Pour une alliance du Sud.Par Noura Mebtouche.
Les rapports de la France avec les pays du Sud ont déjà largement été définis dans la partie 4 de mon projet de Constitution « l’Union méditerranéenne ». Le principe de coopération aussi.
La politique de coopération économique est détaillée dans les ouvrages « RIE, budget et fiscalité ». Celle du non-alignement monétaire dans l’ouvrage « le nouvel alignement monétaire ».
Il y a notamment lieu de continuer la politique européenne de voisinage. Avec l’Algerie, l’heure des discussions et de la mise en place des processus de guérison qui vont conduire a mettre en place de nouveaux paramètres dans la régulation des rapports est bienvenue. Le rapport Stora qui vise a ne pas se contenter d’excuses mais d’actions concrètes semble donner un bon point de départ a ce que tout le monde attend depuis longtemps.
La question de l’indemnisation des anciens combattants d’Afrique du Nord (39-45, guerre d’Algérie) se pose toujours. Un traité d’amitié franco-algérienne lancé sous Jacques Chirac, avait été abandonné sous Sarkozy.
Au sujet d’une future réconciliation entre France et Algérie, voir le livre « les ratonnades d’octobre « un meurtre collectif à Paris en 1961 » par Michel Lévine. 2011 et le processus de guérison des fractures internes à la société française évoqué dans la cinquième partie de ce projet de constitution « la Paix dans le Monde ».L’alliance du Sud prend des allures obligatoires de par les enjeux de paix qui se nouent à travers la place géopolitique que prend le sud de la France et de l’Europe en général. Dans ce cadre une Union méditerranéenne est un enjeu fondamental à construire pour demain, dans ce cadre la ville de Marseille mais aussi les autres villes du sud dont Montpellier sont importantes. Nous avons déjà largement développé cette thématique à travers plusieurs commentaires d’articles relatifs aux Unions. Dans mon projet de constitution, la notion de « pays « méditerranéens et européens est détaillée dans les commentaires réservés aux articles de la partie 4 « L’Europe et la Méditterrannée », Titre 2 : « de la construction de l’Europe des Pays ». Nous ne reviendrons pas ici dessus car le commentaire en est très exhaustif.
Nous ajouterons cependant ici le commentaire suivant :
Cela demande que l’Union méditerranéenne soit effective, et donc que des actes aient été accomplis en faveur de sa création effective. Cela s’accélère déjà avec la politique européenne de voisinage et les politiques commerciales et devrait s’accélérer pendant les dix années qui viennent après qu’une politique de non-alignement monétaire ait été mise en place, donc dans un contexte de remise à niveau des économies. Cette accélération qui doit intervenir dès maintenant, doit être effective car elle permet de contrebalancer l’Union européenne et son hégémonie dans cette région du monde. Par ailleurs, elle incite à la création d’une Union des Peuples africains libres (UPAL) sorte de nouvelle Union africaine, en contrebalancement aussi. L’émergence de grands ensemble géopolitiques tels que l’Union eurasiatique et l’Union Européenne, face à une Union Atlantique (et non transatlantique) qui pour l’instant se contente de lambeaux de tentatives d’hégémonie sous couverts de l’Otan sans réelle construction économique et monétaire (sous l’hégémonie du dollar fondée sur l’économie d’endettement) mais qui est forte de par son pouvoir financier et militaire ne sauraient se passer, pour un ordre mondial équilibré de l’Union des peuples africains libres c’est-à-dire une vraie Union des Etats africains, construite économiquement sur une base égalitaire (voir l’idée d’une nouvelle politique monétaire dans mes livres : « RIE, budget et fiscalité » et « Le nouvel alignement monétaire ».
L’Union Africaine que certains dirigeants ont malheureusement essayé de mettre en place malgré les obstacles mis à leur encontre par des organismes comme la CIA ne saurait avec son lot de concessions faites à la domination, comme le franc CFA et ses remplaçants factices (Eco) et l’hégémonie sur les monnaies ou encore le pillage des ressources de chaque pays via les investissements des firmes venues de l’extérieur ne saurait constituer une Union réelle et suffisante ; Ce qu’il faut, c’est tout recommencer sur des bases solides, c’est ce que devrait proposer la France sous couvert de sa future monnaie autonome, le Liberté. Il faut oublier quelque peu la réflexion à l’aune des Nations et se pencher sur les ensembles territoriaux car ce sont les territoires géographiques qui sont importants. C’est là que se joue la complémentarité et la coopération. Ainsi, les grands ensembles géopolitiques qui fonctionnent sur la base de grandes nations souvent coupées aux frontières par le biais de tractations arbitraires ne sont pas représentatifs de la réalité. Il faut leur préférer les « Unions de pays » tels que nous les avons définis ici. L’union méditerranéenne à construire se fait d’abord par celle des pays, alors que l’UE s’était fait faite dans la victoire contre l’Allemagne puis la réconciliation mais le paradigme de paix n’était pas complet il manquait une harmonisation entre puissances. Les politiques liées à l’OIA et au Liberté qui sont un nouveau type de politiques publiques fondées sur la coopération et la complémentarité sont différentes de celles menées jusqu’ici car elles partent de la base (du peuple) et non pas des pouvoirs étatiques jouant souvent le jeu des firmes multinationales.
L’Union des peuples africains libres est donc l’enjeu du XXIème siècle.
(Voir mon ouvrage : « le nouvel alignement monétaire »).
Il y a effectivement une réconciliation vraie a construire avec toute l’Afrique avant la mise en place de relations vraies.
Article à lire. Par Bruno Jaffré auteur de « Sankara ». 10/04/2016.
listepresse@thomassankara.net
Secret défense ou déraison d'état.
Ce texte, signé par des familles de victimes et de nombreux soutiens fait suite à la table ronde du 4 mars sur le secret défense avec Elisabeth Borrel, Bachir Ben Barka, Armelle Mabon, Henri Pouillot, François Graner, Pierre-Yves Schneider et Mehdi Lallaoui, Les participants ont décidé de poursuivre ensemble et ont rédigé collectivement cette adresse aux candidats (Voir un compte rendu complet de la table ronde à https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre/blog/270317/le-secret-defense-contre-la-verite-et-la-justice)
On trouvera le texte et les signatures aussi en pièces jointes
CONTACT : contactjusticepoursankara@gmail.com
LE TEXTE
Secret défense ou déraison d'état?
Adresse aux candidats aux élections présidentielles et législatives française de 2017.
Dans un état de droit comme la France, qui se présente sur la scène internationale en donneur de leçon en matière de droits de l'homme, comment expliquer que le seul fait d'invoquer simplement la raison d'état ou le secret défense permette aux institutions de faire échec à l'exigence de vérité et de justice des victimes et des citoyens.
Combien de temps encore, les représentants de l'Etat français vont-ils pouvoir, sans contrôle réel et indépendant, entraver les enquêtes judiciaires, faisant de la victime, censée être protégée par les institutions de son pays, un adversaire à combattre, voire à abattre au lieu de lui rendre justice?
empêcher les historiens d'accéder aux informations nécessaires à leur travail de recherche scientifique.
Il est de la responsabilité de chaque citoyen de veiller à ce que les valeurs de la République qui sont le socle du pacte démocratique, gage de vérité et de justice, soient pleinement respectées en toute circonstance.
Nous nous trouvons au cœur d'affaires où l'Etat, via ses institutions, s'emploie à empêcher qu'éclate la vérité et que justice soit rendue, jetant les familles dans le désarroi: Affaires Ben Barka, Sankara, Boulin, Borrel, Bugaled Breizh, Karachi, Kieffer, Maurice Audin, Thiaroye 44.... Mais aussi responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda, les massacres de Sétif en 1945, de Madagascar en 1947, de la guerre d'indépendance du Cameroun, la répression de la manifestation des Algériens en 1961 à Paris, autant de pages noires de notre histoire où l'Etat paraît plus préoccupé de favoriser la défense d'un roman national à des fins partisanes au détriment de l'Histoire.
Une demande de levée du secret défense vient d'être envoyée par le juge burkinabé chargé de l'enquête sur l'assassinat de Thomas Sankara et de ses collaborateurs ; une enquête de l'émission Envoyé Spécial vient de replacer l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre 2013 au nord Mali au-devant de l'actualité démontrant les tentatives de certains services de l'Etat de cacher la vérité; comble de scandale, l'affaire Borrel qui dure depuis déjà plus de 20 ans, a encore une fois mis en évidence un énième dysfonctionnement de la justice française après la découverte de la destruction des scellés en novembre 2015; cinquante et un ans après les faits et quarante et un an d'instruction, le secret défense tient en échec la justice sur la vérité de l'enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben Barka.
Il est de notre responsabilité de citoyen d'empêcher que la raison d'état et son paravent « le secret défense» ne servent trop souvent à voiler les dérives, voire les turpitudes des services et responsables de la Nation. Aucun des cas cités ne met en danger la sécurité de l'état et l'autocontrôle instauré depuis 1998 par une commission administrative est notoirement lacunaire et contraire aux engagements européens de la France.
C'est pourquoi, membres de familles de victimes d'assassinats, associations, chercheurs, journalistes, magistrats, avocats, nous avons décidé de nous regrouper pour interpeller les candidats aux élections présidentielle et législative.
Ensemble nous leur demandons de s'engager pour que non seulement dans ces dossiers le secret défense n'entrave plus la justice et la vérité mais qu'en outre il s'engage sur le nécessaire contrôle par une juridiction indépendante de la notion et de l'usage du Secret Défense.
LES SIGNATURES
Familles de victimes
pour Thomas Sankara et Frédéric Kiemdé: Mariam Sankara, Nagnouma Bailou, Aïda Georges Kiemdé
pour le juge Borrel : Elisabeth Borrel
pour Maurice Audin : Michèle Audin, Pierre Audin
pour Mehdi Ben Barka : Bachir Ben Barka
pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon : Marie-Solange Poinsot, Denise Verlon, Marie-Pierre Ritleng
pour le camp de Thiaroye : les familles de Kotou Diakité, Fasséry Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Mbap Senghor, Antoine Abibou
Chercheurs et historiens
Armelle Mabon, Vincent Hiribarren, Amber Murrey-Ndewa, Charlotte Lacoste, Thomas Deltombe, Sonia Combe, Odile Tobner, Thomas Potdevin, Raphaël Grandvaud, François Graner, René Gallissot, Lluis Sala-Molins, Brian Peterson, Francis Arzalier, Jean Claude Rabeherifara
Avocats et juristes
Emmanuel Daoud, Géraud de la Pradelle, Emmanuel Cattier, Louis Joinet,
Maurice Buttin, Anne Crenier, Safya Akorri, Henri Thulliez
Journalistes
Maria Malagardis, Christophe Boisbouvier, Denis Robert, Dominique Vidal, Rémi Carayol, Jean-Paul Bobin, Olivier Piot, Antoine Dreyfus, Jean-Pierre Tuquoi, Alain Lebaube, Hervé de Williencourt, Eric Le Braz, Geoffroy Livolsi, Pat Perna, Rosa Moussaoui
Associations
Réseau « Justice pour Sankara justice pour l’Afrique », Comité de soutien à Elisabeth Borrel, Mémoire vivante, Institut Ben Barka – Mémoire vivante, Survie, Sortir du Colonialisme, CPCR (collectif des parties civiles pour le Rwanda), ARDHD (association pour le respect des Droits de l’Homme à Djibouti), AMDH / IDF (Association Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF), association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon », Au nom de la mémoire , AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique)
Autres personnalités
Isabelle Carré, Jean-Loup Schaal (ARDHD), Alain Gauthier (CPCR), Dafroza Gauthier (CPCR), Danièle Gonod, Boubacar Boris Diop, Bruno Jaffré, Henri Pouillot, Laurence Dawidowicz (Survie), Pierre Jaladeau (CFI), Alain Fredaigue (MSF) Laurence Lacour (éditrice), Loïc Faujour (dessinateur), Patrick Filliou, Mehdi Lallaouiicle
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