lundi 22 octobre 2018

Progressisme : à l'assault du côté obscur de la Force.

Nous sommes situés actuellement à une période cruciale de l'histoire, un "passage" qui devrait se refermer si nous n'y prenons pas garde. D'où l'importance de définir un progressisme qui se voudrait un nouveau référent valable pour tous les partis politiques fidèles au respect de la seule Voie possible : l'Ethique (La Voie du "Dao" le "Dan", selon Sun Tzu).

Par Noura Mebtouche. 



Sur la scène politique française actuelle se dessinerait aujourd'hui la chose suivante : des partis politiques de gauche tombes en désuétude et laisses de côte ne sachant pas s’organiser dans une force commune et empêtrés dans le poids de leur histoire, avec de l’autre côté, des forces occultes et populistes cherchant a s’emparer du pouvoir.
Il ne resterait plus sur la scène politique française, que la force républicaine (soit les républicains), opposée aux En Marche pour constituer un semblant de nouvelle alternative politique censée représenter la seule opposition politique cohérente, soit la seule ayant la capacité a être représentative d’une nouvelle opposition censée rendre hommage à la fois a l’histoire politique française et à un futur qui se voudrait réjouissant, car pris en main par une nouvelle élite politique plus moderne.
D’un côté on aurait les représentants de l’ancienne frange gaulliste , de l’autre ceux d’une force progressiste qui reste encore a définir.
De la dépendrait l’avenir de notre Nation.
Les premiers chercheraient a renouer avec l’idée d’une république française fidèle aux principes gaullistes mis en place depuis 58, puis tombés en désuétude.
Les seconds à définir de manière encore quelque peu confuse ce que c’est que le progressisme, en réussissant le difficile pari de dépasser le modèle gaulliste tout en y restant quand même fidèles, et, et c’est là que réside la difficulté principale : celle de mettre en place une notion de progrès qui ne tomberait pas dans les rivages d’un européanisme convaincu et aveugle, ni (et c’est là le gouffre dans lequel nous menaçons de tomber) dans une légitimation du niveau visage que prend aujourd’hui le capitalisme pour perdurer malgré son évident échec.
Nous nous situerions ainsi aux prières d’une période historique sans précédent, marchant sur un fil, entre le danger (reconnu officiellement par le groupe en marche et son président) du fascisme à l’échelle européenne, et celui d’une technocratie rendant toute tentative du politique d’émerger.
Ce serait la fin du politique et le début d’une ère nouvelle gouvernée par "Panem et Circenses", sans réel sens.
Ce serait la porte ouverte à des forme de culturalisme diverses qui ne seraient plus reliées les unes aux autres mais donneraient l’apparence de l’ouverture et de la démocratie.
Or, le culturalisme aboutit à une forme pervertie de la pensée, il fonctionne par petits morceaux.
La pensée ne se développe bien que lorsqu’elle est sans contraintes et est capable de relier les choses les unes aux autres.
C’est ce à quoi nous appelle l’évolution de nos civilisations, à l’heure d’une mondialisation heures rendue possible par l’évolution de la technique.
 Il serait dommage que cette dernière prenne le pas sur l’évolution et la civilisation.

Mais qu’est ce au juste que le politique ?

C’et au coeur des pires moments de l’Histoire que le Politique paradoxalement prend le dessus.
A chaque moment de l’histoire où il est quelque peu négligé sous une apparence de bien vivre, il disparait pour malheureusement ne renaître chaque fois, que d’une manière quelque peu pervertie , atténuée dirions-nous. 
Ce dernier trouve son apogée en Grèce avec Aristote, lequel puise lui même sa pensée dans les savoirs et pratiques anciennes, des pratiques qui font appel au premier code juridique écrit : le code Hammourabi.
Soit le respect du Droit comme premier référent.
Les principes du Politique chez Aristote sont simples.
 Tout commence par l’éthique.
Dans l’"Ethique à Nicomaque" il définit les principe d’un bon gouvernement : le juste milieu la Vertu, celle qui amène au bonheur de tous. On le retrouve par empale dans les objectifs du développement durable mis à jour dans le cadre du développement durable. Ceux-ci s’inspirent des objectifs millénaires du développement , la «notion de « bonne gouvernance «  en fait partie. Donc, Aristote ne commence pas par l’économique.
 Il pose d'abord les principes de l’Ethique, que nous retrouvons dans le droit et d’abord les Constitutions, mais également dans le droit européen et international.
De là découlent tout naturellement les deux autres livres : le Politique et l’Economique qui sont les deux versants d’un gouvernement efficace.
Donc, on le voit, pour revenir au politique il faut éviter que l’économique ne soit l’unique objectif ni que les décisions de nature politique soient conditionnées uniquement par l’économique.
Ainsi, en 1945, le conseil national de la résistance a t’il su rédiger un programme qui correspondait à ce critère. L'économique et le politique (social) obéissent à une règle d'ensemble simple et les relie, qui est l'Ethique.
Aujourd’hui que le monde  est menacé par les fascismes en tous genres, nous devons de revenir au Politique au dessus des Partis. 
C’est à dire que nous devons mettre de côté les divergences d’esprits et d’histoire de nos partis politiques et de nos courants de pensée 
C’est une belle occasion en France, pour redéfinir notre paysage politique français et inciter chacun à retrouver le sens de la République.
C’est justement au Président de la République, de jouer ce rôle là. 
Les constituants de 1958 ont très bien défini le rôle de la présidence; alors même que sous les troisième et quatrième république elle était quelque peu effacée.
 Il devient celui qui fédère au dessus des Partis politiques. Il se doit donc de ne négliger aucune faction plutôt qu’une autre, et mettre en place, notamment pour les prochaines élections européennes, municipales et futures présidentielles, ce que la République française n’a connu que de manière très brève après 45 d’abord sous la quatrième puis la cinquième république, une forme d’Union Sacrée moderne, ou de Grande Fraternité pour reprendre l’un des trois termes de la devise républicaine.
Ce rôle là est crucial, il ne saurait appartenir à aucun parti politique à aucun mouvement en particulier, mais se doit de rassembler toutes les forces vives de la Nation dans l’adversité contre la menace fasciste qu’a suscité le vide technocratique mis en place progressivement par la construction d’une Europe qui s’est faite en niant la réalité : celle des Nations et des souverainetés.

Sur ce nouvel échiquier censé renouveler la classe politique française : chaque parti politique à sa place, sauf bien sûr ceux qui assoient leur pouvoir sur des idéologies désuètes au XXIème siècle en cherchant à récupérer une historicité mal interprétée et mal comprise pour justifier une fermeture des Nations chacune de leur côté sur elles même.

Car l’Europe a toutes ses raisons d’être, de la même façon que l’Asie ou l’Afrique au même titre, mais elle ne saurait se résumer à la chose économique gouvernée par les grandes puissances financières et multinationales.
Si nous attendons la prochaine crise financière et monétaire ce sera trop tard. Si nous laissons les forces d’extrême-droite prendre le pouvoir en Europe, nous assisterons à un retour en arrière avec le goût de l’amère impression d’avoir raté le tournant positif que nous offrait l’histoire presque sur un plateau.

Or, nous sommes à ce tournant de l’histoire, et il est peut être déjà trop tard pour nous réveiller à temps.
Observons le paysage politique français actuel : 
Les deux grands groupes politiques qui ont monopolisé depuis 1958 la vie politique française sont aujourd’hui discrédités. Chez le Républicains, on se reconstruit, avec une chance inespérée, celle de cet héritage gaullien qui est encore bien loin. Pour pouvoir se reposer sur lui, il reste à démythifier le personnage et le courant qui va avec, quelque peu enjolivé par la victoire de 1945 et le règlement de la question algérienne. 
Mais cette dernière est elle vraiment un succès ? 
Il s’agirait plutôt d’un échec puisqu’à l’heure qu’il est aujourd’hui, nous n’avons pas encore éteint les veilles rancunes, afin de faire du neuf sur du vieux. 
 L’occasion très opportune de faire une Union méditerranéenne équivalente à l’Union européenne en importance n’a pas été saisie alors qu’elle aurait pu avoir pour centre et acteur, la France et ses relations privilégiées avec l’Algérie.
 L’occasion d’atténuer bien des rancœurs et bien des violences.

Qu’est ce que mai 68 ? Une tentative de l’actuelle mondialisation économique et sa tendance capitaliste à jeter le trouble dans la vie politique français afin de faire partir le Général de Gaulle qui projetait de pouvoir enfin (car il raisonnait à long terme), mettre e place le programme du CNR dans son élément le plus positif pour l’économie française : la participation dans l’entreprise.
Et ce courant culturel, ce « mai 68 » a fait le jeu des forces dites de gauche lesquelles sans le savoir sous couvert de « progressisme » ont fait le jeu du capitalisme se retrouvant dès 1981, acculées, forcées d’obtempérer, en se pliant au grand plan projeté par quelques technocrates notamment rhénans de la future Union économique et monétaire.
Combien se sont laissés endormir !

Il faut donc bien définir d’emblée ce qu’est le progressisme afin de ne pas tomber sous les apparences trompeuses que laisse entrevoir l’image brillante de quelques têtes bien faites en apparence, qui souvent camouflent les pires desseins.

Nous avons comme guide, la chance d’avoir les trois mots de la devise républicaine à l’esprit : Liberté, Egalité, Fraternité.

Quant au progressisme que le nouveau mouvement présidentiel cherche à définir afin de définir sa ligne de conduite, ce qui et tout à fait louable, ce dernier se doit de revêtir de multiples facettes. 
Ce n’est pas seulement un progressisme culturel, c’est d’abord un progressisme social et économique.
Social, nous en avons pris le pli (avec néanmoins des retour en arrière), lorsque la loi sur les trente cinq heures a été votée. 
On le comprend : la valeur travail est socialement une valeur moins centrale aujourd’hui, on lui préfère celui d’activité. 
Economique : tous les partis politiques d’aujourd’hui le reconnaissent devant l’échec du retour à la croissance comme unique facteur d’emploi, il s’agit comme enjeu de multiplier les opportunités en mettant en place une Ethique de l’entreprise sur le plan environnemental et sociétal, et en privilégiant les petites entreprises par rapport aux grandes, enfin, en donnant l’opportunité de réguler la consommation et la sphère productive en privilégiant la qualité et le savoir-faire français. 
Ce qui ne signifie pas qu’on se prive des produits étrangers mais l’entrée de ces derniers doit fonctionner sur les même critères.
La force des choses nous conduit à adopter peu à peu les même schémas de pensée.
 Ainsi, la commission économique du PCF développe t’elle aujourd’hui des idées très progressistes sur le plan du développement des entreprises et non plus archaïques. 
Le programme qui en est issu mérite d'être pris en compte.
De même, beaucoup d’anciens membres du parti socialiste ont recrée de leur côté des mouvements politiques qui se fondent sur cette nouvelle conception de l’économie, plus intelligente car ne fonctionnant plus à l’idéologie.
Il y a bien ici une forme de pragmatisme éclairé qui se met en place. 
Il serait dommage que nous passions à côté.
Peu à peu le clivage gauche droite qui opposait les protecteurs de l’Offre à ceux de la Demande s’efface. 
C’est sur cette base là dont fait partie la contrainte environnementale (qui est aussi un bien car source de richesses), que peut fonctionner la « Grande Fraternité » dont nous parlions tout à l’heure.
Il y aurait ainsi une chance, peut-être, de voir la République française devenir plus forte grâce à une coalition menée par l’ensemble des partis politiques au dessus des partis que le président de la République favoriserait.
Enfin, le vrai progressisme, c’est d’abord et avant tout l’individu, celui que Norbert Elias met en évidence dans « la société des individus », ouvrage où on voit évoluer l’individu dans nos sociétés depuis la deuxième guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui.
Allons nous encore une fois passer à côté ?
 L’enjeu est d’envergure civilisationnelle.
Il est en tous cas « bien au dessus des Partis ».
Ainsi dans son livre récent : "le couple franco-allemand n'existe pas" Coralie Delaume évoque t'elle l'idée d'un retour au plan Fouchet du Général De Gaulle. Une nouvelle structure européenne dont nous serions initiateurs ? Peut-être une façon de renouer avec une France dans la bonne voie.

samedi 13 octobre 2018

Rencontres de Cybèle 2018 : quand l'Europe ne peut se construire sans la méditerranée.


Qui va acheter la rue de la Paix ?

Par Noura Mebtouche.

Le colloque sur l’Union européenne et ses rapports à la méditerrannée, qui s’est déroulé à l’ hôtel de région à Marseille ce samedi 29 septembre 2018, était révélateur, de par sa composition en deux parties, des doutes, des égarements mais aussi des hésitations qui assaillent les différents gouvernements autour de cette question difficile qu’est la place et l’avenir de l’Union pour la méditerrannée.
Ce colloque organisé par l'association Euromed IHEDN était un événement d’importance, de par le bilan qui a été fait de l’Union méditerranéenne et de son partenaire incontournable l'union européenne.

Peut être peut on voir dans ces égarements et ses hésitations exprimés, une forme de retenue devant quelque chose que l’on ne connait pas, sorte de réservoir sacré que l’on oserait plus toucher tant les guerres y ont été nombreuses, et fratricides.
C’est dans le cadre de cet ensemble géopolitique que se sont jouées les deux premières guerres mondiales Auguste contre Cleopâtre et Marc-Antoine, puis Carthage ont pour théâtre les enjeux d’aujourd’hui peut être davantage une forme ostracisme de la part de certains dirigeants du nord. 

En effet les occasions manquées de rendre plus institutionnel et donc l’objet d’une régulation par les Etats, du nombre incalculable de choses qui s’y font déjà via les associations mais également les collectivités territoriales sont nombreuses.
Le plan des interventions en deux parties témoigne de ces hésitations encore nombreuses quant à l’articulation nécessaire entre dimension européenne et dimension méditerranéenne :
1. Les obstacles que rencontre l’union européenne pour mener ses projets de partenariat en méditerrannée.
2. Quelles ambitions pour un partenariat avec l’union Européenne en Méditerrannée ?
Si on en est encore à s’interroger sur ces points qui sont évidents nous ne tarderons pas à avoir une  nous faire supplanter par d’autres, chinois, américains ou encore russes. 
Faire de la future Union méditerranéenne  une entité aussi importante que l’Union européenne serait une belle occasion d’avoir une gouvernance équilibrée, en maintenant intacte notre vision du globe avec la méditerrannée au centre alors même que les chinois qui ont bien compris que le temps des guerres ayant pour objet cet enjeu crucial était terminé et qu’il fallait laisser se superposer les cartes géographiques , eux même ayant en vue un autre découpage avec eux au centre.
 Les africains du nord au sud ont le leur, eux aussi s’estiment être au centre. 
C’est en privilégiant cette ouverture d’esprit que nous pourrons rester en phase avec notre histoire.
la méditerrannée comme berceau de l’Europe. 
Nul part lors de cette intervention, il n’a été cependant question de la Grèce, qui est pourtant un point important de notre ancrage européen lors de ce colloque.

Les hésitations, on le comprend : le sujet reste tabou lorsqu’il s’agit de confronter une Union européenne et une Union méditerranéenne à construire.
 La encore, la Chine, après l’occasion ratée lors du Grexit, manque de laisser la Russie s’emparer du projet de gouvernance eurasiatique.
 Laissons faire les chinois, le projet routes de la soie est créateur d’emplois nouveaux biens utile pour aider la Grèce à se relever et pour absorber le flots des réfugiés dans toute l’Europe, mais nous devons être vigilants et ne pas rater l’opportunité d’y être présents. (voir également notre article sur Chypre).
Par exemple, en matière de défense : ceux qui pensent qu’il faut une défense proprement européenne ont tort : cette dernière ne saurait être efficiente en se coupant des opportunités venues du reste du monde a fortiori l’Afrique du Nord et le Moyen Orient.
Ainsi, le livre blanc de François Hollande ne tient pas suffisamment compte de la présences pays du Sud en tant que partenaires pour la Paix.Il n’intègre pas cette composante méditerranéenne autrement que dans une perspective colonialiste.
Dans la préparation de la défense française alors même que nous nagions en pleine crise islamiste double Dun début de crise des réfugiés, h invitait tous ses homologues a participer aux débats autour du livre blanc, tout spécialement les pays du nord, mais aucun du versant sud de la Méditerranée ni du moyen orient.
Il n’est pas étonnant des lors, que devant un tel aveuglement qui témoigne peut être d’une vision découpée de la géopolitique mondiale visant à désolidariser les territoires en blocs opposés par la guerre, le choix de la présidence suivante de ne pas rédiger de livre blanc tout de suite, mais uniquement un indicateur des stratégies et objectifs a venir était judicieux.
 Le livre blanc comporte outre un catalogue des moyens mis en oeuvre et à disposition, des considérations stratégiques sur les objectifs à mener et les moyens politiques et militaires utilisés dans la conduite de notre défense mais aussi de coopération avec le reste du monde, pour la paix dans le monde.
On comprend très bien que dans le contexte actuel ou les cartes sont brouillées on puisse éprouver le besoin attendre un peu avant de mettre au point un nouveau livre blanc. 
Celui là sera en effet, déterminant pour les choix futurs, et marquant dans la définition de notre ligne de défense pour des décennies, il couvrira notamment, outre la question nucléaire, (qui elle aussi mérite d’être éclaircie), la question de nos rapports avec l’essentiel des Etats qui nous sont voisins du sud de la meditterrannée jusqu’au nord est, les pays de l’est ayant une importance capitale pour avenir de l’Europe. Les enjeux  qui se jouent au Caucase, le sceptre d’une nouvelle balkanisation, l nécessité d’une coopération, et le maintien dans ces régions mouvementées d’une culture européenne sont importants. 
Enfin, nos rapports et notre coopération nécessaires avec la Chine et l’Union eurasiatique (nous devons aussi en faire partie) méritent d’être anticipés, et nous devons réfléchir à l’ impact des changements que cela va apporter. (Souvenons nous des Balkans).
Mais, et c’est bien là ce que l’on peut retenir de ce colloque, nous devons réfléchir à la manière dont les différentes influences peuvent se complémentariser dans une optique de Paix dans le monde et non pas seulement de règlement des conflits actuels. 
C’est à dire que nous devons réfléchir à long terme.
Actuellement, les différents pays partie prenante aux différents ensembles qui se proposent comme outils : politique de voisinage, dialogue 5+5, UPM, coopération bilatérale, ne semblent pas encore prendre la juste mesure des enjeux.

Ces lacunes en matière de réflexion sur une nouvelle gouvernance mondiale pour la Paix représentent un véritable gouffre dans lequel se retrouvent  toutes les parties prenantes à un équilibre des territoires et à une prise en compte de la diversité des peuples et des cultures, dont on doit tenir compte pour la paix dans le monde.
Il manque une véritable plate-forme en dehors de l’organisation des Nations Unies qui elle, est créatrice de droit pour organiser la paix dans le monde dans une optique de long terme.
L’idée d’une organisation des Etats indépendants et autonomes pourrait y remédier.

La question est aussi de savoir qui de Barcelone ou de Marseille, draînant avec elle Montpellier et Nice, en raisonnant à une échelle correcte pour une dimension méditerranéenne, sera la ville déterminante  et locomotive pour cette dernière. 
Il se pourrait, étant donné les enjeux qui sont mis en avant par le concept de non alignement,  que ce soit à la France de mener le jeu. 
Laisser ce rôle uniquement à l’Espagne serait trop réducteur et serait négliger et passer à côté de l’immense chance que nous avons, nous français d’avoir eu dans le passé des relations privilégiées avec les pays d’Afrique du Nord, notamment l’Algérie.
Peut être ne se rendait on pas alors compte juste avant la crise des subprimes et les réfugiés de importance de enjeu à la fois pour la paix mais aussi pour notre place en tant que puissance dans le monde lorsque l’UPM fut crée.
Très certainement aveuglés par les chimères qui comme pour Ulysse, égarent l’aventurier dans des lieux improbables tel que l’a fait l’Europe, les dirigeants de l’époque ont ils pris la chose comme une bonne idée certes mais sans en mesurer importance et le caractère urgent d celle-ci, comme à reporter aux  calendes.
Peut être si nous avions pris plutôt la mesure de l’importance de la chose publique et de sa version méditerranéenne, n’aurions nous pas eu à affronter une crise des réfugiés aussi dramatique, ni n’aurions eu à subir certaines attaques terroristes.
Peut être même, cela aurait-il permis d’éviter la guerre en Syrie, par extension.

Pourtant, les mots éthique que l’on relie au politique et à l’économique et qui viennent de Grèce sont déjà présents dans l’air du temps des relations internationales avec l’émergence de notions comme la bonne gouvernance ou encore les objectifs millénaires du développement devenus aujourd’hui objectifs du développement durable.
Le mot  clé est ici est gouvernance, l’un des intervenants, Akram Belkaid le rappelait lui même.

Des solutions ressortaient de ce colloque montrant l’idée de la fin d’un monde coupé en deux…la fissure…

Trois items :
- Economique :  réduire la fracture liée au différentiel de revenu de 1 pour 10.
-Politique : des objectifs communs, des retours sur histoire accompagnés de réconciliations.
-Éthique respect dune éthique mondialisée avec les ODD, et le respect des textes du droit international (charte de l’ Onu et déclaration universelle de 1948 pour ne citer qu’eux).


Trois voeux positifs : 
-Sortir de la crise Eco mondiale, 
-Fin de la tension islamiste, 
- Implications des Etats européens en coopération.


Trois solutions :
-passer de l’aide au développementt au co-développement.
-tenir compte du triangle des trois mers (mer de Chine, mer Baltique, Mer méditerrannée) et y être présents. (d’où les enjeux du Pacifique).
-coopération pour la création d’emplois durables dans le cadre des routes de la soie.


Cependant, se contenter de mener à bien ces objectifs là seulement ne serait pas suffisant. 
Dans beaucoup d’Etats troublés en Afrique ou au Moyen-Orient, la solution passe par le maintien de certaines dictatures qui peuvent devenir éclairées (et qu’on peut aider à l’être) pour éviter le chaos.
Sur le plan des rapports entre la France et l’Algérie, de premiers ponts diplomatiques ont été lancés qui pourraient laisser la place à une future réconciliation..

Nous devons être capable de lire les différentes cartes correctement en pratiquant le relativisme culturel, les ethnocentrismes ne sont plus de mise. 
La carte qui relie l’Afrique à l’Europe se voit comme une colonne qui monterait vers le nord ce fameux Choeur qui a inspiré à le Corbusier son choeur sur deux étages dans l’Eglise Saint-Pierre à Firminy en référence à Theilard de Chardin.
En effet, relativisme culturel ne signifie pas abandon des cultures européennes.
Comme cela a été dit, le fond du problème reste encore et toujours celui de la gouvernance. 
Mais quelle gouvernance ? 
A quel niveau d’abord ?
S’agira t’il de laisser d’abord et avant tout agir les collectivités territoriales, et bientôt les métropoles qui ont des compétences en matière diplomatique ? 
 L’enjeu est important et relève d’abord des compétences régaliennes des Etats, à commencer par la défense mais aussi la coopération multilatérale. 
Dans un tel contexte il est important de raviver la politique de voisinage dans sa dimension méridionale, rendre plus parent et plus médiatisé le dialogue 5+5, et faire de cette plate forme autre chose qu’un simple lieu de débat.
Il faut aussi résoudre le problème du choix entre l’Espagne et la France comme centre de gouvernance. 
De par sa position centrale son héritage grec, Marseille serait la ville toute trouvée pour cela métropolisation aidant, cela aiderait sur le plan de l’aménagement du territoire à mettre en place ce rééquilibrage tant souhaité entre la ville centrale du Nord Paris, et la ville centrale du sud, Marseille, c’était le but ailleurs de la décentralisation tant souhaitée et menée par Gaston Defferre.
Etant donne la position privilégié de la France, 
Il faut d’abord résoudre certaines rancoeurs. On peut se demander si le choix de Barcelone n’est pas le reflet devant les non revendications marseillaises, à l’époque de sa création, d’une ignorance volontaire des problématiques qui continent a diviser la France et l’Algerie.
Résoudre ce problème dans une optique de coopération et d’entente, de réconciliation serait ainsi le point crucial d’un maintien de la France parmi les puissances qui comptent sur un plan géopolitique mondial. 
Chose qu’elle ne saurait maintenir à long terme, en se confrontant uniquement aux grandes puissances économiques situées au Nord ou sur son flanc est.
Sans aller jusque a une défense européenne trop privatrice des souverainetés des Etats en matière militaire, nous devrions néanmoins mettre en place des moyens de mutualisation sur le plan nucléaire et créer une vraie coopération.
Il faut garder les accords bilatéraux comme France-Royaume uni, et laisser chacun garder sa souveraineté sans occulter ce qui se fait en commun c’est a dire bien en définir les points. 
Ce serait renouer avec la CED des années 50 sans reprendre le plan Monnet dans toute son ampleur, pour éviter de se retrouver sous l’égide de l’Otan dans une défense européenne qui serait atlantique.
Par ailleurs il faudrait multiplier les initiatives au sein de l’OSCE, seule entité supranationale suffisamment étendue en nombre de pays membres pour espérer obtenir des accords de paix à long terme au dessus des intérêts des pays ou des groupes de pays.
L’enjeu Chypriote est important : le nord reste turc avec ses enjeux aux frontières qui sont cruciaux (voir problématiques kurdes),  les troubles liés a la Russie persistent. 

Le sud est européen depuis 2004, même sil ne fait pas partie des accords de Schengen. L’ensemble géographique est situé a proximité des Balkans une autre zone européenne qui a toujours été turbulente.
Noura Mebtouche.