Nous sommes situés actuellement à une période cruciale de l'histoire, un "passage" qui devrait se refermer si nous n'y prenons pas garde. D'où l'importance de définir un progressisme qui se voudrait un nouveau référent valable pour tous les partis politiques fidèles au respect de la seule Voie possible : l'Ethique (La Voie du "Dao" le "Dan", selon Sun Tzu).
Par Noura Mebtouche.
Sur la scène politique française actuelle se dessinerait aujourd'hui la chose suivante : des partis politiques de gauche tombes en désuétude et laisses de côte ne sachant pas s’organiser dans une force commune et empêtrés dans le poids de leur histoire, avec de l’autre côté, des forces occultes et populistes cherchant a s’emparer du pouvoir.
Il ne resterait plus sur la scène politique française, que la force républicaine (soit les républicains), opposée aux En Marche pour constituer un semblant de nouvelle alternative politique censée représenter la seule opposition politique cohérente, soit la seule ayant la capacité a être représentative d’une nouvelle opposition censée rendre hommage à la fois a l’histoire politique française et à un futur qui se voudrait réjouissant, car pris en main par une nouvelle élite politique plus moderne.
D’un côté on aurait les représentants de l’ancienne frange gaulliste , de l’autre ceux d’une force progressiste qui reste encore a définir.
De la dépendrait l’avenir de notre Nation.
Les premiers chercheraient a renouer avec l’idée d’une république française fidèle aux principes gaullistes mis en place depuis 58, puis tombés en désuétude.
Les seconds à définir de manière encore quelque peu confuse ce que c’est que le progressisme, en réussissant le difficile pari de dépasser le modèle gaulliste tout en y restant quand même fidèles, et, et c’est là que réside la difficulté principale : celle de mettre en place une notion de progrès qui ne tomberait pas dans les rivages d’un européanisme convaincu et aveugle, ni (et c’est là le gouffre dans lequel nous menaçons de tomber) dans une légitimation du niveau visage que prend aujourd’hui le capitalisme pour perdurer malgré son évident échec.
Nous nous situerions ainsi aux prières d’une période historique sans précédent, marchant sur un fil, entre le danger (reconnu officiellement par le groupe en marche et son président) du fascisme à l’échelle européenne, et celui d’une technocratie rendant toute tentative du politique d’émerger.
Ce serait la fin du politique et le début d’une ère nouvelle gouvernée par "Panem et Circenses", sans réel sens.
Ce serait la porte ouverte à des forme de culturalisme diverses qui ne seraient plus reliées les unes aux autres mais donneraient l’apparence de l’ouverture et de la démocratie.
Or, le culturalisme aboutit à une forme pervertie de la pensée, il fonctionne par petits morceaux.
La pensée ne se développe bien que lorsqu’elle est sans contraintes et est capable de relier les choses les unes aux autres.
C’est ce à quoi nous appelle l’évolution de nos civilisations, à l’heure d’une mondialisation heures rendue possible par l’évolution de la technique.
Il serait dommage que cette dernière prenne le pas sur l’évolution et la civilisation.
Mais qu’est ce au juste que le politique ?
C’et au coeur des pires moments de l’Histoire que le Politique paradoxalement prend le dessus.
A chaque moment de l’histoire où il est quelque peu négligé sous une apparence de bien vivre, il disparait pour malheureusement ne renaître chaque fois, que d’une manière quelque peu pervertie , atténuée dirions-nous.
Ce dernier trouve son apogée en Grèce avec Aristote, lequel puise lui même sa pensée dans les savoirs et pratiques anciennes, des pratiques qui font appel au premier code juridique écrit : le code Hammourabi.
Soit le respect du Droit comme premier référent.
Les principes du Politique chez Aristote sont simples.
Tout commence par l’éthique.
Dans l’"Ethique à Nicomaque" il définit les principe d’un bon gouvernement : le juste milieu la Vertu, celle qui amène au bonheur de tous. On le retrouve par empale dans les objectifs du développement durable mis à jour dans le cadre du développement durable. Ceux-ci s’inspirent des objectifs millénaires du développement , la «notion de « bonne gouvernance « en fait partie. Donc, Aristote ne commence pas par l’économique.
Il pose d'abord les principes de l’Ethique, que nous retrouvons dans le droit et d’abord les Constitutions, mais également dans le droit européen et international.
De là découlent tout naturellement les deux autres livres : le Politique et l’Economique qui sont les deux versants d’un gouvernement efficace.
Donc, on le voit, pour revenir au politique il faut éviter que l’économique ne soit l’unique objectif ni que les décisions de nature politique soient conditionnées uniquement par l’économique.
Ainsi, en 1945, le conseil national de la résistance a t’il su rédiger un programme qui correspondait à ce critère. L'économique et le politique (social) obéissent à une règle d'ensemble simple et les relie, qui est l'Ethique.
Aujourd’hui que le monde est menacé par les fascismes en tous genres, nous devons de revenir au Politique au dessus des Partis.
C’est à dire que nous devons mettre de côté les divergences d’esprits et d’histoire de nos partis politiques et de nos courants de pensée
C’est une belle occasion en France, pour redéfinir notre paysage politique français et inciter chacun à retrouver le sens de la République.
C’est justement au Président de la République, de jouer ce rôle là.
Les constituants de 1958 ont très bien défini le rôle de la présidence; alors même que sous les troisième et quatrième république elle était quelque peu effacée.
Il devient celui qui fédère au dessus des Partis politiques. Il se doit donc de ne négliger aucune faction plutôt qu’une autre, et mettre en place, notamment pour les prochaines élections européennes, municipales et futures présidentielles, ce que la République française n’a connu que de manière très brève après 45 d’abord sous la quatrième puis la cinquième république, une forme d’Union Sacrée moderne, ou de Grande Fraternité pour reprendre l’un des trois termes de la devise républicaine.
Ce rôle là est crucial, il ne saurait appartenir à aucun parti politique à aucun mouvement en particulier, mais se doit de rassembler toutes les forces vives de la Nation dans l’adversité contre la menace fasciste qu’a suscité le vide technocratique mis en place progressivement par la construction d’une Europe qui s’est faite en niant la réalité : celle des Nations et des souverainetés.
Sur ce nouvel échiquier censé renouveler la classe politique française : chaque parti politique à sa place, sauf bien sûr ceux qui assoient leur pouvoir sur des idéologies désuètes au XXIème siècle en cherchant à récupérer une historicité mal interprétée et mal comprise pour justifier une fermeture des Nations chacune de leur côté sur elles même.
Car l’Europe a toutes ses raisons d’être, de la même façon que l’Asie ou l’Afrique au même titre, mais elle ne saurait se résumer à la chose économique gouvernée par les grandes puissances financières et multinationales.
Si nous attendons la prochaine crise financière et monétaire ce sera trop tard. Si nous laissons les forces d’extrême-droite prendre le pouvoir en Europe, nous assisterons à un retour en arrière avec le goût de l’amère impression d’avoir raté le tournant positif que nous offrait l’histoire presque sur un plateau.
Or, nous sommes à ce tournant de l’histoire, et il est peut être déjà trop tard pour nous réveiller à temps.
Observons le paysage politique français actuel :
Les deux grands groupes politiques qui ont monopolisé depuis 1958 la vie politique française sont aujourd’hui discrédités. Chez le Républicains, on se reconstruit, avec une chance inespérée, celle de cet héritage gaullien qui est encore bien loin. Pour pouvoir se reposer sur lui, il reste à démythifier le personnage et le courant qui va avec, quelque peu enjolivé par la victoire de 1945 et le règlement de la question algérienne.
Mais cette dernière est elle vraiment un succès ?
Il s’agirait plutôt d’un échec puisqu’à l’heure qu’il est aujourd’hui, nous n’avons pas encore éteint les veilles rancunes, afin de faire du neuf sur du vieux.
L’occasion très opportune de faire une Union méditerranéenne équivalente à l’Union européenne en importance n’a pas été saisie alors qu’elle aurait pu avoir pour centre et acteur, la France et ses relations privilégiées avec l’Algérie.
L’occasion d’atténuer bien des rancœurs et bien des violences.
Qu’est ce que mai 68 ? Une tentative de l’actuelle mondialisation économique et sa tendance capitaliste à jeter le trouble dans la vie politique français afin de faire partir le Général de Gaulle qui projetait de pouvoir enfin (car il raisonnait à long terme), mettre e place le programme du CNR dans son élément le plus positif pour l’économie française : la participation dans l’entreprise.
Et ce courant culturel, ce « mai 68 » a fait le jeu des forces dites de gauche lesquelles sans le savoir sous couvert de « progressisme » ont fait le jeu du capitalisme se retrouvant dès 1981, acculées, forcées d’obtempérer, en se pliant au grand plan projeté par quelques technocrates notamment rhénans de la future Union économique et monétaire.
Combien se sont laissés endormir !
Il faut donc bien définir d’emblée ce qu’est le progressisme afin de ne pas tomber sous les apparences trompeuses que laisse entrevoir l’image brillante de quelques têtes bien faites en apparence, qui souvent camouflent les pires desseins.
Nous avons comme guide, la chance d’avoir les trois mots de la devise républicaine à l’esprit : Liberté, Egalité, Fraternité.
Quant au progressisme que le nouveau mouvement présidentiel cherche à définir afin de définir sa ligne de conduite, ce qui et tout à fait louable, ce dernier se doit de revêtir de multiples facettes.
Ce n’est pas seulement un progressisme culturel, c’est d’abord un progressisme social et économique.
Social, nous en avons pris le pli (avec néanmoins des retour en arrière), lorsque la loi sur les trente cinq heures a été votée.
On le comprend : la valeur travail est socialement une valeur moins centrale aujourd’hui, on lui préfère celui d’activité.
Economique : tous les partis politiques d’aujourd’hui le reconnaissent devant l’échec du retour à la croissance comme unique facteur d’emploi, il s’agit comme enjeu de multiplier les opportunités en mettant en place une Ethique de l’entreprise sur le plan environnemental et sociétal, et en privilégiant les petites entreprises par rapport aux grandes, enfin, en donnant l’opportunité de réguler la consommation et la sphère productive en privilégiant la qualité et le savoir-faire français.
Ce qui ne signifie pas qu’on se prive des produits étrangers mais l’entrée de ces derniers doit fonctionner sur les même critères.
La force des choses nous conduit à adopter peu à peu les même schémas de pensée.
Ainsi, la commission économique du PCF développe t’elle aujourd’hui des idées très progressistes sur le plan du développement des entreprises et non plus archaïques.
Le programme qui en est issu mérite d'être pris en compte.
De même, beaucoup d’anciens membres du parti socialiste ont recrée de leur côté des mouvements politiques qui se fondent sur cette nouvelle conception de l’économie, plus intelligente car ne fonctionnant plus à l’idéologie.
Il y a bien ici une forme de pragmatisme éclairé qui se met en place.
Il serait dommage que nous passions à côté.
Peu à peu le clivage gauche droite qui opposait les protecteurs de l’Offre à ceux de la Demande s’efface.
C’est sur cette base là dont fait partie la contrainte environnementale (qui est aussi un bien car source de richesses), que peut fonctionner la « Grande Fraternité » dont nous parlions tout à l’heure.
Il y aurait ainsi une chance, peut-être, de voir la République française devenir plus forte grâce à une coalition menée par l’ensemble des partis politiques au dessus des partis que le président de la République favoriserait.
Enfin, le vrai progressisme, c’est d’abord et avant tout l’individu, celui que Norbert Elias met en évidence dans « la société des individus », ouvrage où on voit évoluer l’individu dans nos sociétés depuis la deuxième guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui.
Allons nous encore une fois passer à côté ?
L’enjeu est d’envergure civilisationnelle.
Il est en tous cas « bien au dessus des Partis ».
Ainsi dans son livre récent : "le couple franco-allemand n'existe pas" Coralie Delaume évoque t'elle l'idée d'un retour au plan Fouchet du Général De Gaulle. Une nouvelle structure européenne dont nous serions initiateurs ? Peut-être une façon de renouer avec une France dans la bonne voie.
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