A l’occasion des pourparlers de la ligue arabe de ce jeudi 30 avril 2020 autour du plan de paix Trump, on peut d’ores et déjà avancer deux choses. Quoiqu’il advienne Israël ou Palestine ou pas, on peut avancer le pronostic suivant : rien ne se réglera, et cela, dans aucun Etat à dominante arabophone, sans que les Etats n’adoptent le principe suivant :
Il faut s’inspirer du passé et rester fidèle à l’histoire.
Mais quel passé ? Celui qui a fondé le droit historique des territoires, ce dernier est coutumier souvent, il est ancré profondément dans l’histoire des territoires concernés, ses hommes, ses cultures, son patrimoine.
C’est le droit coutumier des Tribus. C’est ce dernier qui fonde la Asabyya, ce fameux « esprit de corps », propre à la communauté. Sans lui, il ne peut pas y avoir de communauté d’Etat.
C’est le ferment sur lequel doit reposer la légitimité des gouvernements, l’unité et la solidité des Etats. Ce dernier est bien plus fort que la doxa et la propagande nationaliste que l’on a tenté d’imposer depuis les indépendances souvent par la force ou la violence avec ses symboles : le drapeau, l’hymne national ou la commémoration d’indépendance ou de prise de pouvoir.
Autre chose d’important : la tribu existait avant l’islam, elle est « anté-islamique » et erreur que nous faisons tous est lorsque l’on a conscience de cela, est d’occulter cette période pour mieux comprendre la source des conflits et dissensions internes aux pays arabes.
Cela nous montre également que la question n’est pas dans le réglement complètement inutile de conflits liés à la religion, que la question n’est pas l’islam mais bien, comme l’a montré Kadhafi dans son livre vert dans la mise en place d’un système qui rend aux tribus toute leur majesté et leur rôle dans la vie politique quotidienne, dans un mouvement qui part du local pour aller au global.
Ensuite il faut penser au présent et au bagage qu’il nous apporte. Ce présent, c’est le droit universel, les droits de l’homme, contenus dans la déclaration de 1948. Ce droit là a une dimension internationale.
Il y a un enjeu d’ouverture pacifique vers les pays voisins et les autres puissances et cultures mondiales.
Et puis il y’a le droit du futur à construire sur ces deux bases pour le vote des « hommes libres » ceux des tribus.
L’objectif est d’assurer la stabilité de l’Etat, sans main mise occidentale sans que l’occident ne vienne placer un de ces hommes de paille dont il a le secret.
Avec toujours ce croisement entre dimension universelle celui des droits de l’homme et en transversal, celle de chaque tribu dans son territoire et son identité.
C’est ainsi que l’on peut concevoir que les Etats arabophones puissent faire partie de la communauté internationale, pas grâce au religieux.
C’est pourquoi la question religieuse doit être totalement occultée des pourparlers entre Israël et la Palestine, cette dernière n’est pas suffisamment lointaine dans le passé pour en constituer la véritable trame fidèle à une configuration historique véritable.
Il y avait des juifs et des arabes avant l’islam et ceux-ci faisaient partie de tribus voisines qui coexistaient, toutes étaient sémites.
La porte est dès lors ouverte vers l’idée d’un seul Etat avec partage équitable des richesses, à binationalité, et une Jerusalem ayant le statut de ville internationale, patrimoine de l’humanité (voir mon article du 31 janvier 2020 et celui du 05 juillet 2019 sur ce blog).
Il y’a ainsi une porte ouverte vers d’avantage d’ouverture d’esprit, chacun gardant sa religion pour soi. Ce qui est faisable dans un Etat comme le Liban qui est une création récente faite par l’occident suite aux partages du Moyen Orient entre la France et le Royaume Uni comme une constitution tenant compte des religions présentes dans le pays et à proportion dans son Parlement, parce que le pays est trop récent pour que l’on puisse prendre en compte les tribus pour en expliquer le fonctionnement du politique, ne l’est pas dans les autres pays arabes à tradition bien plus ancienne , de plusieurs millénaires.
C’est notamment le cas en Syrie ou en Lybie, qui sont des Etats où les Tribus sont importantes (comme d’ailleurs dans toute l’Afrique).
On a trop souvent essayé d’éluder le problème dans les Etats arabes pour que le politique y fonctionne correctement. ainsi pourrait on imaginer un Parlement syrien ou lybien divisé en plusieurs factions correspondant aux tribus régionales présentes dans le pays concerné comme on le fait au Liban avec les religions.
Des Tribus anté-islamiques qui existaient déjà avant l’implantation de l’islam. Celle-ci, avec la création d’un Etat unifié à Médine, est à l’origine de cette profonde acculturation qui commence avec elle et se continue avec les différentes colonisations notamment occidentales.
Pour guérir de cette acculturation et retrouver un présent plus riche, renouant avec la notion de civilisation (n’oublions pas que l’idée de civilisation est née dans ces pays), bref , pour que le soleil y brille à nouveau il faut absolument retrouver l’honneur de la Tribu.
Par Noura Mebtouche.
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lundi 20 avril 2020 Palestine-Syrie-Lybie : l'honneur de la Tribu. A l’occasion des pourparlers de la ligue arabe de ce jeudi 30 avril 2020 autour du plan de paix Trump, on peut d’ores et déjà avancer deux choses. Quoiqu’il advienne Israël ou Palestine ou pas, on peut avancer le pronostic suivant : rien ne se réglera, et cela, dans aucun Etat à dominante arabophone, sans que les Etats n’adoptent le principe suivant : Il faut s’inspirer du passé et rester fidèle à l’histoire. Mais quel passé ? Celui qui a fondé le droit historique des territoires, ce dernier est coutumier souvent, il est ancré profondément dans l’histoire des territoires concernés, ses hommes, ses cultures, son patrimoine. C’est le droit coutumier des Tribus. C’est ce dernier qui fonde la Asabyya, ce fameux « esprit de corps », propre à la communauté. Sans lui, il ne peut pas y avoir de communauté d’Etat. C’est le ferment sur lequel doit reposer la légitimité des gouvernements, l’unité et la solidité des Etats. Ce dernier est bien plus fort que la doxa et la propagande nationaliste que l’on a tenté d’imposer depuis les indépendances souvent par la force ou la violence avec ses symboles : le drapeau, l’hymne national ou la commémoration d’indépendance ou de prise de pouvoir. Autre chose d’important : la tribu existait avant l’islam, elle est « anté-islamique » et erreur que nous faisons tous est lorsque l’on a conscience de cela, est d’occulter cette période pour mieux comprendre la source des conflits et dissensions internes aux pays arabes. Cela nous montre également que la question n’est pas dans le réglement complètement inutile de conflits liés à la religion, que la question n’est pas l’islam mais bien, comme l’a montré Kadhafi dans son livre vert dans la mise en place d’un système qui rend aux tribus toute leur majesté et leur rôle dans la vie politique quotidienne, dans un mouvement qui part du local pour aller au global. Ensuite il faut penser au présent et au bagage qu’il nous apporte. Ce présent, c’est le droit universel, les droits de l’homme, contenus dans la déclaration de 1948. Ce droit là a une dimension internationale. Il y a un enjeu d’ouverture pacifique vers les pays voisins et les autres puissances et cultures mondiales. Et puis il y’a le droit du futur à construire sur ces deux bases pour le vote des « hommes libres » ceux des tribus. L’objectif est d’assurer la stabilité de l’Etat, sans main mise occidentale sans que l’occident ne vienne placer un de ces hommes de paille dont il a le secret. Avec toujours ce croisement entre dimension universelle celui des droits de l’homme et en transversal, celle de chaque tribu dans son territoire et son identité. C’est ainsi que l’on peut concevoir que les Etats arabophones puissent faire partie de la communauté internationale, pas grâce au religieux. C’est pourquoi la question religieuse doit être totalement occultée des pourparlers entre Israël et la Palestine, cette dernière n’est pas suffisamment lointaine dans le passé pour en constituer la véritable trame fidèle à une configuration historique véritable. Il y avait des juifs et des arabes avant l’islam et ceux-ci faisaient partie de tribus voisines qui coexistaient, toutes étaient sémites. La porte est dès lors ouverte vers l’idée d’un seul Etat avec partage équitable des richesses, à binationalité, et une Jerusalem ayant le statut de ville internationale, patrimoine de l’humanité (voir mon article du 31 janvier 2020 et celui du 05 juillet 2019 sur ce blog). Il y’a ainsi une porte ouverte vers d’avantage d’ouverture d’esprit, chacun gardant sa religion pour soi. Ce qui est faisable dans un Etat comme le Liban qui est une création récente faite par l’occident suite aux partages du Moyen Orient entre la France et le Royaume Uni comme une constitution tenant compte des religions présentes dans le pays et à proportion dans son Parlement, parce que le pays est trop récent pour que l’on puisse prendre en compte les tribus pour en expliquer le fonctionnement du politique, ne l’est pas dans les autres pays arabes à tradition bien plus ancienne , de plusieurs millénaires. C’est notamment le cas en Syrie ou en Lybie, qui sont des Etats où les Tribus sont importantes (comme d’ailleurs dans toute l’Afrique). On a trop souvent essayé d’éluder le problème dans les Etats arabes pour que le politique y fonctionne correctement. ainsi pourrait on imaginer un Parlement syrien ou lybien divisé en plusieurs factions correspondant aux tribus régionales présentes dans le pays concerné comme on le fait au Liban avec les religions. Des Tribus anté-islamiques qui existaient déjà avant l’implantation de l’islam. Celle-ci, avec la création d’un Etat unifié à Médine, est à l’origine de cette profonde acculturation qui commence avec elle et se continue avec les différentes colonisations notamment occidentales. Pour guérir de cette acculturation et retrouver un présent plus riche, renouant avec la notion de civilisation (n’oublions pas que l’idée de civilisation est née dans ces pays), bref , pour que le soleil y brille à nouveau il faut absolument retrouver l’honneur de la Tribu. Par Noura Mebtouche.
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