dimanche 31 mai 2020

Renault, l'après-confinement et les SCOP.

Renault, l'après-confinement et les SCOP.


Par Noura Mebtouche.



La question du déconfinement qui se pose pour chacun d’entre nous est doublement cruciale pour les autorités. 
Non seulement ces dernières doivent organiser dans les conditions les plus efficaces possible la réouverture des établissements ainsi que la question des rassemblements et des transports et déplacements tout en veillant à la sécurité des personnes, mais elles doivent également se résoudre à reconsidérer le fonctionnement économique français en tenant compte des nouvelles données qui sont apparues pendant le confinement. 
Le paiement du chômage partiel pour la majorité des salariés qui ont été pendant ces deux mois et demi en situation de confinement obligatoire a bien été prise en charge par l’Etat. 
Mais aujourd’hui que l’activité reprend, il va falloir prendre en compte la situation de milliers d’entreprises qui doivent fermer leurs portes. 
Il s’agit principalement des petites et moyennes entreprises. 
Or, on ne le répétera jamais suffisamment, celles-ci sont le fondement même de notre économie et devraient être la priorité de notre politique industrielle.
Or, voilà que certaines grandes entreprises menacent aujourd’hui de fermer certains de leurs sites. On pense notamment aux entreprise Renault dans lesquelles l’Etat a un certain pourcentage de parts, et qui ont modifié récemment leurs vues politiques. 
Ainsi : « Sur les 14 sites industriels en France, « un seul site à l’horizon 2022 » sera fermé, celui de Choisy-le-Roy, qui emploie 260 personnes, a assuré le président du groupe, Jean-Dominique Sénard, lors d’une conférence de presse. 
Son activité de recyclage de pièces sera transférée vers l’usine de Flins dans les Yvelines. Ce site qui compte actuellement 2600 salariés, sera reconverti après l’arrêt de son activité de production automobile, à la fin de la Zoe (petite voiture électrique), après 2024.
Le groupe va lancer une revue stratégique pour la fonderie située à Caudan dans le Morbihan. Mais le site qui emploie 400 personnes ne devrait pas fermer ont assuré la direction du site et la CGT à l’issue d’un CSE extraordinaire ce vendredi. « Nous allons travailler avec la Bretagne pour réfléchir à l’avenir du site a affirmé pour sa part le président de Renault. Même chose pour l’usine de Dieppe qui emploie aussi près de 400 personnes, le groupe indique ouvrir « une réflexion sur la reconversion de lusine , à la fin de la production de l’Alpine A110 ». Le site normand « ne produit pas suffisamment de véhicules pour considérer un avenir dans la totale sérénité » selon M.Senard.
La fusion des sites de Doaui et Maubeuge dans le Nord est envisagée pour créer un centre d’excellence des véhicules électriques . La production des utilitaires électriques Kangoo devrait cependant être transférée à Douai qui héritera d’une nouvelle plateforme. Cette usine qui produit les modèles Espace, Scénic et Talisman, utilise actuellement moins d’u quart de ses capacités. En dehors de cela, Renault envisage certaines modifications dans ses usines à l’internationale (Maroc, Roumanie, Corée du sud, Turquie). La mise en oeuvre du plan coûte 1,2 milliards d’euros pour environ 2,15 milliards d’économie annuelle sur ses coûts fixes. ». 
(propos tiré de l’Union « Renault tranche dans le vif », 30 mai 2020.).
La condition des usines Renault à l’étranger ne fait pas notre propos ici, mais nous devons néanmoins spécifier que en dehors du fait que Renault fasse de gros 
efforts pour ne pas délocaliser l’ensemble de ses sites, l’usine reste néanmoins sur le point de mettre au chômage quelques 260 personnes sur le site du Val de Marne.
Or, si on reprend les différentes idées émises ces dernières années par la société civile (qui devrait compter dans le jeu démocratique et politique), on ne peut s’empêcher de penser que le gouvernement raterait si il ne prenait pas son courage à deux mains ici, une opportunité incontestable, d’être lui même à l’initiative d’une reprise en main de son usine par les salariés. 
Il suffirait que le gouvernement et notamment le premier ministre décide d’imposer à Renault au nom des aides qui lui ont été accordées depuis de décennies et des parts qu’il détient sur son capital, le don gratuit et symbolique aux 260 salariés de leur outil de production et des bâtiments présents sur ce site. 
Venant d’une entreprise historique comme Renault, ce serait de bon augure.
En ce qui concerne fait le potentiel technique, je veux dire les savoir-faire, ce sont les salariés qui les détiennent et il serait dommage que ce capital se dilue en obligeant les salariés à aller travailler chez Mac Donald’s ou Pimkie. 
Cela aussi fait partie de la politique promotionnelle de Renault.
Il faudrait créer une SCOP à l’initiative du gouvernement à titre d’expérimentation (loi   constitutionnelle de 2003 portant révision de la constitution et introduisant la possibilité en national comme en local de mettre en place de projets expérimentaux pendant trois ans reconductibles pour deux ans en cas de succès positif (articles 37-1 et 72-4, constitution française)). Cela à l'image de la proposition de loi du parti communiste français "Entreprises et territoire".
Nul doute que la conduite d’une nouvelle entreprise spécialisée dans le recyclage automobile en Val de Marne aurait du succès, même si elle n’est pas menée par un grand nom.
Cela permettrait d’abord de cautionner de manière plus évidente ce type de projet, cela remontrait la côte quelque peu malmenée par des erreurs de gestion dans la crise du Covid 19, des pouvoirs publics, cela redonnerait de l’optimisme aux 360 salariés pour ceux qui l’acceptent,  et leur donnerait l’opportunité de se servir du capital humain développé par l’expérience et la formation dans leur site Renault, dans le cadre d’un nouveau projet qui cette fois ci leur appartiendrait.

Enfin, l’Etat dont le président a récemment rendu hommage au Général de Gaulle  renouerait ainsi avec sa vraie nature esquissée par le Général de Gaulle dans les années 60 visant à privilégier sa propre vision des politiques industrielles, de territoire, conformément au programme du CNR avec une participation salariale accrue dans les instances de pouvoir, mais aussi dans le fonctionnement et le capital des entreprises.
Renault donnerait ainsi, l’exemple, les autres grandes entreprises en voie de restructuration devraient suivre,  dans une logique d’entreprise éthique et citoyenne qui rend au territoire ce qu’il lui a donné. C’est aussi une question de dignité.


Recyclage val de marne des débouches pourraient même embaucher.

vendredi 15 mai 2020

Un article sur la nécessité maintenant de Vérité.


Amnesty, RSF, Plenel et leurs médias, en ligne de bataille sous l’étendard "liberté d’expression" !

Contribution | 09 Mai 2020 | 14:40
Par Amar Djerrad
Amnesty international a diffusé une vidéo intitulée «des journalistes du monde entier appellent à la libération de K. Drareni » dans laquelle apparaissent des personnes «exigeant, sans conditions», chacun dans sa langue, sa libération « immédiate » tout en fustigeant les autorités algériennes !
Les autorités justifient cela par «des faits graves condamnables par la loi», Amnesty et RSF considèrent qu’elle est « illégale, touchant la libre d’expression».
Sous cette vidéo, des internautes ont exprimé leur point de vue, plutôt en faveur des autorités algériennes ! Ce qui n’a pas plu à «Amnesty international» qui a décidé de «désactiver» carrément les commentaires. 
Ces journalistes qui se sont prêtés à cette mascarade sont-ils au fait de la situation ? Connaissent-ils le dossier avant de s’engager ? Savent-ils que cette action, en faveur d’une seule personne, est impertinemment sélective ? Sont-ils informés qu’il y a 4 ou 5 autres que leurs soutiens classent aussi dans la même case « liberté d’expression » ? En se focalisant de façon aussi discriminatoire sur une seule personne, avec un tel chahut, n’ont-ils pas d’autres visées que ce prétexte de «liberté d’expression ? Est-ce des personnes «choisies» à l’image de «l’émigration choisie» selon l’utilité ? Cela suscite curiosité, non ?
Cette vidéo s’ouvre avec Edwy Plenel et se ferme avec Edwy Plenel ! Ils disent «du monde entier» alors que l’on devine qu’ils résident en Europe en particulier en France ! Parmi les intervenants on trouve entre la France l’Italie et l’Espagne, des africains du Soudan, du Tchad, du Togo, du Niger, de Sierra Léone, du Zimbabwe et des arabes de Jordanie, de Bahreïn, du Maroc, des Algériens de France, un argentin et deux Coréens du sud ! En tout « 24 » personnes au lieu de 29, car 5 sont en double ! Il y a donc tripatouillage !
Une «action-cinéma», criée dans la langue de chacun, montée certainement « en laboratoire » par Plenel et ses amis pour lui donner un semblant de «réaction internationale» !
Ils interviennent pour tenter de faire libérer, par des pressions sur la justice et sur les autorités et non par la force de la justice ?
En agissant avec ce mépris, ils se prennent pour quels néo-colons de «républiques» liges pour «exiger immédiatement et sans conditions» sans passer par la justice en conformité avec les lois algériennes et internationales ! Sont-ils aussi forts qu’ils ne le croient, sachant qu’aucun pays au monde «démocratique», «totalitaire» ou «despotique» ne cède à ce genre de pression outrageante quelle que soit la conséquence ! L’Algérie est un pays indépendant, avec une justice souveraine et ce n’est pas un quidam comme Plenel et une poignée de suivistes insolents qui vont changer son processus historique ! Elle est connue pour n’avoir jamais cédé à aucun chantage et aucune des pressions quelles qu'elles soient !
Qu’ils se renseignent, avant d’acquiescer, sur les douteuses accointances d’Edwy Plenel, d’Amnesty et de RSF avec les lobbies politico-financiers ! Ils ont cédé naïvement parce que des «patrons» l’ont exigé ! Ils acceptent de mentir parce qu’ils ne sont pas libre de leurs écrits, de leur signature et même de leur visage qu’ils prêtent à la caméra ! Ils s’affichent «voix de patrons et de meneurs » qu’ils ne connaissent certainement pas ! En fait, un piètre jeu de rôle d’un groupuscule dérouté, une tromperie pour mieux cacher de crasses intentions !
Nous ne sommes pas là, bien-sûr, pour juger ou donner notre avis sur des faits qui relèvent des compétences de la justice, mais de dévoiler au travers de ces ingérences, dissimulations et combines d’autres desseins malsains loin de cette « liberté d’expression » qui n’est qu’un faux semblant pour mieux duper!
Toutes les personnes, de n’importe quel pays, mises en examen, répondent elles-mêmes, ou par leurs avocats, des faits dont elles sont incriminées en présentant les arguments et preuves appropriés pour prouver leur innocence. Elles ont les moyens, l’intelligence et les lois de leur pays ! Elles n'ont aucunement besoin de ce genre de «pseudo-justiciers», mal inspirés !
Quand on observe leurs manières d’intervenir effrontées, pernicieuses et vexantes, il ne faut pas s’étonner de l’échec assuré et des réactions accablantes souvent tranchantes sur les réseaux sociaux qui ne lésinent pas sur les détails à cause précisément de ces milieux qui prétendent rendre justice eux-mêmes par sentiment de mépris plein d’arrogance ! Edwy Plenel est de ces milieux ! Il apparaît meneur chargé de cette propagande ; sûrement non sans contrepartie ! Combien de fois ces mêmes milieux ont contribué à des stratégies de « printanisation » pour déstabiliser des pays et l’Algérie reste un objectif ! Les services de sécurité algériens ne cessaient de mettre en garde sur des « incursions » dans le « hirak » afin de l’instrumentaliser pour y introduire d’autres revendications afin de le dévier vers la « printanisation » de l’Algérie ! Allez savoir avec qui et comment si ce n'est par la justice qui instruit à charge et à décharge !
Les Algériens ont appris que quand il y a des «campagnes», initiées depuis l’étranger, c’est qu’il y a tromperie ! Elles viennent dans le sillage des actions organisées hors ou en Algérie sous forme de pétitions, communiquées par des journalistes ou des «collectifs de défense» sachant bien que les choses se passent dans les tribunaux ! Cela reste des actions algériennes légales, se déroulant en Algérie et entrant dans le principe de la liberté d’expression et de pensée ! 
Ces «journalistes» de la vidéo se sont ingérés, sur commande, dans une affaire de justice d’un pays souverain ! Il n’est pas normal que l’on veuille prétendre aider quelqu’un, poursuivi en  justice, en utilisant des qualificatifs vexants envers les gouvernants et la Justice comme «relâcher immédiatement», «sans conditions», «pouvoir illégitime», «digne des dictatures» et autres !  Est-ce des choses raisonnables, sages et «diplomatiques» qui aident ou incitent à la clémence, si elle était possible ? Ces «milieux» et «organismes» sont en fait des fossoyeurs qui accablent plus qu’ils n’assistent ! Ils vivent aux dépens, du malheur, de ceux qu'ils manipulent, en faisant en sorte que leur malheur dure le plus tard possible !
Enfin, tout cela entre bien dans ces stratégies revues et corrigées, selon les opportunités, hostiles à l’Algérie depuis toujours visant à en faire une contrée vassale utile à l’exemple de ce que l’on appelle indignement «républiques bananières». Ce qu’elle ne deviendra jamais au vu de son Histoire et de sa culture !
Il faut retenir que ces prétendants «justiciers» de pacotille n’ont jamais aidé, assisté et apporté quoi que ce soit d’utile et d’honorable à qui que ce soit. Ils vivent du malheur des autres par opportunisme si ce n’est pas eux qui le suscitent !
Le salut est dans la justice par l’application rigoureuses des lois et non dans leurs négligences ou défiances que souhaitent les provocateurs et manipulateurs ! Alors laissons donc la justice suivre son cours ! Elle le fera en son âme et conscience en conformité avec la loi et son esprit ! Toutes autres actions, qui sortent de la légalité ou de la raison, agitées et tapageuses, n’auront aucun impact !

 Amar Djerrad

samedi 9 mai 2020

Après le dernier cycle.

 Après le dernier cycle.


Par Noura Mebtouche.

Nous en avons déjà beaucoup parlé (c’est difficile de revenir sans cesse sur les même choses) mais l’enjeu est crucial , surtout en cette fin de confinement, consistant à envisager une nouvelle forme de mondialisation économique qui élimine d'elle même naturellement , comme structures non efficientes, les multinationales.
Il faut bien garder à l’esprit aujourd’hui, que l’on ne peut pas confondre la notion de multinationale et celle d’internationale. 
La première, fait référence à ces monstres, que sont ces grandes entités formées de créations juridiques qui n’ont aucune essence, n’ayant ni famille ni patrie, et oeuvrent activement à couvrir l’ensemble des territoires par continent, en envahissant et en maintenant leurs monopoles ou souvent oligopoles, sur les marchés.
 Si quelqu’un voit un côté positif dans le fait que cette grande fraternité entre les peuples puisse se jouer dans une bouteille de coca-cola ou le dernier téléphone mobile sorti sur le marché... 
Quoique…téléphoner à sa famille quand on est loin n’est pas critiquable. mais on a pas besoin de changer de téléphone tous les six mois pour cela.
En ce jour du 11 mai 2020, jour officiel de la fin du confinement en France, il est temps, de faire un retour sur soi, nous tous, chacun que nous sommes…
Sans entrer dans le détail de la théorie économique : comprendre ce que signifie le terme « cycle économique de type Kondratieff » n’est pas difficile. 
Ces cycles, d’une durée de cinquante ans, et plus (plus de 10 ans pour celui dont nous allons presque sortir), ne sont pas voués à se renouveler sans cesse. 
On peut mettre fin aux cycles. 
C’est pourquoi nous avons appelé cet article « après le dernier cycle »
Un titre qui sonne un peu comme une série télévisée, ou un de ces films de science-fiction qui cherchent à imaginer ce que sera le monde de demain et nous plonger ainsi dans une forme d’hystérie collective.
Les économistes divergent au sujet de la datation même des cycles. 
Pas étonnant, la notion de cycle Kondrattieff est en elle même arbitraire et laisse la porte ouverte à toutes les interprétations possible et imaginables. Ainsi, certains pensent que 1990 est le début d’un nouveau cycle Kondratieff, tandis que d’autres, comme Yves Dimicoli (commission économique du parti communiste français, collaborateur à la revue "économie et politique") annoncent la date de début 2020.
C’est dire si les composantes et déterminismes à prendre en compte sont arbitraires. D’ailleurs, Yves Dimicoli  lui- même, énonce la possibilité d’une périodicité de 60 ans plutôt que 50.
Partisans de notre côté, d’une adaptation des théories de Nicolas Kondratieff à la conjoncture sur périodicité étendue comprenant les évolutions en matière de progrès technique, mais également en matière géopolitique et sociétale (les valeurs), je met en avant l’idée d’une possibilité de cycles Kondratieff de plus de 50 ans allant pour le dernier, celui dont nous sommes concernés jusqu’à 70 ans. Cela nous permet de le faire commencer en 1950. Ce cycle est marqué par une histoire et est ponctué de périodes de crises qui n’excluent pas la conformité aux autres cycles (Juglar et Kitchin). Il est ponctué de crises qui annoncent toutes son futur déclin. 
Mais ce qui le caractérise avant tout et dès le départ, c’est de puiser son essor et son envol dans le fameux plan Marshall, soit l’aide américaine. Je pense que c’est sur cette dernière indication que nous devons faire reposer toute notre inquiétude quant à l’avenir de notre système économique. Si pour les gens comme Yves Dimicoli, ce nouveau cycle qui va bientôt commencer est celui d’un nouvel espoir qui s’annonce, avec la perspective d’une remise en question du système actuel  reposant sur le capitalisme, pour d’autres, et ceux là n’attendent pas le grand soir, mais allongent délibérément l’argent du profit des multinationales pour faire de l’anticipation auto-réalisatrice (la spécialité des hommes du milieu des firmes aussi bien en matière de marchés financiers que monétaires ou d’économie réelle).
Et c’est ce qu‘ils font en ce moment en envisageant d'organiser une aide encore une fois venue des Etats-Unis pour alimenter nos économies européennes malmenées afin de relancer un nouveau cycle qui soit sous leur égide.
La perspective de ce fameux grand soir, avec celle de voir les multinationales disparaitre nous échapperait alors complètement.

Oui mais voilà, comment aurait-on pu imaginer un seul instant, que même dans nos rêves les plus fous, nous allions être confinés et obligés de porter des masques (qui n’existent pas) pendant un temps aussi long, pendant qu’autour de nous, dans un hypothétique brouillard, mouraient les uns après les autres les victimes du virus, et cela, à l’échelle planétaire.
De quoi imaginer un bon scénario, non ?
Ce titre « après le dernier cycle » sonne comme une lueur d’espoir de voir se coïncider sur les échelons politiques, économiques, sociaux et historiques, le début d’un moment important de notre histoire où nous aurions la main sur l’ensemble des rouages de notre société sans exception.

Là où on nous autorise à sortir un 11 mai, de manière complètement arbitraire, comme pour mieux nous rappeler l’interprétation qui va dans le sens de la fatalité de cette sortie, comme pour mieux nous avertir que nous allions subir nous aussi les 11 stations du chemin de croix avant de nous faire crucifier.

Voici ce que nous proposent les multinationales : un monde désabusé, désenchanté, et désespéré (ce qui va avec les trois D de désintermédiation, décloisonnement et déréglementation  bancaire) dont notre économie souffre encore, et où le seul projet de société que l’on nous propose, est un suicide collectif. 
Monté et mené à bien par des fanatiques hypnotisés, n’ayant aucune humanité et mégalomanes au point de croire qu’il relevait de leur mission que d’emmener l’humanité toute entière sur le chemin d’une rédemption toute factice juste avant le grand saut final, ce projet risque bien d’en générer d’autres. Son principal outil et vecteur de transmission outre les sectes : les multinationales. uniformes, fabriquant des produits à grande échelle qui se ressemblent tous , segmentant les marchés pour profiter de la main d’oeuvre pas chère des pays les plus en difficulté, sans aucune éthique.

On est loin alors, d’une internationale qui sonnerait le glas des prises illégales d’intérêt et des injustices sociales au profit de valeurs comme fraternité et éthique.
Multinationale ou internationale ?
Encore faut-il que chacun comprenne la différence entre les deux notions. Toutes les deux ont le même âge. Mais des histoires différentes, qui se recoupent avec une historicité différente, reposant sur le même phénomène de production à grande échelle. 
La première nous évoque ces grandes entreprises du capitalisme naissant qui se sont développées et ont doté notre pays d’infrastructures tout au long du XIX ème siècle, plongeant leurs racines dans la base : le colbertisme et son génie manufacturier. Voici pour notre héritage industriel.
Le deuxième plonge les siennes dans l’histoire des mouvements ouvriers, et des peuples en lutte, pour d’abord se pourvoir en biens et services élémentaires et défendre leurs droits face à la machine écrasante du capitalisme.

Pourtant, les deux termes riment et vont ensemble. On les confond, il est facile.de les confondre.
Là où certains cherchent à mettre en place une internationale fâchiste en Europe (Souvenez vous : c’était en février 2020, ils se sont réunis à Rome), d'autres se prennent à rêver, à rêver seulement d'une vraie Internationale fraternelle et laïque. 
Il faudrait pour que ceux soit celle-ci qui gagne, trouver le chaînon ou élément manquant qui la rendrait forte et incontournable, rendant ainsi le fâchisme et le réseau actuel d'économie mondialisé (ils vont d'ailleurs de pair) dérisoires et complètement incongrus. Il y a là une perspective historique profonde qui nous rappelle cette fameuse "fissure du Christ" dont parlait Kotoko Sushui, le fameux anarchiste libertaire, en prison pour caractériser le fossé entre le peuple et les moyens de production.

Les deux mondes (ceux des gens et des multinationales, les chinois parlent de trois mondes, le troisième étant celui des « gens »), se rapprochent et ont des points communs. 
Oui mais voilà : ils divisent, hérissent les uns contre les autres, et font reposer le mouvement social sur la lutte et l’adversité, hors du champ de la coopération, une valeur qui est contemporaine.
Nous devons pour mettre fin à ce cycle incessant bien connaitre les caractéristiques de la multinationale. Celle ci est parfois camouflée, on ne la reconnait pas tout de suite, comme lorsque une moyenne entreprise montée par un citoyen français de la diaspora va s’installer pour mettre en place des énergies renouvelables en Afrique avec dans son capital 50 % des parts à Total. On comprend ici la stratégie de cet éternel capitalisme qui n’en finit plus de se renouveler, sans cesse et est capable, comme les héros démiurges des légendes grecques, à changer de forme.

Pour mieux connaitre notre ennemi souvent camouflé il faut tenir compte de ceci :

- les cinq caractéristiques de la multinationale :
-Sa taille (en capital, en filiales).
-Les délocalisations. (du point de vue du territoire en interne).
-La segmentation des marchés. (Du point de vue des territoires tous ensemble, elle fait de certains pays des éternels sous-traitants mal payés).
-Les paradis fiscaux et l’évasion fiscale.
-« Ni Dieu ni maitre » un paradigme différent de l’anarchiste. Le fait de n’avoir aucun référent culturel, aucune nationalité, aucune éthique, aucun objectif à long terme et de nature globalisante, la non-adéquation aux principes de l’efficience, aucune croyance ni religion, aucune limite, aucune accroche territoriale.

Pour mieux déjouer ses pièges il faut avoir en conscience ceci :

-Les cinq tactiques de la multinationale :
-L’obsolescence programmée.
-La filière inversée (J.K. Galbraith), la création de nouveaux besoins.
-Les fausses innovations de produit.
-Les sous-gamme.
-La reproduction du capital hors du circuit productif (sphère financière).
-Le contournement de la loi et des règlements.

Et enfin, pour en finir de manière définitive avec les multinationales, il faut utiliser les armes suivantes, via des politiques publiques, car il s’agit bien d’une guerre. et pour la mener à bien nous pouvons utiliser une stratégie formée de sept armes que sont une charte éthique de l’entreprise obligatoire pour toutes les entreprises qui évoluent sur le territoire français, l’obéissance à un cahier des charges environnemental, à un cahier des charges sociétal, une réforme des marchés publics censée favoriser la mise en place des groupements d’entreprises en coopération dans le conditionnement et l’achat de matériel pour les économies d’échelle et l’obligation de comprendre des petites et moyennes entreprises utilisant des matériaux éthiques et durables, une politique de commercialisation commençant obligatoirement par fonctionner par circuits de proximité, pour aller du local au global, avec le respect d’une clause de subsidiarité pour toutes les entreprises de territoire (1), la mise en place d’un contrôle des structures pour toutes les entreprises de toutes les tailles avec des schémas directeurs intercommunaux d’installation mis en place avec l’aide des conseils économiques et sociaux régionaux et enfin, une sélection des entreprises qui veulent vendre sur le territoire français en fonction de leur appartenance aux réseaux de production et de commercialisation de référence en provenance des pays qui ont manifesté les même accords en matière économique (un nouvel alignement monétaire entre pays d’Europe du Sud et de l’Est et autres pays les moins développés d’autres continents sur la base de taux de change faibles).
Il s’agit ici de développer chez nous la notion de citoyenneté de l’entreprise, une notion qui doit être valable aussi bien pour les personnes physiques et morales et qui doit embrasser les valeurs de la République.

Enfin, il faut exiger que soient respectés les principes suivants :
Les entreprises présentes sur le territoire :
-N’utilisent pas de produits polluants ou ayant des effets néfastes ou inconnus sur l'environnement ou les organismes. Chaque matière première est saine et utilisée avec parcimonie.
-Respectent l'environnement pendant le processus de production, celui de transformation et de commercialisation (y compris conditionnement).
-Respectent le rôle social que l'Etat a donné aux entreprises notamment en matière d'emploi, de créativité, de recherche-développement et de développement local sur le territoire, cet objectif passe avant ou disons plutôt qu'il coïncide avec leurs quête bien légitime de profit et dans ce sens, elles privilégient le territoire français (d'ailleurs nous remarquerons ici que tous nos calculs doivent se faire à partir du PIB et non pas du PNB français qui, lui, tient compte des productions françaises réalisées à l'étranger), mais pas de la cohorte d'aspects positifs que peut comporter la présence d'entreprises sur notre territoire notamment en matière d'emplois ou de développement des territoires, même s'il s'agit d'entreprises de nationalité étrangère. Nous ne tenons pas compte non plus du RNB puisque ce qui compte pour nous ici, c’est les processus de production et leurs fruits, la valeur-ajoutée, pas les revenus qui d'ailleurs ne sont pas consommés sur le territoire. Or, il s'agit ici de mettre en place des mesures d'ancrage territorial.
-Respectent le droit du travail français et européen (ce qui n'est pas toujours le cas des entreprises délocalisées et nous allons ainsi pouvoir faire la chasse aux entreprises délocalisées qui se servent de la législation des pays étrangers pour faire du profit).
-Respectent une déontologie stricte en matière de libre-concurrence (inspirée des critères de la concurrence pure et parfaite) et ne s'autorisent pas l'utilisation de procédures de production ou de mise sur le marché à caractère monopolistique même de manière détournée).
-Respectent dans la mesure du possible, une configuration dite de « petite taille » ou, pour les entreprises à économie d'échelle, de participation salariale active ou de coopérative, propre à favoriser la libre-concurrence, mais aussi la créativité. Elles sont le juste revers du réseau d'entreprises à caractère monopolistique et n'en font pas partie, même de manière détournée. Il faut bien cloisonner les deux mondes.
-Mettent en valeur les productions locales, les savoir-faire locaux. Savent mettre en valeur le patrimoine ainsi crée en matière de techniques, d'apprentissages de savoir-faire et le conserver.
-Favorisent la participation salariale active et ont (souvent) la forme de coopératives ou de petites entreprises.
-Favorisent dès que cela est possible, l'exportation sur des marchés courts, sans beaucoup d'intermédiaires avec des pays moins développés que le leur.


(1) Les circuits d'approvisionnement fonctionnent de bas en haut, on ne se pourvoit à l'extérieur (importations), que si le marché formé des productions fournies par les entreprises de proximité et les  marchés régionaux des autres territoires intérieurs n'est pas suffisant.