mardi 10 mai 2022

Pas de Finlande dans l'OTAN, ce qu’il faut faire avec l’OTAN.



Ce qu’il faut faire avec l’OTAN. 

 A l’heure où une grave crise secoue l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, des pays comme la Finlande réclament leur entrée dans l’OTAN. 
La médiatisation à outrance de ces velléités présentées par la presse occidentale comme légitime puisque la Finlande chercherait par là à se protéger de la Russie fait croire à chacun que cela est incontournable.

 Ce n’est pourtant pas une bonne idée. Autoriser maintenant un Etat comme la Finlande qui a une frontière très longue avec la Russie et peut être porteuse de missiles à haute portée contre la Russie sera sans nul doute pris par l’autre côté comme une véritable déclaration de guerre. 
L’OTAN, cette organisation qu’on ne sait plus par quel bout prendre montre une fois de plus qu’elle n’est pas bien dirigée ou du moins qu’elle ne sait pas mener une politique à long terme, visant à nous protéger tous d’une nouvelle guerre mondiale. 
Bien au contraire le relatif laxisme par lequel elle continue son chemin risquerait bien d’être à l’origine d’une nouvelle guerre mondiale. 
 Il faudrait pour remédier à cela reprendre les choses depuis le début et modifier considérablement la gouvernance de l’OTAN en définissant une nouvelle stratégie de long terme.
 Celle-ci exclut toute nouvelle entrée dans l’OTAN des pays proches de la Russie ou considérés par elle comme faisant partie de sa sphère d’influence. Rien n'empêche de protéger ces derniers par d'autres moyens.

 Commençons donc par le commencement. 
 Née le 4 avril 1949 par la signature du Traité de Washington au début de la guerre froide, l’OTAN a été construite pour assurer la défense collective de l’Atlantique Nord face à la menace soviétique portée par tout le bloc de l’Est. 
 Cette alliance de défense ayant pour but de sauvegarder la paix et la sécurité et s’est élargie au fil des décennies pour compter aujourd’hui 29 membres. Elle doit s’accorder pour définir la menace. Lors de chaque réunion des chefs d’état-major de l’OTAN, il a fallu réduire les divergences entre les pays du sud, axés évidemment sur le terrorisme et ceux de l’Est focalisés sur la Russie.
 La France, aux côtés des Etats-Unis a d’ailleurs un rôle important à jouer pour maintenir cette cohésion, grâce à la crédibilité de son engagement opérationnel. (travail de De Villiers et Joe Dunford). La force de réaction rapide de l’OTAN a été créée en 2015 pour rassurer certains pays de l’Est membres de l’alliance. En outre, les déploiements des troupes se multiplient dans le cadre d’exercices multinationaux dans un contexte de suremploi. Il y a deux rôles à l’OTAN : 

 1. Assurer notre protection. 
Il y a quelques années en 2017, lorsque je pensais à mon interprétation personnelle du retour de la France dans l’OTAN, c’était de cette fonction là que je voulais parler. 
Celle consistant à défendre et à protéger nos populations situées dans les une zone géographique prisée et importante sur le plan géopolitique au coeur d’un monde parfois instable sur le, plan politique et souvent pauvre sur le plan économique. 
Celle-ci définit très bien ma position par rapport au rôle et à la place que la France peut avoir dans l’alliance Atlantique et par extension sur le plan opérationnel (l’OTAN n’est pas un Fin en soi). 
 Nulle part dans ma conception, ne figure l’apologie de la participation à des opérations armées comme celle qui est intervenue en Lybie en 2011, dans l’intérêt uniquement des américains. 
L’OTAN peut et doit être autre chose qu’une simple coalition de pays représentants de la race blanche allant pourfendre l’ennemi basané ou de couleur dans une nouvelle croisade digne du Moyen-Age. Le Général de Gaulle en est parti pour la même raison. Mais notons qu’à cette époque en 1966, il réaffirmait néanmoins dans son allocution du 21 février les liens privilégiés entre la France et les Amériques. 
 Ne pas être dans l’OTAN en 2007 lorsque le président Sarkozy l’a annoncé publiquement au Congrès , le 7 novembre; c’était cependant s’assurer nous français, de se retrouver coalisés avec d’autres Etats au sein desquels nous n’aurions pas eu la primeur, et laisser se perdre notre identité en partie définie par l’Alliance atlantique ainsi qu’un allié puissant et historique. Et même plus généralement rompre avec le monde anglo-saxon. Or, l’OTAN ne saurait exister que sur le papier elle doit aussi être opérationnelle lorsque c’est le moment mais le rôle le plus efficace qu’elle puisa avoir c’est d’être suffisamment dissuasive pour éviter d’autres conflits. 
Il valait mieux être dans le clan des gagnants, c’est ce que nous avons fait avec justesse. Cela ne signifie pas cependant, que sous couvert de l ‘Otan on puisse faire n’importe quoi. D’abord parce que comme l’observe le Général De Villiers, les moyens de l’OTAN ne correspondent pas la nouvelle forme de guerre qui nous est faite, par le terrorisme radical, héritage de la guerre froide qui opposait les deux blocs super-puissants, elle doit les repenser pour faire face à cette belligérance dématérialisée et imprévisible. 
 C’est pourquoi d’autres stratégies doivent partir de l‘élément le plus petit (notre territoire en local) pour aller vers l’extérieur sont indispensables pour définir une stratégie qui part de chez nous et de nos territoires au lieu de commencer par le haut (notre aviation prêtée aux américains pour certaines OPEX qui ne nous concernent pas).
   L’ordre des priorités en matière de renseignements est ainsi établi. on reste d’abord sur le territoire français, un pré-carré à la forme géométrique parfaite : le polygone (polygone étoilé) (hexagone), et on en sort pas avant que celui-ci soit hermétique et renforcé, on peut alors sans risque de fuites qui iraient contre les intérêts de la France, mutualiser le renseignement avec les autres pays européens, avec les autres institutions prévues pour cela, et l’international (notamment Interpol et l’OTAN). Mais cela dit, dans un tel contexte la philosophie de l’OTAN qui est de faire la guerre pour pouvoir acheter, vendre et produire des armes dans un but sans construction réelle, ni véritable projet d’envergure et à long terme (comme le mien, celui de Paix dans le monde) n’est plus compatible avec le contexte actuel. 
 De là part la critique actuelle contre la globalité en stratégie. Celle-ci traduit une absence de projet et donc de volonté politique sous couvert de coopération. Il faut se souvenir de l’exemple des vietnamiens qui ont su gagner parce qu’ils avaient un projet politique qu’ils défendaient. A notre époque où nous cherchons à tout prix à faire de l’universalisme, il faut y penser. 
 Mis à part certaines factions comme Da Esh dont on se demande si ce n’est pas une pure création de l’Occident pour faire la guerre justement, alors même que les Etats rechignent aujourd’hui à y entrer, ce modèle là qui a fait ses preuves devient dépassé. 





 Le vrai modèle de l’OTAN, ce qu’il devrait être, c’est d’être toujours européen, Le Général De Villiers pense la même chose lorsqu’il évoque les traités franco- britanniques, en matière de défense mais également une place qui se doit d’ être privilégiée dans le monde Anglo-Saxon. Une façon de l’inciter à promouvoir l’idée du démantèlement final : les Etats-Unis seraient à la tête d’un processus visant sous l’égide de l’OTAN, première force nucléaire mondiale, avec une coopération mutualisation renforcée, à inciter les Etats qui ont l’arme nucléaire, à s’en débarrasser progressivement dans une poussée qui pourrait bien durer une dizaine d’années, au terme de laquelle nous pourrions enfin passer à un autre type de relations que la dissuasion. 

 Voici la définition de la coopération-mutualisation et du démantèlement final qui est une doctrine que je développe depuis 2013 : 
 Citons d’abord un article que je pense devoir être ajouté à la Constitution française : 
 « Dans le but de maintenir sa souveraineté et son indépendance, La France se refuse à participer à la construction d’une armée européenne. ». 

 L’enjeu est d’actualité et a fait l’objet de nombreuses polémiques au sein de la commission européenne. Il est rappelé ici que la France reste souveraine sur son territoire et qu’elle possède sa propre armée. Cela n’empêche pas que par ailleurs, des efforts de mutualisation-coopération soient encouragés directement avec l’Union européenne, par exemple sous la forme d’accords bilatéraux.
 Ainsi, n’oublions pas que des accords militaires bilatéraux ont été signés entre le Royaume-Uni et la France. Les traités Lancaster House du 2 novembre 2010 visent à renforcer la coopération franco-britannique dans le domaine de la défense et succèdent à celui conclu en 1947 entre les deux pays. 
 Ils se composent de deux accords : Le premier est « relatif à des installations radiographiques et hydrodynamiques communes ». 
Il concerne le développement et l'emploi des armes nucléaires. Le deuxième est une « coopération en matière de défense et de sécurité ».
 Il concerne « le déploiement et l’emploi des forces armées », les « transferts de technologies » entre les deux industries de l’armement, les programmes d'achats d'armements, les échanges d'informations (Traité de Londres ou Lancaster House). 

 Par ailleurs, il faut mettre en place une « chape de dissuasion nucléaire finale », la nécessité d’organiser la coopération-mutualisation au sein d’une Union européenne dont il est visible que aujourd’hui même, au vu de la situation internationale, des forces contraires cherchent à déstabiliser, conscients que cette dernière est notre dernière chance pour la Paix.
 La coopération avec le Royaume Uni, partenaire privilégié en matière militaire pourrait jouer un rôle dans la mise en place de cette chape dont je développe l’idée dans mon article cité ci-dessus et dont voici un extrait : 

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un paradoxe. D'un côté, il faut mettre en place les conditions d'un désarmement progressif et avons une obligation de résultat en matière de dissuasion, pour éviter toute prolifération anarchique de l'arme nucléaire. Sur le plan diplomatique par ailleurs, nous sommes dans l'obligation de maintenir notre caractère d'exception en matière de sécurité, afin de conserver notre place dans les relations internationales.
 Ce paradoxe est particulièrement valable pour la France. 
 Enfin, dans un contexte de réduction obligatoire des dépenses publiques, nous n'avons pas d'autre choix que de limiter les dépenses alors même que nos lacunes s'aggravent (ainsi, en France l'armée de l'air n'est pas suffisamment pourvue en matériel de transport tactique et de ravitaillement tandis que la Marine ne peut déployer en permanence un groupe aéronaval.). 
 Comment, pallier à nos lacunes sans dépenser d'argent ? Comment contribuer au démantèlement en restant maîtres de notre armement nucléaire pour dissuader suffisamment ? Ces questions que nous venons d'appliquer à la France se posent pour tous les Etats d'Europe.
 C'est pourquoi dans un tel contexte où, l'internationalisation des conflits (terrorisme et guerres civiles menées par des groupuscules armés, montée en puissance de la Turquie en méditerrannée, velléités d’armement nucléaire de certains pays comme l’Iran, ou la Corée du Nord), se fait grandissante, et la solution de la mutualisation-coopération au sein de l’ Alliance Atlantique cruciale. 
 Cette logique doit aussi inclure l’Afrique et le monde méditerranéen.
 L'idée d'une force armée proprement européenne se fait poindre. De gens comme Hubert-Védrine l'ont affirmé et il ne fait pas de doute que c'est une idée qui se propage aujourd'hui dans différents milieux européens. 
 Il y a avant tout la question de la souveraineté des Etats qui se pose. Sans avoir le monopole de sa propre défense avec sa propre armée, un Etat ne peut conserver cette dernière.
 Que fera t'on dans un monde gouverné par des technocrates qui ont à leur disposition tous les secrets de la défense et peuvent à leur guise disposer des moyens militaires utilisables à des Fins que eux seuls connaissent ? 
 Certes, l'avancée qui est faite aujourd'hui dans le cadre de l'écriture du dernier Livre Blanc français par le Président de la République François Hollande fait bien de prendre à partie certains pays de l'Est qui jusqu'ici n'ont pas eu leur mot à dire.
 Cependant, nous ne pouvons pas dans un contexte de mondialisation pacifique, occulter la Méditerrannée dans la rédaction de ce livre. 
 Au nom d'abord d'un passé commun mais aussi parce que ces derniers sont aux portes de l'Afrique un continent qui est grand, proche d'un Moyen-Orient compliqué et difficile. 
N'oublions pas que l'Union pour la Méditerranée est un concept qui existe qui a fait l'objet de signatures officielles, qui ne demande qu'à être exploité. Par ailleurs, jusqu'à quand allons nous préparer nos propres Livres blanc de Défense afin de définir nous même français nos moyens et notre stratégie de défense ?
 Il ne faut pas que l'Europe s'empare d'une souveraineté déjà suffisamment mise à mal par l’union économique et monétaire, nombreux sont ceux qui regrettent aujourd'hui de s'être engouffrés trop rapidement dans la voie de la technocratie économique, sans le peuple. 
 Promouvoir une défense uniquement européenne avec une armée européenne serait grave. C'est pourtant le pli que semble prendre aujourd'hui l'Etat français. 
 Je ne remet pas en cause le fait que le contexte européen et méditerranéen soit une bonne chose pour la promotion de la Paix dans le monde, notre sécurité et notre intégrité, choses qui ont été fixées comme objectifs dans le cadre du livre blanc 2008 puis le projet en attente d'un nouveau livre blanc qui a suivi sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron
. Mais il y a nécessité absolue de concourir à étendre ces volontés de mise en commun non seulement à l’ensemble de l’alliance Atlantique , mais aussi l’Afrique et le Moyen-Orient? 
La France qui dispose outre son appartenance à l’OTAN et à l’UE d’une positon privilégiée par ailleurs avec ses accords bilatéraux avec l’Angleterre, mais également l’envoi de ses troupes en Afrique devrait être le pivot de cette nouvelle configuration sans se départir de son autonomie et de sa souveraineté. Les rapports avec tous les ensembles géographiques que je viens de citer redessinent la carte de la France libre des années 39-45 du Général de Gaulle. 
 Celle qui a aidé à la Librétaion grâce à Londres d’un côté, à l’Afrique de l’autre. C’est pourquoi nos interventions en Afrique doivent mettre de leur côté les populations afin que des incidents comme le meurtre de plusieurs touristes par des jihadistes ne se reproduisent plus (huit personnes dont deux dont deux nigériens et six touristes français assassinés le 9 août 2020 au Niger). 
Si ces groupuscules armés peuvent encore agir dans des pays où tout le monde se connait, c’est parce que la France, notamment lors de ses opérations au Mali, n’a pas su temporiser et traiter les africains avec égalité et respect, en tant que partenaires. 
 La presse nationale et étrangère a récemment relaté des faits qui traduisent un manque de civisme et de précaution envers les populations africaines, notamment lors des opérations en commun menées sous l’égide de la France. Par ailleurs, les actions liées à la Françafrique continuent d’exister, sapant le moral des citoyens et donnant une mauvaise image de la France, anéantissant ainsi toute volonté de bien faire en matière de défense. 
 Sur le plan proprement international, la mise de côté des Etats du Moyen-Orient dans les grandes instances de régulation de la Paix, aggravé par le conflit palestinien, conduit aujourd’hui à alimenter une coupure du monde entre les populations arabo-musulmanes et les autres. 
 L’idée de faire entrer la Turquie et l’Iran parmi les membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU n’est pas si farfelue que cela. Elle permettrait aux grandes puissances qui aujourd’hui veulent la guerre et cherchent à se protéger de la fissure déjà évoquée, par l’arme nucléaire, au mépris du droit international, de se sentir écoutées et prises à partie dans le processus de Paix.
 Responsabiliser ainsi la Turquie, éviterait peut être l’escalade vers la guerre et les invasions en méditerrannée, permettrait de résoudre le conflit Lybien, et, allié à la même démarche envers l’Iran, permettrait de représenter à la fois le monde sunnite et le monde chiite au sein d’une instance internationale et donc de susciter une nouvelle forme d’arbitrage. 
 Il pourrait être reconnu au niveau international, que le conseil de sécurité de l’ONU puisse innover et évoluer avec son époque autrement que par une substitution de l’Allemagne à la France à travers la question de l’arme nucléaire (Traité d’Aix la Chapelle). 
 Il y a nécessité de fédérer les actions et de mettre en commun certaines compétences et capacités sans oublier les infrastructures. Notamment en matière de nucléaire. Quel but franchement avoué de l'Europe en matière d'armement nucléaire devrait être mis en avant ? Le démantèlement futur et concerté, suivant une période de dissuasion plus forte. L’idée de faire entrer la Turquie et l’Iran au club des cinq peut largement favoriser le succès d’une telle mesure. Va t'on y arriver en commençant par démanteler d'abord notre propre potentiel ? 
Celui de chacun? 
Va t'on en finir définitivement avec la vision gaullienne d'une France émancipée et souveraine sur son territoire, non soumises aux ravages de la technocratie ?
 Non car on sait aujourd'hui que ce monopole ne tardera pas à être utilisé par certains Etats afin de dominer, ou de faire régner certaines idéologies qui vont à l'encontre des Droits de l'Homme et de l'environnement pour lesquels nous luttons sur le plan international depuis longtemps. 
 L'ère de la dissuasion et loin d'être terminée même si elle n'a plus aujourd'hui pour cadre le rapport Est-Ouest comme ce fut le cas pendant la guerre froide. 
Avant qu’elle ne se dilue et laisse s ‘échapper toute possibilité de gouvernance à long terme, donnons lui un regain de volonté et de puissance concertée, avec des objectifs bien définis. 
 Tant que les enjeux du nucléaire se limitaient à deux camps opposés (pendant la guerre froide), la dissuasion classique pouvait marcher, ce n’est maintenant que dans la copération-mutualisation que l’on peut espérer mettre quelque ordre dans une situation devenue infiniment plus complexe et qui nous échappe. Seule l'Europe, en mutualisant son potentiel nucléaire et en recensant ce dernier pour faire face à d'éventuelles menaces peut en médiatisant ce potentiel et en faisant connaitre sa stratégie au monde entier, constituer un paravent suffisamment solide pour dissuader définitivement toute tentative d'élargir le champ de l'armement nucléaire dans le monde. 
 Voilà qui réjouira les adeptes d'une Défense européenne sans remettre en cause la souveraineté de chaque Etat dans un contexte trouble, notamment au Moyen-Orient, où justement, on parle de "retour des Etats". Enfin , cette mutualisation-coopération (mutualisation des moyens tactiques, coopération en matière de politique) est faite pour s'élargir. Elle doit se faire par cercles concentriques englobant tous les potentiels dans un but commun, la Paix définitive et le démantèlement nucléaire final c'est ce que nous appelons la dissuasion finale. Pour cela, il faut étendre le concept de coopération-mutualisation à d'autres régions du monde. L'OTAN peut dans ce cadre, jouer un rôle efficace, à condition que grâce à la France, la gouvernance européenne y soit prépondérante. Le monde méditerranéen et ses pays appartenant eux aussi à différents continents, doivent faire partie intégrante de cette politique grâce à la France dans une logique de vraie coopération, dans le cadre d'une politique internationale égalitaire et pacifique, « de civilisation » comme l'avait évoqué Edgar Morin sous la présidence Sarkozy.". 

 Ainsi ai-je défini cinq phases dans le cadre desquelles doit se jouer cette phase de dissuasion finale et déterminé le nombre d'années qui vont lui être nécessaire. 
 -Phase 1. La phase paradoxale.2020-2025. Elle cumule une logique de dissuasion et de désarmement. Les Etats de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne ainsi que ceux qui forment l'Union méditerranéenne prennent l'engagement de ne pas augmenter davantage leur potentiel nucléaire tout en ayant pris bien soin préalablement de définir certains emplacements stratégiques. Le paradoxe que nous évoquions tout à l'heure réside dans le fait que en même temps qu'engagement est pris de ne pas augmenter l'armement nucléaire, les Etats des régions préalablement citées vont mutualiser et effectuer un gros travail de mise en valeur de leur potentiel nucléaire. afin d'exercer un effet de dissuasion sur le reste du monde notamment sur le groupe de pays sino-soviétique. Cet effort réalisé par les pays amateurs de Paix, ayant compris qu'il n'est pas dans l'intérêt des populations de se mettre en concurrence avec les autres membres de cette coalition pour la Paix mais bien au contraire d'avancer en coopération est plus que jamais d'actualité dans le contexte des désaccords qui se posent dans le cadre de la Lybie et au sein du monde méditterannéen confronté à la Turquie, comme cela a été le cas avec la Syrie. Il pose comme nécessaire, l'idée d'une fuite en avant des relations diplomatiques et des rapports de force à un moment où se pose le choix crucial mais heureusement pas encore imminent de la guerre ou de la non guerre. Une autre solution est possible, celle d'un avertissement nécessaire après avoir montré, comme dans un contexte d'Etat de crise, que les forces pour la Paix sont présentes et suffisamment fortes pour contrer toute velleité de nouveau conflit armé et toute nouvelle violation du droit international. Pour cela, il faudrait tenir compte des leçons de l'histoire, celle de Munich en 38 ou encore celle de toutes les guerres qui n'ont servi souvent qu'a à aggraver les déséquilibres et à causer des dommages irréparables, et organiser en toute urgence de nouvelles rencontres et conférences internationales dans les jours à venir, afin de faire exister en termes réels cette "chappe sécuritaire" que forme la coopération-mutualisation. Ce serait une première tentative sans précédent de gouvernance internationale.
 -Phase 2. La phase de mise en place de la coopération-mutualisation. 2025-2028. Cette phase est une phase où la mise en place de la coopération-mutualisation joue à plein, de nouveaux accords multilatéraux et bilatéraux sont pris avec les pays qui en font partie (axe atlantique, axe européen, axe méditerranéen, axe Turquie-pays de l'Est ne faisant pas partie de l'Union Européenne). Les accords consistent à organiser la "chappe de protection et de dissuasion pour la Paix" dont qui est l'outil principal du démantèlement nucléaire final, elle consiste également à dissuader les pays qui en font partie de se pourvoir davantage en armement nucléaire en faisant confiance au potentiel déjà installé. Cela ne remet pas en cause la souveraineté de Etats, puisque chacun, même au sein de l'Union Européenne continue à disposer de sa propre armée de terre, de mer, d'air afin de jouir pleinement de son autonomie et de sa souveraineté. Les souverainetés des Peuples restent inviolables et sacrées. Il faut engager les pays qui en font partie à faire confiance au potentiel déjà installé par l'OTAN qui n'est pas l'objet d'un commandement exclusif des Etats-Unis, notamment dans le contexte de "prêt"de leurs territoires par des Etats d'Europe détenteurs de l’arme nucléaire (France) (notamment Roumanie, Pologne). Il faut faire valoir que l'armement nucléaire et les possibilités de frappe par missiles qui y sont présents font partie d'un "bien commun" des Etats partie prenante, même et là est la gageure, en cas d'accords bilatéraux". 
 -Phase 3. Phase de construction et de consolidation des alliances. 2028-2029. C'est dans ce cadre, que se renforce la construction des alliances entamées en phase 1 et élargie en phase 2. *Mise en valeur des quatre alliances + 1 : -Alliance de l'Est Europe et ses rapports avec la Turquie, et la Russie. (perspective d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural incluant la Turquie et une partie de la Russie, en fraternité avec la future Union Eurasienne prônée par la Russie). -Alliance de l'Ouest. Alliance atlantique dans le cadre de l'OTAN avec l'Europe. -Alliance du Sud. Pays d'Afrique, Union africaine, Union méditerranéenne, sud Européen, -Alliance du Nord. Nord de l'Europe incluant la Grande-Bretagne, Groënland. -Alliance océanique (où nous sommes présents) : Australie, Nouvelle-Zélande, Antactique. Le travail en coopération-mutualisation peut se réaliser aussi bien dans une perspective large, au niveau des Etats qu'au sein de micro-régions. Il s'agit dans ce dernier cas de multiplier les initiatives en faveur de la Paix en permettant aux armées de différents groupes géostratégiques de travailler ensemble. Ainsi, c'est ce que l'on aurait pu faire dans la zone de Kapisa au nord Afghan entre les armées américaines, françaises et afghanes. Il aurait fallu pour cela, plutôt que de déserter une région proche du Pakistan où la rébellion menace à nouveau de laisser des hommes de chaque partie dans cette région afin qu'ils réalisent une coalition tripartite d'hommes chargées de faire régner le droit dans cette zone de l'Afghanistan sujette à des troubles. Le risque est que de nouvelles opérations d'envergure soient mises en place dans quelque temps, avec un coût encore plus élevé en êtres humains et en matériel. La mise en place d'une opération de coopération-mutualisation sur ces terres aurait eu l'intérêt de maintenir la Paix, d'aider cette région à s'insérer dans un processus de démocratie et de développement en coordination avec l'Etat, tout en permettant à une nouvelle forme de Fraternité issue d'un travail en commun à égalité entre les soldats issus de différentes cultures. Il s'agit bien ici de développer une politique de civilisation sans vocation hégémonique de part et d'autre des parties.
 -Phase 4. Phase de dénucléarisation 2029-2035. Avec renforcement des Alliances dans le cadre des missions de coopération. Progressivement, les différents Etats du monde s'engagent dans un processus de démantèlement de leur armement nucléaire en même temps que de nettoyage de déchets du même acabit dans le contexte de construction d’une organisation des Etats indépendants et autonomes (OIA). La reconstruction des Etats les plus abîmés par la guerre (Syrie, Yemen, pays du continent africain, Lybie) devrait être à cette phase là bien avancée. C'est pendant cette période que se met en place l'Etoile française, que nous avons aussi appelée la Grande armée de la Paix. 
 -Phase 5. 2035-infini : Phase de maintien de la Paix dans le monde. Il faudrait donc 15 ans pour mettre fin au cycle de guerres afin d’entrer dans un nouveau cycle plus constructif. Si on reprend les termes de Catherine Colonna, ambassadrice de France au Royaume-Uni dans le document « Point de vue sur les relations franco-britanniques paru dans le cadre des Traités de Lancaster House (2020 : « (…) 
Par ailleurs le Royaume -Uni et la France, seules puissances nucléaires européennes; contribuent à la capacité de dissuasion de l’Alliance Atlantique. Elles le font de manière bien différente puisque la France ne participe pas aux mécanismes de planification nucléaire de l’Alliance. Grâce au haut niveau de confiance mutuelle consacré par Lancaster House, nos deux pays peuvent aussi échanger sur le rôle de la dissuasion dans le monde actuel et contribuer de ce fait à la culture nucléaire de l’Alliance (…). ». Il y a bien dans ces termes, l’idée d’une coopération sur l’arme nucléaire et déjà en sous-jacent, celles d’accords pour enclencher un jour le processus du démantèlement final, en y intégrant la composante diplomatique qui est ici très forte. (1)

Cela nous conduit ainsi à l’article suivant  qui devrait être constitutionnel : 

 “ Dans un souci de protection des citoyens et des peuples européens la France adopte le principe d'une participation à une politique de mutualisation des moyens et de coopération des armées au niveau européen dans un contexte où les objectifs de démantèlement nucléaire occidental, décidés antérieurement (80) imposent la fin d’une ère de dissuasion qui s’avère pourtant nécessaire dans le cadre actuel de dénucléarisation des pays tiers. Par le coopération et la mutualisation au niveau Européen, l’Europe peut tout à la fois lutter contre l’hégémonie américaine tout en constituant une force suffisante pour protéger ses peuples de toute attaque pendant la phase toute diplomatique de construction des alliances. Cela ne remet en cause ni sa participation à l’OTAN avec une perspective d'élargissement provisoire de la dissuasion à grande échelle sur des bases plus saines, ni la construction de sa nouvelle armée, ni le processus engagé par elle de règlement pacifique des différents par la diplomatie et la constitution de réseaux d’alliance.”. 

Voici ce que nous dit le Général De Villiers à ce sujet : « On le voit, il nous faut multiplier les initiatives de coopération internationale tant en utilisant le cadre de l’OTAN qu’en créant les structures ad hoc pour répondre aux situations nouvelles qui peuvent surgir. Mais on constate que, face au terrorisme isamiste radical, la notion de souveraineté reprend inéluctablement le dessus. Et c’est une bonne chose, c’est cela qu’il ne faut pas perdre. La coopération sécuritaire doit donc se focaliser sur le transfrontalier et mettre en place tous les dispositifs qui permettent de répondre à la mobilité géographique et numérique des terroristes. L’OTAN est encore nécessaire pour développer l‘interopérabilité des procédures et des états majors, outils indispensables dans les opérations complexes internationales comme celles du Kosovo ou de l’Afghanistan.”

 La modernisation en cours, et l’allégement de la bureaucratie iranienne, décrites par l’ancien chef d’Etat major, ne font qu’entériner davantage cette idée d’un processus visant non pas à rationaliser mais à rendre plus efficients l’organisation et la combinaison des ressources. En créant ensemble un plan territorial de sécurité nucléaire qui concerne aussi bien le territoire américain qu’européen ainsi que celui des Etats qui font partie de l’OTAN afin d’y appliquer notre principe du pré carré (conforme à l’adage selon lequel pas un cm2 de territoire ne doit échapper aux coalisés dans leur mission de protection de l’OTAN, la riposte simultanée à toute attaque doit être mise en place sur le papier comme sur le terrain, afin que cette coopération-mutualisation soit suffisamment dissuasive pour rendre l’arme nucléaire désuète. 

La France, dans ce cadre, a un rôle important à jouer, qu’elle doit garder en tant que membre historique des cinq membres permanents de l’ONU. Elle ne doit en aucun cas le déléguer comme cela est prévu dans le Traité d’Aix la Chapelle. Mais si nous voulons ne pas dépendre des Etats-Unis il faut fournir l’effort financier nécessaire pour que tout cet effet ne porte pas sur eux. 
C’est donc dans un cadre européen que la France doit imposer ses vues, forte de sa capacité nucléaire et de son rôle historique au sein de l’ONU. 
En coopérant-mutualisant, l’Europe peut contribuer à financer une grande partie du plan territorial de dissuasion dit aussi sécurité nucléaire en plaçant elle-même quelques ogives ou lance-missiles (à voir) et en en faisant profiter les pays de l’Est qui sont la cible de l’Union eurasiatique via la Russie. Donc en les protégeant (ça commence par la Crimée et le Caucase, en passant par l’Ukraine et on ne sait pas où cela finira). Le risque d’une rupture avec l’Est pourrait être aggravé par les nouvelles tensions liées au COVID 19, puis à la guerre en Ukraine dans un contexte d’insupportabilité de l’Euro, il est donc urgent de privilégier ces pays là dans le cadre de nos accords de défense aussi bien bilatéraux que dans un cadre européen. Par contre il n’est nul part préconisé de créer un armée européenne, qui ne servirait qu’à l’industrie militaire qui rappelons, le ne doit rester confinée qu’au strict domaine du service supplémentaire rendu à l’Etat dans le cadre de sa position de monopole dans le domaine de l’utilisation de ces armes. 

Le conflit en Ukraine ne doit donc pas voir se précipiter les choses : pas de nouvelle entrée dans l’OTAN en ce moment, pas d’armée européenne, ni de remise en cause de la souveraineté de chaque Etat. Il en va de la Paix dans le monde.


(1)Dans un climat de détente de la guerre froide la communauté internationale a estimé dans les années 1960 qu'il fallait stopper la prolifération des armes nucléaires.La première étape fut la signature du Traité d'interdiction partielle de essais nucléaires, signé en 1963 à Moscou, par les États-Unis, l'URSS et la Grande-Bretagne.En 1968, une avancée majeure est réalisée par la conclusion du Traité de non prolifération nucléaire (TNP) qui fut signé par la totalité des États du monde sauf l'Inde le Pakistan et Israël Entamées en 1969, les négociations sur la limitation des armements stratégiques, entre les États-Unis et l'Union soviétique, aboutissent à la conclusion des traités SALT I en 1972 et SALT II en 1979. Ces accords sur la planification et le contrôle de la production d'armes stratégiques seront prolongés par le Traité de réduction des armes stratégiques (START I et II, signés respectivement en 1991 et 1993). Également, le Intermediate Range Nuclear forces Treaty(FNI) est signé en 1987. Enfin, les négociations MFBR sur la réduction mutuelle et l'équilibre des forces en Europe), qui avaient été engagées dès 1973 entre le Pacte de Varsovie et l'OTAN ont abouti à la signature en 1990 d'un important accord de désarmement des Forces armées conventionnelles en Europe. ». Voir également sur la "Chappe atlantico-méditterranéo-européenne" notre article « Notre politique de défense et d'armement. ». (24 avril 2013, même blog) respublica999.blogspot.fr 

dimanche 24 janvier 2021

Pour une alliance du Sud.

Pour une alliance du Sud.
Par Noura Mebtouche.







Les rapports de la France avec les pays du Sud ont déjà largement été définis dans la partie 4 de mon projet de Constitution « l’Union méditerranéenne ». Le principe de coopération aussi.

La politique de coopération économique est détaillée dans les ouvrages « RIE, budget et fiscalité ». Celle du non-alignement monétaire dans l’ouvrage « le nouvel alignement monétaire ».

Il y a notamment lieu de continuer la politique européenne de voisinage. Avec l’Algerie, l’heure des discussions et de la mise en place des processus de guérison qui vont conduire a mettre en place de nouveaux paramètres dans la régulation des rapports est bienvenue. Le rapport Stora qui vise a ne pas se contenter d’excuses mais d’actions concrètes semble donner un bon point de départ a ce que tout le monde attend depuis longtemps.

La question de l’indemnisation des anciens combattants d’Afrique du Nord (39-45, guerre d’Algérie) se pose toujours. Un traité d’amitié franco-algérienne  lancé sous Jacques Chirac, avait été abandonné sous Sarkozy.

Au sujet d’une future réconciliation entre France et Algérie, voir le livre « les ratonnades d’octobre « un meurtre collectif à Paris en 1961 » par Michel Lévine. 2011 et le processus de guérison des fractures internes à la société française évoqué dans la cinquième partie de ce projet de constitution « la Paix dans le Monde ».L’alliance du Sud prend des allures obligatoires de par les enjeux de paix qui se nouent à travers la place géopolitique que prend le sud de la France et de l’Europe en général. Dans ce cadre une Union méditerranéenne est un enjeu fondamental à construire pour demain, dans ce cadre la ville de Marseille mais aussi les autres villes du sud dont Montpellier sont importantes. Nous avons déjà largement développé cette thématique à travers plusieurs commentaires d’articles relatifs aux Unions. Dans mon projet de constitution, la notion de « pays «  méditerranéens et européens est détaillée dans les commentaires réservés aux articles de la partie 4 « L’Europe et la Méditterrannée », Titre 2 : « de la construction de l’Europe des Pays ». Nous ne reviendrons pas ici dessus car le commentaire en est très exhaustif.

Nous ajouterons cependant ici le commentaire suivant :

Cela demande que l’Union méditerranéenne soit effective, et donc que des actes aient été accomplis en faveur de sa création effective. Cela s’accélère déjà avec la politique européenne de voisinage et les politiques commerciales et devrait s’accélérer pendant les dix années qui viennent après qu’une politique de non-alignement monétaire ait été mise en place, donc dans un contexte de remise à niveau des économies. Cette accélération qui doit intervenir dès maintenant, doit être effective car elle permet de contrebalancer l’Union européenne et son hégémonie dans cette région du monde. Par ailleurs, elle incite à la création d’une Union des Peuples africains libres (UPAL) sorte de nouvelle Union africaine,  en contrebalancement aussi. L’émergence de grands ensemble géopolitiques tels que l’Union eurasiatique et l’Union Européenne, face à une Union Atlantique (et non transatlantique) qui pour l’instant se contente de lambeaux de tentatives d’hégémonie sous couverts de l’Otan sans réelle construction économique et monétaire (sous l’hégémonie du dollar fondée sur l’économie d’endettement) mais qui est forte de par son pouvoir financier et militaire ne sauraient se passer, pour un ordre mondial équilibré de l’Union des peuples africains libres c’est-à-dire une vraie Union des Etats africains, construite économiquement sur une base égalitaire (voir l’idée d’une nouvelle politique monétaire dans mes livres : « RIE, budget et fiscalité » et « Le nouvel alignement monétaire ».

L’Union Africaine que certains dirigeants ont malheureusement essayé de mettre en place malgré les obstacles mis à leur encontre par des organismes comme la CIA ne saurait avec son lot de concessions faites à la domination, comme le franc CFA  et ses remplaçants factices (Eco) et l’hégémonie sur les monnaies ou encore le pillage des ressources de chaque pays via les investissements des firmes venues de l’extérieur ne saurait constituer une Union réelle et suffisante ; Ce qu’il faut, c’est tout recommencer sur des bases solides, c’est ce que devrait  proposer la France sous couvert de sa future monnaie autonome, le Liberté. Il faut oublier quelque peu la réflexion à l’aune des Nations et se pencher sur les ensembles territoriaux car ce sont les territoires géographiques qui sont importants. C’est là que se joue la complémentarité et la coopération. Ainsi, les grands ensembles géopolitiques qui fonctionnent sur la base de grandes nations souvent coupées aux frontières par le biais de tractations arbitraires ne sont pas représentatifs de la réalité. Il faut leur préférer les « Unions de pays » tels que nous les avons définis ici. L’union méditerranéenne à construire se fait d’abord par celle des pays, alors que l’UE s’était fait faite dans la victoire contre l’Allemagne puis la réconciliation mais le paradigme de paix n’était pas complet il manquait une harmonisation entre puissances. Les politiques liées à l’OIA et au Liberté qui sont un nouveau type de politiques publiques fondées sur la coopération et la complémentarité sont différentes de celles menées jusqu’ici car elles partent de la base (du peuple) et non pas des pouvoirs étatiques jouant souvent le jeu des firmes multinationales.

L’Union des peuples africains libres est donc l’enjeu du XXIème siècle.

(Voir mon ouvrage : « le nouvel alignement monétaire »).

Il y a effectivement une réconciliation vraie a construire avec toute l’Afrique avant la mise en place de relations vraies.

  Article à lire. Par Bruno Jaffré auteur de « Sankara ». 10/04/2016.

listepresse@thomassankara.net 


Secret défense ou déraison d'état.

Ce texte, signé par des familles de victimes et de nombreux soutiens fait suite à la table ronde du 4 mars sur le secret défense avec Elisabeth Borrel, Bachir Ben Barka, Armelle Mabon, Henri Pouillot, François Graner, Pierre-Yves Schneider et Mehdi Lallaoui, Les participants ont décidé de poursuivre ensemble et ont rédigé collectivement cette adresse aux candidats (Voir un compte rendu complet de la table ronde à https://blogs.mediapart.fr/bruno-jaffre/blog/270317/le-secret-defense-contre-la-verite-et-la-justice)


On trouvera le texte et les signatures aussi en pièces jointes


CONTACT : contactjusticepoursankara@gmail.com


LE TEXTE


Secret défense ou déraison d'état?

Adresse aux candidats aux élections présidentielles et législatives française de 2017.


Dans un état de droit comme la France, qui se présente sur la scène internationale en donneur de leçon en matière de droits de l'homme, comment expliquer que le seul fait d'invoquer simplement la raison d'état ou le secret défense permette aux institutions de faire échec à l'exigence de vérité et de justice des victimes et des citoyens.


Combien de temps encore, les représentants de l'Etat français vont-ils pouvoir, sans contrôle réel et indépendant, entraver les enquêtes judiciaires, faisant de la victime, censée être protégée par les institutions de son pays, un adversaire à combattre, voire à abattre au lieu de lui rendre justice?

empêcher les historiens d'accéder aux informations nécessaires à leur travail de recherche scientifique.

Il est de la responsabilité de chaque citoyen de veiller à ce que les valeurs de la République qui sont le socle du pacte démocratique, gage de vérité et de justice, soient pleinement respectées en toute circonstance.


Nous nous trouvons au cœur d'affaires où l'Etat, via ses institutions, s'emploie à empêcher qu'éclate la vérité et que justice soit rendue, jetant les familles dans le désarroi: Affaires Ben Barka, Sankara, Boulin, Borrel, Bugaled Breizh, Karachi, Kieffer, Maurice Audin, Thiaroye 44.... Mais aussi responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi du Rwanda, les massacres de Sétif en 1945, de Madagascar en 1947, de la guerre d'indépendance du Cameroun, la répression de la manifestation des Algériens en 1961 à Paris, autant de pages noires de notre histoire où l'Etat paraît plus préoccupé de favoriser la défense d'un roman national à des fins partisanes au détriment de l'Histoire.


Une demande de levée du secret défense vient d'être envoyée par le juge burkinabé chargé de l'enquête sur l'assassinat de Thomas Sankara et de ses collaborateurs ; une enquête de l'émission Envoyé Spécial vient de replacer l'assassinat des journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon, le 2 novembre 2013 au nord Mali au-devant de l'actualité démontrant les tentatives de certains services de l'Etat de cacher la vérité; comble de scandale, l'affaire Borrel qui dure depuis déjà plus de 20 ans, a encore une fois mis en évidence un énième dysfonctionnement de la justice française après la découverte de la destruction des scellés en novembre 2015; cinquante et un ans après les faits et quarante et un an d'instruction, le secret défense tient en échec la justice sur la vérité de l'enlèvement et de la disparition de Mehdi Ben Barka.


Il est de notre responsabilité de citoyen d'empêcher que la raison d'état et son paravent « le secret défense» ne servent trop souvent à voiler les dérives, voire les turpitudes des services et responsables de la Nation. Aucun des cas cités ne met en danger la sécurité de l'état et l'autocontrôle instauré depuis 1998 par une commission administrative est notoirement lacunaire et contraire aux engagements européens de la France.


C'est pourquoi, membres de familles de victimes d'assassinats, associations, chercheurs, journalistes, magistrats, avocats, nous avons décidé de nous regrouper pour interpeller les candidats aux élections présidentielle et législative.


Ensemble nous leur demandons de s'engager pour que non seulement dans ces dossiers le secret défense n'entrave plus la justice et la vérité mais qu'en outre il s'engage sur le nécessaire contrôle par une juridiction indépendante de la notion et de l'usage du Secret Défense.


LES SIGNATURES


Familles de victimes

pour Thomas Sankara et Frédéric Kiemdé: Mariam Sankara, Nagnouma Bailou, Aïda Georges Kiemdé

pour le juge Borrel : Elisabeth Borrel

pour Maurice Audin : Michèle Audin, Pierre Audin

pour Mehdi Ben Barka : Bachir Ben Barka

pour Ghislaine Dupont et Claude Verlon : Marie-Solange Poinsot, Denise Verlon, Marie-Pierre Ritleng

pour le camp de Thiaroye : les familles de Kotou Diakité, Fasséry Coulibaly, Tindaogo Bélem, Souleymane Doucouré, Mbap Senghor, Antoine Abibou


Chercheurs et historiens

Armelle Mabon, Vincent Hiribarren, Amber Murrey-Ndewa, Charlotte Lacoste, Thomas Deltombe, Sonia Combe, Odile Tobner, Thomas Potdevin, Raphaël Grandvaud, François Graner, René Gallissot, Lluis Sala-Molins, Brian Peterson, Francis Arzalier, Jean Claude Rabeherifara


Avocats et juristes

Emmanuel Daoud, Géraud de la Pradelle, Emmanuel Cattier, Louis Joinet,

Maurice Buttin, Anne Crenier, Safya Akorri, Henri Thulliez


Journalistes

Maria Malagardis, Christophe Boisbouvier, Denis Robert, Dominique Vidal, Rémi Carayol, Jean-Paul Bobin, Olivier Piot, Antoine Dreyfus, Jean-Pierre Tuquoi, Alain Lebaube, Hervé de Williencourt, Eric Le Braz, Geoffroy Livolsi, Pat Perna, Rosa Moussaoui


Associations

Réseau « Justice pour Sankara justice pour l’Afrique », Comité de soutien à Elisabeth Borrel, Mémoire vivante, Institut Ben Barka – Mémoire vivante, Survie, Sortir du Colonialisme, CPCR (collectif des parties civiles pour le Rwanda), ARDHD (association pour le respect des Droits de l’Homme à Djibouti), AMDH / IDF (Association Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF), association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon », Au nom de la mémoire , AFASPA (Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique)


Autres personnalités

Isabelle Carré, Jean-Loup Schaal (ARDHD), Alain Gauthier (CPCR), Dafroza Gauthier (CPCR), Danièle Gonod, Boubacar Boris Diop, Bruno Jaffré, Henri Pouillot, Laurence Dawidowicz (Survie), Pierre Jaladeau (CFI), Alain Fredaigue (MSF) Laurence Lacour (éditrice), Loïc Faujour (dessinateur), Patrick Filliou, Mehdi Lallaouiicle

dimanche 22 novembre 2020

Prévenir et anticiper la famine de l'été 2021 en Afrique (Sahel, Corne de l'Afrique).


Par Noura Mebtouche.

Alors que plusieurs journaux français ont donné l'alerte dès le mois de juillet 2020 sur la potentialité d'une famine au Sahel et que d'autres alertes ont été données dès cet automne sur la même chose sur la corne de l'Afrique (Ethiopie, Erythrée, Soudan, Yemen), il serait logique que la communauté internationale et les Etats anticipent dès aujourd'hui sur les solutions à mettre en place. Il faudrait installer d'immenses greniers à blé dans des endroits stratégiques en nombre suffisant pour pallier au manque en les remplissant de céréales qui se conservent. Ces greniers à blé devraient être financées par les Etats et la sécurité de leur installation gérée par les casques bleus encadrés par des armées capable de passer à l'offensive en cas d'attaques de milice. On sait que les ONG traditionnellement apparentées à cette mission ne peuvent pas aujourd'hui pénétrer ces territoires afin d'aider les populations et procéder aux installations adéquates en la présence de nombreuses milices à l'Est et de djihadistes à l'Ouest.

Laisser la famine s'installer et augmenter encore le nombre de morts dans ces parties du continent africain ne ferait d'ailleurs qu'aggraver les situations de non droit et de violence déjà présentes, anéantissant ainsi tous les efforts déjà réalisé dans ce domaine. La formule des greniers à blé est simple et beaucoup moins onéreuse que les conséquences d'un laisser faire. C'est une méthode traditionnelle et ancestrale en Afrique, dans l'Antiquité, de par les conditions climatiques, (sécheresse et manque d'eau, elle était pratiquée et fonctionnait très bien. Par ailleurs, les pays occidentaux ont suffisamment de céréales pour alimenter les besoins sans inconvénients majeurs. Cette méthode ne heurte pas les pratiques traditionnelles en Afrique, elle est compatible avec elles, ce qui permet d'éviter les méfaits liés à une aide alimentaire intervenant au dernier moment en urgence. Dans ce cadre là, des rencontres au sommet devraient s'organiser. La présence de forces armées nombreuses présente dans ce contexte de bienveillance pourrait par ailleurs se révéler être une amorce de règlement des problèmes liés aux milices afin de doubler la première mission de cette deuxième objectif depuis longtemps neutralisé par un certain manque d'initiative de la communauté internationale alors que milices et jihadistes nous menacent tous.

mercredi 12 août 2020

La théorie du démantèlement final.





La théorie du démantèlement final.
Par Noura Mebtouche.

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un paradoxe. D'un côté, il faut mettre en place les conditions d'un désarmement progressif et avons une obligation de résultat en matière de dissuasion, pour éviter toute prolifération anarchique de l'arme nucléaire.
Sur le plan diplomatique par ailleurs, nous sommes dans l'obligation de maintenir notre caractère d'exception en matière de sécurité, afin de conserver notre place dans les relations internationales.
ce paradoxe est particulièrement valable pour la France.
Enfin, dans un contexte de réduction obligatoire des dépenses publiques, nous n'avons pas d'autre choix que de limiter les dépenses alors même que nos lacunes s'aggravent (ainsi, en France l'armée de l'air n'est pas suffisamment pourvue en matériel de transport tactique et de ravitaillement tandis que la Marine ne peut déployer en permanence un groupe aéronaval.).
Comment, pallier à nos lacunes sans dépenser d'argent ? Comment contribuer au démantèlement en restant maîtres de notre armement nucléaire pour dissuader suffisamment ?
Ces questions que nous venons d'appliquer à la France se posent pour tous les Etats d'Europe. C'est pourquoi dans un tel contexte où, l'internationalisation des conflits (terrorisme et guerres civiles menées par des groupuscules armés, montée en puissance de la Turquie en méditerrannée, velléités d’armement nucléaire de certains pays comme l’Iran, ou la Corée du Nord), se fait grandissante et la solution de la mutualisation-coopération au sein de Alliance Atlantique cruciale.
Cette logique doit aussi inclure l’Afrique et le monde méditterranéen. 
 L'idée d'une force armée proprement européenne se fait poindre. De gens comme Hubert-Védrine l'ont affirmé et il ne fait pas de doute que c'est une idée qui se propage aujourd'hui dans différents milieux européens. 
Il y a avant tout la question de la souveraineté des Etats qui se pose. Sans avoir le monopole de sa propre défense avec sa propre armée, un Etat ne peut conserver cette dernière. Que fera t'on dans un monde gouverné par des technocrates qui ont à leur disposition tous les secrets de la défense et peuvent à leur guise disposer des moyens militaires utilisables à des Fins que eux seuls connaissent ?
Certes, l'avancée qui est faite aujourd'hui dans le cadre de l'écriture du dernier Livre Blanc français par le Président de la République François Hollande fait bien de prendre à partie certains pays de l'Est qui jusqu'ici n'ont pas eu leur mot à dire. Cependant, nous ne pouvons pas dans un contexte de mondialisation pacifique, occulter la Méditterrannée dans la rédaction de ce livre.
 Au nom d'abord d'un passé commun mais aussi parce que ces derniers sont aux portes de l'Afrique un continent qui est grand, proche d'un Moyen-Orient compliqué et difficile. N'oublions pas que l'Union Méditerranéenne est un concept qui existe qui a fait l'objet de signatures officielles, qui ne demande qu'à être exploité.
Par ailleurs, jusqu'à quand allons nous préparer nos propres Livres blanc afin de définir nous même français nos moyens et notre stratégie de défense ?
Il ne faut pas que l'Europe s'empare d'une souveraineté déjà suffisamment mise à mal par l'Union économique et monétaire, nombreux sont ceux qui regrettent aujourd'hui de s'être engouffrés trop rapidement dans la voie de la technocratie économique, sans le peuple.
Promouvoir une défense uniquement européenne avec une armée européenne serait grave. C'est pourtant le pli que semble prendre aujourd'hui l'Etat français.
Je ne remet pas en cause le fait que le contexte européen et méditerranéen soit une bonne chose pour la promotion de la Paix dans le monde, notre sécurité et notre intégrité, choses qui ont été fixées comme objectifs dans le cadre du livre blanc 2008. Mais il y a nécessité absolue de concourir à étendre ces volontés de mise en commun à l’ensemble de l’alliance Atlantique , mais aussi l’Afrique et le Moyen-Orient? La France qui dispose outre son appartenance à l’OTAN et à l’UE d’une positon privilégiée par ailleurs avec ses accords bilatéraux avec l’Angleterre, mais également l’envoi de ses troupes en Afrique devrait être le pivot de cette nouvelle configuration sans se départir de son autonomie et de sa souveraineté. Les rapports avec tous les ensemble géographiques que je viens de citer redessinent la carte de la France libre des années 39-45 du Général de Gaulle. C’est pourquoi nos interventions en Afrique doivent mettre de leur côté les populations afin que des incidents comme le meurtre de plusieurs touristes par des jihadistes ne se reproduisent plus (huit personnes dont deux dont deux nigériens et six touristes français assassinés le 9 août 2020 au Niger). Si ces groupuscules armés peuvent encore agir dans des pays où tout le monde se connait, c’est parce que la France, notamment lors de ses opérations au Mali, n’a pas su temporiser et traiter les africains avec égalité et respect, en tant que partenaires. La presse nationale et étrangère a récemment relaté des faits qui traduisent un manque de civisme et de précaution envers les populations africaines, notamment lors des opérations en commun menées sous l’égide de la France. Par ailleurs, les actions liées à la Françafrique continuent d’exister, sapant le moral des citoyens et donnant une mauvaise image de la France, anéantissant ainsi toute volonté de bien faire en matière de défense. 
Sur le plan proprement international, la mise de côté des Etats du Moyen-Orient dans les grandes instances de régulation de la Paix, aggravé par le conflit palestinien, conduit aujourd’hui à alimenter une coupure du monde entre les populations arabo-musulmanes et les autres. L’idée de faire entrer la Turquie et l’Iran parmi les membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU n’est pas si farfelue que cela. Elle permettrait aux grandes puissances qui aujourd’hui veulent la guerre et cherchent à se protéger de la fissure déjà évoquée, par l’arme nucléaire, au mépris du droit internationale, de se sentir écoutées et prises à partie dans le processus de Paix. responsabiliser ainsi la Turquie éviterait peut être l’escalade vers la guerre et les invasions en méditerrannée, permettrait de résoudre le conflit Lybien, et allié à la même démarche envers l’Iran, permettrait de représenter à la fois le monde sunnite et le monde chiite au sein d’une instance internationale et donc de susciter une nouvelle forme d’arbitrage. 
Il pourrait être reconnu au niveau international, que le conseil de sécurité de l’ONU puisse innover et évoluer avec son époque autrement que par une substitution de l’Allemagne à la France à travers la question de l’arme nucléaire. 
Il y a nécessité de fédérer les actions et de mettre en commun certaines compétences et capacités sans oublier les infrastructures. Notamment en matière de nucléaire.
Quel but franchement avoué de l'Europe en matière d'armement nucléaire devrait prêtre mis en avant ? Le démantèlement futur et concerté, suivant une période de dissuasion plus forte. L’idée de faire entrer la turquie et l’Iran au club des cinq peut largement favoriser le succès dune telle mesure.
 Va t'on y arriver en commençant par démanteler d'abord notre propre potentiel ? Celui de chacun. Va t'on en finir définitivement avec la vision gaullienne d'une France émancipée et souveraine sur son territoire, non soumises aux ravages de la technocratie ?
 Non car on sait aujourd'hui que ce monopole ne tardera pas à être utilisé par certains Etats afin de dominer, ou de faire régner certaines idéologies qui vont à l'encontre des Droits de l'Homme et de l'environnement pour lesquels nous luttons sur le plan international depuis longtemps.
L'ère de la dissuasion et loin d'être terminée même si elle n'a plus aujourd'hui pour cadre le rapport Est-Ouest comme ce fut le cas pendant la guerre froide. Avant qu’elle ne se dilue et laisse s ‘échapper toute possibilité de gouvernance à long terme, donnons lui un regain de volonté et de puissance concertée, avec des objectifs bien définis. 
Seule l'Europe en mutualisant son potentiel nucléaire et en recensant ce dernier pour faire face à d'éventuelles menaces peut en médiatisant ce potentiel et en faisant connaitre sa stratégie au monde entier, constituer un paravent suffisamment solide pour dissuader définitivement toute tentative d'élargir le champ de l'armement nucléaire dans le monde.
Voilà qui réjouira les adeptes d'une Défense européenne sans remettre en cause la souveraineté de chaque Etat dans un contexte trouble, notamment au Moyen-Orient, où justement, on parle de "retour des Etats".
Enfin , cette mutualisation-coopération (mutualisation des moyens tactiques, coopération en matière de politique) est faite pour s'élargir. Elle doit se faire par cercles concentriques englobant tous les potentiels dans un but commun, la Paix définitive et le démantèlement nucléaire final c'est ce que nous appelons la dissuasion finale.
Pour cela, il faut étendre le concept de coopération-mutualisation à d'autres régions du monde. L'OTAN peut dans ce cadre, jouer un rôle efficace, à condition que grâce à la France, la gouvernance européenne y soit prépondérante. 
Le monde méditerranéen et ses pays appartenant eux aussi à différents continents, doivent faire partie intégrante de cette politique grâce à la France dans une logique de vraie coopération, dans le cadre d'une politique internationale égalitaire et pacifique, « de civilisation » comme l'avait évoqué Edgar Morin sous la présidence Sarkozy.".
Ainsi avons nous défini cinq phases dans le cadre desquelles doit se jouer cette phase de dissuasion finale et déterminé le nombre d'années qui vont lui être nécessaire.
-Phase 1. La phase paradoxale.2020-2025 Elle cumule une logique de dissuasion et de désarmement. Les Etats de l'Alliance atlantique et de l'Union européenne ainsi que ceux qui forment l'Union méditerranéenne prennent l'engagement de ne pas augmenter davantage leur potentiel nucléaire tout en ayant pris bien soin préalablement de définir certains emplacements stratégiques.
Le paradoxe que nous évoquions tout à l'heure réside dans le fait que en même temps qu'engagement est pris de ne pas augmenter l'armement nucléaire, les Etats de régions préalablement citées vont mutualiser et effectuer un gros travail de mise en valeur de leur potentiel nucléaire. afin d'exercer un effet de dissuasion sur le reste du monde notamment sur le groupe de pays sino-soviétique. Cet effort réalisé par les pays amateurs de Paix, ayant compris qu'il n'est pas dans l'intérêt des populations de se mettre en concurrence avec les autres membres de cette coalition pour la Paix mais bien au contraire d'avancer en coopération est plus que jamais d'actualité dans le contexte des désaccords qui se posent dans le cadre e la Lybie et au sein du monde méditterannen confronté à la Turquie, comme cela a été le cas avec la Syrie. Il pose comme nécessaire, l'idée d'une fuite en avant des relations diplomatiques et des rapports de force à un moment où se pose le choix crucial mais heureusement pas encore imminent de la guerre ou de la non guerre.
 Une autre solution est possible, celle d'un avertissement nécessaire après avoir montré, comme dans un contexte d'Etat de crise, que les forces pour la Paix sont présentes et suffisamment fortes pour contrer toute velleité de nouveau conflit armé et toute nouvelle violation du droit international. Pour cela, il faudrait tenir compte des leçons de l'histoire, celle de Munich en 38 ou encore celle de toutes les guerres qui n'ont servi souvent qu'a à aggraver les déséquilibres et à causer des dommages irréparables, et organiser en toute urgence de nouvelles rencontres et conférences internationales dans les jours à venir, afin de faire exister en termes réels cette "chappe sécuritaire" que forme la coopération-mutualisation. Ce serait une première tentative sans précédent de gouvernance internationale.

-Phase 2. La phase de mise en place de la coopération-mutualisation. 2025-2028.
Cette phase est une phase où la mise en place de la coopération-mutualisation joue à  plein, de nouveaux accords multilatéraux et bilatéraux sont pris avec les pays qui en font partie (axe atlantique, axe européen, axe méditerranéen, axe Turquie-pays de l'Est ne faisant pas partie de l'Union Européenne).
Les accords consistent à organiser la "chappe de protection et de dissuasion pour la Paix" dont qui est l'outil principal du démantèlement nucléaire final, elle consiste également à dissuader  les pays qui en font partie de se pourvoir davantage en armement nucléaire en faisant confiance au potentiel déjà installé. Cela ne remet pas en cause la souveraineté de Etats, puisque chacun, même au sein de l'Union Européenne continue à disposer de sa propre armée de terre, de mer, d'air afin de jouir pleinement de son autonomie et de sa souveraineté. Les souverainetés des Peuples restent inviolables et sacrées.
Il faut engager les pays qui en font partie à faire confiance au potentiel déjà installé par l'OTAN qui n'est pas l'objet d'un commandement exclusif des Etats-Unis, notamment dans le contexte de "prêt"de leurs territoires par des Etats d'Europe détenteurs de l’arme nucléaire (France) (notamment Roumanie, Pologne). Il faut faire valoir que l'armement nucléaire et les possibilités de frappe par missiles qui y sont présents font partie d'un "bien commun" des Etats partie prenante, même et là est la gageure, en cas d'accords bilatéraux".


-Phase 3. Phase de construction et de consolidation des alliances. 2028-2029. C'est dans ce cadre, que se renforce la construction des alliances entamées en phase 1 et élargie en phase 2. 
*Mise en valeur des quatre alliances + 1 : 
-Alliance de l'Est Europe et ses rapports avec la Turquie, et la Russie. (perspective d'une Europe de l'Atlantique à l'Oural incluant la Turquie et une partie de la Russie, en fraternité avec la future Union Eurasienne prônée par la Russie).
-Alliance de l'Ouest. Alliance atlantique dans le cadre de l'OTAN avec l'Europe.
-Alliance du Sud. Pays d'Afrique, Union africaine, Union méditerranéenne, sud Européen, 
-Alliance du Nord. Nord de l'Europe incluant la Grande-Bretagne, Groënland.
-Alliance océanique (où nous sommes présents) : Australie, Nouvelle-Zélande, Antactique.
Le travail en coopération-mutualisation peut se réaliser aussi bien dans une perspective large, au niveau des Etats qu'au sein de micro-régions. Il s'agit dans ce dernier cas de multiplier les initiatives en faveur de la Paix en permettant aux armée de différents groupes géostratégiques de travailler ensemble. Ainsi, c'est ce que l'on aurait pu faire dans la zone de Kapisa au nord Afghan entre les armées américaines, françaises et afghanes. Il aurait fallu pour cela, plutôt que de déserter une région proche du Pakistan où la rébellion menace à nouveau de laisser des hommes de chaque partie dans cette région afin qu'ils réalisent une coalition tripartite d'hommes chargées de faire régner le droit dans cette zone de l'Afghanistan sujette à des troubles. Le risque est que de nouvelles opérations d'envergure soient mises en place dans quelque temps, avec un coût encore plus élevé en êtres humains et en matériel. La mise en place d'une opération de coopération-mutualisation sur ces terres aurait eu l'intérêt de maintenir la Paix, d'aider cette région à s'insérer dans un processus de démocratie et de développement en coordination avec l'Etat, tout en permettant à une nouvelle forme de Fraternité issue d'un travail en commun à égalité entre les soldats issus de différente cultures. Il s'agit bien ici de développer une politique de civilisation sans vocation hégémonique de part et d'autre des parties.
-Phase 4. Phase de déclunéarisation 2029-2035. Avec renforcement des Alliances dans le cadre des missions de coopération. Progressivement, les différents Etats du monde s'engagent dans un processus de démantèlement de leur armement nucléaire en même temps que de nettoyage de déchets du même acabit dans le contexte de construction d’une organisation des Etats indépendants et autonomes (OIA). La reconstruction des Etats les plus abîmés par la guerre (Syrie, Yemen, pays du continent africain, Lybie) devrait être à cette phase là bien avancée.
C'est pendant cette période que se met en place l'Etoile française, que nous avons aussi appelée la Grande armée de la Paix.
-Phase 5. 2035-infini : Phase de maintien de la Paix dans le monde. 

Il faudrait donc 15 ans pour mettre fin au cycle de guerres afin d’entrer dans un nouveau cycle plus constructif.


(1). Politique de désarmement nucléaire.

Dans un climat de détente de la guerre froide la communauté internationale a estimé dans les années 1960 qu'il fallait stopper la prolifération des armes nucléaires.La première étape fut la signature du Traité d'interdiction partielle de essais nucléaires, signé en 1963 à Moscou, par les États-Unis, l'URSS et la Grande-Bretagne.En 1968, une avancée majeure est réalisée par la conclusion duTraité de non prolifération nucléaire (TNP) qui fut signé par la totalité des États du monde sauf l'Inde le Pakistan et Israël Entamées en 1969, les négociations sur la limitation des armements stratégiques, entre les États-Unis et l'Union soviétique, aboutissent à la conclusion des traités SALT I en 1972 et SALT II en 1979. Ces accords sur la planification et le contrôle de la production d'armes stratégiques seront prolongés par leTraité de réduction des armes stratégiques  (START I et II, signés respectivement en 1991 et 1993). Également, le Intermediate Range Nuclear forces Treaty(FNI) est signé en 1987. Enfin, les négociations MFBR sur la réduction mutuelle et l'équilibre des forces en Europe), qui avaient été engagées dès 1973 entre le Pacte de Varsovie et l'OTAN ont abouti à la signature en 1990 d'un important accord de désarmement des Forces armées conventionnelles en Europe.

vendredi 5 juin 2020

Le franc CFA est mort, Vive l’ECO CFA !

Le franc CFA est mort, Vive l’ECO CFA !

Un article de l'IRIS.

Le 20 mai, l’Élysée a annoncé par voie de communiqué « un projet de loi concernant un accord de coopération entre la France et les gouvernements des États membres de l’Union monétaire ouest-africaine » afin d’entériner le changement de monnaie : du franc CFA à l’ECO. Alors, franc CFA, fin de partie ? Renouvellement paradigmatique préfaçant une renégociation du narratif entre la France et ses anciennes colonies[1], vraiment ? 

La fin du franc CFA : une ambition française ? 

Après avoir botté en touche sur la question du franc CFA, lors de son discours prononcé à Ouagadougou le 28 novembre 2017, au prétexte que c’était « un non-sujet » pour la France, le président Emmanuel Macron semble s’être ravisé. Entre les critiques de ses homologues sur le maintien d’un système jugé néocolonialiste, de critiques africaines sur l’opération Barkhane démontrant une lassitude en l’absence de résultats tangibles, la stagnation du dossier sur la restitution des œuvres d’art à l’Afrique, il fallait manifestement un geste pour enrayer la dégradation de l’image de la France et potentiellement renégocier les liens avec les pays ouest-africains, dans un contexte de plus en plus concurrentiel.

Témoin de ce virage et que le franc CFA est malgré tout un sujet français, dès le mois de novembre 2019, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, s’était déclaré favorable à « une réforme ambitieuse » sur cette question, formulation pour le moins sibylline ayant laissé cois de nombreux observateurs. Et en l’espèce, la question est de savoir à qui profite ladite réforme ?

Il devrait pourtant y avoir tout lieu de se réjouir de ce changement. Le débat sur le franc CFA occupe, en effet, l’espace médiatique depuis plusieurs années. Chercheurs, intellectuels, activistes, membres de la société civile, jeunes des différents pays concernés, nombreux sont ceux à s’être engagés pour un changement radical de monnaie, mais également de système monétaire de sorte à assurer les conditions de leur souveraineté, gage d’une indépendance à l’égard de leur ancienne métropole : la France. Au-delà du nom, du symbole qu’il incarne dans les représentations – qui ne saurait relever de l’anecdotique, tant la déclinaison de l’acronyme avait subi un toilettage a minima Franc, passant de franc des Colonies françaises d’Afrique à franc de la Communauté financière en Afrique – l’enjeu sous-jacent était et reste bel et bien politique, concernant avant tout la renégociation des liens entre les différentes parties.   Il s’agit enfin pour ces détracteurs de parachever le processus de décolonisation et de promouvoir de nouveaux rapports géopolitiques.

L’ECO ou la conjuration de la « servitude volontaire » ? 

Le 21 décembre 2019, après avoir soutenu que c’était un « faux débat », en février 2019 sur le perron de l’Élysée, témoignant de relations de connivence entre la France et la Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara, avait annoncé depuis Abidjan, aux côtés de son homologue Emmanuel Macron la fin du franc CFA au profit de l’ECO (réduction d’ECOWAS version anglaise de la CEDEAO). S’en étaient suivies une série d’annonces :  « Le compte d’opération à la Banque de France est supprimé et (…) les représentants français siégeant au sein des instances de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) vont être retirés », un ensemble de décisions qui devaient être entérinées au cours de l’année 2020. C’est désormais chose faite. Sauf que des points sensibles n’ont pas été débattus : pertinence ou non de l’élargissement d’un panier monétaire ? Quels objectifs poursuivis non par la France, mais par les pays concernés par cette réforme ? Quel rétroplanning ? Quelle méthodologie ? L’ensemble de ces questions a été évacué par le projet de loi proposé par l’Élysée, qui annonce d’un même allant le maintien de l’indexation de la nouvelle monnaie sur l’euro et se positionne comme garante financière : « La place de la France se transforme donc pour devenir celle d’un simple garant financier ». S’il s’agit en l’état d’un projet de loi qui devra être soumis au vote des parlements nationaux, de nombreuses inconnues demeurent : quelles sont les conditionnalités de la garantie de la France ? Pourquoi se conserver un droit de regard ? Est en effet envisagé comme suit : «  de nouveaux mécanismes sont prévus pour (…) permettre à [la France] de disposer de l’information nécessaire pour suivre et maîtriser le risque financier qu’elle continuera de prendre. Il s’agit notamment d’informations régulièrement transmises par la BCEAO ou de rencontres informelles avec les différentes autorités et institutions de l’Union ». Quelles sont les conditionnalités d’un tel accord ? Si peut-être sur le plan économique ces décisions peuvent se justifier sur le plan politique, l’amertume d’une souveraineté sous conditions transparaît.

Il semble que la France ait pris la main sur ce dossier en vue d’accélérer le processus de transition sans que les modalités pratiques de ce changement n’apparaissent clairement et sans avoir attendu le débat des militants anti-CFA, les privant au passage de leur parole même si certains avaient été auditionnés, cet automne, par l’Élysée. Des acteurs de hauts-niveaux, comme l’ancien Premier ministre du Sénégal, Abdoul Mbaye, avait proposé la réunion d’experts ayant mandat de soumettre des propositions aux chefs d’États africains et français. Kako Nubukpo, doyen de la Faculté de sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’université de Lomé, avait quant à lui prévu de réunir, dans la capitale où il exerce ses fonctions, les États généraux de l’ECO sur la thématique suivante :  « Quelle monnaie pour quel développement en Afrique de l’Ouest ». Il s’agissait bien de penser la monnaie comme vecteur de développement en mettant à l’honneur des solutions endogènes. À l’issue de trois jours de débats, il devait en ressortir des recommandations à l’attention des gouvernements. La pandémie a contraint de surseoir à cette rencontre. De débats par les porteurs du changement, il n’y en aura point.

Il ne s’agirait toutefois pas d’être dupes. Au-delà du caractère a priori unilatéral de ce nouvel accord, il y a eu des concertations diplomatiques de haut niveau, entamées dès le 21 décembre 2019. Du reste, on notera que le projet, tel que présenté, correspond, pour partie, à celui avancé par le président Ouattara Alassane, qui, lors du sommet des chefs d’État de la zone UEMOA, réuni le 12 juillet à Abidjan, avait déjà pris position en faveur du maintien d’un taux de change fixe avec l’euro. Mais comment comprendre le silence assourdissant des chefs d’États concernés par ledit accord ?  Un pare-feu en cas de contestations de leurs opinions respectives ? Ou au contraire, cela témoigne-t-il de leur gêne et de dissensions sur le sujet ? Les assemblées nationales trancheront…  À force d’imprécisions, et même si, assez étonnamment, certains médias ont avancé par rapport au communiqué de l’Élysée – qui en l’espèce devrait faire foi – que le rôle de garant de la France tout autant que l’indexation de l’ECO sur l’Euro était une première étape, on est dans une forme d’incertitude quant à savoir s’il s’agit d’un scénario séquencé (lequel ?) et suivant quel chronogramme ?

Suivant cet accord, finit le communiqué de l’Élysée, « ce nouveau positionnement permet enfin d’accompagner l’UMOA dans sa volonté de s’inscrire dans le projet de monnaie unique à l’échelle de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ». À ceci près que certains États anglophones comme le Nigeria avançant que les critères de convergence de la zone CEDEAO n’étaient pas réunis soit « un déficit budgétaire n’excédant pas 3 %, une inflation à moins de 10 % et une dette inférieure à 70 % du PIB » masquant à peine leur quant-à-soi quant au rôle et à la place de la France dans cette architecture monétaire, le projet de monnaie unique à l’ensemble de la zone, adopté à Abuja en juin 2019, semble plus que compromis. Et ceci à moins que l’on ne découvre les différents scénarios séquencés envisagés pour y parvenir sur les moyen et long termes.

Assez étonnamment, les conditions d’un nouveau narratif entre la France et l’Afrique s’écrivent, au moins publiquement, sans les Africains, un changement dans la continuité, privilégiant l’asymétrie au détriment de toute co-construction des décisions. Pas sûr que dans ces conditions, les relations sur la moyenne ou la longue durée puissent s’en retrouver apaisées, Paris restant campée dans son rôle de grand ordonnateur. Si la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye s’est félicitée du fait que « cette fin symbolique [du franc CFA] devait s’inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l’Afrique et écrire une nouvelle page de notre histoire », visiblement il y a une incompréhension sur l’analyse du problème qui n’est pas symbolique, une qualification qui frise la minoration, tandis que ce dernier est bel et bien structurel et politique, laissant pour compte l’Afrique centrale.

L’acception de l’ambition initialement affichée par le gouvernement français est décidément polysémique et laissera chacun libre de toute interprétation.

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[1] Seule la Guinée-Bissau, membre de la zone CFA, n’a pas été colonisée par la France. La Guinée, quant à elle, s’est retirée de la zone sous Sékou Touré.


Par Dr Patrick Ferras, président de l’association Stratégies africaines, enseignant à IRIS Sup’, et Jessica Ekon, diplômée d’IRIS Sup’ en Défense, sécurité et gestion de crise.
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