Par Noura Mebtouche.
Le 05 juillet 2019, nous titrions « Plan Donald Trump pour la Paix » et si on tentait l’Etat unique ?
La conjoncture allant vers la paix dans le monde a bien changé depuis le 1er janvier 2020 avec l’attaque de soldats iraniens ,parmi lesquels un héros très populaire d'une part, le plan pour la Paix de Donald Trump rendu public cette semaine d'autre part.
Aujourd’hui les palestiniens menacent d’arrêter le processus d’Oslo un plan général de paix et de coopération économique mis en place en septembre 1993 et complétés le 4 mai 1994 par l’accord de Jéricho-Gaza investissant la nouvelle autorité nationale palestinienne de pouvoirs limités. L’objectif était de progresser vers la paix. Nous expliquions dans notre article qu’il ne fallait pas passer à côté de cet enthousiasme du président américain et profiter de la bonne volonté ainsi mise en avant pour perpétuer le processus en l’améliorant, par exemple, en exigeant vis à vis de la communauté internationale que dans le cadre des accords de progression économique, de nouveaux efforts soient faits vers une zone de libre échange, sans droit de douane de part et d’autre, un partage équitable des richesses, ainsi qu’une remise en question de la scission des chances entre l’Etat israélien et son proche voisin dépourvu de ses terres. L’unique solution après cette décennie sous l’égide des + 6 ans de paix des braves aurait été un Etat unique innovant avec ce nouvel outil juridique proposé : la binationalité.
Voici ici rappelé les termes de ce contrat :
Notre scénario avec l’OIA et le nouvel alignement.
oia2018.blogspot.fr
Les deux Etats (Palestinien et Israëlien), sont invités à participer à la signature des accords de l'OIA. L'OIA n'a cure de ces distinctions entre Etat reconnu ou non reconnu à l'ONU. Ce qui l'intéresse c'est que dans le contexte de la signature d'accords favorisant la Paix dans le monde et la signature d'engagements à l'action concrète dans le cadre de la protection de l'eau, de l'environnement l'intrusion de deux pays qui sont en conflit est impossible puisque cette situation est contraire à l'esprit même de l’OIA qui est la non-belligerance et l'entente pacifique. A savoir que l'OIA n'a pas, contrairement à l'ONU le but d'obtenir la Paix dans le monde mais est déjà passé à la phase suivante, plus mature où la Paix est déjà là. C'est pourquoi seuls les Etats qui sont dans cet état d'esprit sont autorisés à faire partie de l'OIA. Reste à maintenir une Paix durable et prospère, avec un contexte économique sain.
Dès lors, on peut inviter, à l'appel du chef de l'Etat français, les deux Etats à se réconcilier et à mettre au point un accord final. Le premier étant par ailleurs invité à être moins impérialiste et respectueux des règles du droit international en matière de traitement des prisonniers mais aussi des populations, le second à mettre fin définitivement aux agissements de certains groupements ayant une attitude rigide dans les pourparlers, des méthodes coercitives, s'arrogeant le droit de parler à la place du représentant légitime de l'Etat palestinien. la présence de ces groupuscules et les défaillances des dirigeants palestiniens mais aussi de l'OLP (au temps de Yasser Arafat, c'était la principale source de confusion, ce dernier ayant du mal parfois à faire des choix définitifs, d'ailleurs, c'est pour cela qu'il n' y a pas eu d'Etattout de suite), étant la principale source de troubles dans cette région du monde.
Il faut donc inviter ces deux pays aux premiers accords de l’OIA sur l’eau, avec un courrier un peu spécial : un mea culpa, une reconnaissance des spécificités de chacun avec une mise en avant des nécessités à faire la Grande Fraternité et le Grand pardon des deux côtes, la nécessité qu'il y a, aux yeux du monde, et dans l'urgence, d'avancer plus vite vers la Terre promise et de faire de Jérusalem, cette ville symbole de Paix capitale de deux peuples frères, mise en dehors des marchandages du temple.
La solution serait, comme nous le préconisons dans « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », un Etat à bi-nationalité au sein duquel on peut envisager deux capitales.
Les solutions :
Une nationalité mixte avec présence à égalité des deux civilisations (peuples) concernées. La condition pour chacune des deux parties : accepter de faire d'Israël et la Palestine deux Etats à part entière (Gaza aux palestiniens) avec chacun leur capitale économique et institutionnelle et Jerusalem comme patrimoine commun de l’humanité. Jerusalem doit être un symbole de Paix. Et ce serait un beau cadeau à faire à ces deux peuples qui se sont déchirés que d’en faire les gardiens du temple.
Sans la perspective de l’Etat unique, il est évident que Israel restera avec ses partenaires économiques et que la Palestine ira rejoindre les nouveaux alignés.
Cependant, la perspective d’un Etat unique fait de celle de nos futures relations internationales une situation inédite et oh combien intéressante en ouvertures puisqu’elle place l’Etat israélo-palestiniens-Palestinien au coeur même d’une vision kaléidoscopique (et non pas verticale ou horizontale) du monde et en fait le coeur même de la Paix dans le monde.
Cette vision scientifico-religieuse est alors inédite et elle prend place au coeur même de la source de nos spiritualites et cultures pluri-continentales.
Mieux encore, dans le cas ou l’entrée dans le nouvel alignement (mais aussi l’OIA ces accords étant ouverts à tous sans conditions de taux de change)
Il est louable d'accepter l'idée que le partage de territoire entre deux peuples différenciés soit une solution moins intéressante que la fraternité concrète (un seul Etat, un seul peuple diversifié). C'est de la grande Fraternité...
Quant a la question de la création du Grand Israël, autour duquel se greffe un Moyen-Orient pacifié, multi-confessionnel : il faut le prendre non pas comme une suprématie des israéliens mais comme un vecteur de Paix. Elle peut aussi s'appeler la grande Palestine, c'est indifférent.
Al Quods est la Jérusalem céleste, l'arme des combattants de la Jihad dans son sens de chemin vers la paix et non de violence ou de combat armé.
La vraie signification de Jihad est « aller sur le chemin de Dieu" dans l’instant présent, avec une Ethique sans concession et sans violence aucune, elle constitue non pas une tendance a agir sur les autres par la pensée, la parole ou les actes mais en une introspection sur soi même qui peut se percevoir comme l’amorce vers une spiritualité de type bouddhiste. C’est du moins ainsi qu’il faut interpréter la vision quelque peu chronologique de la marche vers l’avenir de l’humanité toute entière vers la spiritualité comme le dernier jalon de type monotheistique ou monodeiste avant l’avènement de l’individu-homme, on passe (et c’est ce qui se joue actuellement) vers une nouvelle phase de maturité civilisationnelle qui abandonne l’idée d’un Dieu unique omnipotent, pour entretenir au berceau de nos croyances mais aussi de nos existences : la Nature.
La notion de « grand regroupement civilisationnel du type Grand Israel qui est une notion qui est utilisée, notamment en nos temps contemporains pourrait aussi s'appeler la "Grande Palestine". Peut importe, Abel et Cain qui s’entretuent mais sont pourtant complémentaires sont issus de la même chair.
La marche du Politique comme instrument de Vertu Aristotélicienne, selon des sources méditerranéennes, (« Ethique à Nicomaque »), allant vers le bonheur de chacun, ne peut se faire dans la violence ou la querelle.
Avec un Etat à double nationalité à l'image de sa ville, l'accord peut se faire, la Jérusalem céleste se met en marche. La protection du sacré et de sa protection, de son respect,doit se faire sans arrogance et doit se traduire aussi sans Constitution).
Chez Ibn-Kaldoun, la Asabbiyya qui est le mode de fonctionnement des sociétés arabes traditionnelles (la solidarité mécanique encourage la violence, celle ci est ensuite institutionnalisée dans un cadre étatique pour former le projet politique à long terme arabe. Pour guérir la société arabe de ses maux et de sa violence institutionnalisée ou non, il faut exercer le même cheminement que Mohammed à Médine qui a unifié l'Etat pour faire respecter les valeurs de Paix et de tolérance au delà des clivages traditionnels. (il ne faut pas oublier non plus que chez Israël, la tribu aussi est importante).
Aujourd’hui, les palestiniens de Jérusalem ont depuis 1967 un statut bizarre, ils sont apatrides et ont un passeport pour la Jordanie toute proche et un titre de séjour.
Ainsi, Jerusalem doit être réinvestie dans une perspective pluri ethnique et pluriculturellle et linguistique.
Il faut reconsidérer les rôles et interprétations des quatre parties palestiniennes que constituent : le Hamas, le Hezbollah libanais, le Fatah et le Jihad islamique, ils constituent les quatre coins d’un carrée protecteur « les 4 as ».
La stratégie du Jihad islamique, (Branche armée palestinienne chiite, Damas, Beyrouth, Téhéran, Khartoum), au lieu de combattre, devrait être de négocier et faire de la diplomatie pour que toutes les autres parties s’entendent. Il devrait essayer de se positionner en observateur neutre et de ménager les parties.
Il subsiste une tradition d’entente entre la gauche palestinienne et tunisienne au sud de la Palestine, un front commun de lutte avec l’OLP.
Gaza, la réunification des deux Terres en Egypte tout cela a une connotation politique et mystique, qui remonte a des millénaires avant Jesus Christ en Egypte, Une « mission…fraternelle, sacrée, mystique…
L’idée d’un seul Etat n’est pas nouvelle elle a été l’un des objectifs avant que l’on opte pour la solution à deux Etats.
Définitions :
Binationalité .Fait pour un Etat de se référer à deux nationalité donc deux langues officielles, deux cultures différentes : cas de l’Ukraine par exemple. Il y’a ici à la fois référence à la Nation Russe forte dans l’histoire de ce pays mais aussi à ses liens avec l’Europe. On peut imaginer un mécanisme institutionnel qui permette à la fois de reconnaitre les deux appartenances au sein d’une même constitution, de même que l’Etat en question peut dans une logique de coopération mondiale et non plus d’opposition, faire partie de deux Unions à la fois .C’est la bi-supranationalité.
Via un mécanisme institutionnel adéquat, la constitution peut prévoir des régimes différents pour chute région ou groupements régionaux tout en mettant en valeur en premier plan un tronc commun. Ce dernier porte notamment sur les droits fondamentaux et l’organisation des pouvoirs publics.
Via les comités consultatifs la constitution reconnait à l’ensemble des peuples le droit de s’autodéterminer en ce qui concerne les affaires propres à leur région déplus petit niveau de gouvernance au plus grand.
Bien loin de diviser les populations d’un même Etat entre elles, la binationalité permet de mettre en oeuvre le principe de Fraternité qui est un principe universel. Cependant, on ne doit pas se restreindre à deux identités et les constitutions doivent être ouvertes à la pluriculturalité et au plurilinguisme (langues régionales) ainsi qu’à l’ouverture internationale, cela la Constitution doit le prévoir aussi. (Voir Russie actuelle pour la reconnaissance de la pluriculturalité). Caractère multinational de la Fédération, un peu comme le caractère cosmopolite de "la France des Pays", ouverte sur l'Europe, sur l'Afrique via la Méditterrannée et formée d'un peuple multiculturel.
(Il est bien entendu que la pensée des constituants de 1993 pour la Russie est allée directement vers la mise en valeur des particularités et identités ethniques, culturelles, historiques, linguistiques de chaque "pays", "nation, oserons nous les appeler "régions" )?
La notion de bisupranationalité ouvre à la coopération également, des accords peuvent se faire entre deux Unions (exemple Union européenne et eurasiatique).
Elle permet à un Etat de faire partie de deux Unions à la fois.
En ce qui concerne la vocation de certains territoires à faire sécession, la possibilité de mettre en place des « Pays » avec des assemblées régionales conciliatrices, coopératives, consultatives, sous tenus par des Villes phares (l’après Métropole) et les chartes de Pays qui y correspondent permettent de jouer le jeu des nationalités et des cultures qui au cours de l’histoire ont subi un déphasage entre leur identité, leur histoire et le découpage des frontières issus des accords d’après-guerre.
Par ailleurs, le fondement de l’Etat ne devient non plus la nationalité mettant un terme au concept erroné de Nation qui confond l’Etat et l’identité culturelle voire ethnique des habitants. L’occasion de redéfinir ce terme de Nation comme porteur de projet collectif et non plus d’appartenance à un même groupe culturel, linguistique ou fondant son identité sur la ressemblance et non pas, comme il convient de le mettre en place, sur la diversité.
L’Etat devient non plus la seule référence d’un groupement d’individus ayant vocation à faire la guerre pour s’agrandir par ses frontières ou son économie , mais juste un instrument institutionnel, juridique et capable de mutualiser des moyens. (fonctions régaliennes et constitution).
Qu’il soit une fédération ou un Etat unitaire, chaque Etat est ainsi porté à la fois par sa population (comités, associations) mais également par les alliances diverses et variées qu’il entretient via les ARCS et les pays munis de leur charte avec les Unions dont il fait partie ou pas. Cette bisupranationalité peut être informelle et ne résulter que d’accords entre les parties (ARCS). Elle peut à terme être inclue dans les constitutions.
Un exemple de « pays « binational : la Rhénanie.
Sur le plan géostratégique, il va de soi que les conflits récents entre l’Iran et les Etats-Unis et donc Israël ont envenimé les choses. Il ne faut pas oublier que l’Iran est un Etat chiite et donc que ce dernier est forcément défendu par la Palestine où le Hamas, mouvement armé, obéit à une gouvernance chiite même si il est sunnite.
C’est donc l’Iran, pays qui se veut important et représentant de l’extinction des conflits qui doit calmer le jeu et négocier habilement afin que les palestiniens puissent enfin, aller et venir librement sur leur territoire et profiter des avancées économiques de leur proche voisin qui devrait être leur allié dans un souci de coopération permanente et durable au sein d’un même Etat.
Ceux ci, cherchent à étendre leur capacité à assurer une gouvernance de cette région du monde, ils l’ont essayé par le nucléaire et l’arme, et cherchent à trouver des alliances au sein de ce groupe de pays.
C’est du moins de cette façon là que le pays de la révolution islamique pourrait exporter sa doxa empreinte de spiritualité dans les discours.
Encore faudrait il pour cela bien préparer le terrain et miser sur les bonnes volontés des politiques concernés. Dans ce cadre là, l’ONU pourrait jouer son rôle d’arbitre international pour la Paix et encadrer les pourparlers qui ne mettaient pas en action seulement les parties en place mais la communauté internationale toute entière. Car finalement la paix en Palestine et sa reconstruction économique, et géopolitique concerne tout le monde, Jérusalem n’est elle pas la ville des trois monothéismes ?
Derrière, il y a la question kurde dont sont concernés la Syrie, l’Irak et la Turquie, l’occasion là aussi de mener à bien un processus de paix, en conformité avec les accords entre entre l’Iran et les kurdes présents sur leur territoire. Il faut préparer le monde de demain où les hydrocarbures pèseront moins dans la géopolitique et les économies.
Sur la question des différences entre Etats à dominance chiite et sunnite, la question est plus ardue à développer. Cependant, on peut déjà miser sur la période anté-islamique comme point de référence historique permettant de restaurer l’autonomie de pensée de chacun. Parallèlement aux rivalités de nature religieuse (qui ne concernent pas que l’islam), l’organisation tribale pèse de manière beaucoup plus importante que le religieux qui est plus récent et a souvent été manipulé par l’occident. La vraie identité des peuples de ces régions réside dans la tribu,bien au delà des frontières nouvellement créées.
Dans d’autre pays où l’Etat central est une forme politique plus solidement construite et plus durablement ancrée (Iran, Turquie, le monde perse en général), il faut aussi retrouver le sens de l’histoire passée (Médine en Arabie Saoudite a été moins forte que les tribus),afin de concilier les organisations politiques et les institutions avec le monde d’aujourd’hui, en dépassant et sublimant les périodes coloniales et les guerres du XXème siècle. Cela passe forcément avant tout par la mise en avant du fait culturel. Dans ce cadre, certains efforts notamment fournis par les Etats du Golfe persique à dominance sunnite d’exporter leur culture ailleurs en occident ne doit pas être négligé.
Enfin, nous devons, si on ne veut pas entrer à nouveau dans une zone de violences nouvelles, enjoindre les parties à être patiente, et calmes, notamment en ce qui concerne la Jordanie et la question de la vallée du Jourdain. De nouveaux conflits n’arrangeraient rien.