Fiche de lecture. D’après le texte de Denis Clerc
fondateur du magazine Alternatives SCOP.
Par Noura Mebtouche.
« Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique »
Aujourd’hui dans un contexte de crise du marché du
travail, la SCOP se présente comme une alternative possible et souhaitable au
modèle de l’entreprise classique. Dans une perspective plus élargie, elle
sous-tend la problématique liée à la manière dont peut se remplir le gouffre
entre une vision capitaliste et libérale du champ économique, et l’autre
alternative, celle du collectivisme.
Denis Clerc, Fondateur
du magazine Alternatives Economiques, Scop, dans « Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique », nous montre les contradictions d’un modèle
malheureusement encore rélégué aux ornières du capitalisme régnant et peu à
même encore, de constituer un vivier suffisamment organisé pour pallier aux
carences de ce dernier. Toute la question est de savoir d’où le
mouvement des SCOP tire son historicité et quelle est la place de cette
dernière dans l’histoire économique française ?
Ce questionnement et
l’enquête qui en découle, nous ouvre les portes sur une problématique qui se
rapporte à notre réalité économique et sociale actuelle : le mouvement des
SCOP pourrait-il être un des éléments annonciateurs autant que constitutif de
l’émergence d’une troisième voie entre les modes d’organisation capitalistiques
et les modes d’organisation socialistes ?
En termes contemporains,
pour se refléter à l’histoire économique française d’aujourd’hui, est-il une
alternative satisfaisante au duel libéral et socialiste dont le jeu
d’alternative se solde aujourd’hui par un échec ?
Deux auteurs, en
accompagnement à la réflexion de Denis Clerc, viennent répondre à ce
questionnement. Ainsi, dans un long article riche en documentation historique
« Histoire, problèmes et projets de la coopération ouvrière en
France », François
Espagne nous renseigne t’il sur les différentes phases historiques du
développement d’un mouvement qui aujourd’hui s’organise davantage, contexte
économique oblige. Enfin, pour ce qui est du rôle à jouer en matière
d’emploi , on peut se référer à l’article de François Gazier « Tous
sublimes, vers un nouveau plein emploi », Paris, Flammarion,
2003. A l’appui de ces recherches et analyses du phénomène coopératif,
Denis Clerc tente de nous donner de nouveaux éclaircissements en en énumérant
les avantages comme les inconvénients. Davantage encore, il met en avant
plusieurs questionnements : la SCOP renverse t’elle véritablement le
rapport capitalistique ? Remet-on en cause la société de
marché ? Le libéralisme économique ? Ce mouvement encore
classifié dans les rangs d’une économie alternative censée pallier aux carences
du système existant constitue t’il une force suffisante à la mise au point
d’une requalification des travailleurs et à la mise en avant d’une nouvelle
classe sociale ?
Quelle est l’ampleur
de l’enjeu social mis ici en avant ? Comme on le voit, les questionnements
sont nombreux et variés, ils mettent en avant des dimensions aussi bien
sociales que politiques ou encore économiques comme celles liées à l’emploi.
Enfin, comment intègre t’on la nouvelle donne
environnementale?
I.
La problématique posée : des racines
plongées dans le socialisme utopique qui ont du mal à universaliser le
mouvement coopératif pour en faire un paradigme historique dans l’histoire de
la pensée économique. Comme le rappelle Denis Clerc, la
SCOP et le mouvement coopératif dans son ensemble, sont des éléments que
l’on rélègue facilement au rang de champ secondaire d’investigation en matière
de théories explicatives du réel économique. Cette rélègation serait à la fois involontaire, tenant, comme le dit Karl
Marx, à la faiblesse du salariat vis-à-vis des grandes entreprises du
capitalisme et volontaire, ce dernier s’organisant de façon à ne pas à avoir à
se remettre en cause, notamment à travers la pensée économique…
C’est ce que cherche à nous rappeler Denis
Clerc, lorsqu’il évoque le passage du terme sociétés ouvrières de
production à celui de sociétés coopératives et participatives. L’abandon du terme « ouvrières » revêt ainsi, une signification
profonde. Il fait appel à plusieurs siècles
d’histoire qui passent par la mise en avant d’un secteur ouvrier divisé, entre
des salariés d’abord exploités puis défendus dans leurs droits et celle
d’individus valorisés par leur savoir-faire technique et leur capacité à s’organiser.
A. Une histoire qui s’inscrit tant bien que mal dans
la construction d’une historicité économique française. Phénomène que Denis Clerc ne manque pas d’évoquer : le mouvement de SCOP
incité par le mouvement des socialistes utopiques a accompagné le développement
du capitalisme sans pour autant influencer réellement ce dernier. Sur le plan
politique, il reste marginal dans son essence, et n’arrive pas à constituer une
force d’action suffisamment puissante pour être autre chose qu’un mouvement
récupéré. Ainsi, un autre auteur, François
Espagne, a t’il mis en avant l’existence, en parallèle avec le
développement de la grande industrie naissante, de « structures
traditionnelles, avec leurs marchands-fabricants, leurs ateliers familiaux,
leurs ouvriers-agriculteurs, et une immense quantité de micro-entreprises et
d'artisans ». Ce dernier distingue trois vagues
historiques dans l’histoire du monde ouvrier :
a. D’abord la période 1830-1880. Celle de l’espoir, ce
sont les mots de l’auteur, où se théorisent les modes d’organisation sous forme
coopérative. Ce mouvement est contemporain des révoltes ouvrières, celle de la
Commune, celle des Canuts à Lyon. Il met en avant la scission profonde entre
l’Etat français, qui dispose du pouvoir des institutions et du monopole de la
coercition légitime, et celui des individus salariés, ceux du monde ouvrier
notamment, avec des événements tragiques comme la sévère répression menée par
Adolphe Thiers contre la révolte des Canuts.
Cette scission,
quoique occultée derrière un camouflage visant à laisser entendre qu’un
certain consensus existe autour notamment, récemment, de la question de
l’emploi est la principale source du malaise de la représentativité politique
actuelle.
b. La deuxième
vague (1880-1980) serait, selon le même auteur celle de la mise au
point d’une organisation d’une certaine classe ouvrière, celle-ci se
donne de la cohésion au gré des avancées du droit du travail et s’organise
syndicalement et associativement. : elle mettra pour cela cent ans, entre 1880
et 1980… une période d’un siècle…
c. La troisième vague (1980-2015), est celle du retour à
la réflexion sur la coopération comme mode d’organisation. La classe
ouvrière, comme signe de reconnaissance et de regroupement inaugurant de
nouvelles solidarités sociales, sur lequel repose le clivage gauche-droite, a
fait ses preuves sous les coups de butoir de la crise pétrolière, de la
stagflation qui en résulte, situation qui combine chômage et inflation.
C’est le retour des grands auteurs, observateurs notamment de la révolte des
Canuts comme Proudhon, Engels ou Fourier mais encore d’une certaine manière, Bakounine,
mais ce renouveau se fait encore sous une certaine indifférence, celle des
pouvoirs publics et des employables qui ont un emploi ou pointent encore au
chômage, tandis que se développent des coopératives de production au sein des
endroits où se niche la paupérisation et l’exclusion sociale. Ce que
François-Espagne appelle « un prolétariat de l’exclusion ».
Et l’auteur de
souligner la grande diversité des milieux d’activité où se développent les SCOP,
ce qui est le reflet de la grande capacité de ces dernières à s’adapter. Ainsi la SCOP serait-elle d’après Denis Clerc,
porteuse d’un réel projet de changement de la sphère productive mais elle se
confinerait cependant, en ce qui concerne le secteur industriel, à quelques
rares tentatives et ne serait pas suffisamment importante pour contribuer à des
transformations sociales suffisamment conséquentes pour en modifier le
paradigme, celui fondé sur le traditionnel rapport salariat-ouvrier.
B. Qu’en est-il de la sphère du changement
social ?
a. L’émergence d’une nouvelle stratification sociale.
En 2010, année où Denis Clerc écrit cet article
coexistent, en France, 2000 SCOP et 40000 salariés. C’est peu
en regard du nombre d’entreprises, c’est beaucoup, si l’on considère
l’évolution de leurs effectifs, en regard notamment des nombreuses crises d’identification
et de reconnaissance que le mouvement a essuyé lors des deux premières phases
mises à jour par François Espagne.
* Les Sublimes.
Davantage encore, on assiste au développement de
nouvelles qualifications sociales et de nouvelles bases pour la stratification
du social qui sont conditionnées par les niveaux de qualification. Ainsi, Denis Clerc évoque t’il les Sublimes, ces ouvriers du XIXème
siècle qui étaient le plus souvent composés d’ouvriers de métiers, aux
qualifications reconnues et élevées, qui supportaient mal la surveillance ou
l’autorité d’un patron. Ces derniers font partie d’une frange spécifique de la
population qui échappe à la domination qui pèse sur les ouvriers salariés. Ils
font partie d’une structure plus ou moins organisée que l’on retrouve notamment
dans le compagnonnage, une forme d’aristocratisation de ce monde social des
travailleurs.
Et comme le dit
l’auteur : « D’une certaine manière, une bonne partie des Scop
qui se sont créées depuis une trentaine d’années sont composées de « Sublimes
», qui ont décidé de s’associer pour matérialiser leur refus de la hiérarchie
et leur désir de se réaliser dans un métier ». Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de
travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise
écologique ».
De cette forme de qualification là nait le
paradigme du nouvel entrepreneur. Celui ci est très proche de celui décrit par Joseph
Aloys Shumpeter dans théorie de l’évolution économique pourtant écrit en
1911. Il fait la part belle à l’innovation, c’est ce qui le caractérise et
c’est aussi ce qui caractérise l’ensemble du système social dont il conditionne
par ses actes et ses choix, le changement social. Sauf que, ici,
cette possibilité est donnée à tous, non pas par la propriété du seul capital
que l’on peut faire fructifier en se servant du salariat, fondant ainsi, un
rapport social de dominant/dominé mais en obtenant grâce à la participation de chacun
à l’organisation de l’entreprise où il travaille, des parts sociales de cette
dernière. Mais cependant rien ne change, du point de vue de l’innovation, en
matière d’organisation du travail ou de nouveaux podiums, tout au plus se
doit-on de signaler les transformations qui marquent nos classifications
sociales actuelles : le mouvement SCOP même si il n’est pas encore assez
puissant pour que cette affirmation se vérifie tout à fait, pourrait-être un
moyen d’échapper à cette modernisation de la société, phénomène décrit par Henri
Mendras dans La seconde
Révolution française 1965-1984, Gallimard,
Paris, 1988 qui caractérise bien nos sociétés
contemporaines et dont le principal avatar est de reposer sur les modes de
consommation. Ici, il s’agit davantage d’une voie vers une forme d’«aristocratisation
sociale », pour reprendre les mots de Denis Clerc, qui pourrait
constituer une nouvelle amorce de changement,
suffisamment importante pour modifier complètement les critères de
qualification de la place de chacun, pour peu que l’on s’en donne les moyens.
Pour cela,
il faudrait tout faire pour favoriser le petit entrepreneur et…les SCOP…ce
processus participe d’un même mouvement.
*La typologie de Philippe Frémeaux.
Une autre forme de qualification repose sur la
typologie de Philippe Frémeaux : Dans un travail, (Frémeaux,
2011) commandité par la Fondation Charles-Léopold Mayer pour le Progrès
de l’Homme et la Caisse des Dépôts et Consignations (organisme d’État, qui gère
notamment les fonds collectés par les Caisses d’Épargne), Philippe Frémeaux (le
Président d’Alternatives économiques) distingue quatre types de Scop : les Scop
d’égaux, les Scop militantes, les Scop sociales, les Scop industrielles.
-Les SCOP d’égaux sont des SCOP qui mettent d’abord en
avant le partage des parts sociales comme du travail ou du matériel entre les
membres. L’objectif mis en avant est ici éthique.
-Les SCOP militantes
sont des SCOP qui se sont formées par et pour l’action revendicative.
L’objectif ici est politique.
-Les SCOP sociales
sont des SCOP qui se sont mises en oeuvre dans le but de venir en aide aux plus
défavorisés ou bien dans celui de maintenir l’activité d’une entreprise
abandonnée par ses associés actionnaires capitalistes afin de sauvegarder les
emplois. L’objectif est ici avant tout socioéconomique. Il répond à une
exigence liée à la conjoncture.
-Les SCOP
industrielles sont des SCOP qui ont été mises en place afin, de réaliser des
économies d’échelle et de renouveler ou maintenir le potentiel productif de ce
type d’entreprises. L’objectif ouvre ici des perspectives industrielles, de
restructuration et pourrait être l’objet d’une nouvelle forme de politique
industrielle. C’est ce dernier surtout qui est intéressant sur le plan
macroéconomique et sur le plan de la logique renversement du rapport
capitalistique, rien ne l’empêche d’être aussi en même temps social ou militant
ou politique ou éthique.
Là encore, il y a une
fort phénomène d’identification des individus à un groupe à identité forte,
dans chaque cas de figure. Il n’est en aucun cas lié aux phénomènes de
consommation ostentatoire analysés par Veblen
et échappe très largement aux paradigme que l’on tire de la théorie du
développement de Rostow, laquelle nous oblige encore une fois à
définir notre société sur des critères liés à la consommation et à envisager un
jour la fin du capitalisme. Bien au contraire il permet d’envisager une
économie réencastrée au sens de Karl Polanyi (Karl Polanyi, La Grande
Transformation, Aux origines politiques et économiques de notre temps,
Gallimard, (1944) (1983).
II. Les conclusions des auteurs : une modification des
rapports sociaux fondés sur l’économique.
En effet, même si comme nous le rappelle Joseph
Aloys Schumpeter , le capitalisme, l’innovation, est là pour maintenir
l’entreprise capitaliste en place pour longtemps, il semblerait que l’apport du
progrès technique à la fonction de production dont Robert Merton Solow
a montré qu’elle maintenait les rendements croissants ait, à la lumière de ce
qu’il se passe à notre époque sur les marchés, des limites certaines. Le nouvel
engouement pour les SCOP et pour les modes de consommation alternatifs
repose, c’est une évidence, sur une certaine lassitude du marché (c’est à dire
à la fois des entreprises et des consommateurs) pour les biens et services
produits par les économies d’échelle qui ne font à chaque fois, qu’améliorer le
produit afin que son cycle se rallonge (Robert Vernon). Ainsi
pourrait-on dire, à l’aune de cet exemple que le capitalisme touche à sa fin et
cherche ainsi à se reconvertir en investissant par exemple dans l’économie
circulaire ou faussement alternative (labels équitables, labels biologiques),
tandis que, dans ce cadre, les mouvements comme celui des SCOP se
présentent comme les représentants légitimes de cette sphère économique là,
place qu’ils feraient bien de tout faire pour garder, si on ne veut pas que se
fomentent de nouveaux monopoles; c’est en tous cas le phénomène que l’on
constate aujourd’hui, notamment à travers le mouvement des monnaies
complémentaires.
Pour renverser le
rapport capitalistique et confirmer Karl Marx, qui lui aussi
avait remarqué bien avant l’heure, les contradictions du système capitaliste à
travers la théorie de la baisse tendancielle du taux de profit que nous osons
ici comparer à celle des rendements décroissants, il faudrait en effet, que le
mouvement soit puissant et fortement soutenu par l’Etat.
Cet enjeu s’avère important : c’est un enjeu social
et historique visant à laisser la société civile se réapproprier son économie,
et c’est ensuite un enjeu qui transforme complètement les rapports économiques.
De fondés sur la domination ils deviennent fondés sur la coopération.
Cette question, Denis Clerc se la pose
franchement : l’augmentation du nombre de SCOP, est-il un signe que la
modification de notre paradigme économique pour une transition vers une
économie nouvelle, est en train de se faire ?
Et de citer les
barrières et les barrages qui se posent au renversement du rapport
capitalistique (nous reprenons ici les thèmes de Karl Marx fondés sur la
domination). A travers trois questions :
*La question de la
division technique du travail (un nouveau rapport de domination).
« Mais dans les
grandes Scop, la division technique du travail devient assez vite une division
sociale, concrétisée par des écarts de salaires relativement importants, par
exemple entre la maîtrise et les ouvriers, ou entre le bureau d’études et le
personnel de fabrication, car il faut tenir compte de l’échelle des salaires
qui prévaut sur le marché du travail si l’on veut disposer des compétences
requises. Et ces différenciations fonctionnelles, hiérarchiques, salariales et
en même temps sociales réduisent le niveau de confiance et de capacité
coopérative qui peut exister dans une petite Scop (cf. Laurent, 2012). Le «
nous » se transforme fréquemment en une différenciation entre « eux » et « nous
». L’obstacle n’est pas irrémédiable, et les formes de gouvernance peuvent être
adaptées, pour faciliter les capacités d’expression de chacun et créer ces
liens sans lesquels une Scop fonctionne mal. Mais ce n’est pas toujours le
cas ».
Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de travail en
France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise
écologique ».
* La question du capital et de son renouvellement.
« À cette
première cause de difficulté liée à la taille, s’en ajoute une autre,
particulièrement forte dans les Scop industrielles : la nécessité de financer
sans appel au marché financier, non seulement le besoin en fonds de roulement,
mais aussi les investissements en recherche-développement et les équipements,
en général coûteux et rapidement obsolètes, sans lesquels l’entreprise
elle-même est menacée. Or l’industrie est un secteur d’activité très
capitalistique, (au sens où il lui faut beaucoup de capital technique par
salarié pour fonctionner). Au contraire, les travailleurs associés sont pauvres
en capital financier. Quand leur entreprise est installée sur une « niche » à
forte valeur ajoutée, ou dans une activité où la petite taille initiale n’est
pas un handicap (bâtiment, imprimerie par exemple), elle demeure viable et peut
grandir… à condition que les résultats soient très largement, voire totalement
réinvestis. Mais la pression des travailleurs associés en faveur d’un partage
de ces résultats est forte. ». Extrait de
Denis Clerc « Les coopératives de travail en
France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise
écologique ».
Citons également la dernière phrase de
ce paradigme :
«Bref, d’une certaine
manière, les Scop et notamment dans l’industrie où le besoin de fonds propres
est important – volent sans parachute, et doivent impérativement faire des bénéfices
pour ne pas être menacées de disparition.». Extrait de Denis Clerc. « Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique ».
Il y a également
derrière tout cela, la question que pose également Denis Clerc du licenciement
: que faire en cas de difficultés économiques ? La SCOP sera, quoiqu’il
advienne pour des critères de rentabilité, obligée de licencier comme toute
autre entreprise. Le critère de rentabilité ne disparait donc pas, même s’il
n’est plus l’unique objectif de l’entreprise mais en cas de coup dur, si la
SCOP ne veut pas disparaitre et ses emplois avec, il doit malgré tout être mis
en avant en premier lieu. Comme on le voit ici , poser le mouvement des SCOP
comme le vecteur principal de changement de paradigme économique, sortant du
rapport capitalistique, qui serait voué à disparition, dans une perspective pas
seulement historiciste au sens de Karl Marx mais tout simplement pratique et
conjoncturelle, même si elle confirme cette théorie, revient à dire que le
mouvement des SCOP tout comme la réappropriation de la sphère économique par
les individus et non les seuls détenteurs du capital pourrait être voué à
l’échec en l’absence de mesures réglementaires émanant de l’Etat visant à le
protéger de la sphère du grand capital.
Nous reprenons ici une
phrase de Karl Marx cité par Denis Clerc : «Ce que Marx critiqua de façon virulente dans son «Adresse inaugurale à
l’association internationale des travailleurs » (1864), l’éphémère Première
internationale : « La coopération des
travailleurs [...] ne sera jamais capable d’arrêter les monopoles qui croissent
en progression géométrique ; elle ne sera pas capable de libérer les masses, ni
même d’alléger de façon perceptible le fardeau de leur misère. » ». Extrait de Denis Clerc. « Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique ».
Par ailleurs, François Espagne nous montre bien comment, dès la troisième phase historique de
développement des SCOP, on se sert de Karl Marx pour étouffer ce
mouvement de liberté et le ramener à un vaste ensemble économique maîtrisé par
un nombre faible :
«Dès le départ,
notamment le troisième congrès on perd la bonne voie et on s’engouffre dans
celle du regroupement partisan à grande échelle, sans le savoir, les mouvements
ouvriers participent ici à la grande entreprise d’aliénation des individus par
les même que ceux qui ont mis en place le capitalisme, le même terme que celui
pourtant utilisé par l’auteur de référence principale de ceux qui s’en
serviront pour mettre en place le collectivisme et diviser le monde en deux:
Karl Marx. Tout y est fait pour sur un plan historique, pour mettre fin à la
diversité: Ainsi, après avoir réaffirmé le principe de la coopérative lors des
1er (Paris 1876) et 2ème congrès (Lyon, 1878. ».
Aussi,
insiste- t'il fortement sur le troisième congrès ( Le 3ème Congrès (1879, Marseille) :
« Celui-ci, est celui de la rupture : dominé par la
tendance guesdiste, il retient comme système de pensée le "collectivisme
marxiste", comme explication de l'histoire et comme stratégie, la lutte
des classes, comme objectif la conquête du pouvoir d'Etat, et comme moyen
d'action le parti politique. Il n'exclut pas syndicats et coopératives, mais
les considère comme des moyens subordonnés "d'agitation
révolutionnaire", et "de propagande pour la diffusion des idées
collectivistes et révolutionnaires". Passant aux actes, il donne naissance
au premier parti politique "de classe", la "Fédération des
Travailleurs Socialistes français", qui, de scissions en
regroupements, aboutira à la S.F.I.O. de 1905.». Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de travail en
France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise
écologique ».
Ce passage nous
montre comment, dès le troisième congrès, le mouvement des SCOP est absorbé au
sein d’une lutte politique qui tend à se servir de toutes les forces en
présence, notamment ceux qui s’estiment brimés par le rapport patronat/ouvrier
au sein d’un vaste ensemble qui va, au cours du siècle, se constituer et
s’organiser de façon à former un ensemble cohérent suffisamment fort, pour
former une alternative aux autres partis politiques. C’est notamment de ce
troisième congrès que naît le clivage gauche-droite. Dès lors, le mouvement des
SCOP a du mal à se définir et perd sa voie naturelle qui est celle de
constituer une troisième voie possible, celle de la contestation du capitalisme.
En d’autres termes, ce phénomène, loin de remettre en cause l’organisation
capitaliste (des associés qui se partagent le capital des grands monopoles et
oligopoles ) ne fait que l’avaliser d’autant plus qu’il fait perdre à d’autres
vies possibles la possibilité de s’exprimer et de s’organiser en tant
qu’initiateurs d’une sortie du capitalisme.
C’est à ce dilemme que
nous nous trouvons confrontés aujourd’hui avec un enjeu qui est celui de la
sortie définitive du capitalisme et des multinationales, et un réveil dans
l’adversité (les voies naturelles de résolution des problèmes de nature
macroéconomique comme le chômage étant en échec), le mouvement des économies
dites alternatives, dont les SCOP, ressortent comme étant une clé possible, se
présente alors comme la solution à exploiter.
III. Vers un paradigme contemporain : la question
environnementale.
Finalement,
l’actualité reflète les même
problématiques que celles nées au début du XXème siècle, à cela près que
quelque chose a changé. D’abord, le capitalisme a montré qu’il avait des
limites, la crise des prix des produits pétroliers du début des années 70 a
laissé la place à plusieurs décennies de déflation avec chômage et inflation,
pour ensuite, chez nous, finir par asseoir définitivement le fonctionnement du
capitalisme (celui-ci met en oeuvre le capital) des multinationales, avalisées
et maintenues en place par des institutions comme celles de l’Europe de l’Euro
ou encore de l’organisation mondiale du commerce,les autres institutions
internationales : FMI et banque mondiale se constituant en financeurs et en
censeurs de ce dernier.
Dans ce contexte, la phrase de Denis
Clerc prend tout son sens :
«Les Scop sont-elles
condamnées à n’être que marginales, alors même que, d’un point de vue
micro-social, on l’a vu, elles contribuent à démocratiser le système productif,
à donner la parole et le pouvoir aux salariés, à réduire les inégalités
salariales et à bannir l’exploitation du travail par le capital? Ce qui précède
pourrait le laisser penser. Mais, paradoxalement, la crise environnementale
dans laquelle nous sommes plongés – et plus particulièrement l’épée de Damoclès
du réchauffement climatique qui se trouve au-dessus de nos têtes – change la
donne du tout au tout. Cette crise, en effet, scie la branche sur laquelle le
capitalisme est assis. Il apparaît clairement que la somme des intérêts
particuliers (l’enrichissement) ne produit pas l’intérêt général, mais risque
au contraire de déboucher sur le pire. Ce n’est pas vraiment une nouveauté, et
il fallait la foi chevillée au corps pour penser, comme Adam Smith ou Friedrich
Hayek, que la main invisible du marché contribuait forcément à l’intérêt
général. Mais globalement, il faut bien reconnaître que le système capitaliste,
malgré tous les vices dont il est porteur – l’exploitation, la concurrence
déloyale, les crises, le chômage, les inégalités –, a fortement contribué à
améliorer le niveau de vie de la plupart, au moins dans les pays de vieille
industrialisation. Mais, avec le défi environnemental, la donne change. Réduire
de trois quarts les émissions de gaz à effet de serre en moins d’une
quarantaine d’années dans nos pays de vieille industrialisation ne peut
résulter du seul marché. Il va falloir que, pour une part au moins, l’intérêt
général de l’humanité tout entière guide les actions de chacun. ». Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de travail en
France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise
écologique ».
Puis il nous montre
que la conjoncture, et donc la problématique a changé . En effet là où au début
du XIXème siècle l’enjeu consistait à produire et à améliorer la productivité
tout en changeant un rôle social en matière d’emploi, les entreprises sont
désormais confrontées à la question climatique et environnementale. Celle-là
même qui a été débattue lors des accords de la COP 21 sur le changement
climatique, qui se sont déroulés en décembre 2015 dernier , au Bourget.
«Or, dans le domaine
de la production, les Scop sont bien mieux placées que les entreprises
classiques pour opérer cette mutation. Elles ne s’appuient pas sur la soif
d’enrichissement personnel, mais sur la coopération, pas sur l’intérêt
individuel des actionnaires, mais sur l’intérêt collectif des travailleurs. En
outre, leur mode de fonctionnement ne se fixe pas pour objectif de maximiser
les gains, mais de pérenniser l’emploi : c’est la raison pour laquelle les
statuts imposent que la « part travail » ne dépasse pas moitié du résultat, le
reste étant affecté aux réserves, lesquelles sont impartageables (ce qui
explique que la part de capital ne peut se valoriser). Certes, répondront les
critiques : mais cela n’empêche pas que chaque Scop se soucie comme d’une guigne
de l’intérêt de la société tout entière. C’est vrai. Mais les Scop peuvent bien
plus facilement fonctionner dans un environnement sans croissance. Laquelle
risque fort de ne plus être au rendez-vous, si l’on souhaite prendre en compte
les impératifs climatiques, comme le montre à l’évidence Michel Husson, un
économiste français, sur son site (Husson, 2010).".». Extrait de Denis Clerc. « Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique ».
Ces impératifs rendent
les objectifs justement de la SCOP plus cruciaux et leurs modes de
fonctionnement qui se font dans une optique de coopération plus adaptés aux
nouvelles données conjoncturelles :
«Il va donc falloir
réduire les inégalités et les problèmes sociaux non plus par la fuite en avant
dans une course éperdue vers une croissance désormais prédatrice, mais par des
formes de partage de l’emploi et de réduction des inégalités au sein même des
entreprises. Ce qui implique que celles-ci deviennent des organisations plus
solidaires, soucieuses de qualité (du travail, des produits et des relations
sociales) davantage que de quantité, assument leurs responsabilités sociales et
environnementales et ne fassent pas du profit maximal la finalité de leur existence. ». Extrait de Denis Clerc. « Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique ».
On retrouve ici la théorie du réencastrement chère à
Karl Polanyi. L’économie devient non plus une sphère qui fonctionne toute
seule, prodiguant un revenu aux ménages à l’Etat et aux entreprises, mais
largement déconnectée de la réalité par la sphère financière mais bien une
entité qui fonctionne avec, pour et par, la société. Il y aurait donc, comme
nous l’exprimions en première partie, un enjeu social qui n’a pas pu se
développer suffisamment au cours du XXème siècle car les règles du jeu ont été
faussées par l’avénement du capitalisme qui pourrait dès aujourd’hui être mis
en valeur et satisfaits afin que sphère économique et sphère sociale (au sens
de fonctionnement des rapports humains entre eux) puissent s’articuler et
fonctionner ensemble.
Cela fonctionne de
concert avec des problématiques déjà évoquées sur le plan politique : ainsi du
partage du temps de travail (voir loi sur les trente-cinq heures qui reste
d’actualité….Si jusqu’ici, le mouvement des SCOP a été détourné de sa vocation
première consistant à être le reflet et le principal moteur d’une société
d’égaux et de coopération, il se pourrait bien qu’à l’aune des problématiques
du début du XXIème siècle (emploi-chômage et environnement), une nouvelle
opportunité se présente à lui de constituer contrairement à ce que disait Karl
Marx, une force suffisamment puissante pour être le point de départ de cette
alternative.
Conclusion :
Un mode
transversal de développement économique, celui de la troisième voie.
Il se développe un
mode transversal de développement économique qui pourrait constituer une
"troisième voie". Ce dernier ne pourrait se faire sans remplir deux
conditions : l’intervention de l’Etat et le protectionnisme.
Ce dernier peut
résoudre deux types de problématiques générés par le mode de fonctionnement
capitaliste qui divise :
-L’emploi. Nous évoquerons ici
l’étude de Bertrand Gazier : "Tous Sublimes". Vers un
nouveau plein-emploi, Flammarion, 374 p. -rééditions (2005), Vers un nouveau
modèle social, Champ Flammarion, 376 p.
Ce dernier évoque
l’existence salutaire des marchés transitionnels : les transitions
sont définies comme l’ensemble des positions temporaires de travail et
d’activité. En effet, des notions comme celles de système d’emploi, de régime
d’emploi, de cohérence institutionnelle et d’équivalent fonctionnel, sont
notamment utilisées dans l’ouvrage.
Cette analyse rejoint
celle que nous évoquons ici à l’aune des explications de Denis Clerc, à savoir
que les mouvements comparables à ceux des SCP sont des mouvements qui laissent
entrevoir une possibilité de réencastrement : ainsi, les ouvrages de Bertrand
Gazier évoquent t’ils une lecture « non économiciste » des
propositions de Beveridge (1945), où le plein-emploi n’est plus compris
comme un chômage réduit à sa composante frictionnelle, mais comprend la notion
d’inclusion sociale dans un sens large, c’est-à-dire étendue notamment aux
perspectives de carrière. Ceci conduit les auteurs à considérer les
propositions d’allocation universelle comme deux doctrines qui repose sur la
liberté de choix et l’intégration sociale : les marchés transitionnels
constituent alors une proposition intermédiaire permettant de concilier ces
deux objectifs.
L’intérêt de ces deux
ouvrages est de développer une analyse socio-économique des politiques de
l’emploi centré sur les transitions. Bien entendu, il va de soi que cette forme
de conception transitionnelle des choses est particulière au mouvement des
économies alternatives dont fait partie le mouvement des SCOP tout comme celui
du revenu universel ou encore, le champ des monnaies complémentaires. En effet,
si chaque politique économique est perçue par le grand public selon le bon
vouloir des politiques, toujours comme une transition , il n’en s’agit pas
moins ici, d’une transition d’un type particulier qui pourrait ouvrir à un
nouveau modèle, ce que l’on appelle ici un nouveau paradigme. Cela ne pourra
pas se faire sans l’apport des théories institutionnalistes auxquelles Bertrand
Gazier laisse une large part.
-la problématique
environnementale. Pour terminer, nous appuierons comme le
fait Denis Clerc sur la notion environnementale qui tend aujourd’hui à
alimenter le nouveau paradigme, à rendre son développement possible, parce que
posé par la nécessité. Sans conteste, nous invitons ici le lecteur à se référer
aux passages du texte de Denis Clerc cité précédemment, le facteur
environnemental trouve dans l’expression du secteur des SCOP, son plus
sûr moyen d’être mis en valeur et inclus au sein de la fonction de production
au même titre que le progrès technique. Nous citerons actuellement les travaux
de l’économie de la fonctionnalité expliquées dans le site suivant :
elles aussi partent du paradigme environnemental pour réfléchir à l’économie de
demain. Ainsi, on passerait par la force des choses, du pragmatique au
fonctionnel, pour arriver un jour peut- être, à l’efficience, c’est à dire une
économie sans coûts de transaction, proche de l’optimum défini ici non pas comme
le faisait Vilfredo Pareto, sur la simple utilité, mais sur un faisceau
complet d’indicateurs, qui inclueraient les données sociales et
environnementales. On se situerait donc ici dans la lignée des économistes
comme Amartya Sen (Repenser l'inégalité, Points, 2012 (Points Economie), Éthique et économie, PUF, 2012), qui, dès les années
90, évalue les richesses sur des critères qui ne sont pas uniquement
quantitatifs avec des outils comme par exemple l’IDH.
Même si ces travaux
sont encore marginaux et souvent «en cours de recherche», il n’en reste pas
moins qu’ils rejoignent bien l’idée d’une troisième voie dans une approche purement transversale, proche de la notion de réencastrement (puisque on
réconcilie l’économie avec l’humain et les sociétés dans les deux cas) .
D’autres travaux de recherche sont en cours, ils se développent dans la lignée
de cette perspective consistant à concevoir l’économie non pas comme un vaste
marché voué au libéralisme mais tout en respectant la loi de l’offre et de la
demande et en tenant compte des besoins réels tant sur le plan de la
consommation que de l’emploi, ouvert à d’autres formes d’appropriation du
capital. Le mouvement des SCOP se situe donc bien dans cette lignée, il se
confirme à travers le développement de
nouvelles formes d’organisation économique dont la SCOP fait partie.
Il y a en
effet, dans les milieux institutionnels, un intérêt grandissant pour l’ESS et
l’apport du développement associatif dans l’économie que le renforcement de la
part jouée par les régions dans l’économie devrait confirmer, puisque leur rôle
en la matière se confirme avec la loi
NOTRE, qui entre en vigueur en 2016.
Cette tendance se confirme aussi par d’autres
phénomènes comme l’intérêt de la caisse des dépôts et des consignations pour le
club de l' économie de la fonctionnalité et la question environnementale. (Voir
club économie de la fonctionnalité et développement durable : caisse des dépôts
et des consignations).
Une seule ombre au
tableau : cette dernière est aujourd’hui prise en charge de plus en plus par le
secteur financier et privé, elle risque donc d’être récupérée encore une fois
au sein de la sphère de raisonnement capitaliste au lieu d’appartenir à celui
des économies alternatives comme les SCOP. Dans ce cas, il y a un danger de voir
notre patrimoine environnemental devenir sujet à une appropriation par les
firmes, notamment comme le montre Jutta Kill dans «l’évaluation
économique de la nature», Fondation Rosa Luxemburg, bureau de Bruxelles,
novembre 2015, par des formes de titrisation.
C’est pourquoi, il
semblerait que la question institutionnaliste soit cruciale :
cette réappropriation du Capital à l’aune des nouveaux enjeux de réencastrement
ne saurait se passer de la réglementation éthique de la part de l’Etat,
notamment dans les pays en développement où les SCOP, le développement local,
avec mise en valeur des spécialités régionales sont des enjeux cruciaux.
Enfin, comme nous
l’évoquions au début de cette introduction, ce développement d’un paradigme
nouveau ne pourrait se faire dans les pays développés comme dans les pays en
développement, sans la mise en place de mesures de type protectionniste.
Friedrich Liszt évoquait pour
justifier de telles mesures à son époque, le capitalisme naissant, il s’agirait
ici du renouveau économique naissant. (Zollverein, protectionnisme éducateur
exprimé notamment dans Friedrich Liszt,
"Système national d'économie politique, édition de Henri Richelot,
Paris, 1857".
Ce protectionnisme ne
porterait pas atteinte au libre-échange mais pourrait fonder un nouveau type de
mondialisation, plus réglementé et plus éthique.
Bibliographie sommaire.
Denis
Clerc, Fondateur du magazine Alternatives Economiques, Scop, dans «Les
coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte
de crise écologique»
François
Espagne, «Histoire, problèmes et projets de la coopération
ouvrière en France», (1996).
Bertrand
Gazier, «Tous sublimes, vers un nouveau plein emploi», Paris,
Flammarion, 2003.
Bertrand
Gazier : "Tous Sublimes". Vers un nouveau plein-emploi,
Flammarion, 374 p. -rééditions (2005), Vers un nouveau modèle social, Champ
Flammarion, 376 p.
Karl
Marx, Le Capital. Critique de l'économie politique, 1867.
Karl
Marx, Les Luttes de classe en France, 1850.
Joseph
Aloys Schumpeter, Théorie de l’évolution économique, 1911.
Henri
Mendras, « La seconde Révolution française 1965-1984 », Gallimard,
Paris, 1988.
Philippe
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l’Homme et la cause des dépôts et consignations.
Rostow.
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Karl
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économiques de notre temps, Gallimard, (1944) 1983).
Jérome
Maucourant, «Avez vous lu Polanyi ?». Paru le 25 octobre 2011 -Essai
(poche)
Robert
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Quarterly Journal of Economics, vol.70, no1, 1956, p.65–94 (lire en ligne)
(Robert
Vernon), Principe de l’économie politique et de l’impôt (1817)
Adam
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-Friedrich
Von Hayek, La présomption fatale : Les erreurs du socialisme, Paris,
PUF, coll.«Libre échange», 1993 .
-Friedrich
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Production»], Paris, Calmann-Lévy, coll «Perspectives de l’économie», 1975.
-Friedrich
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coll Quadrige, 2010.
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Octobre 2011 (ISBN 9782915346930) Combe, V., Perrier, S., Pireyn B, Richard C
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313, p.27-37
Amartya
Sen, Repenser l'inégalité, Points, 2012 (Points Economie), Éthique et
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Jutta
Kill , «l’évaluation économique de la nature», Fondation Rosa
Luxemburg, bureau de Bruxelles, novembre 2015,
Friedrich
Liszt, "Système national d'économie politique, édition de Henri
Richelot, Paris, 1857".
Le troisième congrès a eu lieu en 1879, à Marseille.
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