
  7. La pluie de milliards : terme utilisé par le quotidien gouvernemental Fraternité Matin pour désigner le volume exceptionnel des crédits d’accompagnement de la dévaluation du franc CFA
  8. Le nombre total des abonnés de tous les réseaux passe de 115 000 à 1 400 000 en 5 ans
  9. Selon une étude de l'OIT présentée par Bertrand Gaufryau et Carlos Maldonado, le secteur informel créerait en Côte d'Ivoire, cinq fois plus de richesses que le secteur financier moderne

(1) Un indicateur de pauvreté humaine (IPH) est un indice permettant de caractériser le niveau de pauvreté d'un pays. Il a été créé par le PNUD . Cet indice varie entre 0 et 100, en fonction de 5 critères notés de 0 à 20.
La pauvreté est essentiellement estimée par le nombre de personnes vivant avec un revenu en dessous d'un niveau dit « de pauvreté », qui est en 2002  de 2 USD par jour. D'autres niveaux de pauvreté sont fixés à 1, 4 et 11 USD par jour, ce qui permet d'affiner l'analyse ; le niveau de revenu de 1 USD par jour est appelé « niveau d'extrême pauvreté ».
Le PNUD utilise également des indicateurs indirects, qui mesurent l'impact de la pauvreté sur la population, et qui servent à calculer des indicateurs composites de pauvreté des revenus et des humains IPH-1 et IPH-2 (indice de pauvreté humaine), ou HPI-1 et HPI-2 (human poverty index) :
  • l'IPH-1, plutôt adapté au classement des pays pauvres ainsi que des pays en développement, est calculé à partir des indicateurs suivants :
    • indicateur de longévité (P1) ; - espérance de vie
    • indicateur d'instruction (P2) ;
    • indicateur de conditions de vie (P3) ;
  • l'IPH-2, plutôt adapté au classement des pays riches (il est utilisé pour la plupart des pays de l’OCDE), calculé à partir des indicateurs suivants
    • indicateur de longévité (P1) ; - espérance de vie
    • indicateur d'instruction (P2) ;
    • indicateur de conditions de vie (P3) ;
    • indicateur d'exclusion (P4).
Les IPH n'ont pas d'unité de mesure mais sont exprimés en pourcentage, non de la population mais simplement résultant des formules utilisées ci-dessous (voir cet aspect à analyse dimensionnelle): plus un IPH est élevé, plus un pays est "pauvre".
IPH-1
L'IPH-1 est calculé à partir de la moyenne cubique de trois indicateurs exprimés en pourcentages P1, P2 et P3 :
  • P1 est le pourcentage de décès avant 40 ans.
  • P2 est le pourcentage d’analphabétisme.
  • P3 représente le manque de conditions de vies décentes, il est lui-même la moyenne arithmétique de trois sous-indices P31, P32 et P33 :
    • P31 est le pourcentage de personne privées d'accès à l'eau potable ;
    • P32 est le pourcentage de personne privées d'accès aux services de santé;
    • P33 est le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale (modérée ou aiguë).+mortalité infantile.


(1). Politique de développement industriel consistant à repérer les produits pour lesquels il existe un marché national suffisant, actuellement alimenté par des importations, à fermer les frontières pour ce produit (ou à augmenter suffisamment les droits de douane pour en réduire les quantités importées) et à encourager une activité de production nationale destinée à se substituer à cette importation.

Commentaire:
Particulièrement prônée en Amérique latine dans les années1960 (par des économistes comme Raoul Prebisch ou Hans Singer), cette politique économique a débouché sur des échecs retentissants. Les entreprises qui ont profité de la protection douanière pour prendre la place se sont révélées en général peu efficaces, les coûts de production nationaux étant habituellement nettement plus élevés que ne l'étaient les prix d'importation: manque d'expérience, échelle de production insuffisante, effets pervers du monopole, absence de dynamique productive permettant une amélioration de la qualité du produit, une baisse de ses coûts ou une évolution de la gamme, etc. En outre, les firmes évincées des marchés nationaux pratiquant ce type de développement en circuit fermé ont fait pression pour que des mesures de rétorsion soient prises par les instances chargées de la réglementation des échanges internationaux. L'échec algérien est particulièrement patent, puisque les unités nationales de production mises en place pour se substituer aux importations n'ont en général jamais fonctionné correctement et ont contribué à dilapider la manne pétrolière en pure perte.
On oppose en général à cette politique industrielle la politique pratiquée par la Corée du Sud et Taiwan, et aujourd'hui imitée dans toute l'Asie du Sud-Est, consistant à promouvoir les exportations, et non la substitution d'importations.
http://www.alternatives-economiques.fr/Dictionnaire_fr_52__def1433.html




Histoire.
L’histoire de la Côte-d’Ivoire antérieure aux premiers contacts avec les Européens  est quasiment inconnue du grand public. 
Ces premiers contacts restèrent limités avec seulement quelques missionnaires européens au XVIème siècle.
 Une culture néolithique existait cependant, mais est mal connue à cause d'un manque de découvertes archéologiques. 
Le peuplement du sud est attesté dès le seuil de notre ère même si la recherche est rendue difficile par l'humidité du climat.
 Le territoire fut parsemé par des peuples de langues soudanaises, divisés en de nombreuses chefferies. 
Parmi les populations les plus anciennes on compte les Mandé du sud (Gouro, Gban et Yacouba) à l'ouest et au centre-ouest, les Krus au Sud-Ouest, (venus de l'actuel r) ainsi que les Sénoufos au Nord-Est (venus de l'actuel Mali). 
Le nord du pays sera sous l'influence des royaumes sahéliens (Songhai, Ghana). C'est dans ce contexte que s'implantera l’Islam, répandu soit par des commerçants, notamment des colporteurs dioula, soit par le Djihad mené par des armées à cheval. Des villes commerçantes comme Kong ou Bondoukou deviendront par la suite de véritables cités-Etats, liens entre la savane et la forêt. 
Toutefois les populations ne connaissaient pas la propriété privée et ne cherchaient pas à délimiter leur territoire. Leurs cultures étaient marquées par une tradition théâtrale, orale, musicale, de danse et la croyance à la magie.
Les premiers Européens à pénétrer le pays sont les navigateurs portugais, longeant les côtes africaines, à la recherche de la route vers l’Inde. Ils baptisent le pays "Côte des méchants hommes" ou "Côte d'Ivoire" selon l'accueil fait par les populations. Les européens sont d'abord frappés par la force démographique des Noirs.
Le commerce de l’ivoire, des fusils et la traite des noirs se mettent vite en place. Les ports de San-Pedro, Sassandra ou encore Fresco ont conservé les noms de marins ou de vaisseaux portugais. 
Les négriers britanniques sont également présents. Le premier contact avec la France  date de 1637, lorsque des missionnaires  débarquent à Assinie, près de la Côte de l’Or (actuel Ghana ).
En 1687, deux ans après le code noir, des missionnaires et des commerçants français s'installent à nouveau sur le site d’Assinie, à l'extrémité est du littoral, vers la Côte de l’or , mais ils repartent en 1705 après avoir construit et occupé le fort Saint-Louis  de 1701 à 1704, car le commerce des esclaves contre des céréales ne rapporte pas assez. Parmi eux, le chevalier d’Amon et l'amiral Jean-Baptiste du Casse, directeur de la Compagnie du Sénégal, principale société esclavagiste française, débarquent, intéressés par le trafic de l’or, et sont reçus à la cour du roi Zéna. Ils ramèneront en France le jeune « prince » Aniaba et son cousin Banga, lesquels seront présentés au roi de France Louis XIV et se convertiront au catholicisme (Aniaba sera baptisé par Bossuet , évêque de Meaux). Ils deviendront officiers dans le Régiment du Roi, avant de retourner à Issiny vers 1700. Aniaba serait devenu en 1704 conseiller du roi de Quita (actuel Togo), se faisant appeler Hannibal.Au XVIII ème siècle la région est envahie par deux ethnies appartenant au groupe des "Akans" : les Agnis dans le sud-est et les Baoulés dans le centre.
 Les explorateurs, missionnaires, commerçants et soldats étendirent progressivement le territoire sous contrôle français à partir de la région de la lagune. Cependant la colonisation ne fut pas achevée avant 1915.
L’intérieur des terres restait à l'époque « terra incognita » des géographes. Les établissements français se limitent à une étroite bande de terre, entre Lahou et Assinie, avec Grand-Bassam au centre (et Fort Nemours, construit en 1843). Les légendaires Monts de Kong, dont Binger démontra l'inexistence, y apparaissent encore (avec un point d'interrogation). En dehors de quelques localités comme Krindjabo, Bondoukou, Kong, Tingrela, la carte de l'intérieur du pays est quasiment vide.
En 1842, est signé le traité de potentat de Grand-Bassam.
 La Côte-d'Ivoire devient officiellement une colonie française le 10 mars 1983.
 Le capitaine Binger, qui partit de Dakar pour rallier Kong,  où il rencontra Louis-Marie Marcel Trech Laplène (un commis d’Arthur Verdier), fut le premier gouverneur.
 La capitale était à Grand-Bassam Il négocia des traités frontaliers avec le Royaume-Uni (pour le Liberia) et plus tard, commença une campagne qui dura jusqu'en 1898 contre Samory Touré, un chef guerrier malinké guinéen.
De 1904 à 1958, le pays est inclus dans la Fédération de l'ouest africain français appelée Afrique-Occidentale française (AOF). C'était une colonie et un territoire d’outre-mer pendant la Troisième république.
Jusqu'à la période suivant la Seconde guerre mondiale, les affaires gouvernementales sont caractérisées par l'association qui faisait des habitants des colonies des sujets français sans droit de représentation. Sa capitale est Bingerville jusqu'en 1933, puis Abidjan.
Pendant la Seconde guerre mondiale, le Régime de Vichy garde le contrôle du territoire jusqu'à la fin 1942: l'AOF se rallie ensuite à l’exécutif d’Alger, et passe l'année suivante sous l'autorité du Comité français de libération nationale.
 La conférence de Brazaville en 1944, la première assemblée constituante de 1946 et la gratitude de la France pour la loyauté des Africains poussèrent à des réformes à partir de 1946. La citoyenneté française fut accordée aux sujets africains, le droit de s'organiser politiquement leur fut reconnu, et le travail forcé  fut aboli par la loi du 11 avril 1946 proposée par Félix- Houphouët Boigny.
En 1956,  la loi-cadre de réforme de l'outremer décida du transfert de nombreux pouvoirs de Paris vers des autorités locales et d'une plus grande uniformisation des conditions de vote.
En décembre 1958, la Côte d'Ivoire devient une république autonome par le référendum  qui crée la Communauté française entre la France et ses anciennes colonies.
 Elle est alors dirigée par un premier moniste Auguste Denise, auquel succèdera Félix Houphouët Boigny  en avril 1959.
 Avec cette autonomie la Côte d'Ivoire ne devait plus partager ses richesses avec les autres colonies pauvres du Sahel, le budget de l'administration ivoirienne augmenta ainsi de 152%. 
Le7 août 1960, l’indépendance prend effet. Le pays reste cependant très lié à la France :
  • sa monnaie est dirigée par la Banque de France par le biais de l'union monétaire d'Afrique occidentale (Franc CFA). 
  • de nombreux investissements français rendent l'économie ivoirienne dépendante de la France.
Le président-fondateur est Félix Houphouët Boigny.
 Il le resta à vie, s'appuyant sur son parti unique, le Parti démocratique de la Côte d'Ivoire (PDCI). Il est également un des fondateurs du Rassemblement démocratique africain(RDA), parti politique d'avant l'indépendance pour toute l'Afrique occidentale française (exceptée la Mauritanie).
Il commence sa carrière en 1944 en fondant le Syndicat agricole africain, qui fut le noyau du PDCI. Après la seconde guerre mondiale, il est élu d'une courte majorité à la première assemblée constituante.
 Il représente ensuite la Côte d'Ivoire à l'Assemblée nationale de 1946 à 1959, se consacrant essentiellement aux organisations politiques inter-territoriales au sein de l'AOF, et à l'amélioration des conditions de travail. Il est également ministre de la République trois ans durant.
Il devient le premier premier ministre de la Côte d'Ivoire en avril 1959, et en 1960, est élu président. Il est ensuite constamment réélu de cinq ans en cinq ans à partir de 1965. Son parti unique, le PDCI-RDA,  occupe tous les sièges de l'Assemblée nationale.
En mai 1959, Félix Houphouët-Boigny crée le Conseil de l'entente avec leNiger, la Haute-Volta (Burkina Faso actuel), le Togo et le Dahomey (Bénin), organisation de développement économique.
 Il affirme que la seule voie pour la solidarité africaine est le développement économique progressif et la coopération politique, reconnaissant le principe de non-intervention dans les affaires internes des États africains.
Le 21 avril 1961, il signe un accord d'assistance militaire avec la France. Cet accord est également signé par le Dahomey et le Mali. 
Sous des dehors de sage africain, résolvant les problèmes par la discussion, Félix Houphouët Boigny brisa ses opposants grâce au système des faux complots. Il réprima dans le sang plusieurs révoltes régionales, comme celle de l’ethnie  Bété en 1970. 
 D'un autre côté, il s'alliait aux cadres du pays, en leur permettant de tirer les bénéfices du développement du pays.
En 1964, la polygamie est abolie.
Les années 1970 à 1985 furent plus calmes, grâce à l'habileté politique du président, qui achetait ses opposants, et grâce à la bonne situation économique. 
La dégradation de celle-ci, au cours des années 1980, provoqua une agitation étudiante, la révolte de barons du régime et la naissance d'une opposition clandestine. Les manifestations étudiantes du 9 février 1982 révèlent en Laurent Gbagbo un leader d'opinion (l'interdiction d'une de ses conférences est la cause immédiate du mouvement), qui fonde le Front populaire ivoirien (FPI), et s'exile en France.
Le 21 mars 1983, Yamoussoukro devient la capitale politique et administrative de Côte d’Ivoire.
Félix Houphouët Boigny a cependant préparé, en fin de règne, la voie vers la démocratisation en 1990 par quelques réformes :
  • les partis politiques sont autorisés le 5 mai (14 se forment).
  • pour la première fois, il y a deux candidats à l'élection présidentielle : Laurent Gbagbo obtient 18 % des voix face au président sortant.
  • et des élections pluralistes, où les étrangers notamment burkinabés sont électeurs, ont lieu : le PDCI-RDA remporte 175 sièges, contre 8 au FPI.
Malgré ces avancées, Laurent Gbagbo est arrêté après les manifestations étudiantes de février 1992 et emprisonné pendant quelques mois, ainsi que son épouse, Simone Ehivet Gbagbo.
Félix Houphouët Boigny décède le 7 décembre 1993. 
  • Henri Konan Bedié président intérimaire en tant que président de l’’Assemblée nationale, puis élu le22 octobre 1995 avec 96,44 % des voix, tous les autres candidats sauf un (Fancis Wodié, représentant le PIT) ayant boycotté les élections. Il perdit le pouvoir lors d'un putsch à Noël 1999.
  • Le général Robet Guéï qui est assassiné lors du putsch manqué du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI) en 2002.
  • Laurent Gbagbo, vainqueur des élections de 2000 et porté au pouvoir par les manifestants devant le refus de Guéï de reconnaître le résultat des élections.
  • Alassanne Dramane Ouattara, vainqueur des élections selon la Commission Électorale Indépendante (CEI), l'ONUCI et une grande partie de la Communauté internationale  est investi président de la République après de violents affrontements à Abidjan et en province, il sera investi le 21 mai 2011.
Robert Guéï se proclame vainqueur des élections d’octobre 2000, dont la candidature d'Alasaane Ouattara du RDR avait été exclue pour doutes sur la nationalité, ainsi que celle de Bédié pour ne pas avoir consulté le collège médical désigné par le Conseil onsrstitutionnel.
Des manifestations mêlant le peuple et l'armée imposent Laurent Gbagbo dont la victoire électorale est finalement reconnue. Son parti, le FPI remporte les législatives de décembre avec 96 sièges (98 auPDCI-RDA), le RDR ayant décidé de les boycotter. Le RDR participe aux élections municipales et sort vainqueur dans la majorité des villes, dont Gagnoa, la principale ville du Centre Ouest du pays, région d'origine de Laurent Gbagbo.
Cependant, la définition de la citoyenneté, dite crise de l'ivoirité, et les crises qu'elle provoque (dont celles de la propriété) aboutissent à la tentative de coup d'État du 19 septembre 2002.
 Bien que cette tentative ait échoué, une rébellion (qui prend le nom de Forces nouvelles) se forme dans le nord du pays, et occupe bientôt 60 % du territoire selon une ligne tracée d'avance par l'armée française en Cote d'ivoire.
La France s'interpose, officiellement en application d'accords de défense (envoi de la Force Licorne). La situation se stabilise, et en janvier 2003 l'ensemble des forces politiques ivoiriennes, rebelles compris, négocient en France à Linas Marcoussi afin de mettre fin à la crise. Ce sont les accords Kléber (signés avenue Kléber à Paris), plus connus sous le nom d’accords de Marcoussis.
 Dès son retour à Abidjan, Laurent Gbagbo les remet en cause, bien qu'il les fasse d'abord mettre en application. Un gouvernement de réconciliation, réunissant des représentants de tous les partis, est mis en place. Le climat politique continue cependant d'être pollué par la violence endémique, entretenue par les milices (dont celles des Jeunes patriotes), couvertes par le gouvernement.
Devant les lenteurs de l'application des Accords, de nouvelles réunions ont lieu à Accra durant l'été 2004, qui relancent le processus de DDR (Désarmement, Démobilisation, Réintégration). Cependant, le désarmement des rebelles ne peut avoir lieu en octobre, la contrepartie politique (modification de la constitution, notamment) n'ayant pas été mise en place.
Début novembre, les forces gouvernementales lancent une offensive contre les rebelles, et s'en prennent également aux troupes françaises de la force Licorne qui sont la cible de tirs aériens de la part de l'armée de la Côte d'Ivoire, et font une dizaine de victimes parmi les soldats français. 
En représailles, la France détruit les forces aériennes ivoiriennes et évacue ses ressortissants.
 Des membres des Jeunes patriotes se rassemblent devant la Tour Ivoire à Abidjan et, pour des motifs non élucidés, les troupes françaises ouvrent le feu à plusieurs reprises. La Fédértion internationale des droits de l’homme estime que ces tirs feront 60 morts et 1 000 blessés, la plupart causés par les bousculades, mais aussi, tués par les militaires de l'armée française en Côte d'Ivoire (force Licorne).
Courant décembre, le président Laurent Gbagbo engage le processus de réforme de la constitution au moment où paraissent plusieurs rapports sur les évènements de novembre.
À la suite de la qualification de l'équipe nationale de football pour la coupe du monde 2006, tous les joueurs, eux-mêmes issus de plusieurs ethnies différentes du pays, appellent à la fin de la guerre civile et au retour au calme.
Les milices.
La guerre civile a favorisé l'apparition de milices armées, qui ont pris le contrôle d'une partie du territoire ivoirien. Le MPCI de Guillaume Soro est historiquement la première de ces milices à sévir sur le territoire ivoirien. Cette milice agit en étroite collaboration avec le Mouvement pour la justice et la paix (MJP) et le Mouvement populaire ivoirien pour le grand ouest (MPIGO), réunis sous le vocable de "Forces Nouvelles". Outre le Groupement des patriotes pour la paix (GPP), à Abidjan, on peut aussi évoquer les Scorpions guetteurs, qui sévissent à Yamoussoukro et ses environs. Ils sont dirigés par Zambi Antoine Ansèlme, et seraient accusés, comme le MPCI, le MPIGO et le MJP, au nord, de nombreux enlèvements et assassinats, en plus du racket quotidien.


Extrait d’article de presse : Le contexte politique de 2015.
À moins de trois mois de la présidentielle ivoirienne prévue le 25 octobre 2015 prochain, un début de campagne (non officielle) semble avoir été lancé par les états-majors du FPI et du RHDP, la coalition au pouvoir.
Aside Article Normal ou dossier

Samedi 8 août, Pascal Affi n’Guessan, le président statutaire du Front populaire ivoirien (FPI) a choisi le théâtre du palais de la Culture d’Abidjan, comme Laurent Gbagbo en 2000, pour organiser la cérémonie d’investiture de sa candidature à la présidentielle. Au delà du caractère solennel et festif de cet événement qui a pris des allures d’intronisation royale dans la pure tradition akan, son groupe ethnique, Pascal Affi N’Guessan n’a pas vraiment innové en matière de slogan.
Il a repris la thématique du « changement maintenant », déjà vue notamment avec François Hollande en 2012. Affi N’Guessan a nommé Marcel Gossio, l’ex-bras droit de Laurent Gbagbo, au poste de directeur de campagne. Entouré de ses principaux lieutenants et soutiens, il a décliné son programme en « 15 chantiers pour restaurer la Côte d’Ivoire » et n’a pas hésité à asséner des piques au président Alassane Ouattara. « J’ai l’expérience et la capacité de diriger la Côte d’Ivoire » ;  » Je ne suis pas candidat pour accompagner Ouattara » ; « Nous allons gagner parce que Ouattara est une tragédie » ; « Il règne dans la peur », a-t-il notamment fustigé.
Le RHDP promet la victoire au premier tour
Le lendemain, dimanche, autre lieu, autre décor : le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), qui parraine la candidature de Ouattara, investissait la patinoire du Sofitel Ivoire d’Abidjan. Amadou Gon Coulibaly, ministre d’État et secrétaire général de la présidence, ainsi que Jeannot Ahoussou Kouadio, ministre d’État auprès du président, y ont été investis co-directeurs de campagne. Une occasion pour le premier de dresser un bilan très flatteur de son chef, en épinglant au passage « l’incompétence » des opposants Charles Konan Banny de la Coalition nationale pour le changement (CNC) et Essy Amara, ex-ministre des affaires étrangères, tous deux candidats à la présidentielle.
Le directeur de campagne d’Alassane Ouattara est revenu sur le mécontentement de certains ministres et cadres du RHDP, qui ne jouent que des rôles mineurs dans la campagne. « Nous appelons à l’union autour du président. Nous avons procédé à des réajustements. Les membres du gouvernement sont de facto directeur de campagne dans leurs régions d’origines », a t-il expliqué pour stopper la grogne. Reste que l’équipe de campagne du président n’a pas encore rendus publiques sa stratégie et ses slogans, mais elle promet qu’une vague blanche et orange (les couleurs de la coalition) va déferler sur le pays en vue d’une victoire au premier tour, le 25 octobre prochain, avec plus de 70% dès voix.