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Le délit d’opinion de Kako Nubukpo, critique du franc CFA.
L’économiste togolais a été brutalement
congédié par l’Organisation internationale de la francophonie en raison
de ses prises de position critiques envers le franc CFA, « inappropriées » selon les propres termes de l’administrateur de l’OIF.
À ceux qui cherchaient une preuve supplémentaire de l’impossibilité
pour un cadre africain de critiquer le franc CFA sans risquer de perdre
son poste, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), basée
à Paris, vient d’en fournir une.
Le 4 décembre, Michaëlle Jean et Adama Ouane, respectivement secrétaire générale et administrateur de l’OIF, ont mis brutalement fin aux fonctions de l’économiste togolais Kako Nubukpo, qui était depuis mars 2016 le directeur de la Francophonie économique et numérique. La « lettre de notification » qu’ils lui ont adressée parle d’une « suspension à titre conservatoire », mais l’affaire prend toutes les allures d’un renvoi définitif. Une commission paritaire doit encore se réunir mi-janvier pour statuer sur la question. Son avis ne sera cependant pas contraignant.
À peine Kako Nubukpo était-il informé de sa mise à pied que son salaire était suspendu, son badge d’entrée aux bâtiments de l’organisation, situés dans le VIIe arrondissement de Paris, lui était retiré, ainsi que son accès à ses courriels. Quelques jours auparavant, les dirigeants de l’OIF avaient, en vain, tenté d’obtenir sa démission, et refusé une « séparation à l’amiable ».
Selon Michaëlle Jean, qui s’est exprimée pour la première fois sur le sujet le 16 décembre depuis le Bénin où elle était en visite, l’économiste a été sanctionné parce qu’il a « manqué à son devoir de réserve ». « Les organisations internationales ont une règle. Les hauts fonctionnaires sont tenus à un devoir de réserve », a-t-elle avancé.
Tout porte à croire que c’est plutôt d’un délit d’opinion dont
il s’agit. Dans sa « lettre de notification », Adama Ouane reproche à
son collaborateur ses différentes « déclarations » et ses « prises de position dans la presse écrite, parlée et audiovisuelle sur les polémiques autour du franc CFA », estimant qu’elles étaient « inappropriées et constituaient une faute professionnelle ».
Depuis mars 2016, Kako Nubukpo s’est en effet régulièrement exprimé
dans le cadre de sa mission sur la question du franc CFA, monnaie
partagée par quatorze pays africains, mais dépendant toujours du
ministère français des finances (lire notre série d’articles
sur le franc CFA). Car comment parler d’économie sans s’intéresser à la
monnaie et à la politique monétaire quand ces dernières ont un impact
sur la pauvreté et l’emploi ?
Visiblement, ce n’est pas le fait que Kako Nubukpo ait parlé du franc
CFA qui a dérangé, mais ce sont ses remises en question du système qui
régit cette monnaie et qui, estime-t-il, freine le développement des
pays qui l’utilisent : le 16 décembre, Michaëlle Jean a donné un indice
clair de ses motivations en qualifiant son ex-collaborateur de « militant ».
Les raisons de la décision des dirigeants de l’OIF sont sans doute à chercher du côté de deux événements récents. Le premier est la publication, le 29 novembre, par Le Monde Afrique, d’un texte de Kako Nubukpo réagissant aux déclarations faites par Emmanuel Macron lors de sa visite au Burkina Faso. Le président français s’était dit ouvert à l’idée d’un « changement de nom » et d’un « élargissement du périmètre » de la zone franc, tout en vantant la « stabilité » que le franc CFA procurerait à ses utilisateurs. Une vision « imprécise et caricaturale », selon Kako Nubukpo. Pour l’économiste, Emmanuel Macron a oublié « que les arrangements institutionnels organisant le fonctionnement de la zone franc constituent le véhicule par excellence de l’accumulation de richesses hors du continent africain », puisque « la fixité de la parité entre le franc CFA et l’euro, la totale garantie de convertibilité entre ces deux monnaies, et enfin la liberté de circulation des capitaux entre les deux zones (franc et euro), permettent un siphonnage en toute légalité des ressources africaines vers des cieux où le capital serait en meilleure sécurité, obligeant les forces productives de la zone franc à recommencer, chaque année, le processus d’accumulation du capital ». D’après Adama Ouane, l’article de l’économiste a le grand tort de prendre « à partie des chefs d’État de pays membres » de l’OIF, comme il l’explique dans sa « lettre de notification ».
Le second événement qui a fait réagir la direction de l’OIF est antérieur à cette publication. Il s’agit d’une rencontre entre Michaëlle Jean et le président ivoirien Alassane Ouattara, en marge de la dernière assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, en septembre à New York. Premier défenseur du franc CFA en Afrique, Alassane Ouattara a tancé, devant de nombreux témoins, la secrétaire générale de l’OIF à propos de son directeur de la Francophonie économique et numérique : « Du fait de ses déclarations anti-franc CFA, je ne comprends pas qu’il soit toujours cadre chez vous », lui a-t-il dit en substance, annonçant qu’il allait saisir officiellement les instances de l’OIF, en tant que président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Il a aussi expliqué qu’il ne recevrait plus jamais Kako Nubukpo à la présidence ivoirienne et qu’il ne lui « serrerait plus jamais la main ». Alassane Ouattara qui a, à plusieurs reprises, en 2016 et 2017, blâmé publiquement les économistes critiquant le franc CFA, n’est pas le seul à s’être plaint au cours de ces derniers mois : à la fin d’une réunion, un représentant du ministère français des affaires étrangères auprès de l’OIF a aussi pris publiquement à partie Kako Nubukpo. Adama Ouane évoque d’ailleurs des « protestations fermes de plusieurs chefs d’État et de gouvernement ».
Depuis qu’elle est connue, la nouvelle de l’éviction brutale de Kako Nubukpo provoque beaucoup de remous au sein de l’opinion publique africaine et au-delà. Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon, a par exemple fait la déclaration suivante : « Il est pour le moins étonnant, alors que le président Macron prétend s’adresser à la jeunesse d’Afrique, qu’on réduise au silence le peu de contradicteurs sérieux qui osent s'exprimer sur ce sujet [du franc CFA – ndlr], qui en réalité la concerne. » En limogeant son directeur de la Francophonie économique et numérique, Michaëlle Jean, qui a été élue en 2014 et voudrait l’être de nouveau l’an prochain, a peut-être cherché à donner des gages à la France. Mais il n’est pas sûr que cette stratégie s’avère payante, alors que le bilan de la Canadienne est déjà très critiqué. Dès son arrivée à la tête de l’organisation, elle avait froissé la France en lui retirant la direction des affaires politiques qu’elle avait jusque-là toujours contrôlée.
Pour Kako Nubukpo, l’histoire se répète : en 2015, il avait, pour les mêmes raisons, perdu son poste de ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques du Togo. À l’époque, Alassane Ouattara et la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avaient fait pression sur le président togolais, Faure Gnassingbé, pour qu’il le fasse sortir du gouvernement. Par la suite, en 2016, le Trésor français a refusé qu’il devienne président du comité d’évaluation de l’Agence française de développement (AFD). Il n’est pas le premier à subir un tel sort : au cours des décennies passées, d’autres dirigeants, économistes ou ministres africains ont été, eux aussi, victimes de représailles, parce qu’ils critiquaient le franc CFA ou ont tenté de faire sortir leurs pays de la zone franc. Cela a été le cas du président togolais Sylvanus Olympio, assassiné en 1963.
Le renvoi de l’OIF de Kako Nubukpo s’inscrit cependant dans un contexte nouveau : longtemps tabou, le sujet du franc CFA est depuis un an au centre de nombreux débats et manifestations organisées en France et en Afrique, les sociétés civiles africaines contestant de plus en plus la tutelle que la France continue d’exercer sur leurs pays par ce biais monétaire. Quelques présidents africains se sont aussi risqués récemment à faire de brèves déclarations publiques en faveur d’une évolution du fonctionnement de la zone franc. Celui du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a ainsi laissé entendre, en octobre 2017, qu’il était pour un changement des « règles du jeu ».
La fébrilité dont font preuve certaines autorités montre que la partie est toutefois loin d’être gagnée. Le 6 septembre, le Sénégal a expulsé vers la France l’activiste franco-béninois Kemi Seba, qui vivait depuis plusieurs années sur son territoire. Quelques jours plus tôt, ce dernier avait fait la une de l’actualité après avoir brûlé en public un billet de banque de 5 000 francs CFA afin de dénoncer le « scandale économico-politique d’ordre colonial » que représente pour lui cette monnaie. La BCEAO avait porté plainte contre lui, et il avait été emprisonné pendant quelques jours avant d’être jugé et relaxé.
La mobilisation ne devrait pas faiblir dans les mois à venir. À Dakar, par exemple, une conférence sur l’avenir du franc CFA a eu lieu le 16 décembre, avec la participation de plusieurs économistes, dont l’ancien ministre et ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly. La veille, une manifestation d’un « comité anti-franc CFA » avait poussé Michaëlle Jean à renoncer à donner une conférence à l’université de Cotonou. C’est là l’une des conséquences du limogeage de Kako Nubukpo : il contribue à renforcer la conviction de ceux qui pensent que le système du franc CFA est injuste et doit être modifié.
Le 4 décembre, Michaëlle Jean et Adama Ouane, respectivement secrétaire générale et administrateur de l’OIF, ont mis brutalement fin aux fonctions de l’économiste togolais Kako Nubukpo, qui était depuis mars 2016 le directeur de la Francophonie économique et numérique. La « lettre de notification » qu’ils lui ont adressée parle d’une « suspension à titre conservatoire », mais l’affaire prend toutes les allures d’un renvoi définitif. Une commission paritaire doit encore se réunir mi-janvier pour statuer sur la question. Son avis ne sera cependant pas contraignant.
À peine Kako Nubukpo était-il informé de sa mise à pied que son salaire était suspendu, son badge d’entrée aux bâtiments de l’organisation, situés dans le VIIe arrondissement de Paris, lui était retiré, ainsi que son accès à ses courriels. Quelques jours auparavant, les dirigeants de l’OIF avaient, en vain, tenté d’obtenir sa démission, et refusé une « séparation à l’amiable ».
Selon Michaëlle Jean, qui s’est exprimée pour la première fois sur le sujet le 16 décembre depuis le Bénin où elle était en visite, l’économiste a été sanctionné parce qu’il a « manqué à son devoir de réserve ». « Les organisations internationales ont une règle. Les hauts fonctionnaires sont tenus à un devoir de réserve », a-t-elle avancé.
Lire aussi
Notre série le franc CFA en question. Par Fanny Pigeaud. (Médiapart).
Michaëlle
Jean, secrétaire générale de la Francphonie, et Alassane Ouattara,
président de la Côte d'Ivoire, ouvrent les Jeux francophones à Abidjan,
en juillet 2017. © Reuters
Pourtant, les positions de l’économiste togolais étaient connues
depuis longtemps lorsqu’il a été recruté par l’OIF, qui regroupe 84
États et gouvernements et compte la France parmi ses principaux
contributeurs. Et sa hiérarchie ne lui a adressé aucun reproche avant et
après la publication, en septembre 2016, d’un livre intitulé Sortir l’Afrique de la servitude volontaire : à qui profite le franc CFA
(éditions La Dispute) qu’il a codirigé et coécrit. De même, jusqu’au 4
décembre, elle ne lui a fait parvenir aucune notification écrite qui
aurait pu prendre la forme d’un avertissement ou d’un rappel à l’ordre.Les raisons de la décision des dirigeants de l’OIF sont sans doute à chercher du côté de deux événements récents. Le premier est la publication, le 29 novembre, par Le Monde Afrique, d’un texte de Kako Nubukpo réagissant aux déclarations faites par Emmanuel Macron lors de sa visite au Burkina Faso. Le président français s’était dit ouvert à l’idée d’un « changement de nom » et d’un « élargissement du périmètre » de la zone franc, tout en vantant la « stabilité » que le franc CFA procurerait à ses utilisateurs. Une vision « imprécise et caricaturale », selon Kako Nubukpo. Pour l’économiste, Emmanuel Macron a oublié « que les arrangements institutionnels organisant le fonctionnement de la zone franc constituent le véhicule par excellence de l’accumulation de richesses hors du continent africain », puisque « la fixité de la parité entre le franc CFA et l’euro, la totale garantie de convertibilité entre ces deux monnaies, et enfin la liberté de circulation des capitaux entre les deux zones (franc et euro), permettent un siphonnage en toute légalité des ressources africaines vers des cieux où le capital serait en meilleure sécurité, obligeant les forces productives de la zone franc à recommencer, chaque année, le processus d’accumulation du capital ». D’après Adama Ouane, l’article de l’économiste a le grand tort de prendre « à partie des chefs d’État de pays membres » de l’OIF, comme il l’explique dans sa « lettre de notification ».
Le second événement qui a fait réagir la direction de l’OIF est antérieur à cette publication. Il s’agit d’une rencontre entre Michaëlle Jean et le président ivoirien Alassane Ouattara, en marge de la dernière assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, en septembre à New York. Premier défenseur du franc CFA en Afrique, Alassane Ouattara a tancé, devant de nombreux témoins, la secrétaire générale de l’OIF à propos de son directeur de la Francophonie économique et numérique : « Du fait de ses déclarations anti-franc CFA, je ne comprends pas qu’il soit toujours cadre chez vous », lui a-t-il dit en substance, annonçant qu’il allait saisir officiellement les instances de l’OIF, en tant que président de la Côte d’Ivoire et président en exercice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Il a aussi expliqué qu’il ne recevrait plus jamais Kako Nubukpo à la présidence ivoirienne et qu’il ne lui « serrerait plus jamais la main ». Alassane Ouattara qui a, à plusieurs reprises, en 2016 et 2017, blâmé publiquement les économistes critiquant le franc CFA, n’est pas le seul à s’être plaint au cours de ces derniers mois : à la fin d’une réunion, un représentant du ministère français des affaires étrangères auprès de l’OIF a aussi pris publiquement à partie Kako Nubukpo. Adama Ouane évoque d’ailleurs des « protestations fermes de plusieurs chefs d’État et de gouvernement ».
Depuis qu’elle est connue, la nouvelle de l’éviction brutale de Kako Nubukpo provoque beaucoup de remous au sein de l’opinion publique africaine et au-delà. Génération.s, le mouvement de Benoît Hamon, a par exemple fait la déclaration suivante : « Il est pour le moins étonnant, alors que le président Macron prétend s’adresser à la jeunesse d’Afrique, qu’on réduise au silence le peu de contradicteurs sérieux qui osent s'exprimer sur ce sujet [du franc CFA – ndlr], qui en réalité la concerne. » En limogeant son directeur de la Francophonie économique et numérique, Michaëlle Jean, qui a été élue en 2014 et voudrait l’être de nouveau l’an prochain, a peut-être cherché à donner des gages à la France. Mais il n’est pas sûr que cette stratégie s’avère payante, alors que le bilan de la Canadienne est déjà très critiqué. Dès son arrivée à la tête de l’organisation, elle avait froissé la France en lui retirant la direction des affaires politiques qu’elle avait jusque-là toujours contrôlée.
Pour Kako Nubukpo, l’histoire se répète : en 2015, il avait, pour les mêmes raisons, perdu son poste de ministre de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques du Togo. À l’époque, Alassane Ouattara et la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avaient fait pression sur le président togolais, Faure Gnassingbé, pour qu’il le fasse sortir du gouvernement. Par la suite, en 2016, le Trésor français a refusé qu’il devienne président du comité d’évaluation de l’Agence française de développement (AFD). Il n’est pas le premier à subir un tel sort : au cours des décennies passées, d’autres dirigeants, économistes ou ministres africains ont été, eux aussi, victimes de représailles, parce qu’ils critiquaient le franc CFA ou ont tenté de faire sortir leurs pays de la zone franc. Cela a été le cas du président togolais Sylvanus Olympio, assassiné en 1963.
Le renvoi de l’OIF de Kako Nubukpo s’inscrit cependant dans un contexte nouveau : longtemps tabou, le sujet du franc CFA est depuis un an au centre de nombreux débats et manifestations organisées en France et en Afrique, les sociétés civiles africaines contestant de plus en plus la tutelle que la France continue d’exercer sur leurs pays par ce biais monétaire. Quelques présidents africains se sont aussi risqués récemment à faire de brèves déclarations publiques en faveur d’une évolution du fonctionnement de la zone franc. Celui du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a ainsi laissé entendre, en octobre 2017, qu’il était pour un changement des « règles du jeu ».
La fébrilité dont font preuve certaines autorités montre que la partie est toutefois loin d’être gagnée. Le 6 septembre, le Sénégal a expulsé vers la France l’activiste franco-béninois Kemi Seba, qui vivait depuis plusieurs années sur son territoire. Quelques jours plus tôt, ce dernier avait fait la une de l’actualité après avoir brûlé en public un billet de banque de 5 000 francs CFA afin de dénoncer le « scandale économico-politique d’ordre colonial » que représente pour lui cette monnaie. La BCEAO avait porté plainte contre lui, et il avait été emprisonné pendant quelques jours avant d’être jugé et relaxé.
La mobilisation ne devrait pas faiblir dans les mois à venir. À Dakar, par exemple, une conférence sur l’avenir du franc CFA a eu lieu le 16 décembre, avec la participation de plusieurs économistes, dont l’ancien ministre et ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Mamadou Koulibaly. La veille, une manifestation d’un « comité anti-franc CFA » avait poussé Michaëlle Jean à renoncer à donner une conférence à l’université de Cotonou. C’est là l’une des conséquences du limogeage de Kako Nubukpo : il contribue à renforcer la conviction de ceux qui pensent que le système du franc CFA est injuste et doit être modifié.
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