mercredi 17 avril 2019

Economies africaines : Sénégal

Sénégal.



La devise de la République du Sénégal est :

" Un PeupleUn But Une Foi ".
Indépendance le 4 avril 1960.

Elle traduit notre commun vouloir de vie commune, c’est-à-dire notre volonté (Une Foi), d’Unité (Un Peuple), pour la Construction nationale (Un But).

Capitale : Dakar.
Président : Macky Sall
Monaie : Franc CFA

Des idées :

-Développer les énergies renouvelables grâce à de nouvelles technologies prises en main par des individus et petites entreprises du pays (pas d’oligopoles).
-Exporter les énergies non renouvelables (gaz, nouveaux gisements de pétrole) jusqu’à leur épuisement. Sur le continent ou ailleurs.

-Un développement industriel nouveau fondé sur la maîtrise de nouvelles énergies.

-Une dette remise à niveau et en partie effacée non plus sous l’égide du FMI moyennant des plans de réajustement mais dans le cadre de l’Organisation des pays indépendants et autonomes.

-Lancer la mode du mil et du sorgho en Europe du Sud, après avoir approvisionné en priorité les marchés intérieurs.

-Développer le chemin de fer comme mode de transport principal marchandises/voyageurs. Cela correspond à une politique de continuité menée dans le cadre de l’Union Méditerranéenne et ses liens avec le nord et le sud. Dans ce cadre, des accords de coopération avec la Gambie voisine sont nécessaires. Le Sénégal et la Gambie peuvent tous les deux y trouver des avantages : aide au développement des zones rurales pour la Gambie, flux de main d’oeuvre pour le Sénégal sur la base d’accords ayant une base égalitaire.

-Maîtriser l’urbanisation de la Gambie. Former des urbanistes en Europe, dans le cadre d’accords spécifiques inter-université, notamment spécialisés dans la mise en place de logistiques comparables à la Trame verte et bleue ainsi que des spécialistes du développement local en zone urbaine.

-Former en Gambie ou à l’étranger des spécialistes du développement local en zone rurale.Pourquoi pas un réseau rural africain dont la Gambie ou le Sénégal ou les deux, en coopération serait l’initiateur, forte de son environnement spécifique ? Afin de mettre en place les conditions nécessaires au développement du secteur rural ayant pour point d’appui, les villes ou villages les plus importants.

-Voir problématique Casamance, voir les différentes confréries religieuses au Sénégal.

-Voir NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique).

I. Economie.

Le Sénégal possède la quatrième économie de la sous-région ouest africaine après le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Le Sénégal est la deuxième économie en Afrique de l’Ouest francophone derrière la Côte d’Ivoire. son économie est très tournée vers l’Europe et l’Inde. Ses principaux partenaires économiques sont la France, l’Inde, l’Italie, la Chine, et les Etats Unis.

Le poids de la dette extérieure de ce pays pauvre très endetté (PPTE) est le secteur agricole qui emploie à peu près 70 % de la population sénégalaise laisse peu de marge pour un décollage économique.

 De plus, l'agriculture sénégalaise est très sensible aux aléas climatiques et aux invasions acridiennes.
Il faut prendre en considération que la population du Sénégal souffre de plusieurs inégalités de revenus. 
C'est un phénomène assez courant dans cette région africaine. En effet, les 5 % des ménages les plus riches s'accaparent 47 % des revenus alors que 80 % des gens les plus pauvres réussissent à capter moins de 28 % des revenus. 
En 1994, la monnaie est dévaluée et une politique de libéralisation est activement menée. 
Le Sénégal essaye de rentrer dans les conditions requises par le Fonds monétaire international (FMI) afin de bénéficier d'un allègement de la dette pour le développement du pays. (plans de réajustement).
Depuis 2006, le Sénégal est dans la liste des pays éligibles.

Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources naturelles même si de l'or est désormais produit à Sabodala, ses principales recettes provenant de la pêche et du tourisme:

  • la pêche constitue la principale source de devises au Sénégal. Depuis la réduction de la taxe de douane, cela a dopé l'exportation au détriment de l'écosystème des fonds marins.

  • le tourisme est développé essentiellement sur le littoral avec de grands complexes hôteliers internationaux et des hôtels locaux de grande qualité.
Les principales exportations sont les phosphates et ses dérivés (acide phosphorique, les produits de la mer (poissons, crustacés et coquillages), l’or, le ciment et les arachides.

Les exportations sénégalaises sont dirigées essentiellement vers le Mali, l’Inde (acide phosphorique), la  Suisse, la Guinée et la France. 

Les importations proviennent essentiellement de France, du Nigéria (pétrole), de Chine, des Pays-Bas et des Etats-Unis.

Les relations privilégiées avec la France en matière d’importations et ‘exportations permettent le développement d’un commerce extérieur fondé sur de nouvelle parités (non alignement), par ailleurs, l’appartenance à ce cercle de pays commerçants peut permettre par ailleurs développer de nouveaux créneaux en matière d’exportations agricoles (dont pêche) ou encore d’artisanat. Même chose pour la Guinée et l’Inde (1 Euro = 70,31 Roupies) (phosphates).

Le Sénégal est membre de l’UEMOA.

Les industries les plus importantes sont Suneor (ex-Sonacos) pour la filière arachide et les grands moulins de Dakar  pour la farine, auxquelles il faut ajouter la Compagnie sucrière sénégalaise et la société des brasseries de l’Ouest africain.

Plus récemment les entreprises de transformations alimentaires se sont multipliées, dans le domaine du vinaigre, moutarde, concentre de tomate, margarine, pâtes alimentaires, et farine.

En Octobre et Novembre 2014 la Compagnie Écossaise Cairn Energy a annoncé une découverte de pétrole au large des côtes du Sénégal. 

Deux puits de pétrole avec des réserves récupérables estimées à 400 millions de barils pour les deux puits, les débuts de son exploitation ne seront que d'ici 5 ans. Le Sénégal n'a pas de charbon et peu d’hydrocarbures.

Une source de profit intéressante que le Sénégal ne devrait pas se faire voler au profit d’autres firmes étrangères. Plutôt que de l’utiliser comme source de consommation intérieure, ce dernier devrait utiliser la rente qu’il en tire à l’exportation afin de développer   à l’intérieur du pays les modes modernes de production d’énergie écologiques comme les éoliennes ( à condition qu’elles soient de fabrication sénégalaise et non des produits de l’importation) ou l’énergie solaire. Là encore, le Sénégal doit rester vigilant afin de ne pas se laisser envahi les firmes étrangères à vocation notamment monopolistiques qui se servent de ces nouveaux créneaux pour faire du profit. C’est une façon de développer de nouveaux secteurs industriels et de créer des emplois ainsi que de mettre en avant ses propres techniques.
C’est un moyen de faire parie des pays les plus modernes.

La raffinerie de pétrole installée à Mbao en 1963 alimente les centrales de Bel-Air et du Cap des Biches, contrôlées par la Senelec.

Au Nord, le fleuve Sénégal a fait l'objet d'aménagements dans le cadre de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), surtout dans la basse vallée. 

Le barrage de Diama a pour mission de réguler le fleuve, et la mise en service de la centrale hydroélectrique du barrage de Manantali au Mali en 2002 a ouvert de nouvelles perspectives.

Quant à l'utilisation d’énergies renouvelables, elle reste balbutiante. Justement c’est ce créneau là qu’il faut développer.

Le pays possède des filons d’or, de fer et d’uranium au niveau du Sénégal oriental mais aussi des phosphates, exportés essentiellement en Inde sous forme d’acide phosphorique , du fer, de l'or (exploité depuis 2009), des schistes bitumeux, du sel marin (Sine-Saloum et Lac Rose ) et un peu de gaz. Ce gaz peut être exporté à l’extérieur du Sénégal sur l même continent au fur et à mesure que se développent les énergies renouvelables.

Une mine de [zircon], appelée à produire 7 % de la production mondiale de zircon, est en construction à Diolo. 
Sa mise en service est prévue courant 2013.

Au moment de son accession à l'indépendance en 1960, le Sénégal était le pays le plus industrialisé d'Afrique noire francophone et sa croissance s'est poursuivie jusqu'au milieu des années 1970. Aujourd'hui le secteur secondaire est en crise, notamment faute de maîtrise des énergies. C’est donc effectivement un secteur à développer.

Avec l’exode rural qui draine tant de Sénégalais vers la presque-île du Cap Vert désormais engorgée, le nombre de paysans a diminué. 
Aujourd'hui les ruraux ne représentent plus que 55 % de la population totale du Sénégal. 
Les principales productions agricoles sont les céréales – principalement le mil et le sorgho, mais aussi le riz en Casamance –, l’arachide qui a perdu la position de monoculture qu'elle a longtemps détenue, ainsi que les fruits et légumes, notamment dans la zone horticole des Niayes qui approvisionne l'agglomération dakaroise en produits frais, tels que tomates ou légumes verts.

La gare de Dakar est la plus ancienne du Sénégal. 
Elle n'offre plus qu'une seule destination pour les voyageurs, Bamako au Mali – la liaison avec Saint-Louis étant désormais réservée au transport de marchandises.

Situation politique : avant Macky Sall :

Après avoir fait planer le doute, Abdoulaye Wade déclare sa candidature pour l'élection présidentielle. 
Orateur doué et fin tacticien, il mène pour l’élection présidentielle de 2000, une campagne rapide et efficace sous le slogan du « Sopi » (« changement » en wolof) et parvient à mettre en ballotage le président sortant, Abdou Diouf, avec 31 % des suffrages au premier tour contre 41,3 %. 

Grâce notamment au soutien des autres candidats défaits, il obtient 58,1 % au second tour du scrutin, mettant fin à quarante ans de pouvoir socialiste au Sénégal. 

Son directeur de campagne, Idrissa Seck deviendra premier ministre en 2002.
 Le 1er avril 2000, Abdoulaye Wade est investi président de la République du Sénégal. 
Cette victoire marque la première alternance à la tête du pays : pour la première fois, les Sénégalais élisent un président qui n'est pas du Parti socialiste. 
Lors de l’élection présidentielle du 25 février 2007, Wade est réélu, dès le premier tour, face à quatorze candidats, avec 55,79 % des voix.
Jusqu'à la victoire du Parti démocratique sénégalais (PDS), allié à l'alliance de Moustapha Niasse aux législatives de 2001, Wade doit cohabiter avec une Assemblée nationale  socialiste dont Abdourahim Agne est le président du groupe parlementaire.
Durant ces deux mandats, il lance la construction de plusieurs milliers d'écoles, fait passer le nombre de collèges de 220 en 2000 à 749, et celui des lycées de 48 à 134 sur la même période, le budget de l’Éducation a quadruplé. 

Il lance de grands travaux pour moderniser le pays, tels que la corniche à Dakar et ses hôtels de luxe, le réaménagement du port de Dakar, la construction de l’aéroport international Blaise Diagne et de l'autoroute, le développement du réseau routier secondaire, l'électrification des campagnes...

La politique de santé se traduit par la création de dispensaires , le doublement du nombre d'hôpitaux, l'ouverture de 18 centres médicaux, l'amélioration des conditions d'accès à l’eau potable et la baisse de la mortalité infantile.

 Il développe une grande politique agricole, la Grande offensive agricole pour la nourriture et l'abondance (Goana) qui n'obtient pas les bénéfices escomptés, malgré les nombreuses terres cultivables disponibles.
A étudier et à développer.

Entre 2000 et 2010, il relève la situation économique du pays avec un taux de croissance (+ 4 %) supérieur à celui des années 1990, une inflation contenue (signe de bonne santé on est pas en période de déflation mais la flambée des riz est néanmoins jugulée par l’Etat) et des ressources de l’État en augmentation. 

Mais elle se détériore au début de son quinquennat avec en 2008 une dette publique qui atteint 21,4 %, une croissance de 2,5 %, contre 4,3 % en moyenne pondérée sur les dernières années, et un chômage qui ne baisse pas, atteignant 47 % de la population active, plaçant le revenu de 54 % des Sénégalais sous le seuil de pauvreté. 
A étudier.

Le pays conserve sa quatrième place dans les économies d'Afrique de l'Ouest, malgré la perte d'attrait de la Côte d‘Ivoire du fait des troubles intérieurs, et l'afflux de l'aide internationale qui équivaut à plus de 10 % du PIB sénégalais.

Des troubles liés à la « vie chère » naissent en 2008, alors que le FMI note que « le choc engendré par l’augmentation des prix des aliments et de l'énergie a eu un impact sur la balance des paiements qui représentait 5¼ % du PIB en 2008 », les problèmes sont aggravés par les retards de paiement du secteur public.

Il échoue à pacifier la Casamance aux aspirations sécessionnistes, en négociant officieusement avec une partie du mouvement indépendantiste sans aide des pays voisins.
Revoir troubles liés à Casamance.

Décrit comme mégalomane et machiavélique, cherchant à rester dans l'Histoire mais aussi au pouvoir, il est soupçonné de couvrir la corruption de sa famille et de ses proches et alimente progressivement par sa gestion du pouvoir les craintes.

Ainsi, en 2000, une de ses premières décisions est de dissoudre le Conseil économique et social et le Sénat, en le justifiant par des raisons d'économies et leur inutilité, mais il leur redonne vie en mai 2007, en choisissant lui-même les 65 sénateurs.
 Il modifie plusieurs fois la constitution sans aucune consultation ni validation des chambres parlementaires, établissant le quinquennat en 2001 et rétablissant le septennat en 2008.

Après quarante ans de pouvoir socialiste, le paysage politique est devenu instable sous sa présidence, avec de nombreuses allées et venues entre les partis politiques du fait d'une gestion solitaire du pouvoir.

 Il nomme six premiers ministres, quatre présidents de l’Assemblée nationale, trois chefs d’Etat Major des armées et plus d'une centaine de ministres, dont certains ne sont restés en poste que quelques mois. 

Le président Wade a promu plus de généraux en sept ans qu'Abdou Diouf et Senghor en 40 ans. 
Des traditions ont été rompues en nommant un commandant des pompiers au grade de général, un chef d’Etat chef d’Etat major particulier du président de la République issu de la gendarmerie, un général nommé à l'intendance.

L'érection du monument de la renaissance africaine, inauguré en avril 2010, ignoré par les touristes et critiqué pour son coût pharaonique, son financement opaque, la participation du régime autocratique de la Corée du Nord est désigné comme un symbole de sa mégalomanie.

Les principaux cadres du parti au pouvoir, le PDS, ont été progressivement écartés (Idrissa Seck, Macky Sall, Aminata Tall ...) alors que la question de la future succession d’Abdoulaye Wade, réélu à 80 ans, se pose. 

Quand, dans une atmosphère de fin de règne, il propose une modification du scrutin présidentiel afin de permettre l'élection d'un « ticket » (président et vice-président) à la tête de l'exécutif avec seulement 25 % des voix au premier tour Abdoulaye Wade est soupçonné de chercher à se maintenir au pouvoir et à attribuer la fonction de vice-président à son fils Karim qui lui succéderait automatiquement s'il venait à quitter la tête du pays. 

Devant les violentes manifestations qui éclatent en juin 2011, principalement à Dakar, Abdoulaye Wade renonce à son projet le 23 juin. 

Les magistrats se plaignent d'un usage politique de la justice6, et on assiste sous le régime de Wade à un recul des libertés individuelles : journalistes emprisonnés, manifestations réprimées, gardes à vue et convocations fréquentes devant les tribunaux. Il lui est aussi reproché de favoriser sa confrérie religieuse, celle des Mourides au détriment d'une stabilité religieuse qui faisait la réputation du Sénégal.

Au niveau international, il s'appuie sur des nouveaux partenaires économiques au Moyen-Orient et en Asie et promeut le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) , projet panafricain visant à faire entrer l'Afrique dans le commerce mondial et à se libérer de l'assistanat. 

Mais il s'isole diplomatiquement, en se positionnant contre l'avis de l'Union africaine concernant la crise libyenne, tandis que les principaux partenaires du Sénégal, les États-Unis et la France, critiquent son attachement au pouvoir

À partir de la fin 2011, plusieurs mouvements sociaux se forment, dans le secteur médical, celui des transports et dans l'éducation nationale. 

Critiqué à Dakar, en particulier par la jeunesse, mais conservant en partie sa popularité dans les campagnes, Abdoulaye Wade est investi, le 23 décembre 2011, candidat du Parti démocratique sénégalais à l’élection présidentielle de 2012.
 Malgré la contestation de l’opposition politique et civile, réunie au sein du M23 (Mouvement du 23 juin)  , en référence aux manifestations de juin 2011), pour laquelle cette nouvelle candidature est inconstitutionnelle du fait qu'il a déjà effectué deux mandats, la présence au scrutin présidentiel de Wade est validée par le Conseil Constitutionnel le 27 janvier 2012, contrairement à celle de Youssou N’Dour. 

Comme craint par les observateurs, cette annonce entraîne des affrontements violents jusqu'à la fin de la campagne électorale qui font au moins six morts. 
À l'issue du premier tour, lors duquel il vote sous les huées d'opposants, il arrive en tête avec 34,81 % des suffrages exprimés, mis en ballotage par son ancien Premier ministre, Macky Sall alors qu'il espère une large victoire dès le premier tour. 

Il est battu le 25 mars 2012 par Macky Sall, qui recueille 65,80 % des voix. Wade félicite le vainqueur au soir du second tour  et quitte ses fonctions présidentielles le 2 avril 2012.


Une interview de Fou malade : politique et musicien sénégalais nouvelle génération.

Fou malade fait partie de cette nouvelle génération d’africains jeunes, nés dans la musique et dans la rébellion politique, qui veut que les peuples dont ils se veulent représentatifs deviennent maîtres de leur vie politique. Pour cela : une seule solution : que les dictateurs disparaissent de la scène politique africaine. Ainsi, nous avons eu la chance à Marseille de connaître le rappeur Fou Malade, à l’occasion du festival Africafête 2015. Fort de sa formation musicale, laquelle a su faire la démonstration de son talent lors d’un concert, ce dernier a voulu également faire preuve de son engagement politique et à maintes reprises a su éclairer un public brûlant de questions.
A également été diffusé le film de Rama Thiaw.
A 34 ans, la jeune réalisatrice sénégalaise, a filmé les émeutes qui de mi-janvier à fin mars 2012 ont marqué la crie préélectorale d’avant la présidentielle de mars 2012. Des scènes de colère contre le président sortant Abdoulaye Wade . Des scènes de colère contre le projet d’Abdoulaye Wade . Sous la pression de la rue, ce dernier a dû modifier sa constitution pour se rare réélire au premier tour avec seulement 25 % des voix. Le mouvement y’en a marre, d’abord initié par le rappeur Keur Gui a participé par ailleurs à la fronde de 2011 et 2012 pour défendre la démocratie et la Constitution au Sénégal.
Y’en a marre, les sénégalais et Balai citoyen du Burkina-Faso sont également intervenus pour aider leurs amis de la république démocratique du Congo à Kinshasa à mettre fin aux ambitions du Président Aboulaye Wade de briguer un troisième mandat, Balai Citoyen avait beaucoup influencé les événements , ayant obligé Blaise Compaoré à quitter le pouvoir au Burkina Faso.
D’eux, Rama Thiaw qui cherche par ailleurs à réaliser un portrait de Kiat et Kilifeu, les deux rappeurs de Keur Gui ne tarit pas d’éloges sur eux : « Je n’ai jamais rencontré des artistes aussi intègres , si intègres que les filmer est devenu forcément nécessaire, ne serait-ce que pour dire que je ne rêvais pas ». 
De quoi créer ce que Fou Malade appelle « un nouveau genre d’africains » par extension des NTA 
Rappelons que le collectif fou malade est considéré par beaucoup comme l’avenir du Sénégal : il est né en 2011, en réaction contre les coupures d’électricité. Depuis, ces conquêtes sont nombreuses :en dehors de  l’épisode violent de la République démocratique du Congo à Kinshasa en mars 2015, où les forces publiques sont intervenues , il a notamment rencontré le président des Etats-Unis Barack Obama, et a reçu la visite de Laurent Fabius alors ministre des affaires étrangères.
Mais la petite flamme des Y’en a marre, au-delà du verbe brillant des slams, se nourrit de « noyaux d’initiatives » qui rassemblent quelques jeunes autour d’un projet et des emplois. A Thiès, une société de gardiennage et un atelier de fabrication de craies. A Saint-Louis, une unité d’ostréiculture et un jardin maraîcher…A Dakar; un centre de hip-hop est fondé. Il représente pour les jeunes déscolarisés qui le fréquentent une opportunité en matière d’expression et de formation citoyenne.
« Nous disons aux jeunes qu’ils doivent rester au Sénégal pour construire leur avenir et celui du pays. Sans rien attendre des politiques. Le changement viendra de nous-même », affirment-ils.  Ces derniers croient aussi à la nécessité de fédérer les mouvements citoyens à l’échelle du continent. 

1. Chez toi, quand a commencé la prise de conscience politique ? Pendant l'enfance ou plus tard. Quels événements t'ont le plus marqué ?
« Ma prise de conscience politique a commencé à l’âge de 13 ans en classe de cm2. Ma famille est militante, c’est un héritage. ».


2. La musique et plus généralement l'art sont-ils chez toi le principal vecteur de la communication et de l'action politique ? Si oui, penses tu que ce soit uniquement propre au Sénégal ou aux africaine ou valable dans le monde entier ?
« Le hip hop est un vecteur d'émancipation citoyenne au Sénégal et en Afrique, il mobilise les jeunes sur des questions d'intérêt national. ».

3. Crois tu en l'Internationale, à la grande Fraternité ? Comment peut-on les mettre en oeuvre ?
« Tous les peuples du monde sont victimes souffrent des même probléme,ils sont tous victimes des systèmes politiques.je  crois  à la fraternité et à l'unité des peuples.leur mise en oeuvre passera par l'art. ».

4. Tu as cité Franz Fanon deux fois lors de ton intervention au Dar La Mi Fa. Es- tu en mesure de redire ces deux phrases ?
« Il a dit  dans une relative opacité, chaque génération découvre sa mission, elle choisit de l'accomplir ou de la trahir. Il dit aussi qu'il n y a pas de destin forclos, il n y a que des responsabilités désertées. ».

5. Y a t' il d'autres révolutionnaires, libertaires, penseurs de la libération africaine de ses dominations que tu admire et que tu cites ?
« Thomas Sankara; Mandela; Lumbumba; cheikh Anta Diop et les jeunes mouvements africains. ».

6. Citer les trois facteurs principaux d'émancipation africaine selon toi.
« L’autosuffisance alimentaire, la démocratie, l’engagement de la jeunesse ».

Propos recueillis par Noura Mebtouche.



Autres articles à lire.
Monde diplomatique. Max Cerans. Février 1974. Pour Mémoire.
Les Arabes et les nègres ont été persécutés, méprisés, humiliés depuis plus de trois cents ans (...). Maintenant, nous allons renforcer la coopération arabo-africaine : nous allons discuter à la fois de la fourniture du pétrole, de son prix, et aussi des investissements arabes en Afrique noire. » (1).
 » Pour nous, tous les peuples de la terre sont les frères du peuple sénégalais, et d’abord les peuples arabe et juif, parce qu’appartenant avec nous à la trilogie des peuples souffrants. (2).
 » Les Arabes ont le nombre, l’espace, le pétrole. Ils ont, dans le tiers-monde, un poids supérieur à celui d’Israël. » (3).
Ces déclarations successives du président Senghor annoncent-elles un changement d’orientation de la politique étrangère du Sénégal et une amorce de coopération avec le monde arabe ? Elles font suite, en tout cas, à deux événements majeurs, le « sommet » des non-alignés, le 5 septembre dernier à Alger, d’une part, et d’autre part la guerre d’octobre au Proche-Orient et la rupture des relations diplomatiques des pays africains avec l’Etat d’Israël, lesquels pour la première fois ont réussi à s’unir sur un même problème, sans distinction de langue, de régime ou de religion.
Le Sénégal, pour sa part, a rompu ses relations avec Israël le 28 octobre, après que l’armée israélienne eut franchi le canal de Suez et donc pris pied en terre africaine, parce que « le Sénégal a fait de l’unité et, partant, de la solidarité africaine, l’un des axes de sa politique extérieure ». Mais c’est à la tribune des non-alignés, où il déclarait que le tiers-monde devait « combattre politiquement le colonialisme » et « s’attaquer concrètement à la guerre coloniale du Proche-Orient dont l’enjeu est l’autodétermination des Palestiniens » que le chef de l’Etat sénégalais amorçait pour la première fois, au nom de l’Afrique noire, ce dialogue avec le monde arabe. Sa présence à Alger témoignait alors de la solidarité du continent africain avec les autres nations en voie de développement d’Asie, d’Amérique latine et du Proche-Orient.
Une prise de conscience politique et culturelle
Cette solidarité, illustrée jusqu’alors par des accords bilatéraux sans grande signification, a pris le poids d’une prise de conscience politique et culturelle. La crise du Proche-Orient et celle de l’énergie ont hâté le processus d’une plus grande solidarité des Africains et des Arabes, qui ont brusquement concrétisé leur lutte contre les privilèges économiques considérables dont l’Europe jouit au détriment du tiers-monde. La manière dont les Arabes ont entrepris d’utiliser l’arme du pétrole pour obliger les Occidentaux à faire pression sur Israël a été favorablement accueillie par les gouvernements africains, lesquels pourraient s’aspirer de cette méthode pour lutter contre les régimes blancs d’Afrique australe ou contre le colonialisme portugais. Le Sénégal, qui a une frontière commune avec la Guinée-Bissau et dont les dirigeants apportent un soutien actif aux nationalistes du P.A.I.G.C., comprend d’autant mieux les pays arabes du champ de bataille : pour les Africains en effet – les résolutions de l’O.U.A. en témoignent – le conflit du Proche-Orient est un conflit colonial classique.
Mais c’est surtout sur le plan des rapports économiques que M. Léopold Sédar Senghor entend se situer, lui qui déclarait à Alger : « Ce ne sont pas les pays développés qui aident mon pays, mais mon pays qui aide les pays développés. » Le chef de l’Etat sénégalais ne peut donc qu’être satisfait de voir l’augmentation du prix des matières premières alors que, comme ses pairs africains, il n’a jamais cessé de dénoncer la détérioration des termes de l’échange comme une cruelle injustice.
D’autre part, la séduction arabe n’est pas que conjoncturelle : l’aide financière arabe peut paraître à beaucoup aussi séduisante, voire davantage, que la coopération avec l’Europe. En ce qui concerne le seul Sénégal, d’autres éléments jouent en faveur d’une coopération plus étroite. Pour cet intellectuel qu’est le président Senghor, les affinités culturelles arabo-berbères ne sont pas négligeables. « Ce qu’il faut, dit-il, c’est ressusciter le monde méditerranéen d’autrefois. Comme vous le savez, toutes les grandes civilisations méditerranéennes ont été des civilisations de métissage culturel. » Affinité religieuse aussi : dans la proportion de 86 %, la population sénégalaise est musulmane, partagée en plusieurs rites.
D’autre part, parmi les cinquante mille étrangers qui vivent au Sénégal, la moitié sont arabes (Libanais ou Syriens), installés depuis plus d’un siècle.
De ce fait, cette vieille appréhension qui remonte à la traite des Noirs par les Arabes et qui a longtemps créé la suspicion et la méfiance entre Arabes et Noirs est sans doute, au Sénégal, moins forte qu’ailleurs.
Des relations encore embryonnaires
Il n’empêche que, jusqu’ici, les relations entre Dakar et les nations arabe, sont restées embryonnaires. Malgré des relations anciennes, la faiblesse des échanges entre le Sénégal et les pays du Maghreb en témoigne. Les importations sénégalaises de pétrole algérien ont diminué depuis deux ans (au profit du pétrole irakien), mais le Sénégal s’apprête aujourd’hui à acheter davantage de pétrole algérien, en raison de sa qualité et de son moindre coût de transport. Alger et Dakar ont d’autre part signé un accord commercial le 6 mars 1971 et un accord de coopération le 9 septembre 1972.
Le Sénégal est, par ailleurs, lié au Maroc par un traité d’amitié (1968) et a signé avec lui un accord sur les transports aériens et les télécommunications la même année. Avec la Tunisie, malgré les affinités réelles qui existent entre les présidents Senghor et Bourguiba, les échanges commerciaux sont, là aussi, relativement modestes. La communauté de vue n’en est pas moins grande. A l’occasion d’une visite officielle du chef de l’Etat tunisien à Dakar, le 29 décembre dernier, le président Senghor, évoquant la coopération arabo-africaine et arabo-européenne, déclarait : « Si nous voulons fortifier l’une et organiser l’autre en même temps, nous ferons bien de les intégrer dans une Europe élargie à tout le bassin de la Méditerranée, y compris les Etats arabes sans littoral méditerranéen, et, naturellement, l’Etat d’Israël. Cela permettrait du même coup de résoudre le conflit israélo-arabe en le dépassant.  »
La coopération amorcée en 1968 avec la Libye fut interrompue par la chute du roi Idriss. Depuis, Dakar n’a aucune relation avec Tripoli. Interrogé sur la personnalité du colonel Kadhafi, le chef de l’Etat sénégalais répond : « Kadhafi, c’est un poète. Je n’en dirai pas plus. » Il est en tout cas clair qu’à Dakar on reste méfiant à l’égard du président libyen, dont on redoute les outrances. L’amitié arabe, laisse-t-on entendre, peut parfois être contraignante, et si l’Afrique noire se découvre aujourd’hui l’alliée du monde arabe, elle ne doit pas en devenir « cliente ».
Néanmoins, le Sénégal entend renforcer sa coopération avec l’Egypte, en premier lieu, où le président Senghor s’était rendu en visite officielle dès 1967. A la suite de l’accord commercial du 21 juin 1969, les deux parties avaient dit leur « intérêt mutuel d’élargir et d’intensifier » les échanges qui, actuellement, portent sur 400 000 livres sterling (arachides, huile, superphosphates pour le Sénégal, riz, sucre, conserves, pneumatiques pour l’Egypte). Les deux pays espèrent une progression de 20 % par an.
Des accords culturels ont été passés non seulement avec l’Egypte, mais aussi avec le Liban et l’Irak (1968). En 1968, la communauté islamique du Sénégal bénéficia d’une assistance irakienne sous forme d’envoi de professeurs d’arabe et d’octroi de bourses à des étudiants. L’Arabie Saoudite, de son côté, a accordé un prêt de 2 milliards de francs C.F.A. au Sénégal pour la construction d’un barrage, et d’autres crédits pour la construction de routes et le creusement de puits. Le communiqué commun publié à l’issue d’une visite officielle du roi Fayçal à Dakar, en novembre 1972, faisait état d’une « nette concordance de vues sur tous les problèmes ». Un accord de coopération économique est aujourd’hui en préparation entre les deux pays.
Depuis 1973, le Sénégal entretient des relations diplomatiques avec Bahrein, Qatar et les émirats arabes unis, et avec le Koweït depuis 1969. C’est d’ailleurs avec cet Etat que le Sénégal semble avoir les relations les plus fructueuses. Conduisant à Koweït une délégation sénégalaise, M. Abdallah Niass déclarait, le 27 août dernier :« Mon pays envisage l’établissement de relations de coopération solides avec les pays arabes, dans le domaine de la politique, de l’économie et du commerce. » Quelques mois plus tard, en novembre, on annonçait à Dakar la création d’une banque sénégalo-koweitienne d’investissements, dont l’activité essentielle sera d’accorder des prêts à long et à moyen terme aux entreprises sénégalaises. L’Etat sénégalais apporte pour sa part un capital de 250 millions de francs C.F.A.
Le 16 janvier, à la veille d’entreprendre une tournée qui devait le conduire, après Alger, dans plusieurs capitales du Proche-Orient, M. Alexandrenne, ministre sénégalais du développement industriel, nous disait que l’augmentation du prix du pétrole provoquerait une hausse de 60 % des produits finis au Sénégal. « Notre économie, ajoutait-il, ne pourrait le supporter. » Ainsi, le Sénégal espère-t-il obtenir, des pays producteurs, des prix préférentiels.
Pour une stricte égalité
Au même moment débutait, au Caire, la rencontre entre le comité des Sept de l’O.U.A. et la Ligue arabe. Les pays africains devaient présenter des propositions communes concrètes sur – notamment – l’aménagement de conditions particulières d’approvisionnement en pétrole pour les pays africains. Ce face-à-face « historique » devait se révéler pour les Africains quelque peu décevant.
Néanmoins, voit-on se dessiner la coopération arabo-africaine de demain, mue à la fois par une incontestable affinité culturelle (et religieuse) et par de puissants intérêts. Le Sénégal est, à cet égard, bien placé.
Les pays arabes ne peuvent que prendre acte avec une satisfaction non dissimulée de cette coopération, qui couronne la désagrégation des positions diplomatiques israéliennes au sud du Sahara. Poussant leur avantage, ils ont aussitôt envisagé le moyen de donner un prolongement politique et surtout économique à la solidarité que vient de leur exprimer l’Afrique noire. Au Sénégal, sans doute plus qu’ailleurs, on est soucieux de voir fondée cette nouvelle alliance afro-arabe sur une égalité stricte qui garantisse la spécificité des partenaires.
Dans ses relations avec Israël, le président Senghor a toujours su adopter une position modérée. On sait combien l’avait déçu son voyage au Proche-Orient en novembre 1971, où il avait conduit la « mission des Sages » (avec les présidents Ahidjo, Gowon et Mobutu), par laquelle il escomptait faire démarrer des négociations entre l’Egypte, « pays frère », et Israël, « pays ami ». L’intransigeance israélienne l’avait heurté. Quelques mois plus tard, lors du « sommet » de l’O.U.A. à Addis-Abeba, le président Boumediène avait démontré la similitude dans l’action et dans les objectifs entre sionistes et tenants de l’apartheid, mettant en lumière à l’aide d’exemples précis la collusion entre Tel-Aviv et Pretoria. Dès lors, l’Afrique noire adoptait avec cohésion une attitude plus « militante » envers les pays arabes. La rupture des relations diplomatiques avec Israël, au mois d’octobre, et aujourd’hui l’amorce d’une coopération économique, en sont les prolongements naturels qui iront vraisemblablement en s’amplifiant.
(1) Le Point du 7 janvier.
(2) Le Nouvel Observateur du 24 décembre.
(3) L’Arche du 25 novembre.



Voir également l’article sur les accords potentiels entre monde arabe et monde africain dans l’article consacré à la Gambie.

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