mardi 19 février 2019

Politiques industrielles et concurrence pure et parfaite : les moyens d'y arriver.

Politiques industrielles et concurrence pure et parfaite : les moyens d'y arriver.

Par Noura Mebtouche.


Dans un article récent, Le Journal Le Figaro évoquait le fait que la France ne faisait pas depuis longtemps de politique industrielle. Par ailleurs, le même article évoquait, au sujet du refus de l’Union Européenne d’autoriser la fusion franco allemande Alsthom-Siemens, les aléas de la concurrence pure et parfaite, comme objectif européen numéro 1, qui empêcherait l’Europe d’être suffisamment compétitive pour oser rester au rang des américains et des chinois.

Remettons ici a leur place deux idées fausses véhiculées ici :

1. Même si le créneau reste relativement vide de substance, il y a bien eu même cachées, des politiques industrielles, celles-ci sont fondées sur le territoire et on citera à titre d’exemple les pôles industriels de compétitivité (71 en 2014), seulement voilà ceux là sont fondés sur des valeurs qui ne comptent pas en commerce international du moins, dans une perspective de gains immédiats et à court terme, ils reposent sur les valeurs de territorialisation et de capital humain et non pas seulement sur leur capacité à avaler des parts de marché grâce a l’apport de capitaux importants…
Pourtant, si l’on veut mettre en place une vraie politique industrielle de long terme, les valeurs liées au territoire et au capital humain sont les priorités.
Le capital humain est un des critères de l’innovation mis en avant dans la qualification de l’organisation interne de la firme, notamment depuis la mise en place des pôles industriels de compétitivité.
 Il exerce aussi, dans l’apport de l’environnement immédiat de la firme un rôle important grâce au caractère territorialement marqué de ce capital spécifique qui a pour aspect positif de se renouveler sans cesse.
Il y a création d’externalités positives qui lient la firme avec les firmes voisines mais aussi avec les agglomérations ou bien l’environnement extérieur et devraient être mises en avant bien davantage que dans une logique de guerre économique mondiale dans lequel s’inscrit le projet de fusion Alsthom-Siemens.  Ce caractère territorial peut être supranational (exemple des entreprises rhénanes).
On pourrait imaginer un autre système qui, au lieu de partir du plus grand pour aller vers le plus petit (les utilisateurs du TGV) permettrait aux entreprises les plus petites de participer à l’échange international et à la production de produits aussi valorisants que le TGV ou encore le matériel de haute technologie, en s’alliant entre elles par le biais de réseaux.
Le tout en restant ancrées territorialement, ce qui est le contraire d’une politique actuelle qui fait tout pour favoriser l’externalisation des entreprises (délocalisations et niches fiscales).


2. Ensuite parce que Le Figaro a tort de parler de l’exigence de concurrence pure et parfaite : il n’y pas de concurrence pure et parfaite au sein de l’Union Européenne, même dans les objectifs.
 La notion a été inventée par Leon Walras, ce dernier a mis en avant les principes qui permettent de la mettre en place dont fait partie l’atomicité, c’est a dire la capacité d’un marché à présenter un grand nombre d’offreurs pour un grand nombre de demandeurs, le critère de la concurrence se soldant ici par une capacité de la sphère économique de permettre à tous de rentrer sur le marche ou d’en sortir.
C’est le contraire de ce que met en avant l’Union Européenne mais aussi les lois du commerce international.
 Ce que l’on favorise, c’est la concurrence imparfaite avec quelques (et parfois un) offreur pour beaucoup de demandeurs, il y a donc maintien de situations d’oligopoles et de monopoles qui sont favorisées par la législation européenne au nom du maintien d’une concurrence qui n’en est pas une. On en revient au livre de Thomas Piketty « le capitalisme au XXième siècle » : le capital est partagé en un petit nombre de mains alors que c’st tout le contraire qu’il faudrait pour retrouver le sens du Politique.

Nous reprenons ici une phrase de Karl Marx cité par Denis Clerc :  «Ce que Marx critiqua de façon virulente dans son «Adresse inaugurale à l’association internationale des travailleurs » (1864), l’éphémère Première internationale : « La coopération des travailleurs [...] ne sera jamais capable d’arrêter les monopoles qui croissent en progression géométrique ; elle ne sera pas capable de libérer les masses, ni même d’alléger de façon perceptible le fardeau de leur misère. » ». Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise écologique ».

 Dans son  livre « Histoire, problèmes et projets de la coopération ouvrière en France », François Espagne nous montre bien comment, dès la troisième phase historique de développement des SCOP, on se sert de Karl Marx pour étouffer ce mouvement de liberté et le ramener à un vaste ensemble économique maîtrisé par un nombre faible :
«Dès le départ, notamment le troisième congrès on perd la bonne voie et on s’engouffre dans celle du regroupement partisan à grande échelle, sans le savoir, les mouvements ouvriers participent ici à la grande entreprise d’aliénation des individus par les même que ceux qui ont mis en place le capitalisme, le même terme que celui pourtant utilisé par l’auteur de référence principale de ceux qui s’en serviront pour mettre en place le collectivisme et diviser le monde en deux: Karl Marx. Tout y est fait pour sur un plan historique, pour mettre fin à la diversité: Ainsi, après avoir réaffirmé le principe de la coopérative lors des 1er (Paris 1876) et 2ème congrès (Lyon, 1878. ».
 Aussi, insiste- t'il fortement sur le troisième congrès ( Le 3ème Congrès (1879, Marseille) :
« Celui-ci, est celui de la rupture : dominé par la tendance guesdiste, il retient comme système de pensée le "collectivisme marxiste", comme explication de l'histoire et comme stratégie, la lutte des classes, comme objectif la conquête du pouvoir d'Etat, et comme moyen d'action le parti politique. Il n'exclut pas syndicats et coopératives, mais les considère comme des moyens subordonnés "d'agitation révolutionnaire", et "de propagande pour la diffusion des idées collectivistes et révolutionnaires". Passant aux actes, il donne naissance au premier parti politique "de classe", la "Fédération des Travailleurs Socialistes français", qui, de scissions en regroupements, aboutira à la S.F.I.O. de 1905.». Extrait de Denis Clerc. « Les coopératives de travail en France : état des lieux et défis actuels en contexte de crise écologique ».
 Ce passage nous montre comment, dès le troisième congrès, le mouvement des SCOP est absorbé au sein d’une lutte politique qui tend à se servir de toutes les forces en présence, notamment ceux qui s’estiment brimés par le rapport patronat/ouvrier au sein d’un vaste ensemble qui va, au cours du siècle, se constituer et s’organiser de façon à former un ensemble cohérent suffisamment fort, pour former une alternative aux autres partis politiques. C’est notamment de ce troisième congrès que naît le clivage gauche-droite. Dès lors, le mouvement des SCOP a du mal à se définir et perd sa voie naturelle qui est celle de constituer une troisième voie possible, celle de la contestation du capitalisme. En d’autres termes, ce phénomène, loin de remettre en cause l’organisation capitaliste (des associés qui se partagent le capital des grands monopoles et oligopoles ) ne fait que l’avaliser d’autant plus qu’il fait perdre à d’autres vies possibles la possibilité de s’exprimer et de s’organiser en tant qu’initiateurs d’une sortie du capitalisme.
C’est à ce dilemme que nous nous trouvons confrontés aujourd’hui avec un enjeu qui est celui de la sortie définitive du capitalisme et des multinationales, et un réveil dans l’adversité (les voies naturelles de résolution des problèmes de nature macroéconomique comme le chômage étant en échec), le mouvement des économies dites alternatives, dont les SCOP, ressortent comme étant une clé possible, se présente alors comme la solution à exploiter.
Le seul moyen de mettre en avant une vraie concurrence serait de scinder le capital des très grandes entreprises qui font les lois sur le marché, et de permettre qu’une multitude de petites entreprises coopérant entre elles en amont et aval de la production puissent se partager le marché.
 Il y aurait là, lieu de parler effectivement de coopération européenne a condition que l’échelle territoriale c’est a dire la mise en valeur des spécialités des territoires se fasse via souvent leurs entreprises familiales et historiques ou encore de nouvelles entreprises apparues sur le marche (grappes d’innovation). 
Effectivement nous aborderions bien mieux le XXI ème siècle avec ce type organisation plutôt que en continuant a nous affronter à coups de capitaux.
Si on nous parle sans cesse dans le contexte européen, de concurrence, c’est pour mieux noyer le poisson.
 Dans les faits, on fait tout pour maintenir un système dans lequel, la concurrence n’existe pas, une concurrence de type monopolistique ou oligopolistique n’en est pas une.
 La seule concurrence valable et possible à long terme pour maintenir un système économique qui remplisse ses fonctions c’est a dire qui crée de la richesse réelle pour une société humaine, est celui qui « tend vers », jusqu’à atteindre la concurrence pure et parfaite.
 Leon Walras fait partie des grands économistes parce qu’il a su entrevoir et définir ce système économique viable qui n’épuise pas les ressources et remplit les besoins humains sans créer d’inégalités bien avant notre époque. Sans le savoir, il rejoignait alors les vues de ce qui a fait la genèse de la gauche : les tenants de la coopératives et de la mutualisation, vite évincés des grandes formations politiques et idéologiques officielles afin de laisser le capital prendre le pas sur le Politique alors qu’ils sont eux m^me à l’origine de notre tissu économique et industriel.

Mais à son époque, lorsqu’il parlait de concurrence pure et parfaite et en définissait les conditions, il n’évoquait pas un principe utopique et impossible à atteindre tel qu’on le présente aujourd’hui sous la forme de la concurrence imparfaite, il établissait les règles claires et concises d’un vrai libéralisme, seule issue heureuse a un fonctionnement économique harmonieux. 

La concurrence imparfaite est présentée comme un pis aller, un palier proche du modèle walrasien, qui s’en inspire, mais serait adaptée aux réalités.
 Or, les réalités, ce sont les politiques qui la font au sens propre comme au sens figuré et le but de ces dernières est de mettre en place à moyen terme un système capitaliste plutôt que libéral. 
Le capitalisme serait la tombe dans laquelle nous nous enfermons depuis les premières révolutions industrielles, et, contrairement aux grossièretés de langage que l’on profére a longueur de journée au sujet de l’économie et de son fonctionnement, il est le contraire de ce vers quoi on doit tendre. 
Son maintien conduit à la crise profonde du politique que nous constatons aujourd’hui et qui en ce moment, a encore une fois, par un sombre retour de l’histoire recours au populisme pour ne pas avoir à se remettre en question.
Le creux de la vague une fois atteint, le capitalisme ne fera que repartir de plus belle pour reproduire a nouveau un système qui fonctionne sans perspective de civilisation. 
Le propre même du capitalisme est de produire des cycles à court, moyen ou long terme, ces cycles se traduisent toujours par des crise qui conduisent à des guerres.
Or, nous ne devons plus aujourd’hui avec les progrès de la science être tributaires de ces circonvolutions qui s’apparentent aux crises liées aux aléas saisonniers lorsque l’essentiel de l’économie était agricole, nous pouvons au contraire prévoir et entretenir des cycles de très longues durée, constructifs t san rise. Il faut pour cela nous débarrasser de la tendance de l’inconscient collectif à reproduire sans cesse ce qui a été négatif dans l’histoire.

Pour changer le cours des choses, nous qui sommes avertis par la leçon de la première guerre mondiale, avons les moyens d’arrêter le processus en écoutant pas les diseurs de bonnes paroles et en nous servant de politiques publiques adaptées pour mettre en place un vrai système concurrentiel pour tous reposant sur la petite entreprise et la participation ainsi que la coopération avec la cohorte de structures juridiques et fonctionnelles qu’elle suppose.
Pour cela, il faut s’attendre à des changements…

   Les propositions sont nombreuses : côté Chine, il y’a le projet OBOR qui comprend une mise en valeur a caractère territorial des entreprises nationales en leur faisant côtoyer les grands projets d’infrastructures notamment de transports qui rendront possible le lien entre modernité et mise en avant des entreprises artisanales.
Cote Europe, il y a l’Europe du Sud qui aujourd’hui, ne peut se satisfaire de la gouvernance allemande telle qu’elle a été mise en place des la création de la CEE puis après avec l’intégration monétaire dès 1999. 
Celle-ci n’a pas pourtant pas intérêt a quitter l’Europe, car les acquis en matières de politiques culturelles, sociales, environnementales , géopolitiques, et même économiques sont nombreux.
Cependant l’Europe du Sud a une configuration particulière et un rôle a jouer, géopolitique, en matière de rapprochement des peuples avec le sud mais aussi avec l’est.
Proposer une sortie de l’euro sans sortir de l’Union Européenne, afin de restaurer la flottabilité des changes au sein d’une zone les regroupant. 
Cela permettrait de réaligner les économies des pays les moins riches de l’Union a savoir ceux de l’Est et ceux du Sud comprenant la Grèce, autour d’un projet commun qui resterait européen mais contribuerait a développer de nouveaux liens indéfectibles et égalitaires avec les pays les moins développés du reste du monde notamment sa proche voisine l’Afrique. 
Un continent sur lequel, si nous ne proposons pas d’alternative autre que le franc CFA et les IDE qui ne rapportent qu’aux investisseurs, risquerait bien de nous devenir tout a fait étranger et de nous tourner le dos alors que nous sommes proches voisins et que nous avons un passé commun.
Car la Chine ainsi que la Russie y sont très pressants. Nous avons déjà frôlé une crise et failli laisser la Grèce devenir non européenne mais eurasiatique  lors de la crise du Grexit.
 Si nous continuons à laisser la marche du monde se faire sans nous, nous finirons nous européens, par devenir des clones vides de leur substance et tournant autour du dogme vide de l’euro. 
C’est exactement ce qu’il est en train de se passer.
L’Europe  a besoin d’un grand projet novateur et contemporain qui puisse côtoyer le projet chinois d’investissements nomades et voyageurs afin de ne pas disparaitre de la gouvernance mondiale.
Le projet d’alignement monétaire par le bas pour les pays les moins développés d’Europe, qui pourrait être incité par la France  est ce projet d’envergure qui permettra de ne pas aboutir a un monde bipolaire, soit américain, soit chinois. 
Il obligera la Chine qui suit toujours le chemin le meilleur, c’est a dire celui que les opportunités de l’instant lui permettent de suivre, à se plier a un nouveau paradigme de coopération et de mise en valeur des petites entreprises dans un but de valorisation territoriale a petite échelle, de performance environnementale et de promotion des petites entreprises coopérant entre elles.
Si on lui en offre l’opportunité, elle le fera avec plaisir car dans son inconscient collectif elle dispose de sérieux atouts en matière de paradigme de coopération et de paix ainsi que de coexistence pacifique dans la coopération, c’est ce qui est montré dans « l’art de la guerre » de Sun Tzu.

Il faut, pour arriver à proposer une telle aventure, préparer le terrain, c’est à dire multiplier les dispositifs législatifs et concrets permettant des montages juridiques et financiers capables de regrouper les entreprises d’un même secteur au sein de coopératives leur permettant de pratiquer des économies d’échelle mais aussi d’accéder à des réseaux de commercialisation mondiaux.
Ceci devrait se traduire par exemple dans le code des marches publics : celui ci devrait permettre d’introduire les PME sur ces marchés lors de grands travaux en permettant qu’existent des groupements d’entreprises d’un même secteur de l’amont a l’aval de la production qui se partageraient le travail. Nous devons nous y prépareras la perspective des grands travaux mis en place dans le cadre d’OBOR notamment mais aussi pour nos propres projets.
C’est une des stratégies a adopter pour éviter que les grands marches aillent toujours a quelques uns. 
En la matière, l’Europe a d’ailleurs montré l’exemple avec le deuxième pilier de la PAC, en mettant en avant les trois performances : économique, sociale et environnementale.
 Ces trois items ne devraient jamais quitter les objectifs des politiques publiques de tous les secteurs qui ne devraient d’ailleurs jamais quitter des yeux le champ industriel et commercial. 
C’est une bonne façon de procéder enfin au fameux réencastrement économique voulu par Karl Polanyi (»La Grande transformation », 1944).
Avec les politiques agricoles, c’est plus facile de territorialiser, puisque par essence même, ce sont les physiocrates qui l’ont montré, l’activité part du territoire et du foncier, cela reste cependant le modèle vers lequel doit se calquer toute politique entrepreneuriale, même si elle n’utilise pas directement le foncier pour fonctionner. 
Dans ce cadre là, il serait logique de mettre en avant la notion de Communs comme parties de l’environnement appartenant à tous que la firme ou le groupe d’entreprise utiliserait pour fonctionner.
On pourrait inventer une taxe sur les Communs. 
Une autre façon de reterritorialiser en évitant les taxes sur les pollutions ou les droits de pollution négociables qui eux n’éliminent pas les pollutions, alors que ces dernières devraient être tout bonnement interdites (en Chine, on les pénalise)

Aujourd’hui, nous avons déjà bien avancé en la matière, mais cela ne va pas assez vite et le jeu des multinationales vient entraver a la fois la libre-circulation des marchandises sur les marches intérieurs et internationaux et les progrès en matière de réappropriation de l’environnement.

Nous pouvons donner l’exemple de territorialisation des entreprises :
-des districts industriels.
-Des pôles de compétitivé industriels.
-Des poles d’excellence rurale : ces derniers font en quelque sorte, dans un contexte ou on fait l’apologie de la protection environnementale, figure de lieux de « haute technologie »,dans leur capacité a préserver le vivant et a maintenir intact la biosphère.
-Des zones ou se produit une rente d’agglomération avec mise en valeur des économies informelles et des « innovations frugales ».

A chaque fois, on a affaire a une dynamique incluant trois dimensions :
-une dimension de multiplication des richesses comptables au sein de laquelle la notion de créativité joue un rôle important, grâce aux liens qui se développent géographiquement sur un territoire donné. Ce sont les externalités positives mises en avant par Alfred Marshall. Ces dernières viennent compléter la rente de capital que génère l’activité des entreprises pour elles même bien mieux que des actions en bourse ou des investissements situées en dehors du champ de l’entreprise proprement dite. On retrouve là le vrai sens de l’identité de la firme, cette dernière doit d’abord créer de la richesse réelle et être partagée entre sociétaires. Elle a un rôle citoyen, une fonction citoyenne, ce qui est indissociable de la territorialisation.

-Une dimension Politique  : l’entreprise joue aussi un rôle sur le territoire et pas seulement en matière de création d’emplois. Si le capital est partagé entre lui grand nombre de sociétaires qui travaillent aussi dans l’entreprise, on retrouve aussi le vrai sens du Politique : les individus se sentent concernés par ce dernier, ils se réapproprient la chose publique, et cela passe d’abord par la chose économique.

-Une dimension de création de richesse non prévues au départ : au lieu de produire des externalités négatives qu’il va falloir réparer ou faire porter par une partie de la population, il va se créer une sphère de capital dit de proximité pour les districts ou pôles de compétitivité centrés uniquement sur le developpement des firmes ou « d’agglomération » dans les grandes villes, formé de nouveaux biens et services souvent informels car émanant en grande partie de la société civile, mais qui dans les faits enrichissent considérablement les individus.  L’effet de ces pôles peut aller jusqu’à s’étendre aux territoires ruraux situés a proximité, grâce aux nouveaux liens qui se nouent entre territoires ruraux de proximité et villes, via les nouveaux circuit d’alimentation de proximité.
Il  apparait ainsi deux rentes destinées au bénéfice des individus : la rente de capitalà proprement parler et la rente d’agglomération, les individus s’y enrichiraient, au dépens de la rente de monopole, celle des entreprises du secteur monopolistique et oligopolistique qui devraient disparaitre.

Un tel mécanisme devrait fonctionner si dans les cinq ans a venir, on multipliait les initiatives en diminuant l’importance des grandes entreprises du secteur oligopolistique en les incitant a être à la tête du mouvement en reconstituant leur structure. Cela devrait passionner bien des chefs d’entreprise que d’entrer dans une nouvelle ère, de même que en Afrique ou dans les pays les moins développés, l’opportunité d’ aborder une nouvelle forme de « take-off » plus concrète et plus réaliste, ne reposant que sur le potentiel intérieur et non pas sur les firmes étrangères, serait certainement bien vu.
Dans un tel contexte, un projet tel que la fusion Siemens-Alstom n’est pas logique…
Plutôt que d’adopter une logique concurrentielle qui occasionne toujours des coûts de transaction soit une perte de richesse incommensurable dans un système qui désormais se considère a l’échelle globale soit le Monde (on le voit bien avec les villes dévastées du Moyen-Orient), il serait bien plus intéressant d’adopter une logique coopérative en utilisant ces regroupements coopératifs d’entreprises a l’amont et à l’aval de la production pour faire notre propre TGV. 
Un TGV qui, dans le contexte d’une coopération franco-africaine ou franco-europe de l’est par le nouvel alignement monétaire, pourrait bien être multinational dans le bon sens du terme.
 Cela aiderait a étendre encore davantage la perspective du développement des lignes ferroviaires en Afrique et dans l’est de l’Europe, là ou on en a besoin, là ou la Chine a commencé de le faire. 
Et pourquoi pas des projets de construction sino-africaines ou sino-françaises du moins sino-nouveaux alignés ?
Il se créerait ainsi de nouveaux réseaux allant de la sous-traitance la plus éloignée au coeur de la production désignée suscitant le développement de regroupements de bassins de production solidaires, autour d’un même produit. 
Il faudra pour cela influencer les constructeurs aujourd’hui qui sont à la tête de grandes entreprises historiques à être les meneurs du projet, cela passe d’abord par une volonté de modifier la structure de leurs entreprises…et cela demande une grande remise en question, sur le mode de celle proposée par l’idée de participation de en 69 avec le référendum inspiré par le programme du CNR de 1945.
Cela pose beaucoup de questions : quels statuts, quels montages juridiques quel éparpillement du capital , quelles formes d’appropriation de ce dernier et quelle niveau d’exigence en matière de contrepartie sociale et environnementale qui obligerait chaque bénéficiaire à rendre la part de capital engrangé sous forme d’externalité positive ?Une question ardue que partage Thomas Piketty avec son livre très novateur, en même temps qu’héritier d’une longue lignée de réflexion quasi philosophique sur la notion de capital a commencer par Karl Marx.
Le livre intervient a une période cruciale :
D’abord il boucle la lignée intellectuelle qui serait ouverte avec Karl Marx et Engels plaçant le capital comme notion central en matière de perspectives sociétales, une vision matérialiste de l’histoire qui ne cherche pas à supplanter l’humain, mais se contente de mettre en avant l’importance de la nature de la propriété du capital dans une société, et la manière dont elle se place en matière de perspectives civilisationnelles et humaines. 
Le monde que décrit Karl Marx a la fin du XIX ème siècle est un monde ou le capital ou du moins ce qui est considéré comme tel (dans une perspective très amoindrie reconnaissons le ) est central, en matière de choix de société.
Sa répartition inégale conduisant à une société inégale, et non harmonieuse où la civilisation se développe mais non sans heurts, ce qui est le contraire de l’harmonie.

Aujourd’hui, nous assistons à un double phénomène qui contribue à modifier notre vision du capital et donc du rapport de classes  :
-La notion de capital s’élargit : c’est Pierre Bourdieu qui est le premier a oser étendre la notion de capital a des sphères autres qu’économiques : culturel, relationnelles… à chaque individu, d’harmoniser les apports des uns et des autres au patrimoine que lui permet de mettre en place de manière stratégique dans ses relations son habitus (ici nous mélangeons avec un peu de cocasserie une tradition sociologique issue de la sociologie explicative avec un poids important de la structure sociale  relevant d’un certain déterminisme social c’est le structuralisme genetique, (Durkeheim, Bourdieu), et une sociologie de type relationnel de type Ecole de Chicago avec l’interactionnisme génétique (Irving Goffman, Howard Becker…). Le phénomène de mondialisation nous permet ce genre de mélange avec un bonus : il élargit à nouveau la sphère de liberté des individus dans leurs choix de vie.

Au XXI ème siècle, on étend encore davantage cette notion de capital : le capital biologique (santé, musculature, beauté), environnement (les Communs), infrastructures, aménites de territoires, économie informelle, rente agglomération… autant de propres a la sphère de l’économie territoriale et celle du développement qui contribuent a augmenter le capital accessible a un plus grand nombre, en mélangeant encore une fois l’économique et le social.
Cela est un signe de civilisation qui entame la marche vers une plus  grande prospérite économique, jusqu’à l’abondance.

-La définition traditionnelle du capital fait ici  l’objet d’une modification de sa perception et de sa définition.
 Par ailleurs on envisage ce qui est tout neuf, de revenir aux modes traditionnels de penser le capital et la firme.  
Comme quoi le capitalisme, dont le socialisme est le serviteur fébrile n’a rien inventé…
 Ce qui a créé le développement économique, nous le disions plus haut, c’est la créativité, la même que l’on retrouve à Lyon et à Marseille, avec les premières coopératives..naissance des premières grandes entreprises françaises. 
 Il suffirait d’un coup de pouce…Celui de César ? (Voir notre illustration du célèbre artiste).

Mais finalement, être les tuteurs d’une telle entreprise et contribuer à densifier encore davantage le réseau des entreprises afin que sur tous les marchés, même internationaux ou publics, le principe d’atomicité de la concurrence pure et parfaite (grand nombre d’acheteurs pour grand nombre de demandeurs) soit respecté devrait flatter l’ego de certains tout en étant l’assurance d’une perpétuation de leur entreprise ou de leurs groupe pour le futur, en tant qu’élément de reconnaissance patrimoniale et bienfaiteur de l’humanité. C’est comme cela que finissent toutes les grandes entreprises.

Quel mode d’emploi offrir aux grandes entreprises françaises pour que celles ci se plient au jeu : nous avons déjà donne l’exemple du groupe Auchan dans le livre « Bateau France » avec « Nouveau soleil ». : 

- Scission en plusieurs parties et sous parties par filiales ou produit : prise en main de la gouvernance sociale par les salaries (hausse de la participation, mise en avant de l’ancien propriétaire majoritaire qui garde des parts ou non mais contribue au pilotage de la nouvelle structure : esprit d’entreprise et patrimoine de l’entreprise, culture à diffuser, patrimoine à ne pas perdre (brevets, patrimoine immobilier capital immobilisé mécénat, recherche développement, innovation, labels, certificats, haute valeur ajouté, partenariats, marque, nom, renom, effets a répercuter création de nouveaux statuts, coopératives, création d’emplois, absorption de la main d’oeuvre inoccupée (réfugiés, chômeurs),  aller créer des groupements coopératifs a l’étranger en pratiquant le jumelage avec des structures similaires ailleurs, exporter notre modèle. 
Des bassins de coopératives dans les territoires en fonction des spécialités.
-En externe, multiplier les liens et relations avec des PME pour la sous traitance en amont en aval, chaque grande entreprise modifie est a l’originonomiqe mais aussi e d’une chaine importante d’entreprises qu’elle fait fonctionner, sans régulation par l’Etat,  réglementation et modification des codes des marches publics. Coopération dans le cadre d’OBOR, être toujours présents.
-retrouver l’esprit de la coopérative de la fin du XIX ème siècle (réseaux jurassiens, cela permet de créer des bassins de production  sur lesquels jouent les effets d’accumulation du capitalisa seulement économique mais aussi culturel, environnemental, écologique et relationnel, faire jouer l’effet externalités (Marshall), rentes autres que monopoles cette dernière empêche les vraies rentes (de capital et d’agglomération de se créer), rente de district, rente de bassin de production. 

EDF est en difficulté «  cahiers du monde »samedi 16 février 2019. Par Nabil Wakim. Mais cela laisse entendre :
Le découpage d’un grand groupe reste possible. C’est une forme possible a imaginer, reste à imaginer aussi le transfert du capital à un grand nombre d’actionnaires avec une préférence plus que marquée pour les salariés de l’entreprise (rapport de 95 sur cent), cela revitaliserait l’entreprise (aide grâce au salaires, imposition annuelle spécifique, aide de l’Etat, une forme de nationalisation a destination préférentielle pour les salariés, que l’on a déjà expérimentée avec d’abord la nationalisation d’EDF dans les années 80.
 Ici c’est pareil, sauf que la nationalisation a une destination préférentielle : les personnels.


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